Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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– 479 –

– Et que disait-il ?

– On ne prend pas les mouches avec du vinaigre.

– Sancho aussi disait cela, ou quelque chose d’approchant.

– Mais Sancho eût rendu le peuple de Barataria fort heureux, si Barataria eût existé.

– Sire, votre aïeul Henri IV, que vous invoquez, prenait les loups aussi bien que les mouches : témoin le maréchal de Biron à qui il a fait couper le cou. Il pouvait donc dire tout ce qui lui plaisait. En raisonnant comme lui et en agissant comme vous faites, vous ôtez tout prestige à la royauté, qui ne vit que de prestige ; vous dégradez le principe : que deviendra la majesté ?

La majesté, c’est un mot, je le sais bien ; mais dans ce mot tendent toutes les vertus royales : « Qui respecte aime, qui aime obéit ».

– Ah ! parlons-en de la majesté, interrompit le roi avec un sourire ; oui, parlons-en. Vous, par exemple, vous êtes aussi majestueuse que qui que ce soit ; et je ne connais personne en Europe, pas même votre mère Marie-Thérèse, qui ait poussé aussi loin que vous la science de la majesté.

– Je comprends ; vous voulez dire, n’est-ce pas, que la majesté n’empêche point que je sois abhorrée du peuple français.

– Je ne dis pas abhorrée, ma chère Antoinette, dit le roi avec douceur ; mais, enfin, vous n’êtes peut-être pas aussi aimée que vous méritez de l’être.

– Monsieur, répliqua la reine profondément blessée, vous vous faites l’écho de tout ce qui se dit. Je n’ai fait de mal à personne cependant ; du bien, au contraire, souvent j’en ai fait.

– 480 –

Pourquoi me haïrait-on comme vous dites ? Pourquoi ne m’ai-merait-on pas, si ce n’était qu’il y a des gens occupés toute la journée à répéter : « La reine n’est pas aimée ! » Savez-vous bien, monsieur, qu’il suffit d’une voix qui dise cela pour que cent voix le répètent ; cent voix en font éclore dix mille. Alors, d’après ces dix mille voix, tout le monde répète : « La reine n’est pas aimée ! » Et l’on n’aime pas la reine uniquement parce qu’une personne a dit : « La reine n’est pas aimée. »

– Eh ! mon Dieu ! murmura le roi.

– Eh ! mon Dieu ! interrompit la reine, je tiens fort peu à la popularité ; mais je crois aussi qu’on exagère mon impopularité.

Les louanges ne pleuvent pas sur moi, c’est vrai ; mais enfin on m’a adorée, et, pour m’avoir trop adorée, voilà qu’il se trouve qu’on me hait trop.

– Tenez, madame, dit le roi, vous ne savez pas toute la véri-té, et vous vous illusionnez encore ; nous parlions de la Bastille, n’est-ce pas ?

– Oui.

– Eh bien ! il y avait à la Bastille une grande chambre pleine de toutes sortes de livres écrits contre vous. Je suppose qu’on aura brûlé tout cela.

– Et que me reprochait-on dans ces livres ?

– Ah ! vous comprenez bien, madame, que je ne me fais pas plus votre accusateur que je ne voudrais être votre juge. Quand tous ces pamphlets-là paraissent, je fais saisir toute l’édition et engouffrer le tout à la Bastille. Mais quelquefois ces libelles me tombent à moi-même dans les mains. Ainsi, par exemple, dit le roi en frappant sur la poche de son habit, j’en ai un là, il est abominable.

– 481 –

– Montrez-le-moi, s’écria la reine.

– Je ne peux pas, dit le roi, il y a des gravures.

– Et vous en êtes là, dit-elle ; vous en êtes à ce point d’aveuglement, de faiblesse, que vous ne cherchiez point à remonter à la source de toutes ces infamies ?

– Mais on ne fait que cela, remonter aux sources ; tous mes lieutenants de police y ont blanchi.

– Alors vous connaissez l’auteur de ces indignités ?

– J’en connais un du moins, l’auteur de celui-là, M. Furth, puisque voilà un reçu de 22500 livres de lui ; quand cela en vaut la peine, vous voyez que je ne regarde pas au prix.

– Mais les autres ! les autres !

