Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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Andrée a fait à la reine ses confidences, a dévoilé la honte de sa vie à sa rivale ; Andrée a, les yeux en pleurs, la face contre terre, avoué à Marie-Antoinette qu’elle n’était plus digne de l’amour et du respect d’un honnête homme : donc Charny n’aimera jamais Andrée.

Mais Charny ignore, Charny ignorera toujours cette catastrophe de Trianon, et les suites qu’elle a eues : donc pour Charny, c’est comme si la catastrophe n’existait pas.

Et tout en faisant ces diverses réflexions, la reine examinait au miroir de sa conscience sa beauté défaillante, sa gaieté perdue, sa fraîcheur de jeunesse envolée.

Puis elle revenait à Andrée, à ces aventures étranges, presque incroyables, qu’elle venait de lui raconter.

Elle admirait la combinaison magique de cette aveugle fortune qui prenait au fond de Trianon, dans l’ombre de la cabane et dans la fange des fumiers, un petit garçon jardinier, pour l’associer à la destinée d’une noble demoiselle, associée elle-même à la destinée de la reine.

– Ainsi ! se disait-elle, l’atome perdu dans les régions basses serait venu, par un caprice des attractions supérieures, se fondre, parcelle de diamant, avec la lumière divine de l’étoile ?

– 496 –

Ce garçon jardinier, ce Gilbert, n’était-ce pas un symbole vivant de ce qui se passait à cette heure, un homme du peuple, sorti de la bassesse de sa naissance pour s’occuper de la politique d’un grand royaume, étrange comédien qui se trouvait per-sonnifier en lui, par un privilège du mauvais génie qui planait sur la France, et l’insulte faite à la noblesse, et l’attaque faite à la royauté par la plèbe ?

Ce Gilbert devenu savant, ce Gilbert vêtu de l’habit noir du tiers, ce conseiller de M. Necker, ce confident du roi de France, le voilà qui se trouverait, grâce au jeu de la Révolution, parallè-

lement avec cette femme dont il avait la nuit, comme un larron, volé l’honneur !

La reine redevenue femme, et frissonnant malgré elle au souvenir de la lugubre histoire racontée par Andrée ; la reine se faisait comme un devoir de regarder en face ce Gilbert, et d’apprendre par elle-même à lire sur des traits humains ce que Dieu a pu y mettre de la révélation d’un caractère si étrange, et, malgré le sentiment dont nous parlions tout à l’heure et qui la rendait presque joyeuse de l’humiliation de sa rivale, il y avait un violent désir de blesser l’homme qui avait tant fait souffrir une femme.

Puis il y avait encore le désir de regarder, qui sait ? même d’admirer, avec l’effroi qu’inspirent les monstres, cet homme extraordinaire qui par un crime avait infusé son sang le plus vil dans le sang aristocratique de France ; cet homme qui semblait avoir fait faire la Révolution pour qu’on lui ouvrît la Bastille, dans laquelle, sans cette révolution, il eût éternellement appris à oublier qu’un homme de roture ne doit pas se souvenir.

Par cette conséquence entraînante de ses idées, la reine revenait aux douleurs politiques, et voyait s’accumuler sur une seule et même tête la responsabilité de tout ce qu’elle avait souffert.

– 497 –

Ainsi, l’auteur de la rébellion populaire qui venait d’ébranler l’autorité royale en renversant la Bastille, c’était Gilbert, au besoin, lui, Gilbert, dont les principes avaient mis les armes aux mains des Billot, des Maillard, des Élie, des Hullin.

Gilbert était donc à la fois une créature venimeuse et terrible ; venimeuse, car il avait perdu Andrée comme amant ; terrible, car il venait d’aider à renverser la Bastille comme ennemi.

Il fallait donc le connaître pour l’éviter, ou, mieux encore, le connaître pour s’en servir.

Il fallait, à tout prix, entretenir cet homme, le voir de près, le juger par soi-même.

