Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I
Здесь есть возможность читать онлайн «Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, на английском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:ANGE PITOU - Tome I
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
ANGE PITOU - Tome I: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «ANGE PITOU - Tome I»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
ANGE PITOU - Tome I — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «ANGE PITOU - Tome I», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Ce sont vos amis tous ces gens-là, n’est-ce pas ? Eh bien ! moi, je vous dis une chose, et vous ne la croirez pas, attendu que c’est une vérité : si, au lieu d’être à la cour, vos amis eussent été à la Bastille, eh bien ! le peuple l’eût fortifiée au lieu de la démolir.
– Oh ! fit la reine en laissant échapper un mouvement de rage.
– Dites tout ce que vous voudrez, c’est comme cela, répliqua tranquillement Louis XVI.
– 474 –
– Oh ! votre peuple bien-aimé, eh bien ! il n’aura pas longtemps encore sujet de haïr mes amis, car ils s’exilent.
– Ils partent ! s’écria le roi.
– Oui, ils partent.
– Polignac ? Les femmes ?
– Oui.
– Oh ! tant mieux, s’écria le roi, tant mieux ! Dieu soit bé-
ni !
– Comment, tant mieux ! Comment, Dieu soit béni ! Et vous ne les regrettez pas ?
– Non ! il s’en faut. Manquent-ils d’argent pour leur dé-
part ? Je leur en donnerai. Celui-là ne sera pas mal employé, je vous en réponds. Bon voyage, messieurs ! Bon voyage, mesda-mes ! dit le roi avec un sourire charmant.
– Oh oui ! oui ! dit la reine, je conçois que vous approuviez des lâchetés.
– Voyons, entendons-nous ; vous leur rendez donc justice enfin ?
– Ils ne partent pas, s’écria la reine, ils désertent !
– Peu m’importe ! pourvu qu’ils s’éloignent.
– Et quand on pense que ces infamies, c’est votre famille qui les conseille !
– 475 –
– Ma famille conseille à tous vos favoris de s’en aller ? Je ne croyais pas ma famille si sage. Et, dites-moi, quels sont les membres de ma famille qui me rendent ce service, afin que je les en remercie ?
– Votre tante Adélaïde, votre frère d’Artois.
– Mon frère d’Artois ! Est-ce que vous croyez qu’il suivrait pour son compte le conseil qu’il donne ? Est-ce que vous croyez qu’il partirait aussi ?
– Pourquoi pas ? s’écria Marie-Antoinette, essayant de piquer le roi.
– Que le bon Dieu vous entende ! s’écria Louis XVI ; que M.
d’Artois s’en aille, je lui dirai ce que j’ai dit aux autres : « Bon voyage, mon frère d’Artois, bon voyage ! »
– Ah ! votre frère ! s’écria Marie-Antoinette stupéfaite.
– Avec cela qu’il est regrettable ! Un bon petit garçon qui ne manque ni d’esprit ni de courage, je le sais bien, mais qui n’a pas de cervelle ; qui joue au prince français comme un raffiné du temps de Louis XIII ; un brouillon, un imprudent, qui vous compromet, vous, la femme de César.
– César ! murmura la reine avec une sanglante ironie.
– Ou Claude, si vous l’aimez mieux, répondit le roi ; car vous savez, madame, que Claude était un César comme Néron.
La reine baissa la tête. Ce sang-froid historique la confondait.
– Claude, poursuivit le roi – puisque vous préférez le nom de Claude à celui de César –, Claude fut forcé un soir, vous le
– 476 –
savez, de faire fermer la grille de Versailles, afin de vous donner une leçon lorsque vous rentriez trop tard. Cette leçon, c’était M.
le comte d’Artois qui vous la valait. Je ne regretterai donc pas M. le comte d’Artois. Quant à ma tante, eh bien ! on sait ce qu’on sait sur elle. En voilà encore une qui mérite d’être de la famille des Césars ! Mais je ne dis rien, parce qu’elle est ma tante. Aussi, qu’elle parte, et je ne la regretterai pas non plus.
C’est comme M. de Provence, croyez-vous que je le regrette, lui ? M. de Provence part-il ? Bon voyage !
– Oh ! lui ne parle pas de s’en aller.
– Tant pis ! Voyez-vous, ma chère, M. de Provence sait trop bien le latin pour moi ; il me force de parler anglais pour lui rendre la pareille. M. de Provence, c’est lui qui nous a mis Beaumarchais sur le dos, en le faisant fourrer à Bicêtre, au For-l’Évêque, je ne sais où, de son autorité privée, et celui-là nous l’a bien rendu aussi, M. de Beaumarchais. Ah ! il reste M. de Provence ! Tant pis, tant pis ! Savez-vous une chose, madame, c’est que près de vous je ne connais qu’un honnête homme, M. de Charny.
