Max Gallo - Par ce signe tu vaincras

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Et l’élan d’amour, ce souvenir du jardin d’Éden, avait tôt fait de se briser, n’était peut-être même que le moyen de nous condamner au regret, de nous faire souffrir davantage, nos bras ouverts n’enlaçant tout à coup que l’absence, notre regard un instant comblé s’affolant de ne plus rencontrer que le vide.

Et chaque jour qui m’avait éloigné de Paris m’avait fait davantage souffrir au souvenir d’Anne de Buisson.

J’avais voyagé seul.

Ne comprenant pas que je choisisse de rentrer en Espagne en traversant le royaume de France au lieu de regagner Bruxelles avec les seigneurs espagnols et flamands, d’y retrouver Philippe II avec lequel on prendrait la mer pour rejoindre La Corogne, Sarmiento m’avait proposé une escorte de cavaliers. Mais j’avais choisi ma route comme on lance un défi, comme on joue sa vie aux dés.

C’était une sorte de retraite, le choix de la solitude pendant plusieurs semaines. Également une façon d’offrir ma vie à ceux qui voudraient la prendre. Une manière de savoir si Dieu voulait m’accorder de souffrir encore ici-bas ou bien de me plonger déjà dans les tourments de l’enfer.

Lorsqu’il l’avait compris, Sarmiento avait cessé de tenter de me raisonner, et m’avait serré contre lui.

— Tu dois ta vie à Dieu, m’avait-il dit. Ne l’abandonne pas au premier venu.

J’ai découvert ainsi le royaume de France. J’ai rêvé le long de ses rivières bordées de peupliers. J’ai longé ses champs de blé. J’ai vu l’opulence de cette campagne aux mille villages.

Me souvenant de l’aridité du pays barbaresque et de l’austère rudesse des sierras et des campagnes d’Espagne, j’ai pensé que ce pays avait été le préféré de Dieu. Il lui avait offert la fertilité et la douceur, les cieux cléments et les fleuves paisibles.

Puis, au fur et à mesure que j’avançais, traversant les villages, marchant au pas lent de mon cheval vers le sud, j’ai compris que cette richesse que Dieu avait donnée aux hommes de France était aussi un moyen de les juger, de savoir s’ils Lui seraient reconnaissants de Sa générosité ou bien s’ils dilapideraient le trésor qu’il leur avait confié.

Or ils le détruisaient.

J’ai vu des champs de blé incendiés, des villages brûlés, mais ce n’était là que spectacle de guerre. Le pire était qu’il semblait que chaque homme de France était l’ennemi de l’autre.

On s’accusait d’avoir voulu la mort du roi.

On dénonçait parmi ses voisins les alliés des Espagnols, ou bien ceux qui avaient attiré la vengeance de Dieu sur le royaume.

On disait que l’héritier du roi, François II, n’était qu’un enfant de quinze ans mal portant. Et que l’Italienne, Catherine de Médicis, la reine sorcière, allait régner à sa place ; que s’il lui résistait elle l’empoisonnerait.

J’ai affronté cette haine dans le premier village traversé, quand on a tenté de me barrer la route, de me jeter à terre en criant que j’étais un huguenot, que j’appartenais à la secte qui avait attiré le malheur sur le royaume et provoqué la mort du souverain, ou qui l’avait assassiné parce que Henri II avait fait dresser des bûchers en plein Paris contre les hérétiques. Eux voulaient faire de même avec moi, me lançant des pierres, harangués par un prêtre qui les incitait à se saisir de ma personne. J’ai donné des coups de plat d’épée, j’ai éperonné mon cheval, renversé du poitrail quelques-uns de ces paysans.

Je n’ai été rassuré que dans la campagne vide d’hommes, sur la route déserte.

Fallait-il que les humains désertent la terre pour qu’elle soit pacifiée ?

Dans un autre village, plus au sud – Rouviac –, on m’a accusé avec la même rage d’être espagnol, et quand j’ai, en répondant, montré que j’étais né dans le royaume, on m’a soupçonné d’être l’un de ces papistes, spadassin de la sorcière Catherine et espion de Philippe II, le fornicateur.

