Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I
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Et en s’approchant de la reine, Gilbert l’avait regardée à son tour avec cette puissance de volonté sous laquelle la nerveuse Andrée avait succombé.
La reine sentit qu’un frisson courait dans ses veines à l’approche de cet homme.
– Infamie ! dit-elle, sur les hommes qui abusent de certaines pratiques sombres et mystérieuses pour perdre les âmes ou les corps !… Infamie sur ce Cagliostro !…
– Ah ! répondit Gilbert avec un accent pénétré, gardez-vous, madame, de juger avec tant de sévérité les fautes que commettent les créatures humaines.
– 512 –
– Monsieur !
– Toute créature est sujette à l’erreur, madame ; toute créature nuit à la créature, et sans l’égoïsme individuel, qui fait la sûreté générale, le monde ne serait qu’un vaste champ de bataille. Ceux-là sont les meilleurs qui sont bons, voilà tout. D’autres vous diraient : ceux-là sont les meilleurs qui sont moins mauvais. L’indulgence doit être plus grande, madame, à proportion que le juge est plus élevé. En haut du trône où vous êtes, vous avez moins que personne le droit d’être sévère pour les fautes d’autrui. Sur le trône de la terre, soyez la suprême indulgence, comme sur le trône du ciel, Dieu est la suprême miséricorde.
– Monsieur, dit la reine, je regarde d’un autre œil que vous mes droits, et surtout mes devoirs, je suis sur le trône pour punir et récompenser.
– Je ne crois pas, madame. À mon avis, au contraire vous êtes sur le trône, vous, femme et reine, pour concilier et pour pardonner.
– Je suppose que vous ne moralisez pas, monsieur.
– Vous avez raison, madame, et je ne fais que répondre à Votre Majesté. Ce Cagliostro, par exemple, madame, dont vous parliez tout à l’heure et dont vous contestiez la science, je me rappelle, moi – et c’est un souvenir antérieur à vos souvenirs de Trianon –, je me rappelle que, dans les jardins du château de Taverney, il eut l’occasion de donner à la dauphine de France une preuve de cette science, je ne sais laquelle, madame, dont elle a dû garder une profonde mémoire : car cette preuve l’avait cruellement impressionnée, impressionnée au point qu’elle s’évanouit.
– 513 –
Gilbert à son tour frappait ; il est vrai qu’il frappait au hasard, mais le hasard le servit et il frappa si juste que la reine devint affreusement pâle.
– Oui, dit-elle d’une voix rauque, oui, en effet, il m’a fait voir en rêve une hideuse machine ; mais, jusqu’à présent, je ne sache pas que cette machine existe en réalité.
– Je ne sais ce qu’il vous a fait voir, madame, reprit Gilbert satisfait de l’effet produit, mais ce que je sais, c’est qu’on ne peut contester le titre de savant à l’homme qui prend, sur les autres hommes, ses semblables, une pareille puissance.
– Ses semblables… murmura dédaigneusement la reine.
– Soit, je me trompe, reprit Gilbert, et sa puissance est d’autant plus grande qu’il courbe à son niveau, sous le joug de la peur, la tête des rois et des princes de la terre.
– Infamie ! infamie ! vous dis-je encore, contre ceux qui abusent de la faiblesse ou de la crédulité.
– Infâmes ! avez-vous dit, ceux qui usent de la science ?
– Chimères, mensonges, lâchetés !
– Qu’est-ce à dire ? demanda Gilbert avec calme.
– C’est-à-dire que ce Cagliostro est un lâche charlatan, et que son prétendu sommeil magnétique est un crime.
– Un crime !
– Oui, un crime, continua la reine, car il est le résultat d’un breuvage, d’un philtre, d’un empoisonnement dont la justice humaine, que je représente, saura atteindre et punir les auteurs.
– 514 –
– Madame, madame, reprit Gilbert avec la même patience, indulgence, s’il vous plaît, pour ceux qui ont failli en ce monde.
– Ah ! vous avouez donc ?
