Max Gallo - Par ce signe tu vaincras

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Robert de Buisson s’indignait, s’étonnait que je fusse le seul de la grande famille des Thorenc à ne pas avoir choisi le juste chemin. Qui m’avait à ce point aveuglé ? N’avais-je pas connu ce que devient un royaume quand il est livré aux papistes ? Je ne pouvais ignorer ce qu’étaient les tribunaux de l’Inquisition.

— Leurs juges, leurs bourreaux ne valent pas mieux que ceux de Dragut-le-Cruel. Or le pape Pie V est l’ancien inquisiteur général. Pour cette seule raison, vous devriez rejoindre la religion réformée.

Il ne servait à rien de lui répondre, de lui remontrer que m’importait d’abord la victoire des chrétiens sur les infidèles et leurs alliés. Que c’était là la guerre du Christ et que les autres ne me paraissaient que querelles envenimées par les clercs et les princes à leur profit. Que je ne voulais donc pas m’y mêler, cherchant seulement à mettre mon glaive au service du Christ et de son Église, contre l’islam et sa volonté de dominer, d’exterminer la chrétienté.

J’ai seulement réussi à empêcher Robert de Buisson de défier Enguerrand de Mons, mais je n’ai été rassuré que lorsque celui-ci a quitté l’île, imité quelques jours plus tard par celui-là.

J’étais seul désormais.

Souvent, lors de mes chevauchées, alors que je longeais un champ de blé dévasté, des oiseaux paraissaient tout à coup jaillir des épis brisés, et, dans un grand battement noir, leurs cris aigus me perçant la tête, s’envolaient, tournoyant au-dessus de moi qui m’avançais jusqu’à cette masse sombre que j’avais devinée à travers les épis.

C’était un cheval ou un homme mort. Ses yeux avaient été picorés par les volatiles ; son ventre, lacéré par des chiens. Sa chair noire était couverte de grosses mouches, et d’énormes vers gluants glissaient parmi les entrailles répandues.

Je restais longuement immobile à regarder cette transformation d’une vie en un grouillement d’autres vies aussi déterminées à vivre, à arracher leur parcelle de subsistance, à combattre l’une contre l’autre, s’il le fallait, que la vie qui gisait là, morte, l’avait été.

Je m’éloignais enfin, à nouveau tourmenté. Parfois, je m’agenouillais devant ce qui avait été un calvaire et qui n’était plus qu’une stèle renversée, une croix démembrée.

Car les troupes de Mustapha et de Dragut-le-Cruel avaient parcouru toute l’île, brisant crucifix et autels, égorgeant ou crucifiant les chrétiens qu’ils capturaient, qu’ils fussent chevaliers ou paysans. Les fossés qui bordaient les champs étaient souvent comblés par des corps mutilés.

Ma guerre devait être celle-là : contre ces infidèles impitoyables qui n’avaient jamais cessé de nous combattre.

En m’enfonçant dans les ruelles de Mdina, de Rabat ou de Melheila, je découvrais que l’île avait été, au cours des temps, recouverte par l’invasion arabe alors que saint Paul l’avait évangélisée, après que son navire eut fait naufrage contre un récif, à quelques encablures des côtes. Mais les Arabes l’avaient conquise et, durant près de deux siècles, ils l’avaient gardée agenouillée, soumise, et certains habitants s’étaient convertis à l’islam, jusqu’à ce qu’un comte normand, Roger de Hauteville, l’eût libérée.

Et nous, chrétiens, catholiques et huguenots, l’avions empêchée d’être à nouveau la proie des infidèles.

Au terme de mes chevauchées, rentrant à Bourg, j’étais fier de voir peu à peu sortir de terre une nouvelle église qu’on appellerait Saint-Jean, pour honorer le Grand Maître de l’ordre, Jean de La Valette.

Il m’avait demandé de lui rendre visite au fort Saint-Elme dont on avait déjà achevé de reconstruire la partie des remparts dressés au-dessus de la mer.

Ce jour-là, le magistrale avait cessé de souffler. Dans la lumière limpide, les rochers et les pierres avaient pris une couleur dorée. Les oiseaux volaient haut dans un ciel lavé que reflétait l’eau lisse des baies. Je pensais à ces enluminures qui, au bord des pages, accompagnent le voyage de Dante et de Virgile de l’Enfer au Purgatoire et au Paradis.