– Ah ! souvent ce sont de pauvres diables d’affamés qui vé-

gètent en Angleterre ou en Hollande. On est mordu, on est pi-qué, on s’irrite, on cherche, on croit qu’on va trouver un croco-dile ou un serpent, le tuer, l’écraser : pas du tout, on ne trouve qu’un insecte, si petit, si bas, si sale, qu’on n’ose point y toucher, même pour le punir.

– À merveille ! Mais si vous n’osez pas toucher aux insectes, accusez en face celui qui les fait naître. En vérité, monsieur, on dirait que Philippe d’Orléans est le soleil…

– Ah ! s’écria le roi en frappant ses mains l’une contre l’autre ; ah ! nous y voilà ; M. d’Orléans ! Allez, allez, cherchez à me brouiller avec lui.

– 482 –

– Vous brouiller avec votre ennemi, Sire, ah ! le mot est jo-li.

Le roi haussa les épaules.

– Voilà, dit-il, voilà le système des interprétations. M. d’Or-léans ! Vous attaquez M. d’Orléans, qui vient se mettre à mes ordres pour combattre les révoltés ! Qui quitte Paris et qui accourt à Versailles. M. d’Orléans est mon ennemi ! Vraiment, madame, vous avez contre les d’Orléans une haine inconcevable ! – Oh ! il est venu, savez-vous pourquoi ? parce qu’il a peur que son absence ne soit remarquée au milieu de l’empressement général ; il est venu parce qu’il est un lâche.

– Bien ! nous allons recommencer, dit le roi ; c’est un lâche qui a inventé cela. Vous, vous qui avez fait écrire cela dans vos gazettes qu’il avait eu peur à Ouessant, vous l’avez voulu désho-norer. Eh bien ! c’est une calomnie, madame. Philippe n’a pas eu peur. Philippe n’a pas fui. S’il avait fui, il ne serait pas de la famille. Les d’Orléans sont braves. C’est connu. Le chef de la famille, qui avait plus l’air de descendre de Henri III que de Henri IV, était brave, malgré son d’Effiat et son chevalier de Lorraine. Il l’avait prouvé à la bataille de Cassel. Le régent avait bien quelques petites choses à se reprocher du côté des mœurs ; mais il s’était battu à Steinkerque, à Nerwinde et à Almanza comme le dernier soldat de son armée. Ne disons que la moitié du bien qui existe, si vous le voulez, madame, mais ne disons point de mal qui n’existe pas.

– Votre Majesté est en train de blanchir tous les révolutionnaires. Vous verrez, vous verrez tout ce que vaudra celui-là.

Oh ! si je regrette la Bastille, c’est pour lui ; oui, je me repens qu’on y ait mis des criminels, quand celui-là n’y était pas.

– 483 –

– Eh bien ! s’il y eût été à la Bastille, M. d’Orléans, nous serions aujourd’hui dans une belle situation ! dit le roi.

– Que fût-il donc arrivé, voyons ?

– Eh ! vous n’êtes pas sans savoir, madame, que l’on a promené son buste couronné de fleurs avec celui de M. de Necker ?

– Oui, je le sais.

– Eh bien ! une fois hors de la Bastille, M. d’Orléans eût été roi de France, madame.

– Et peut-être eussiez-vous trouvé cela juste ! dit Marie-Antoinette avec une amère ironie.

– Ma foi ! oui. Haussez les épaules tant qu’il vous plaira ; pour bien juger les autres, je me mets à leur point de vue, moi.

Ce n’est pas du haut du trône qu’on voit bien le peuple ; moi, je descends jusqu’à lui, et je me demande si, bourgeois ou manant, j’eusse supporté qu’un seigneur me comptât parmi ses poulets et ses vaches comme un produit ! Si, cultivateur, j’eusse supporté que les dix mille pigeons d’un seigneur mangeassent chaque jour dix grains de blé, d’avoine ou de sarrazin, c’est-à-dire deux boisseaux environ, le plus clair de mon bénéfice, tandis que ses lièvres et ses lapins broutaient mes luzernes, tandis que ses sangliers retournaient mes pommes de terre, tandis que ses percep-teurs dîmaient mon bien, tandis que lui même caressait ma femme et mes filles, tandis que le roi m’enlevait mes fils pour la guerre, tandis que le clergé damnait mon âme dans ses moments de colère.

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