Max Gallo - Par ce signe tu vaincras

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Il faisait si sombre que je n’ai pu distinguer leurs visages. Mais j’ai senti leurs mains m’agripper, leurs poings s’écraser sur mes lèvres pour m’interdire de crier. J’ai entendu leurs insultes : « Papiste ! Espagnol ! Inquisiteur ! » Deux d’entre eux se sont enfuis avec mon cheval et les autres, m’empoignant les jambes, m’ont tiré, ma tête heurtant les pavés, dans une sorte de corridor boueux entre deux maisons.

J’étais à demi assommé. Je ne savais plus où j’étais. Parfois, avec effroi, j’avais l’impression que l’on me traînait derechef sur les pavés des rues de Toulon et que cette foule dont j’entendais la rumeur était celle des infidèles.

On m’a bâillonné, bandé les yeux, ligoté, porté, jeté à même le sol. C’était un parquet. J’entendais crépiter un feu. On m’a débarrassé de mes liens et de mon bandeau.

Je suis resté quelques instants ébloui par les candélabres dont les flammes illuminaient la pièce. Ainsi elle m’est apparue dorée. Puis j’ai reconnu, assis côte à côte, mon père et mon frère. Et, debout près de moi, ma sœur qui me tendait la main pour m’aider à me relever.

Je me suis redressé seul, un peu chancelant, joyeux au fond de moi. C’étaient eux qui m’avaient pris et non moi qui les avait livrés.

Je préférais être cloué sur la croix plutôt que juge ordonnant le supplice.

— Te voici à Londres avec ces Espagnols ! a dit mon père.

Il s’est levé. Il m’a semblé aussi grand, aussi vigoureux, aussi menaçant qu’autrefois.

— Par Dieu, tu es toujours avec les ennemis de ton roi ! Et tu te mets au service d’un fornicateur, d’un incestueux qui épouse une vieille reine qui n’a ni cheveux ni sourcils et dont le nez mange toute la figure ! Elle pourrait être sa mère ! Tu crois que c’est Dieu qui veut cela ?

Mon frère Guillaume riait. Ma sœur se tenait un peu à l’écart. Je les dévisageai. J’essayai de retrouver en eux des traits qui m’appartenaient. C’étaient eux, ma famille en ce monde. Et cependant je n’étais pas ému, aucun élan ne me poussait vers eux. Ma vie s’était si longtemps abreuvée à une autre source que même leurs voix me paraissaient étrangères.

— Si tu continues à te dresser contre le roi de France…, a repris mon père.

Je l’ai interrompu. Savait-il que Henri II avait confié à l’ambassadeur d’Espagne, Rodrigo de Cabezón, qu’il ferait un jour « courir par les rues le sang et les têtes de cette infâme canaille luthérienne » ?

— Vous en êtes, vous, de ces réformés ! Donc, ennemis de votre roi et de votre reine Catherine ! Moi, je suis de leur côté !

Ils se sont indignés, mon frère venant vers moi à grands pas, poing gauche brandi et menaçant, main droite sur le pommeau de son épée.

Isabelle s’est interposée, mais ses yeux, sa bouche boudeuse disaient, mieux que les mots, le mépris qu’elle nourrissait à mon endroit.

Mon père a juré, lancé des malédictions, dit que la prochaine fois que nous nous rencontrerions ce serait l’épée à la main, pour un duel au sang.

Qu’étais-je ? a-t-il poursuivi. Un fils ingrat qui avait refusé la rançon déjà versée à Dragut-le-Brûlé, ce tribut qui lui aurait rendu la liberté. Un fils félon qui avait insulté le capitaine général de l’armée du Levant, le comte Philippe de Polin, et qui, au lieu de servir son roi, d’aider son propre père, s’était acoquiné avec des Espagnols, des Toscans, des papistes dont le seul but était de réduire le royaume de France, d’humilier et de détrousser sa noblesse !

Mais je devais prendre garde. Même si le roi Henri II et sa Florentine de mère, Catherine, perdaient la raison et se laissaient ensorceler par les Espagnols et les papistes, le royaume ne les suivrait pas. Les Bourbons, les Condés, les Montmorency, les Coligny, les Thorenc valaient mieux que les Valois, les Guises ou les Médicis.