La reine rougit et se détourna.
– Est-ce qu’il part aussi celui-là ? demanda le roi. Ah ! celui-là ce serait dommage et je le regretterais.
La reine ne répondit rien.
– Nous parlions de la Bastille…, continua le roi après un court silence, et vous déploriez qu’elle fût prise.
– Mais asseyez-vous au moins, Sire, répondit la reine, puisque vous paraissez avoir encore beaucoup de choses à me dire.
– 477 –
– Non, merci ; j’aime mieux parler en marchant ; en marchant, je travaille pour ma santé dont personne ne s’occupe ; car si je mange bien, je digère mal… Savez-vous ce que l’on dit dans ce moment-ci ? On dit : « Le roi a soupé, le roi dort. » Vous le voyez bien, vous, comme je dors. Je suis là, tout debout, essayant de digérer en causant politique avec ma femme. Ah !
madame, j’expie ! j’expie !…
– Et qu’expiez-vous, s’il vous plaît ?
– J’expie les péchés d’un siècle dont je suis le bouc émissaire ; j’expie madame de Pompadour, madame du Barry, le Parc-aux-Cerfs ; j’expie ce pauvre Latude, pourrissant pendant trente ans dans les cachots, et s’immortalisant par la souffrance.
Encore un qui a fait détester la Bastille ! Pauvre garçon ! Ah !
que j’ai fait de sottises, madame, en laissant passer les sottises des autres ! Les philosophes, les économistes, les savants, les gens de lettres, j’ai aidé à persécuter tout cela. Eh ! mon Dieu !
ces gens-là ne demandaient pas mieux que de m’aimer. S’ils m’eussent aimé, ils eussent fait la gloire et le bonheur de mon règne. M. Rousseau, par exemple, cette bête noire de Sartine et des autres, eh bien ! je l’ai vu un jour, moi, le jour où vous l’avez fait venir à Trianon, vous savez bien. Il avait les habits mal bros-sés, c’est vrai, la barbe longue, c’est encore vrai ; mais, au de-meurant, c’était un brave homme. Si j’eusse mis mon gros habit gris, mes bas drapés, et que j’eusse dit à M. Rousseau : « Allons-nous-en donc chercher des mousses dans les bois de Villed’Avray… »
– Eh bien ! quoi ? interrompit la reine avec un suprême mépris.
– Eh bien ! M. Rousseau n’eût pas écrit le Vicaire savoyard et le Contrat social .
– 478 –
– Oui, oui, je le sais bien, voilà comme vous raisonnez, dit Marie-Antoinette ; vous êtes homme prudent, vous craignez votre peuple comme le chien craint son maître.
– Non, mais comme le maître craint son chien ; c’est quelque chose que de savoir qu’on ne sera pas mordu par son chien.
Madame, quand je me promène avec Médor, le molosse des Py-rénées que m’a donné le roi d’Espagne, je suis tout fier de son amitié. Riez si vous voulez, il n’en est pas moins vrai que Médor, s’il n’était pas mon ami, me mangerait avec ses grosses dents blanches. Eh bien ! je lui dis : « Petit Médor, bon Médor », et il me lèche. J’aime mieux la langue que les crocs.
– Soit, flattez les révolutionnaires, caressez-les, jetez-leur du gâteau.
– Eh ! eh ! ainsi ferai-je ; je n’ai pas d’autre dessein, je vous prie de le croire. Oui, c’est décidé, je vais amasser un peu d’argent, et je traiterai tous ces messieurs comme des Cerbères. Eh !
tenez, M. de Mirabeau…
– Ah ! oui, parlez-moi de cette bête féroce.
– Avec cinquante mille livres par mois ce sera un Médor, tandis que si nous attendons, il lui faudra peut-être un demi-million par mois.
La reine se mit à rire de pitié.
– Oh ! flatter de pareils gens ! dit elle.
– M. Bailly, continua le roi, M. Bailly devenant ministre des arts, c’est un ministère que je m’amuserai à créer, M. Bailly sera un autre Médor. Pardon de ne pas être de votre avis, madame ; mais je suis de l’avis de mon aïeul Henri IV. C’était un politique qui en valait bien un autre et je me rappelle ce qu’il disait.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «ANGE PITOU - Tome I»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «ANGE PITOU - Tome I» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «ANGE PITOU - Tome I» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.