Max Gallo - Par ce signe tu vaincras

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Depuis des siècles, disait-il, Grenade, capitale du royaume des infidèles, avait été comme une plaie au flanc de l’Espagne. Personne n’avait pu vaincre les rois maures. Ils avaient cru posséder cette terre chrétienne jusqu’à la fin des temps.

Le père Fernando a tendu le bras, montré les collines, serré le poing.

— Campo de Los Martiros, Carmen de Los Martiros…, a-t-il dit.

Avec les os des martyrs chrétiens les Maures avaient construit leurs palais et leurs mosquées.

Il a fait quelques pas, nous invitant à le suivre, et j’ai découvert, au sommet d’une des collines, ces hautes murailles crénelées, ornées de mosaïques, ce fier et grand palais de l’Alhambra, la plus grande construction que j’eusse jamais vue.

Je suis resté interdit. Les infidèles n’étaient pas que des Barbaresques commandés par des renégats tel Dragut. C’étaient des rois bâtisseurs, puissants et dangereux.

— Ils se croyaient les maîtres, a ajouté le père Fernando. Les chrétiens, sous leur joug, se convertissaient pour ne pas être esclaves. Mais, un jour, le 2 janvier 1492, l’armée de Fernando et d’Isabel la Catolica a pénétré dans la ville par cette Puerta de Los Molinos, et le roi Boabdil, le Maure, s’est enfui. Et comme, apercevant au loin sa ville abandonnée, il s’est mis à pleurnicher – el sospiro del Moro –, sa mère lui a lancé, méprisante : « Ne pleure pas comme une femme ce que tu n’as pas su défendre comme un homme ! »

Le père Fernando s’est arrêté sur le pont qui enjambait le río Darro.

— Les femmes sont à nouveau chrétiennes, a-t-il murmuré.

Elles lavaient, essoraient, étiraient, étendaient de grands draps blancs sur les galets.

Certaines d’entre elles étaient accroupies et leurs corps se déhanchaient. Lorsqu’elles se redressaient, leur poitrine gonflait leur blouse. Bras levés, elles glissaient du bout des doigts les mèches de leurs cheveux sous leurs coiffes.

D’autres femmes portaient de grands baquets de linge sur leurs têtes et soulevaient de la main gauche leurs longues robes noires, puis elles entraient dans la rivière et traversaient à gué.

J’ai aperçu la toile des jupons, la peau blanche des bras, des mollets et des cuisses.

J’ai eu honte et me suis senti emporté, mon ventre et mes joues dévorés par une joie aussi brûlante qu’une promesse.

Je ne connaissais de la chair que les soupirs des sodomites dans la pénombre de la chiourme et du bagne, ou les cris des femmes écartelées par les infidèles, deux d’entre eux tenant leurs chevilles, deux autres leurs poignets et leurs épaules, le cinquième s’enfonçant entre leurs jambes.

J’avais craint d’être choisi par l’un de nos gardes-chiourme pour lui servir d’amuse-nuit avant qu’il ne me renvoie, souillé, à mon banc de rame, ou bien qu’il me livre aux marins de la galère.

Mais ma condition de captif de rançon, bien personnel de Dragut, m’avait protégé.

J’avais aimé Mathilde de Mons et souffert qu’elle me rejette et se livre à la luxure avec Dragut-le-Débauché. Mais je n’avais jamais osé la désirer.

Le désir n’était pour moi que la gêne que me laissaient certaines nuits quand je retrouvais, au matin, mes cuisses poisseuses et me souvenais ainsi, le rouge au front, de mes rêves.

Tout à coup, les bras et les jambes nues de ces femmes, leurs voix et leurs chants, leurs rires m’enflammaient.

La liberté, c’était cela : une foi, une femme.

C’est avec ce feu en moi que je suis entré dans le Presidio, le palais du capitaine général, don Garcia Luis de Cordoza, calle de Los Molinos.

22.

J’ai haï ce vieil homme aux joues grises.

Il trônait dans la pénombre, au fond de la grand-salle du Presidio où nous sommes entrés, précédés par deux soldats aux uniformes sang et or.