La reine se trompait, et, d’après la douceur de la voix de Gilbert, croyait qu’il implorait pour lui-même.
Elle se trompait ; c’était un avantage que Gilbert n’avait garde de laisser échapper.
– Quoi ! dit-il en dilatant sa prunelle enflammée sous laquelle Marie-Antoinette fut contrainte de baisser les yeux comme à la réflexion d’un rayon de soleil.
La reine demeura interdite, et cependant faisant un effort :
– On n’interroge pas plus une reine qu’on ne la blesse, dit-elle ; sachez encore cela, vous qui êtes nouveau venu à la cour ; mais vous parliez, ce me semble, de ceux qui ont failli, et vous me demandiez l’indulgence.
– Hélas ! madame, dit Gilbert, quelle est la créature humaine sans reproche, celle qui a su si bien s’enfermer dans la profonde carapace de sa conscience que le regard des autres n’y pût pénétrer ? C’est là ce qui s’appelle souvent la vertu. Soyez indulgente, madame.
– Mais à ce compte, reprit imprudemment la reine, il n’y a donc pas de vertueuse créature pour vous, monsieur, pour vous, l’élève de ces hommes dont le regard va chercher la vérité même au fond des consciences ?
– Cela est vrai, madame.
– 515 –
Elle éclata de rire sans se soucier de cacher le mépris que ce rire renfermait.
– Oh ! par grâce ! monsieur, s’écria-t-elle, veuillez donc vous souvenir que vous ne parlez pas sur une place publique, à des idiots, à des paysans ou a des patriotes.
– Je sais à qui je parle, madame, croyez-le bien, répliqua Gilbert.
– Plus de respect, alors, monsieur, ou plus d’adresse ; re-passez vous-même toute votre vie, sondez les profondeurs de cette conscience que, malgré leur génie et leur expérience, les hommes qui ont travaillé partout doivent posséder comme le commun des mortels ; rappelez-vous bien tout ce que vous pouvez avoir songé de bas, de nuisible, de criminel, tout ce que vous pouvez avoir commis de cruautés, d’attentats, de… crimes même. Ne m’interrompez pas, et quand vous aurez fait la somme de tout cela, monsieur le docteur, baissez la tête, devenez humble, ne vous approchez pas avec cet orgueil insolent de la demeure des rois, qui, jusqu’à nouvel ordre du moins, sont institués par Dieu pour pénétrer l’âme des criminels, sonder les replis des consciences et appliquer, sans pitié comme sans appel, les châtiments aux coupables. Voilà, monsieur, continua la reine, ce qu’il convient que vous fassiez. On vous saura gré de votre repentir. Croyez moi, le meilleur moyen de guérir une âme aussi malade que la vôtre, ce serait de vivre dans la solitude, loin des grandeurs qui donnent aux hommes des idées fausses de leur propre valeur. Je vous conseillerais donc de ne pas vous rapprocher de la cour, et de renoncer à soigner le roi dans ses maladies. Vous avez une cure à faire dont Dieu vous saura plus de gré que d’aucune cure étrangère : la vôtre. L’antiquité avait un proverbe là-dessus, monsieur : Ipse cura . 16F17
17« Médecin, soigne-toi toi-même ».
– 516 –
Gilbert, au lieu de se révolter contre cette proposition que la reine regardait comme la plus désagréable des conclusions, répondit avec douceur :
– Madame, j’ai déjà fait tout ce que Votre Majesté me recommande de faire.
– Et qu’avez-vous fait, monsieur ?
– J’ai médité.
– Sur vous-même ?
– Sur moi, oui, madame.
– Et… à propos de votre conscience ?
– Surtout à cause de ma conscience, madame.
– Croyez-vous alors que je sois suffisamment instruite de ce que vous y avez vu ?
– J’ignore ce que veut me dire Votre Majesté, mais je le comprends ; combien de fois un homme de mon âge doit avoir offensé Dieu ?
– Vraiment, vous parlez de Dieu !
– Oui.
– Vous !
– Pourquoi pas ?
– Un philosophe ! Est-ce que les philosophes croient en Dieu ?
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