— Tu seras avec eux si la folie et la lâcheté les emportent, mais tu seras contre nous, et nous tirerons l’épée ! Nous verrons bien quelles têtes rouleront et quel sang coulera dans les rues. Nous ne nous laisserons pas égorger comme des moutons !

Mon père m’a tourné le dos.

— Va rapporter à tes maîtres ce que nous pensons.

Des hommes sont entrés, munis de cordes et de foulards. Ils ont voulu me ligoter. J’ai tenté de me débattre, mais ils m’ont roué de coups, puis m’ont bâillonné et bandé les yeux.

J’ai eu le temps d’apercevoir mon père qui, le visage fermé, regardait la scène.

On m’a porté et jeté sur les pavés. Il pleuvait encore à verse et je me suis retrouvé les lèvres dans la boue.

Des chiens et des rats sont venus me frôler, me flairer, me mordre. J’ai rué comme j’ai pu pour les chasser. Au bout de plusieurs heures, des soldats m’ont trouvé et ont arraché mes liens. Ils riaient de me voir, moi, le seigneur qu’ils imaginaient espagnol, souillé, les vêtements déchirés.

L’un d’eux m’a dit :

— Ce n’est pas un pays pour les Espagnols ! Rentrez chez vous. Emportez la reine, nous en trouverons une autre…

Il a baissé la voix et a ajouté :

— Plus belle et moins papiste !

Quand il a vu mon visage et mon corps couverts d’ecchymoses, Diego de Sarmiento m’a juré qu’il me vengerait. Et j’ai su que ses gardes avaient parcouru les rues de Londres, forcé les portes des demeures, à la recherche de mes agresseurs et de mon père.

Mais le pays se dérobait.

Quand je sortais, même escorté, on me lançait des pierres. On se pressait autour des bûchers que dressaient certains évêques papistes, non pour voir brûler les hérétiques, mais pour tenter de les arracher aux flammes.

Sarmiento s’obstinait : il fallait combattre l’hérésie de ce pays en tuant ceux qui l’incarnaient, qu’ils fussent nobles, prêtres ou roturiers. Il s’emportait parce que Philippe II avait obéi à l’empereur qui recommandait la clémence.

Mais, dans ce royaume de la pluie et du brouillard, je sentais que, quoi que fît le roi, nous étions impuissants, et qu’il nous faudrait partir.

Même les femmes se refusaient à nous, au souverain, à Sarmiento. Et si quelques suivantes de la reine écoutèrent mes compliments, c’est parce que j’étais français, que c’était pour elles manière de manifester le dédain qu’elles éprouvaient pour les Espagnols.

Elles se moquaient même de leur souveraine qui prétendait porter un enfant de Philippe parce que son ventre gonflait ! Elles ricanaient. Marie Tudor, disaient-elles, n’était grosse que d’eau ou de tumeur, et non pas de vie. Il suffisait de regarder sa peau, ses cheveux clairsemés, pour savoir qu’elle n’était pas féconde, mais malsaine, stérile, et d’ailleurs Philippe la négligeait, se consolant avec de jeunes Flamandes qui, à l’abri dans les hôtels de Londres, attendaient son bon vouloir.

Enfin nous avons quitté Londres. Mais le vent à Douvres était contraire, comme si les éléments eux-mêmes se dressaient contre nous. Nous avons attendu durant cinq jours.

J’avais l’impression – et le père Verdini, Enguerrand de Mons, les nobles espagnols et sans doute Philippe lui-même partageaient mon sentiment – que nous étions pris au piège.

Quand, enfin, le vent a tourné, que l’on a hissé les voiles, j’ai failli crier de joie.

Débarqués à Calais, nous avons chevauché jusqu’à Bruxelles, et le soir de notre arrivée nous avons fait bombance, la mousse de la bière couvrant nos lèvres et nos mains fourrageant dans le corsage des filles.

Je connaissais et j’avais côtoyé Sa Majesté Philippe.

À Bruxelles, j’ai vu l’empereur Charles Quint.

Seigneur, c’était donc là l’homme qui régnait sur les royaumes d’ici et les terres du Nouveau Monde ?

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