À chaque pas ils frappaient de la hampe de leurs piques le parquet aux larges lattes croisées.

Des officiers, des prêtres, des femmes dont les blanches dentelles tranchaient sur leurs amples robes noires se tenaient sur les côtés de la salle, formant ainsi une allée bruissante jusqu’à l’estrade au centre de laquelle don Garcia Luis de Cordoza était assis.

Les soldats se sont immobilisés à quelques pas de l’estrade.

J’ai vu le père Fernando et Michele Spriano se ployer. Je me suis borné à baisser la tête un court instant.

Lorsque je l’ai relevée, j’ai croisé le regard du capitaine général.

Ses yeux étaient enfouis dans les chairs fripées, blafardes, de son visage parcheminé.

Le père Fernando s’est mis à parler d’une voix humble, presque suppliante. Il soupirait, en appelait à la bonté de don Garcia Luis Cordoza. Il semblait solliciter le pardon, la grâce du capitaine général comme si nous étions coupables de nous être enfuis, d’avoir été des captifs de rançon, d’avoir débarqué sur la côte andalouse, près du village de Veluz Málaga.

J’ai eu plusieurs fois la tentation de dire que j’avais imaginé qu’on nous accueillerait avec affection, qu’on nous fêterait comme deux chrétiens qui, durant des années, avaient refusé de céder aux infidèles. Mais dans cette salle du Presidio de Grenade les murmures étaient ceux du soupçon et de la moquerie.

— Ils ont été, poursuivait le père Fernando, compagnons de chiourme et de bagne de votre illustre neveu, le comte Diego de Sarmiento, que Dieu le protège et l’éclairé dans les lourdes charges qui sont les siennes auprès de Notre Sainte Majesté, le roi Philippe II…

D’un mouvement à peine esquissé de la main gauche, le capitaine général a interrompu le père Fernando. Ses doigts étaient noueux, crochus, déformés par la goutte ; ont eût dit de courtes griffes rougies surgies de ses mains boursouflées.

— Un marchand toscan, a-t-il énoncé.

Son visage exprimait le dédain, mais il n’a pas eu un regard pour Michele Spriano.

— Un Français…

Sa voix était tout aussi méprisante. Il m’a fixé longuement d’un air de dégoût, les paupières à demi fermées, si bien qu’il me fallait imaginer son regard.

Je me suis souvenu de celui de Dragut-le-Brûlé, de Dragut-le-Cruel.

— Français ! a-t-il répété.

Il n’a pas posé de question mais a légèrement levé la tête, et, d’un petit coup de menton, suivi d’un autre, m’a ordonné de parler.

J’ai regardé autour de moi. J’ai deviné tous ces visages dont la pénombre effaçait les traits. Les flammes des grands chandeliers faisaient briller l’or, les rubis, les diamants des colliers et des bagues.

— Je suis Bernard de Thorenc, ai-je dit, vicomte, captif de rançon depuis plus de sept ans, chrétien, heureux, jusqu’à cet instant, d’avoir touché la terre catholique d’Espagne. Je demande à prendre place dans son armée, derrière son roi, pour combattre l’infidèle où qu’il soit.

Je crois qu’en parlant j’ai martelé le parquet de mon talon droit.

Le capitaine général s’est redressé, prenant appui sur ses accoudoirs. Il a répété « vicomte Bernard de Thorenc… » d’un ton si hostile que c’était comme s’il me souffletait.

J’ai vu ses doigts se crisper sur les bras du fauteuil, comme si ses ongles s’y incrustaient, et un sentiment d’effroi – le même que celui qui m’avait envahi en face de Dragut – m’a paralysé.

Puis tout mon être s’est révolté. Je me suis cambré. Je n’avais pas plié le genou devant Dragut-le-Cruel ; comment aurais-je pu céder devant ce vieillard aux joues grises ?

Il a longuement parlé, Seigneur, et je n’oublierai jamais l’humiliation subie, la honte et la colère qui m’étouffaient.

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