Max Gallo - Par ce signe tu vaincras

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Des milliers d’inquisiteurs s’étaient installés là, parcourant les rues, interrogeant tous les habitants, examinant les bibliothèques du collège de Santa Cruz et celle de l’université. Ils brûlaient les livres par centaines.

Personne n’échappait à leurs soupçons. Même les évêques étaient poursuivis.

Luis Rodriguez a encore baissé la voix.

L’archevêque de Tolède, primat d’Espagne, Bartholomé de Carazza, avait été mis en accusation pour avoir prononcé – un moine l’avait rapporté – au chevet de Charles Quint, en présentant à l’empereur un crucifix, une phrase jugée hérétique : « Il n’y a plus de péchés, tout est absous ! »

Luis Rodriguez s’était signé, puis m’avait mis en garde.

Les étrangers, les soldats qui avaient combattu en terre d’islam ou dans ces contrées d’hérésie avaient été arrêtés. Les anciens captifs des infidèles avaient tous été recherchés, puis emprisonnés.

La régente d’Espagne, Juana, sœur de Philippe II, avait abandonné toute autorité entre les mains de l’inquisiteur général, un homme avide d’argent et de pouvoir.

Luis Rodriguez s’est mis tout à coup à trembler, regardant autour de lui, puis me fixant avec des yeux anxieux.

Il devait se reprocher de s’être laissé aller à ces confidences, de m’avoir caché. Il a commencé à se lamenter, en secouant la tête, les lèvres tremblantes. Il se maudissait de m’avoir ouvert la porte. À quel démon avait-il cédé ? On avait dû le voir. Ils avaient des espions dans chaque rue, dans chaque maison. On l’avait sans doute déjà dénoncé.

Il se tordait les mains, se mordillait les lèvres.

J’avais devant moi un homme saisi par la peur.

Il levait la tête vers la lucarne tout en chuchotant :

— Vous les entendez ? Ils sont des centaines de condamnés. Ils forment une longue procession. Ils sont pieds nus. Tous ont revêtu la robe jaune couverte de diables et de flammes. On les conduit au bûcher. Personne ne les a défendus. Je suis plus coupable qu’eux. Moi, ils me tortureront. Ils me briseront les genoux, m’arracheront la langue.

J’ai senti qu’il était capable, poussé par l’effroi, de se présenter devant les inquisiteurs, de se dénoncer et de me livrer afin d’en finir avec l’angoisse qui l’inondait de sueur.

Dieu, vouliez-Vous que les hommes, en Votre nom, soient ainsi avilis ?

J’ai pris Luis Rodriguez par les épaules et ai tenté de l’arracher à cette panique qui l’aveuglait.

Je lui ai répété que, sous la torture et dans les flammes, je nierais qu’il m’avait accueilli et aidé.

J’en ai fait serment devant Dieu.

Peu à peu, il s’est calmé, me promettant même de me porter chaque jour une cruche d’eau, du pain et des fruits. Mais je ne devais pas sortir du réduit avant le retour du comte Diego de Sarmiento. Lui seul avait assez de courage, était assez proche du roi, pour nous protéger.

Il m’a regardé.

— Serment devant Dieu ? a-t-il demandé en me fixant.

J’ai répété.

— Devant Dieu !

Il a paru calmé, s’est signé. Puis il est parti, voûté, comme un homme qui reste accablé. Je me suis agenouillé et j’ai prié.

Seigneur, comment savoir si ceux qui Vous invoquent, qui prétendent agir pour Vous défendre, qui gouvernent les hommes en se servant de leur peur, de leur lâcheté, de leur jalousie, ne sont pas des diables masqués, même s’ils ont revêtu les habits de Votre Église ?

Car faire souffrir en Votre nom, est-ce Vous servir ou Vous trahir ?

J’entendais les chants, les tambourins et les crécelles.

J’imaginais cette procession jaune de condamnés au bûcher.

Je voyais les cierges, les statues de la Vierge portées sur les épaules des pénitents.

Je n’ai plus voulu entendre.

J’ai rampé jusqu’à la cavité obscure et m’y suis blotti.

34.

J’ai pu à nouveau marcher dans les rues de Valladolid sans crainte d’être arrêté.

