Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I
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– Je me tairai, madame.
– Eh ! mon Dieu ! laissez-le dire, fit le roi, ce qu’il vous annonce là, s’il ne l’a pas lu dans vingt feuilles qui le disent depuis huit jours, c’est qu’il n’a pas voulu le lire. Sachez-lui gré au moins de ne pas envelopper d’amertume la vérité de sa parole.
Marie-Antoinette se tut.
Puis avec un soupir douloureux :
– Je me résume, dit-elle, ou plutôt je me répète ; aller à Paris de votre propre mouvement, c’est sanctionner tout ce qui s’est fait.
– Oui, fit le roi, je le sais bien.
– C’est humilier, c’est renier votre armée qui s’apprêtait à vous défendre.
– C’est épargner le sang français.
– C’est déclarer désormais que l’émeute et la violence pourront imprimer aux volontés du roi telle direction qui conviendra aux émeutiers et aux traîtres.
– 541 –
– Madame, je crois que vous avez eu la bonté d’avouer, tout à l’heure, que j’avais eu le bonheur de vous convaincre.
– Oui, tout à l’heure, je l’avoue, un coin du voile s’est levé devant moi. Maintenant, oh ! monsieur, maintenant, je rede-viens aveugle, comme vous dites, et j’aime mieux voir au dedans de moi-même les splendeurs auxquelles m’a accoutumé l’éducation, la tradition, l’histoire ; j’aime mieux me voir toujours reine que de me sentir une mauvaise mère pour ce peuple qui m’ou-trage et qui me hait.
– Antoinette ! Antoinette ! dit Louis XVI effrayé de la pâ-
leur subite qui venait d’envahir les joues de la reine, et qui n’était autre chose que le présage d’une violente tempête de co-lère.
– Oh ! non, non, Sire, je parlerai, répondit la reine.
– Faites attention, madame.
Et du coin de l’œil le roi montrait le docteur à Marie-Antoinette.
– Eh ! monsieur, s’écria la reine, sait tout ce que je vais dire… Il sait même tout ce que je pense, ajouta-t-elle avec un souvenir amer de la scène qui venait d’avoir lieu entre elle et Gilbert ; ainsi pourquoi me contiendrais-je ? Monsieur, d’ailleurs, a été pris par nous pour confident, et je ne sais pourquoi je redouterais quelque chose ! Je sais qu’on vous emporte, Sire, je sais qu’on vous entraîne, pareil au malheureux prince de mes chères ballades allemandes… Où allez-vous ?… Je n’en sais rien.
Mais vous allez, vous allez, d’où vous ne reviendrez jamais !
– Eh ! non, madame, je vais tout bonnement à Paris, ré-
pondit Louis XVI.
– 542 –
Marie-Antoinette haussa les épaules.
– Me croyez-vous folle, dit-elle d’une voix sourdement irritée. Vous allez à Paris ; bien. Mais qui vous dit que Paris n’est pas ce gouffre que je ne vois pas, mais que je devine ? Pourquoi, dans le tumulte qui se fera nécessairement autour de vous, pourquoi ne vous tuerait-on point ? Qui sait d’où vient la balle perdue ? Qui sait, parmi cent mille poings menaçants, quel est celui qui a poussé le couteau ?
– Oh ! de ce côté-là, madame, ne craignez rien, ils m’aiment ! s’écria le roi.
– Oh ! ne me dites pas cela, vous me feriez pitié, Sire. Ils vous aiment, et ils tuent, ils égorgent, ils massacrent ceux qui vous représentent sur la terre, vous, un roi ! vous, l’image de Dieu ! Eh bien ! le gouverneur de la Bastille, c’était votre repré-
sentant, c’était l’image du roi. Croyez-le bien, je ne me ferai pas taxer d’exagération : s’ils ont tué Launay, ce brave et fidèle serviteur, ils vous eussent tué, Sire, s’ils vous eussent tenu à sa place ; et cela bien plus facilement que lui, car ils vous connaissent, et ils savent qu’au lieu de vous défendre vous eussiez tendu le flanc.
– Concluez, dit le roi.
– Mais je croyais avoir conclu, Sire.
– Ils me tueront ?
– Oui, Sire.
– Eh bien ?
– Et mes enfants ! s’écria la reine.
– 543 –
Gilbert pensa qu’il était temps d’intervenir.
