Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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– 517 –

– Je parle de Dieu et je crois en lui.

– Et vous ne vous retirez pas ?

– Non, madame, je reste.

– Monsieur Gilbert, prenez garde.

Et le visage de la reine prit une indéfinissable expression de menace.

– Oh ! j’ai bien réfléchi, madame, et ces réflexions m’ont conduit à savoir que je ne vaux pas moins qu’un autre : chacun a ses péchés. J’ai appris cet axiome, non pas en feuilletant les livres, mais en fouillant la conscience d’autrui.

– Universel et infaillible, n’est-ce pas ? dit la reine avec ironie.

– Hélas ! madame, sinon universel, sinon infaillible, du moins bien savant en misères humaines, bien éprouvé en douleurs profondes. Et cela est si vrai que je vous dirais, rien qu’à voir le cercle de vos yeux fatigués, rien qu’à voir cette ligne qui s’étend de l’un à l’autre de vos sourcils, rien qu’à voir ce pli qui crispe les coins de votre bouche – contraction que l’on appelle du nom prosaïque de rides – je vous dirais, madame, combien vous avez subi d’épreuves rigoureuses, combien de fois votre cœur a battu d’angoisse, combien de fois ce cœur s’est abandonné confiant pour se réveiller trompé. Je vous dirai tout cela, madame, quand vous le voudrez ; je le dirai, sûr de n’être point démenti ; je vous le dirai, en attachant un regard qui sait et qui veut lire ; et lorsque vous aurez senti le poids de ce regard, quand vous aurez senti le plomb de cette curiosité pénétrer au fond de votre âme, comme la mer sent le plomb de la sonde qui partage ses abîmes, alors, vous comprendrez que je puis beau-

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coup, madame, et que si je m’arrête, il faut que l’on m’en sache gré au lieu de me provoquer à la guerre.

Ce langage, soutenu par une fixité terrible de la volonté de provocation de l’homme à la femme, ce mépris de toute étiquette en présence de la reine firent un effet indicible sur Marie-Antoinette.

Elle sentit comme un brouillard tomber sur son front et glacer ses idées, elle sentit sa haine changée en effroi, elle laissa tomber ses mains alourdies et fit un pas en arrière pour fuir l’approche de ce danger inconnu.

– Et maintenant, madame, dit Gilbert qui voyait clairement ce qui se passait en elle, comprenez-vous qu’il me soit bien aisé de savoir ce que vous cachez à tout le monde, et ce que vous vous cachez à vous-même ; comprenez-vous qu’il me soit aisé de vous étendre là sur cette chaise que vos doigts vont chercher par instinct pour y trouver un appui.

– Oh ! fit la reine épouvantée, car elle sentait passer jusqu’à son cœur des frissons inconnus.

– Que je dise en moi-même un mot que je ne veux pas dire, continua Gilbert, que je formule une volonté à laquelle je renonce, et vous allez tomber foudroyée en mon pouvoir. Vous doutez, madame ; oh ! ne doutez pas, vous me tenteriez peut-

être, et si une fois vous me tentiez !… Mais non, vous ne doutez point, n’est-ce pas ?

La reine, à demi renversée, haletante, oppressée, éperdue, se cramponnait au dossier de son fauteuil avec l’énergie du dé-

sespoir et la rage d’une inutile défense.

– Oh ! continua Gilbert, croyez bien ceci, madame, c’est que si je n’étais le plus respectueux, le plus dévoué, le plus

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humblement prosterné de vos sujets, je vous convaincrais par une expérience terrible. Oh ! ne craignez rien. Je m’incline humblement, vous dis-je, devant la femme plus encore que devant la reine. Je frémis d’avoir une pensée qui effleure seulement votre pensée, je me tuerais plutôt que de chercher à gêner votre âme.

– Monsieur, monsieur, s’écria la reine en frappant l’air de ses bras comme pour repousser Gilbert qui se tenait à plus de trois pas d’elle.

