Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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Gilbert salua et fit un pas vers la porte, mais sans qu’il fût possible à la reine de découvrir sur son visage la moindre trace de colère, le moindre signe d’impatience.

La reine, au contraire, trépignait de rage ; elle fit un bond comme pour retenir Gilbert.

Il comprit.

– Pardon, madame, dit-il ; c’est vrai, j’ai eu le tort impar-donnable d’oublier que, médecin, je suis appelé devant une malade. Excusez-moi, madame ; désormais je m’en souviendrai.

Et il revint.

– Votre Majesté, continua-t-il, me paraît toucher à une crise nerveuse. J’oserai lui demander de ne s’y point abandonner ; tout à l’heure elle n’en serait plus maîtresse. En ce mo-

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ment, le pouls doit être suspendu, le sang afflue au cœur : Votre Majesté souffre, Votre Majesté est prête d’étouffer, et peut-être serait-il prudent qu’elle fît appeler une de ses femmes.

La reine fit un tour dans la chambre, et, se rasseyant :

– Vous vous appelez Gilbert ? demanda-t-elle.

– Gilbert, oui, madame.

– C’est étrange ! j’ai un souvenir de jeunesse dont la bizarre insistance vous blesserait sans doute beaucoup, si je vous le disais. N’importe ! blessé, vous vous guérirez, vous qui n’êtes pas moins solide philosophe que savant médecin.

Et la reine sourit ironiquement.

– C’est cela, madame, dit Gilbert, souriez et domptez peu à peu vos nerfs par la raillerie, c’est une des plus belles prérogatives de la volonté intelligente que de se commander ainsi à soi-même. Domptez, madame, domptez, mais sans forcer cependant.

Cette prescription du médecin fut faite avec une telle suavi-té de bonhomie, que la reine, tout en sentant l’ironie profonde qu’elle enfermait, ne put s’offenser de ce que Gilbert venait de lui dire.

Seulement elle revint à la charge, reprenant l’attaque où elle l’avait laissée :

– Ce souvenir dont je vous parle, acheva-t-elle, le voici.

Gilbert s’inclina en signe qu’il écoutait.

La reine fit un effort, et fixa son regard sur le sien.

– 508 –

– J’étais dauphine alors, et j’habitais Trianon. Il y avait dans les parterres un petit garçon tout noir, tout terreux, tout rechigné, une manière de petit Jean-Jacques, qui sarclait, bê-

chait, échenillait avec ses petites pattes crochues. Il s’appelait Gilbert.

– C’était moi, madame, dit flegmatiquement Gilbert.

– Vous ? fit Marie-Antoinette, avec une explosion de haine.

Mais j’avais donc raison ! mais vous n’êtes donc pas un homme d’études !

– Je pense que puisque Votre Majesté a si bonne mémoire, elle se rappelle aussi les époques, dit Gilbert. C’était en 1772, si je ne me trompe, que le petit garçon jardinier dont parle Votre Majesté fouillait la terre pour gagner sa vie dans les parterres de Trianon. Nous sommes en 1789. Il y a donc dix-sept ans, madame, que les choses que vous dites se sont passées. C’est beaucoup d’années au temps où nous vivons. C’est beaucoup plus qu’il n’en faut pour faire du sauvage un savant ; l’âme et l’esprit fonctionnent vite en certaines conditions, comme poussent vite en serre chaude les plantes et les fleurs ; les révolutions, Madame, sont les serres chaudes de l’intelligence. Votre Majesté me regarde, et malgré la netteté de son regard, elle ne remarque pas que l’enfant de seize ans est devenu un homme de trente-trois ; elle a donc tort de s’étonner que l’ignorant, le naïf petit Gilbert soit devenu, au souffle de deux révolutions, un savant et un philosophe.

– Ignorant, soit… mais naïf, naïf, avez-vous dit, s’écria furieusement la reine ; je crois que vous avez appelé le petit Gilbert naïf ?

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– Si je me suis trompé, madame, ou si j’ai loué ce petit gar-

çon d’une qualité qu’il n’avait pas, j’ignore en quoi Votre Majesté peut savoir mieux que moi qu’il possédât le défaut contraire.

