Max Gallo - Par ce signe tu vaincras

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— Je n’ai ni fils ni frère, avait-il ajouté. Tu seras et l’un et l’autre.

Et j’avais commencé d’entrer à ses côtés dans les salons des Palacios de Valladolid, ceux de la Plaza Mayor, de la Plaza del Ochavo, de la Plaza del Fuento Dorado.

Les nobles étaient tous vêtus de noir, leur pourpoint rehaussé par des colliers d’or. Leurs têtes brunes semblaient juste posées sur les collerettes de dentelle blanche.

Ils s’inclinaient devant Sarmiento, le sollicitaient. Ils voulaient faire partie de ceux – quelques centaines – qui accompagneraient Philippe et embarqueraient avec lui sur l’un des cent vingt-cinq navires qui cinglaient vers l’Angleterre.

Sarmiento écoutait distraitement tout en regardant les femmes.

Souvent il se dirigeait vers l’une d’elles : ainsi Efrusia de Guzmán, ou cette jeune fille d’à peine treize ans, Anna de Mendoza délia Cerda, la plus riche héritière d’Espagne, dont l’œil gauche était couvert d’un bandeau noir. Elle l’avait perdu au cours d’une leçon d’escrime ou d’un duel, mais le droit flamboyait et, lorsque son regard s’était arrêté sur moi, j’avais baissé la tête, troublé par son insolence, presque de l’impudeur.

Sarmiento, me prenant le bras, m’avait chuchoté de sa voix rauque :

— Anna Mendoza délia Cerda est d’abord à Philippe, puis à moi, puis à Ruy Gomez auquel Philippe l’a promise, parce que Gomez a négocié à Londres le contrat de mariage avec cette reine vieille et grise, sans cheveux, sans sourcils, et qui doit sentir mauvais, cette Marie Tudor que notre Philippe va devoir mettre au lit. Dieu lui en donne la force ! Mais il l’a, il l’a…

J’entendais les murmures. Je surprenais les confidences de Ruy Gomez qui arrivait de Londres, si fier d’avoir accompli sa mission.

— La reine Marie, qui n’a jamais approché un mâle, craint que notre souverain ne soit trop impétueux. Elle a peur des taureaux espagnols ! À trente-sept ans, elle est sèche comme un arbre qui n’a jamais donné de fruits, un figuier qui n’a jamais reçu de pluie. Et, en même temps, elle a si soif…

On assurait que Charles Quint avait écrit à son fils pour lui demander de « montrer beaucoup d’amour et de joie à la reine ».

Il y avait des rires étouffés et on lisait de la malice dans les yeux de ceux qui décrivaient Marie Tudor et rapportaient les propos de l’Empereur. On se tournait vers dona Isabel Osorio, la maîtresse de Philippe, et on murmurait qu’elle serait peut-être du voyage, à moins qu’elle ne se retirât dans un couvent, comme tant d’autres des femmes que Philippe avaient honorées.

J’écoutais, je regardais, j’apprenais. J’avais cru, Seigneur, que j’allais brandir le glaive contre Vos ennemis, à Votre service, et jour après jour je découvrais cet entrelacs d’intrigues, de jalousies, de corruption et de fornication qu’est le gouvernement des hommes. Où étais-je ?

Je logeais dans l’une des tours du Palacio. Juan Mora dormait devant la porte de ma chambre, couché à même le sol, enveloppé dans sa houppelande.

Quelques jours seulement après notre arrivée à Valladolid, j’ai été réveillé un matin par des cris étouffés, un bruit de lutte. J’ai ouvert la porte. Sarmiento était debout, bras croisés. Les trois gardes qui ne le quittaient jamais et dont je n’osais même pas croiser le regard, tant il y avait de violence et de cruauté dans leurs yeux, maintenaient Juan Mora agenouillé et l’un d’eux avait plaqué la lame d’un poignard contre sa gorge.

— Il m’a guidé depuis Grenade, ai-je dit. J’ai confiance en lui.

— Qu’il parte aujourd’hui ou on lui tranchera la gorge ! Pas d’infidèle auprès de moi, auprès de toi ! a répliqué Sarmiento.

Juan Mora était d’une famille de Maures convertis, mais je savais bien qu’il continuait de prier son Dieu.

