Max Gallo - Par ce signe tu vaincras

Здесь есть возможность читать онлайн «Max Gallo - Par ce signe tu vaincras» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Par ce signe tu vaincras: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Par ce signe tu vaincras»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Par ce signe tu vaincras — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Par ce signe tu vaincras», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Il attendait Philippe au bas des marches de son palais. Les doigts crochus, les mains déformées, le dos voûté, le cheveu blanc. La goutte le mettait au supplice et son visage était en permanence crispé par la douleur. Vêtu d’un austère habit noir, on eût dit que ce vieillard d’à peine cinquante-cinq ans portait le deuil de sa propre vigueur.

— La mort est en lui, a murmuré Sarmiento.

Philippe s’est agenouillé et lui a baisé les mains.

Le menton lourd, le corps disgracieux, il ressemblait à son père mais avait encore l’agilité de la jeunesse.

L’Empereur a pris appui sur son bras pour monter les marches.

C’était comme la rencontre entre le soleil qui décline et l’astre de la nuit qui se lève.

29.

J’ai prié pour les deux souverains, l’empereur et le roi, le père et le fils.

Mais Charles Quint n’était qu’un vieillard qui ne réussissait même pas à fermer la bouche, comme si sa mâchoire proéminente, trop lourde, avait tant englouti qu’elle ne pouvait plus que rester ouverte, pareille à celle d’un ogre puni d’avoir trop dévoré.

En ce 25 octobre 1555, jour de son abdication, Charles Quint, dès les premiers mots, s’est néanmoins défendu d’avoir été vorace.

Il fallait tendre l’oreille pour comprendre ce qu’il disait, empêché qu’il était, par cette bouche rétive, de moduler les sons. De la salive suintait à la commissure de ses lèvres. Il s’interrompait souvent, la tête penchée de côté, s’appuyant davantage, à cet instant-là, sur le bras de Philippe II. Puis il se redressait et reprenait.

— J’ai préservé ce qui m’appartenait de droit, dit-il. Mon règne n’aura été qu’une suite de combats entrepris non par une ambition désordonnée de commander à beaucoup de royaumes, mais pour vous défendre, vous et vos biens.

Il a longuement regardé la petite foule des députés des provinces des Pays-Bas, des chevaliers de la Toison d’or et des ambassadeurs rassemblés dans la grand-salle du château de Bruxelles.

La pénombre, malgré les candélabres, ensevelissait les visages. La lumière tombant des fenêtres était grisâtre. Il pleuvait depuis le matin ; rafales et averses scandaient les phrases en frappant les vitraux bleu, rouge et or.

Tout à coup, il y a eu un rayon de soleil qui est venu éclairer le groupe des ambassadeurs. Le père Verdini m’a dit que les représentants des royaumes, des duchés et des principautés, et naturellement, au premier rang, le nonce, ambassadeur de Sa Sainteté le pape Paul IV, étaient présents.

La lumière s’est faite plus vive et c’est avec stupeur, effroi et colère que j’ai reconnu, non loin du nonce, mon père et mon frère, envoyés de Henri II et de Catherine de Médicis.

Était-ce possible ?

Je me suis tourné vers le père Verdini qui se tenait près de moi, et, à la manière dont il a baissé les yeux, j’ai compris qu’il m’avait dissimulé ce qu’il savait. Et sans doute Diego de Sarmiento ou Enguerrand de Mons, qui se trouvaient à mes côtés dans cette salle, n’ignoraient-ils pas la présence de ce père et de ce frère qui m’avaient fait rouer de coups et que j’avais eu mission d’attirer à Londres dans un guet-apens.

Tout avait-il changé en l’espace de quelques semaines ?

Ils étaient huguenots, « mal-sentants de la foi », et c’était un roi de France qui prétendait faire rouler les têtes des luthériens dans les rues qui les avait choisis comme ambassadeurs !

Et c’était un empereur qui n’avait eu de cesse que de combattre les hérétiques qui les accueillait !

Était-ce là la guerre franche que nous devions mener ? Où étaient donc les chevaliers du Temple ? Avait-on oublié la charte de saint Bernard ?