– Oh ! ceci, c’est autre chose, dit la reine assombrie ; peut-

être parlerons-nous de cela un jour ; mais en attendant, revenons à l’homme, je vous prie, à l’homme savant, à l’homme per-fectionné, à l’homme parfait que j’ai sous les yeux.

Ce mot parfait , Gilbert ne le releva point. Il comprenait trop que c’était une nouvelle insulte.

– Revenons-y, madame, répondit simplement Gilbert, et dites dans quel but Votre Majesté lui a fait donner l’ordre de passer chez elle.

– Vous vous proposez pour médecin du roi, dit-elle. Or, vous comprenez, monsieur, que j’ai trop à cœur la santé de mon époux pour la confier à un homme que je ne connaîtrais point parfaitement.

– Je me suis proposé, madame, dit Gilbert, et j’ai été accepté sans que Votre Majesté puisse concevoir justement le moindre soupçon de mon incapacité ou de mon zèle. Je suis un mé-

decin politique surtout, madame, recommandé par M. de Necker. Quant au reste, si le roi a jamais besoin de ma science, je lui serai bon médecin physique, autant que la science humaine peut être utile à l’œuvre du créateur. Mais ce que je serai surtout au roi, madame, outre bon conseiller et bon médecin, c’est un bon ami.

– Un bon ami ! s’écria la reine avec une nouvelle explosion de mépris. Vous, monsieur ! un ami du roi !

– Assurément, répondit tranquillement Gilbert ; pourquoi non, madame ?

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– Ah ! oui, toujours en vertu de vos pouvoirs secrets, à l’aide de votre science occulte, murmura-t-elle. Qui sait ? nous venons de voir les Jacques et les Maillotins ; nous revenons peut-être au moyen âge ! Vous ressuscitez les philtres et les charmes. Vous allez gouverner la France par la magie ; vous allez être Faust ou Nicolas Flamel.

– Je n’ai point cette prétention, madame.

– Hé ! que ne l’avez-vous, monsieur ! Combien de monstres plus cruels que ceux des jardins d’Armide, plus cruels que Cerbère, vous endormiriez au seuil de notre enfer !

Lorsqu’elle prononça ce mot : vous endormiriez , la reine attacha son regard plus investigateur que jamais sur le docteur.

Cette fois, Gilbert rougit malgré lui.

Ce fut une joie indéfinissable pour Marie-Antoinette ; elle sentit que cette fois le coup qu’elle avait porté avait fait une véritable blessure.

– Car vous endormez, continua-t-elle ; vous qui avez étudié partout et sur tout , vous avez sans doute étudié la science ma-gnétique avec les endormeurs de notre siècle, avec ces gens qui font du sommeil une trahison et qui lisent leurs secrets dans le sommeil des autres !

– En effet, madame, j’ai souvent et longtemps étudié sous le savant Cagliostro.

– Oui, celui qui pratiquait et faisait pratiquer à ses adeptes ce vol moral dont je parlais tout à l’heure, celui qui à l’aide de ce sommeil magique, et que j’appellerai, moi, infâme, celui qui prenait aux uns les âmes, aux autres le corps.

– 511 –

Gilbert comprit encore, et cette fois pâlit au lieu de rougir.

La reine en tressaillit de joie jusqu’au fond du cœur.

– Ah ! misérable, murmura-t-elle, moi aussi je t’ai blessé, et je vois le sang.

Mais les émotions les plus profondes ne se faisaient pas visibles pour longtemps sur le visage de Gilbert. S’approchant donc de la reine qui, toute joyeuse de sa victoire, le regardait imprudemment :

– Madame, dit-il, Votre Majesté aurait tort de contester à ces savants hommes dont vous parlez le plus bel apanage de leur science, ce pouvoir d’endormir non pas des victimes, mais des sujets par le sommeil magnétique : vous auriez tort, surtout, de leur contester le droit qu’ils ont de poursuivre, par tous les moyens possibles, une découverte dont les lois, une fois reconnues et régularisées, sont peut-être appelées à révolutionner le monde.

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