Max Gallo - Par ce signe tu vaincras

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Je n’étais pourtant pas surpris par les accusations qu’il portait contre mon père. Ne l’avais-je pas moi-même rejeté ? Cependant, j’avais l’impression, en écoutant don Garcia Luis de Cordoza, qu’il m’écorchait, que chacun de ses mots m’arrachait un lambeau de chair, comme si, ses mâchoires m’ayant agrippé, ses dents s’incrustaient dans mon corps, dans mon âme pantelante.

Il disait qu’il avait connu Louis de Thorenc – « le comte, cracha-t-il avec mépris, votre père » – à Madrid, à Milan, lorsqu’il s’agissait de négocier le montant de la rançon exigée par « notre grand empereur Charles Quint » pour libérer François Ier, son prisonnier !

— Que ne les ai-je tués tous les deux, le roi félon et son âme damnée, le comte, ton père, Louis de Thorenc !

Il me tutoyait comme pour mieux me cingler au visage.

Il s’adressait aussi à l’assistance dont les murmures, les exclamations ponctuaient ses propos.

François Ier et son fils Henri II, rois illégitimes puisqu’ils s’étaient opposés l’un et l’autre à l’empereur du Saint Empire romain. François, le père, complice de Soliman le Turc. Quant au comte Louis de Thorenc, après que son maître François eut recouvré la liberté, il s’en était allé jusqu’à Constantinople sceller l’alliance démoniaque avec le sultan contre l’empereur catholique, roi d’Espagne, Charles Quint, que Dieu le garde !

Et, maintenant, Henri II, le fils, l’époux de cette perverse Catherine, florentine, fille de marchands, payait et dressait les princes hérétiques allemands contre leur empereur. Il recrutait pour eux des soldats, payait leur solde. Et qui allait d’un prince à l’autre pour les séduire, les corrompre, les convaincre de partir en guerre contre leur souverain légitime, « notre Charles Quint » ? Qui ? Le comte Louis de Thorenc, son fils Guillaume, et ce capitaine général, Philippe de Polin, qui avait amarré ses galères françaises, flanc contre flanc, aux galères turques !

Voilà ce qu’était le comte Louis de Thorenc, âme damnée de souverains rebelles à leur Église, renégats à leur foi, prêts à toutes les félonies pour conserver, augmenter leur pouvoir, ennemis de l’Espagne, ennemis irréductibles de la juste et sacrée dignité impériale !

Il s’est penché vers moi.

— Et tu voudrais, toi, vicomte Bernard de Thorenc, prendre place dans notre armée, derrière notre roi ? Et tu voudrais que l’on te fasse confiance pour que tu plantes le poignard de la trahison dans le dos espagnol ?

Les soldats m’ont retenu au moment où je m’élançais vers les marches de l’estrade. Ils ont pesé sur mes épaules, m’ont forcé à m’agenouiller. Ils ont croisé sur ma nuque les hampes de leurs piques dont le bois m’a écrasé, m’obligeant à ployer l’échine.

J’ai deviné que Michele Spriano faisait un pas vers moi. J’ai senti sa main sur ma tête.

Il a dit que j’avais préféré le bagne et la chiourme des infidèles à la liberté que m’offraient mon père et ce Philippe de Polin.

— Don Garcia Luis de Cordoza, illustre capitaine général de Grenade, Bernard de Thorenc a refusé que les alliés des infidèles paient sa rançon. Je l’ai vu chaque jour au bagne d’Alger. J’ai soigné les plaies que les bourreaux de Dragut lui ont infligées. Je sais ce qu’il a subi, le courage qu’il a montré. Il a tué un renégat pour conquérir sa liberté, capitaine général, il ne l’a pas rachetée ! Demandez à votre neveu, Diego de Sarmiento. Faites-lui savoir que ses compagnons de bagne, Michele Spriano et Bernard de Thorenc, sont à Grenade.

Don Garcia a dû faire un geste, car les soldats ont ôté leurs hampes de ma nuque et je me suis redressé.