La nuit était aux deux tiers passée, trois heures sonnaient, l’aube blanchissait les cimes des arbres du parc de Versailles et le sommet des statues.

La reine avait passé la nuit tout entière sans dormir ; son regard vague se perdait dans les allées estompées d’une blonde lumière.

Un sommeil lourd et brûlant s’empara peu à peu de la malheureuse femme.

Elle tomba le col renversé sur le dossier du fauteuil, près de la fenêtre ouverte.

Elle rêva qu’elle se promenait dans Trianon, et que du fond d’une plate-bande sortait un gnome au sourire terreux, comme il y en a dans les ballades allemandes, et que ce monstre sardo-nique était Gilbert qui étendait vers elle des doigts crochus.

Elle poussa un cri.

– 498 –

Un cri répondit au sien.

Ce cri la réveilla.

C’était madame de Tourzel qui l’avait poussé : elle venait d’entrer chez la reine, et en la voyant défaite et râlant sur un fauteuil, elle n’avait pu retenir l’élan de sa douleur et de sa surprise.

– La reine est malade ! s’écria-t-elle, la reine souffre. Faut-il appeler un médecin ?

La reine ouvrit les yeux ; cette demande de madame de Tourzel répondait à la demande de sa curiosité.

– Oui, un médecin, répondit-elle, le docteur Gilbert, appelez le docteur Gilbert.

– Qu’est-ce que le docteur Gilbert ? demanda madame de Tourzel.

– Un nouveau médecin par quartier nommé d’hier, je crois, et arrivant d’Amérique.

– Je sais ce que Sa Majesté veut dire, hasarda une des dames de la reine.

– Eh bien ? demanda Marie-Antoinette.

– Eh bien ! le docteur est dans l’antichambre du roi.

– Vous le connaissez donc ?

– Oui, Votre Majesté, fit la femme en balbutiant.

– 499 –

– Mais comment le connaissez-vous ? Il est arrivé il y a huit ou dix jours d’Amérique, et hier seulement il est sorti de la Bastille.

– Je le connais…

– Répondez. D’où le connaissez-vous ? demanda impérieusement la reine.

La dame baissa les yeux.

– Voyons, vous déciderez-vous à me dire comment vous le connaissez ?

– Madame, j’ai lu ses ouvrages, et ses ouvrages m’ayant donné de la curiosité pour l’auteur, je me le suis fait montrer ce matin.

– Ah ! fit la reine avec une expression indicible de morgue et de réserve tout à la fois. Ah ! c’est bien ! puisque vous le connaissez, dites-lui que je suis souffrante et que je désire le voir.

La reine, en attendant, fit entrer ses femmes, passa une robe de chambre, et rétablit sa coiffure.

– 500 –

Chapitre XXXII

Le médecin du roi

Quelques minutes après le désir formulé par la reine, désir que celle de ses femmes à laquelle il avait été manifesté s’était mise en devoir d’accomplir, Gilbert, surpris, légèrement inquiet, profondément ému, mais sans que rien se manifestât à la surface, Gilbert se présentait devant Marie-Antoinette.

Le maintien noble et assuré, la pâleur distinguée de l’homme de science et d’imagination à qui l’étude fait une seconde nature, pâleur encore rehaussée par le costume noir du tiers, que non seulement tous les députés de cet ordre, mais encore les hommes qui avaient adopté les principes de la Révolution, se faisaient un devoir de porter ; la main fine et blanche de l’opérateur sous la simple mousseline plissée, la jambe si fine, si élégante, si bien prise enfin que nul à la cour n’en pouvait montrer une mieux modelée aux connaisseurs et même aux connais-seuses de l’Œil-de-Bœuf ; avec tout cela un mélange de respect timide pour la femme, de tranquille audace envers la malade, rien pour la reine : telles furent les nuances rapides et nette-ment écrites que Marie-Antoinette, avec son aristocratique intelligence, sut lire dans la personne du docteur Gilbert au moment où s’ouvrit pour lui donner passage la porte de sa chambre à coucher.

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