Et je songeais à Michele Spriano qui n’était peut-être déjà plus qu’une chair meurtrie, enfouie, putréfiée.

La salle où se tenait le Grand Maître de l’ordre était plongée dans la pénombre, mais j’ai reconnu d’emblée la silhouette qui s’avançait vers moi, bras ouverts. Je me suis immobilisé. J’étais heureux, ému de revoir Diego de Sarmiento, débarqué sans doute de cette galère que j’avais vue amarrée à la jetée de Bourg. Une petite foule s’était attroupée autour de la passerelle, regardant des prisonniers infidèles porter jusqu’aux entrepôts des coffres, des ballots dont on m’avait dit qu’ils étaient les cadeaux que le roi d’Espagne offrait à l’ordre de Malte pour saluer la victoire contre l’armée et la flotte du sultan.

Sarmiento m’a serré contre lui. Il était chargé, m’a-t-il dit, de faire connaître au Grand Maître de l’ordre la satisfaction, la joie et la fierté de Sa Majesté le roi d’Espagne pour l’héroïsme dont avaient fait preuve ses chevaliers, et saluer leur victoire sur les infidèles.

Puis il s’était tourné vers Jean de La Valette, ajoutant que Philippe II, en m’invitant à rejoindre l’île, avait voulu qu’on sache que l’Espagne participait à ce combat et ne ménagerait aucun effort pour aider Malte. Les présents et subsides que le roi avait tenu à faire parvenir à l’ordre marquaient son attachement à cette grande institution chrétienne.

Le Grand Maître avait souri. Son visage était celui d’un homme malade que ses blessures continuaient de faire souffrir et qui n’était plus dupe des mots.

— Je remercie Sa Majesté le roi, a-t-il murmuré. Même s’il vient après la bataille, son appui nous est précieux. Quant au comte Bernard de Thorenc, j’ignorais qu’il représentait Philippe II. Mais je n’en souligne qu’avec plus de force son mérite et je salue sa modestie et sa discrétion : à croire qu’il ignorait qu’il combattait au nom du roi d’Espagne !

J’ai baissé la tête comme si j’avais voulu que ces escarmouches et ces habiletés, ne me concernant pas, glissent au-dessus de moi. Mais je n’étais pas plus dupe des gestes de Philippe II que ne l’était le Grand Maître de l’ordre.

Le roi d’Espagne nous avait laissés seuls face à Dragut et à Mustapha. Mais, puisque nous les avions repoussés, il faisait sienne notre victoire. Et je devenais son porte-enseigne, moi qui avais dû fuir Tolède de crainte qu’il ne m’interdise de rejoindre Malte. Et Sarmiento, qui m’avait averti des risques que je courais en désobéissant au souverain, mentait avec l’assurance d’un ambassadeur de Venise.

Nous avons quitté ensemble le fort Saint-Elme et nous avons marché sur les remparts de Bourg, puis jusqu’à la galère espagnole amarrée à l’extrémité de la jetée.

Sarmiento me parla avec enthousiasme de ce palais de l’Escurial qui serait le plus vaste, le plus noble de tous les palais de toutes les nations du monde. Philippe II s’y était déjà installé, mais une partie de la cour vivait encore à Madrid.

Il me montra les falaises nues qui surplombaient les baies, les forts Saint-Michel, Saint-Ange, Saint-Elme, et la petite ville de Bourg. Il était temps, poursuivit-il, que je quitte cette extrémité perdue du monde, que je retrouve l’Espagne, Sa Majesté Philippe II qui avait besoin d’hommes de ma trempe.

Le roi ne pouvait compter sur son fils don Carlos, pauvre fou difforme, ni sur don Juan, son bâtard de frère, dont on craignait les ambitions. Ses conseillers, Ruy Gomez et d’autres, étaient des hommes d’écritoire. Le duc d’Albe rétablissait l’ordre aux Pays-Bas. Et les gueux huguenots, les nobles flamands étaient des rebelles farouches. Il faudrait longtemps au duc d’Albe pour les réduire. Il manquait donc au roi des hommes de ma trempe. Et Sarmiento s’était porté garant de ma fidélité.

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