J’ai regardé le capitaine général. Il avait croisé les doigts sur sa poitrine, cachant ainsi le sceau qu’il portait accroché à un long collier fait de grands anneaux d’or.

— Qu’on les garde au Presidio, a-t-il dit.

Le père Fernando a balbutié quelques mots et les soldats nous ont entraînés hors de la grande salle sombre.

23.

Ils m’ont enfermé dans une petite pièce voûtée seulement éclairée par une meurtrière que deux épais barreaux en croix partageaient. Le vent froid y glissait sa lame et ses sifflements étaient si aigus qu’ils me faisaient frissonner.

Parfois s’y mêlaient des voix de femmes, lointaines et fugaces.

J’imaginais ces lavandières que j’avais aperçues sur les berges du río Darro, le jour de notre arrivée à Grenade. Mon esprit volait vers elles. J’oubliais la colère qui torturait mon âme depuis que les soldats m’avaient poussé dans ce réduit qui comportait pour tout mobilier une couche étroite et un tabouret scellé au sol, ainsi que deux écuelles.

J’écoutais ces chants, ces rires. Je m’agrippais aux barreaux. Je tentais de voir ces berges, ces femmes. Je me souvenais de leurs bras nus, du mouvement de leurs corps, de la peau blanche de leurs jambes.

Mais les collines qui dominaient Grenade bouchaient mon horizon.

J’apercevais seulement le sommet des murs de l’Alhambra et le grand crucifix qui s’élevait sur le Monte Mauror, au milieu du Campo de Los Martires.

Je retombais dans ma fureur.

Seigneur, je me rebellais contre Vous !

N’avais-je tant souffert des infidèles que pour connaître une prison chrétienne ? Et que m’importait que l’Alhambra ne fût plus le palais des rois maures si les rats qui couraient sur mon visage, la nuit, dans la chiourme des galères de Dragut ou dans la citadelle de Toulon, menaient ici aussi leur sarabande autour de moi ?

Me faudrait-il attendre sept années encore pour qu’enfin la liberté me fût accordée ?

N’avais-je pas assez payé pour les trahisons de mon père et de mon frère ?

Fallait-il que je connaisse le désespoir ?

Je vous interrogeais, Seigneur, avec hargne, je le confesse.

Dans quel nouvel abîme infernal aviez-Vous décidé de me plonger ? À quelles épreuves encore alliez-Vous me soumettre ?

Ces questions, cette rage m’ont lacéré le cœur plusieurs jours.

Puis, un matin, la porte a été ouverte et une femme a fait son entrée.

J’ai d’abord vu les points bleus de ses yeux cerclés d’un blanc intense.

La peau de son visage osseux n’en paraissait que plus mate, si foncée, même, que j’ai aussitôt pensé qu’il s’agissait d’une Mauresque : peut-être l’une de ces converties de gré ou de force, sincères ou masquées, qui peuplaient l’ancien royaume musulman de Grenade et de Cordoue, l’Andalousie dont Robert de Buisson, le corsaire, m’avait dit qu’elle était toujours rétive, prête à égorger ces Espagnols qui croyaient l’avoir soumise.

Cette femme a repoussé la porte et s’est avancée.

J’ai reculé. Que voulait-elle ?

Une mantille noire couvrait ses cheveux de jais et ses épaules, les coins de la dentelle nouée entre ses seins.

Elle était élancée, le corps serré dans une ample robe de velours sombre. Le tissu avait des reflets violets et rouges, et était rehaussé sur la poitrine de broderies de fil d’or.

Elle a fait quelques pas dans le réduit, la tête levée vers la meurtrière.

Son port était altier, son expression pleine de dédain. Sous la dentelle blanche qui bouffait autour de son cou, j’ai remarqué un large collier d’argent dans lequel étaient sertis des émeraudes et des rubis.

J’ai pensé qu’elle ne pouvait être ni une servante, ni une épouse. Elle était trop richement vêtue et trop libre de ses gestes.

Je l’ai imaginée couchée près de don Garcia de Cordoza, tout comme Mathilde de Mons était allongée – Dieu savait où ! – près de Dragut.

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