J’ai voulu lui remettre une partie des ducats que m’avait donnés Aïcha. Il n’a même pas daigné voir mon geste. Il a enfourché son cheval sans un mot, sans un regard dans ma direction.

Cet homme-là n’aurait de cesse qu’il ne nous ait tués : Sarmiento, moi, les chrétiens, quels qu’ils fussent. Le voyant s’éloigner dans les rues de Valladolid, traverser la Plaza Santa Maria Antigua, j’ai pensé qu’il devait répéter le nom de la ville à l’époque où y régnait un gouverneur musulman : Belad-Oualid.

Lorsque Juan Mora eut disparu, je me suis senti accablé et j’ai douté de Votre volonté, Seigneur.

Vouliez-Vous que les hommes s’entre-déchirent ? Fallait-il, pour faire triompher la vraie foi – la foi en Vous, Seigneur –, tuer tous ceux qui ne la partageaient pas ?

Je n’ai pas confié mes doutes à Diego de Sarmiento. Déjà je le craignais. D’une inclinaison de tête, d’un mot, d’un battement de paupières, il pouvait décider du sort d’un homme. Il se tournait vers les trois gardes qui nous suivaient, la main sur leur dague où sur le pommeau de leur épée ; il montrait un passant et les trois hommes se précipitaient. Jamais je n’ai vu aucune de leurs proies leur échapper.

Il s’agissait là d’un marchand, ailleurs d’un changeur juif ou d’un Maure. Parfois, Sarmiento exigeait seulement qu’on lui versât quelques milliers de ducats. Le régent Philippe avait besoin de centaines de coffres de pièces d’or pour financer la guerre que Charles Quint livrait aux princes luthériens et au roi de France Henri II qui les aidait, ou bien pour organiser ces fêtes qui marquaient la signature du contrat de mariage entre le régent d’Espagne et la reine d’Angleterre.

L’empereur avait en outre conseillé à son fils de se montrer généreux envers les Anglais, de leur distribuer des milliers de pièces d’or. Car rares étaient les hommes qu’on ne pouvait acheter.

Sarmiento collectait donc les ducats pour Charles Quint et Philippe. Il s’emparait des coffres remplis d’or et d’argent que les marchands ramenaient de leurs voyages au Nouveau Monde et dont ils avaient chargé les coques des galions.

Qui aurait osé résister ? Celui qui s’y risquait était jugé comme hérétique. Ne désobéissait-il pas à un souverain catholique ?

J’ai vu dresser un bûcher sur la Plaza del Ochavo. Autour de lui commençaient à tourner des moines en coule noire, les mains jointes, récitant des prières.

Puis des soldats ont traîné un homme jusqu’au pied du bûcher. Un prêtre lui a présenté un crucifix. Mais l’homme n’a pas même eu la force de redresser la tête.

La foule sur la place murmurait.

Lorsque l’homme a été attaché au pilori, au centre du bûcher, il a commencé à psalmodier, à crier, à hurler qu’il était bon chrétien, qu’il n’avait jamais commis d’acte sacrilège, que Dieu savait combien il L’aimait et Le vénérait.

Puis il a lancé plusieurs fois :

— Pitié pour moi ! Pitié pour mes enfants !

Sa voix a été étouffée par la fumée et les crépitements du feu ont recouvert ses derniers cris.

Seigneur, j’ai prié pour ce supplicié dans l’une des chapelles du Colegio de Santa Cruz.

Et je me souviens de ma terreur quand la folle idée, la pensée sacrilège m’a de nouveau envahi.

J’ai imaginé, Seigneur, que Vous étiez indifférent au sort des hommes, qu’après notre faute originelle Vous nous aviez voués au malheur.

La terre était enfer. Parfois, quelques instants seulement, purgatoire.

Dragut n’était pas plus cruel que Sarmiento ; Mathilde de Mons pas plus renégate qu’Aïcha Thagri.

Puis j’ai craint que Diego de Sarmiento n’eût revêtu l’armure d’un chevalier de la Croix que pour cacher qu’il était un soldat du diable.

J’ai enfoui au fond, au plus profond de moi ces hérésies et j’ai continué de marcher aux côtés de Sarmiento.

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