Diego de Sarmiento, rentré de Bruxelles avec le roi, m’avait assuré que j’étais sous la protection de la cour. Le grand inquisiteur était un homme prudent qui jamais n’oserait défier le souverain.

Mais je voyais Francesco Valdés agenouillé aux côtés de Philippe II, au premier rang dans le chœur de Santa Maria la Antiga. Et ils quittaient ensemble l’église en marchant du même pas, le roi s’appuyant sur le bras de l’inquisiteur général, lui chuchotant quelques mots, et Valdés inclinait la tête, souriait. Il me semblait que son visage émacié était celui d’un carnassier.

Je ne me débarrassais pas de la peur.

Peu après le retour de Sarmiento, Luis Rodriguez m’a confié à voix basse qu’il allait quitter Valladolid.

Par des moines proches de Valdés, il avait appris que le grand inquisiteur n’avait jamais ignoré ma présence au Palacio Sarmiento. On m’avait suivi dès mon entrée dans la ville. On savait donc qui m’avait accueilli et caché au Palacio Sarmiento. Un jour, dans quelques mois ou quelques années, Luis Rodriguez craignait d’être arrêté, traduit devant le tribunal de l’Inquisition. On lui rappellerait comment il avait hébergé un étranger, un Français, ancien captif des infidèles, peut-être un renégat, un espion du roi de France et du sultan.

— Ils savent tout. Ils connaissent la vie des gens depuis leur naissance, a ajouté Rodriguez. Ils me condamneront quand ils jugeront le moment venu. Ils me proscriront ou m’enfermeront pour le restant de mes jours, ou bien ils me tortureront puis me brûleront sur la Plaza San Pablo. Ils choisiront ce qui sera le plus utile pour eux.

Il a serré les poings tout en les élevant devant son visage.

— Je suis entre leurs mains, a-t-il dit. Qu’est-ce que je suis pour eux ? Ils m’écraseront quand ils le voudront.

Je ne lui ai pas répondu.

J’avais le sentiment, moi aussi, d’être épié.

Lorsque je quittais le Palacio Sarmiento pour me rendre Plaza San Pablo, au Palacio Real, afin d’y retrouver Sarmiento, je voyais des silhouettes se détacher de la façade et me suivre, à quelques pas, sans même chercher à se dissimuler.

Je les retrouvais à la sortie du Palacio Real. Elles entraient derrière moi au Colegio Santa Cruz ou au Colegio San Gregorio, me suivant dans les bibliothèques. J’étais sûr qu’elles relevaient les titres des livres que je consultais.

Un jour, on m’accuserait peut-être d’avoir lu saint Augustin.

Je rapportais ces faits à Sarmiento. Il les écoutait distraitement. Il m’interrompait, me parlait sans cesse de l’arrivée prochaine de la jeune reine française que Philippe II n’avait pas encore rencontrée.

Élisabeth de Valois s’était mise en route avec ses suivantes, sa mère Catherine, des chevaliers français, mais, dès qu’elle franchirait le col de Roncevaux, elle serait sous la garde des seigneurs espagnols. Elle ne serait plus la fille du roi de France, mais la reine d’Espagne. Et le cardinal Mendoza lui réciterait le psaume 45 : « Écoute, ma fille. Regarde et prête-moi l’oreille. Oublie ton peuple et la demeure de ton père : alors le roi convoitera ta beauté. »

Sarmiento ajoutait :

— Le roi est impatient. Mais Élisabeth n’est pas encore femme. Il ne peut la forcer.

Il riait :

— Le taureau espagnol va devoir attendre ! Mais il s’ébroue ailleurs…

J’avais vu le souverain avec Efrazia de Guzmán.

Je l’avais vu faire sa cour à Anna de Mendoza délia Cerda, princesse d’Eboli, revenue avec lui des Pays-Bas où son mari Ruy Gomez était resté sur ordre du souverain. Et l’on jasait sur les amours de Philippe et de la jeune princesse borgne au bandeau noir.

— Bientôt on ne comptera plus les bâtards d’Espagne ! avait ricané Sarmiento. Le fils va faire mieux que le père, le roi que l’empereur !

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