On m’a entouré. On tenait mon cheval. On me menaçait de fourches et de gourdins.

J’ai pris le corps de mon père comme bouclier : j’ai dit que j’étais Bernard de Thorenc, fils du comte Louis de Thorenc, un huguenot tombé dans la bataille de Saint-Quentin en luttant contre les Espagnols.

On m’a acclamé, conduit jusqu’au château voisin où le comte de Maupertuis m’a accueilli, m’assurant de son indéfectible foi réformée, me montrant les livres de Calvin.

Il fallait, m’a-t-il dit, s’emparer du jeune roi pour l’arracher aux intrigues des ducs de Guise, ces étrangers venus de Lorraine, une terre d’empire.

Il fallait extirper de ce royaume tous ceux qui étaient prêts à le livrer au roi d’Espagne comme ils venaient de lui vendre leur fille, cette pauvre pucelle de treize ans, Élisabeth de Valois, qui allait souffrir mille morts entre les pattes de ce barbon dont la rumeur assurait qu’il était si étrangement membré que c’était supplice, pour les femmes, que de se soumettre à lui.

Après avoir quitté le comte de Maupertuis, j’ai continué ma route en évitant les villes et les villages sur les places desquels papistes ou huguenots, les uns et les autres bons et vrais chrétiens, dressaient des bûchers.

Je suis arrivé de nuit dans la campagne de Valladolid, surpris de dépasser, sur les routes qui conduisaient à la ville, des cortèges de paysans précédés de moines et de prêtres qui priaient et chantaient des psaumes.

Ils portaient de grands crucifix et des cierges ; dans la campagne, on voyait ainsi se dessiner de longues traînées de feu qui s’approchaient de la ville.

J’ai senti les regards soupçonneux peser sur moi et j’ai pris le galop.

Les ruelles de la ville étaient pleines d’une foule de moines, de prêtres et de paysans. Les enfants dormaient, accrochés au cou de leurs mères. Plaza Santa Maria, on avait dressé une grande estrade et des crucifix. Plus loin, j’ai deviné dans l’obscurité des amoncellements de fagots d’où pointaient les piloris.

Plus j’avançais dans la ville, plus j’avais l’impression d’être enveloppé d’une rumeur hostile comme celle d’un essaim qui bourdonne.

J’ai eu la certitude qu’on allait se précipiter sur moi, me percer de centaines de dards. Ma peau en frissonnait déjà.

J’ai enfin atteint le Palacio Sarmiento et l’intendant Luis Rodriguez m’a ouvert, les yeux effarés en me voyant, m’entraînant aussitôt à l’intérieur, me poussant dans les couloirs vers la tour où je logeais, puis ouvrant la porte de ce réduit, me chuchotant que je ne devais me montrer à personne, à aucun domestique, car le grand inquisiteur avait des espions dans chaque maison.

Luis Rodriguez reviendrait dès qu’il le pourrait, quand tous les domestiques seraient partis écouter le jugement, assister au supplice des condamnés.

— Ils veulent les voir brûler, ces malheureux qui ont déjà plusieurs fois parcouru toute la ville en robe de laine jaune. Ils savent ce qui les attend : sur les robes, il y a des dessins de flammes et de diables. Certains condamnés ont déjà les membres brisés par la torture. Mais c’est à l’aube qu’ils vont griller, et personne ne veut manquer le spectacle.

J’ai entendu le piétinement de la foule, puis les prières, les cris, et des sanglots mêlés à des chants. Luis Rodriguez s’est glissé dans le réduit et s’est assis en face de moi.

Il a parlé d’une voix étouffée par la peur.

Francisco Valdés, l’archevêque de Séville, a-t-il commencé, était aussi l’inquisiteur général. Il avait décidé de purifier Valladolid où il vivait, sûr que la ville était devenue un foyer d’hérésie.

Luis Rodriguez a levé le bras, secoué la tête. Qui pouvait imaginer cela ? L’archevêque avait sûrement d’autres buts.

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