Diego de Sarmiento m’a étreint le bras. Il comprenait mon indignation. Mais les relations entre souverains étaient aussi tortueuses qu’un labyrinthe. Et, d’ailleurs, Charles Quint n’était qu’un empereur trop perclus de douleurs pour exercer le pouvoir. Ses mains n’étaient plus capables de brandir le glaive. Il n’avait pu venir de sa demeure à ce palais que juché sur une mule, trop paralysé pour enfourcher un cheval !

Il était temps qu’il laisse le sceptre royal entre les mains de son fils.

J’ai dégagé mon bras. Il m’a semblé que mon père m’observait avec cette expression méprisante et pleine de fatuité qui était la sienne. Lui et mon frère me narguaient.

Et Charles Quint continuait de pérorer d’une voix traînante, la salive coulant sur son pourpoint, ses mains tremblantes ayant du mal à tenir le parchemin, jetant de fréquents regards à Philippe II.

— Prenez surtout garde de ne vous point laisser infecter par les sectes des pays voisins ! Extirpez-en bien vite les germes s’ils paraissent parmi vous, de peur que, s’étendant, ils ne bouleversent votre État de fond en comble et que vous ne tombiez dans les plus extrêmes calamités.

Il s’est interrompu, toussant, crachant, ployé par la fatigue.

— Et lui, notre empereur, qu’a-t-il fait ? a murmuré Sarmiento. Il n’a pas pu écraser la secte luthérienne ! Il a établi l’égalité entre les hérétiques et nous, entre l’erreur et la vérité. Ils sont libres de répandre leurs sacrilèges et leurs mensonges. Et les princes qui se sont emparés des biens de la sainte Église les conservent ! Alors il peut bien accueillir le comte Louis de Thorenc, huguenot, comme ambassadeur de Henri II et de Catherine de Médicis ! Bel attelage ! La couardise mariée à la sorcellerie !

Il m’a de nouveau empoigné le bras et a ajouté :

— Nous changerons tout cela. Nous commencerons ici, puis nous nettoierons les Pays-Bas et nous trancherons la tête de ces princes calvinistes qui pérorent. Regarde-les, Bernard !

Il a désigné sur l’estrade, à la gauche de Charles Quint, le prince Guillaume d’Orange, puis, dans les premiers rangs, d’autres seigneurs flamands, le comte d’Egmont, le comte de Hornes, tout aussi hérétiques. Ceux-là, un jour, il faudrait les châtier, les faire rentrer sous terre et les repousser dans l’enfer d’où ils étaient issus !

Je me suis écarté autant que j’ai pu de Sarmiento. Il logeait avec moi dans le palais d’Arenberg qui appartenait à ce comte d’Egmont auquel il venait de promettre l’enfer !

J’étais accablé. Il me semblait qu’avancer le long du chemin de la vie, c’était s’enfoncer chaque jour davantage dans cet abîme enténébré qu’est l’âme cachée des hommes.

Je n’étais pourtant pas innocent ! Depuis que j’étais arrivé à Bruxelles, qu’avais-je fait, sinon forniquer, jouir, me remplir la panse de bière, de gibier et de poisson ? Et je m’étais senti quitte avec Vous, Seigneur, en me rendant chaque matin à Notre-Dame du Sablon, à quelques pas du palais d’Arenberg. J’avais prié pour les deux souverains et pour Michele Spriano dont je n’oubliais pas qu’il vivait, lui, sur cette terre, l’enfer.

Mais qui se souciait encore de payer sa rançon ?

Le père Verdini m’avait expliqué qu’il avait tout tenté pour obtenir des proches du roi les mille ducats que réclamait le capitan-pacha d’Alger pour ce rachat.

Mais les caisses de l’Espagne étaient vides ! Il avait fallu verser des centaines de milliers de ducats à Charles Quint pour lui permettre de mener sa guerre contre le roi de France. Dépenses vaines, puisque l’ambassadeur du roi Henri II n’était autre que le comte Louis de Thorenc et qu’on allait signer une trêve ici, à Bruxelles, au château de Vaucelles, entre le roi de France et l’empereur. Et nous étions invités à la célébrer dans cette même grand-salle du château !

Il avait fallu aussi armer les cent vingt-cinq navires pour les épousailles en Angleterre, les remplir de cadeaux et de coffres débordant de pièces d’or pour acheter les Anglais.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Par ce signe tu vaincras»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Par ce signe tu vaincras» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Par ce signe tu vaincras»

Обсуждение, отзывы о книге «Par ce signe tu vaincras» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x