– Et cependant, continua Gilbert, vous m’avez fait enfermer à la Bastille. Vous ne regrettez qu’elle soit prise que parce que le peuple, en la prenant, m’en a ouvert les portes. Votre haine éclate dans vos yeux contre un homme à qui vous n’avez personnellement rien à reprocher. Et, tenez, tenez, je le sens, depuis que je détends l’influence avec laquelle je vous contenais, qui sait si vous ne recommencez pas à reprendre le doute avec la respiration.

Et, en effet, depuis que Gilbert avait cessé de lui commander des yeux et de la main, Marie-Antoinette s’était relevée presque menaçante, comme l’oiseau qui, débarrassé des suffo-cations de la cloche pneumatique, essaie de reprendre ses chants et son vol.

– Ah ! vous doutez, vous raillez, vous méprisez. Eh bien !

voulez-vous que je vous dise, madame, une idée terrible qui m’a passé par l’esprit ; voilà ce que j’ai été sur le point de faire, madame : je vous condamnais à me révéler vos peines les plus intimes, vos secrets les plus cachés ; je vous forçais à les écrire ici sur cette table que vous touchez en ce moment, et plus tard ré-

veillée, revenue à vous, je vous eusse prouvé par votre écriture même combien est peu chimérique ce pouvoir que vous semblez contester ; combien surtout est réelle la patience, le dirai-je, oui, je le dirai, la générosité de l’homme que vous venez d’insulter,

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que vous insultez depuis une heure sans qu’il vous en ait un seul instant donné le droit ou le prétexte.

– Me forcer à dormir, me forcer à parler en dormant, moi !

moi ! s’écria la reine toute pâlissante, vous l’eussiez osé, monsieur ? Mais savez-vous ce que c’est que cela ? Connaissez-vous la portée de la menace que vous me faites ? Mais c’est un crime de lèse-majesté, monsieur. Songez-y, c’est un crime qu’une fois réveillée, une fois remise en possession de moi-même, un crime que j’eusse fait punir de mort.

– Madame, dit Gilbert suivant du regard l’émotion vertigi-neuse de la reine, ne vous hâtez pas d’accuser et surtout de menacer. Certes, j’eusse endormi Votre Majesté. Certes, j’eusse arraché à la femme tous ses secrets, mais, croyez-le bien, ce n’eût certes pas été dans une occasion comme celle-ci, ce n’eût point été dans un tête-à-tête entre la reine et son sujet, entre la femme et un homme étranger ; non, j’eusse endormi la reine, c’est vrai, et rien ne m’eût été plus facile, mais je ne me fusse point permis de l’endormir, je ne me fusse point permis de la faire parler sans avoir un témoin.

– Un témoin ?

– Oui, madame, un témoin qui eût recueilli fidèlement toutes vos paroles, tous vos gestes, tous les détails enfin de la scène que j’eusse provoquée, afin, cette scène accomplie de ne pas vous laisser à vous-même un seul instant de doute.

– Un témoin ! monsieur, répéta la reine épouvantée, et quel eut été ce témoin ? Mais, songez-y, monsieur, le crime eût été double, car, en ce cas, vous vous fussiez adjoint un complice.

– Et si ce complice, madame, n’eût été autre que le roi ? dit Gilbert.

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– Le roi ! s’écria Marie-Antoinette avec une épouvante qui trahit l’épouse plus énergiquement que n’eût pu faire la confes-sion de la somnambule. Oh ! monsieur Gilbert ! monsieur Gilbert !

– Le roi, ajouta tranquillement Gilbert, le roi, votre époux, votre soutien, votre défenseur naturel. Le roi, qui vous eût raconté à votre réveil, madame, combien j’avais été à la fois respectueux et fier en prouvant ma science à la plus vénérée des souveraines.

Et après avoir achevé ces mots, Gilbert laissa à la reine tout le temps d’en méditer la profondeur.

La reine demeura pendant plusieurs minutes dans un silence que troublait le bruit de sa respiration entrecoupée.

– Monsieur, reprit-elle enfin, après tout ce que vous venez de me dire, il faut que vous soyez un ennemi mortel…

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