– Madame, dit-il, le roi sera tellement respecté à Paris, et sa présence y causera de tels transports, que si j’ai une crainte, ce n’est pas pour le roi, mais pour les fanatiques capables de se faire écraser sous les pieds de ses chevaux, comme les fakirs hindous sous les roues du char de leur idole.
– Oh ! monsieur, monsieur ! s’écria Marie-Antoinette.
– Cette marche à Paris sera un triomphe, madame.
– Mais, Sire, vous ne répondez pas.
– C’est que je suis un peu de l’avis du docteur, madame.
– Et vous êtes impatient, n’est-ce pas, s’écria la reine, de jouir de ce triomphe !
– Le roi, en ce cas, aurait raison, et cette impatience prou-verait le sens profondément droit avec lequel Sa Majesté juge les hommes et les choses. Plus Sa Majesté se hâtera, plus le triomphe sera grand.
– Oui, vous croyez cela, monsieur ?
– J’en suis sûr, car le roi en tardant peut perdre tout le bé-
néfice de la spontanéité. On peut prendre, songez-y bien, madame, on peut prendre ailleurs l’initiative d’une demande qui alors changerait, aux yeux des Parisiens, la position de Sa Majesté, et le ferait en quelque sorte obtempérer à un ordre.
– Voyez-vous ! s’écria la reine, le docteur avoue : on vous ordonnerait. Oh ! Sire, mais voyez donc !
– 544 –
– Le docteur ne dit pas qu’on ait ordonné, madame.
– Patience, patience ! perdez le temps, Sire, et la demande ou plutôt l’ordre arrivera.
Gilbert crispa légèrement sa lèvre avec un sentiment de contrariété que la reine saisit aussitôt, si rapidement qu’il eut passé sur son visage.
– Qu’ai-je dit ? murmura-t-elle, pauvre folle que je suis, j’ai parlé contre moi-même.
– En quoi, madame ? demanda le roi.
– En ceci que, par un délai, je vous ferai perdre le bénéfice de votre initiative, et que, cependant, j’ai à vous demander un délai.
– Ah ! madame ! madame ! demandez tout, exigez tout, excepté cela.
– Antoinette, dit le roi en secouant la tête, vous avez juré de me perdre.
– Oh ! Sire, fit la reine avec un accent de reproche qui déce-la toutes les angoisses de son cœur, pouvez-vous bien me parler ainsi !
– Pourquoi essayer de retarder ce voyage, alors ? demanda le roi.
– Songez-y, madame, en pareille circonstance, l’opportuni-té, c’est tout. Songez quel poids ont les heures qui passent en de pareils moments, quand tout un peuple furieux les compte au fur et à mesure qu’elles sonnent.
– 545 –
– Pas aujourd’hui, monsieur Gilbert. Demain, Sire, s’écria-t-elle, oh ! demain ; accordez-moi jusqu’à demain, et je vous jure que je ne m’opposerai plus à ce voyage.
– Un jour perdu, murmura le roi.
– Vingt-quatre longues heures, dit Gilbert, songez-y, songez-y, madame.
– Sire, il le faut, dit la reine suppliante.
– Une raison, au moins, dit le roi.
– Rien que mon désespoir, Sire, rien que mes larmes, rien que mes supplications.
– Mais d’ici à demain qu’arrivera-t-il, le sait-on ? dit le roi, tout bouleversé à la vue du désespoir de la reine.
– Que voulez-vous qu’il arrive ? demanda la reine, en regardant Gilbert d’un air suppliant.
– Oh ! dit Gilbert, là-bas, rien encore ; un espoir, fût-il vague comme un nuage, suffira pour les faire attendre jusqu’à demain, mais…
– Mais c’est ici, n’est-ce pas ? dit le roi.
– Oui, Sire, c’est ici.
– C’est l’Assemblée ?
Gilbert fit un signe de tête.
– L’Assemblée, continua le roi, qui, avec les hommes comme M. Monnier, M. Mirabeau, M. Sieyès, est capable de
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m’envoyer quelque adresse qui m’ôtera tout le bénéfice de ma bonne volonté.
– Eh bien ! alors, tant mieux, s’écria la reine avec une sombre fureur, parce qu’alors vous refuserez, parce qu’alors vous garderez votre dignité de roi, parce que vous n’irez pas à Paris, et que s’il faut soutenir ici la guerre, eh bien ! nous la soutien-drons ; parce que s’il faut mourir ici, eh bien ! nous y mourrons, mais en gens illustres et intacts que nous sommes ; en rois, en maîtres, en chrétiens qui se fient à Dieu, duquel ils tiennent la couronne.
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