Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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– Dieu a épargné heureusement le vôtre, monsieur, dit An-drée toujours aussi froide, toujours aussi impénétrable.

– Oui, mais ce n’est pas de Sa Majesté qu’il s’agit, madame, c’est de vous ; revenons donc à vous si la reine le permet.

Marie-Antoinette fit un signe de tête en manière d’adhé-

sion.

– Vous avez eu peur, n’est-ce pas ?

– Moi ?

– Vous avez souffert, ne le niez pas ; il vous est arrivé un accident : lequel ? je n’en sais rien, mais vous allez nous le dire.

– Vous vous trompez, monsieur.

– Vous avez eu à vous plaindre de quelqu’un, d’un homme ?

Andrée pâlit.

– Je n’ai eu à me plaindre de personne, monsieur ; je viens de chez le roi.

– Directement ?

– Directement. Sa Majesté peut s’informer.

– 462 –

– S’il en est ainsi, dit Marie-Antoinette, ce serait la comtesse qui aurait raison. Le roi l’aime trop et sait que de mon côté je lui porte une trop vive affection pour l’avoir désobligée en quelque chose que ce soit.

– Mais, dit Charny en insistant, vous avez prononcé un nom.

– Un nom ?

– Oui, en revenant à vous.

Andrée regarda la reine comme pour en appeler à elle ; mais soit que la reine ne comprit point ou ne voulût point la comprendre :

– Oui, dit-elle, vous avez prononcé le nom de Gilbert.

– Gilbert ! J’ai prononcé le nom de Gilbert ! s’écria Andrée avec un accent tellement empreint d’épouvante, que le comte fut plus ému de ce cri qu’il ne l’avait été de l’évanouissement.

– Oui, fit-il, vous avez prononcé ce nom.

– Ah ! vraiment ! reprit Andrée, c’est étrange.

Et peu à peu, comme le ciel se referme après l’éclair, la physionomie de la jeune femme, si violemment altérée à ce nom fatal, reprit sa sérénité, et à peine quelques muscles de ce beau visage continuèrent-ils à tressaillir imperceptiblement, comme s’évanouissent à l’horizon les dernières lueurs de la tempête.

– Gilbert, répéta-t-elle, je ne sais.

– Oui, Gilbert, répéta la reine. Voyez, cherchez, ma chère Andrée.

– 463 –

– Mais, madame, dit le comte à Marie-Antoinette, si c’est le hasard, et que ce nom soit étranger à la comtesse ?

– Non, dit Andrée ; non, il ne m’est point étranger. C’est celui d’un savant homme, d’un habile médecin qui arrive d’Amérique, je crois, et qui s’est lié là-bas avec M. de La Fayette.

– Eh bien ? demanda le comte.

– Eh bien ! répéta Andrée avec un naturel parfait, je ne le connais pas personnellement, mais on dit que c’est un homme fort honorable.

– Alors, reprit la reine, pourquoi cette émotion, chère comtesse ?

– Cette émotion ! Ai-je donc été émue ?

– Oui, on eût dit qu’en prononçant ce nom de Gilbert vous éprouviez comme une torture.

– C’est possible ; voilà ce qui est arrivé : j’ai rencontré dans le cabinet du roi un homme vêtu de noir, un homme à la figure sévère, qui parlait de choses sombres et terribles ; il racontait avec une affreuse réalité les assassinats de M. de Launay et de M. de Flesselles. J’en ai été épouvantée, et je suis tombée en faiblesse, comme vous avez vu. Peut-être alors ai-je parlé ; peut-

être alors ai-je prononcé le nom de ce M. Gilbert.

– C’est possible, répéta M. de Charny évidemment disposé à ne pas pousser l’interrogatoire plus avant ; mais à cette heure, vous êtes rassurée, n’est-ce pas ?

– Complètement.

– 464 –

– Je vais alors vous prier d’une chose, monsieur le comte, dit la reine.

– Je suis, madame, aux ordres de Votre Majesté.

– Allez trouver MM. de Besenval, de Broglie et de Lambesc, dites-leur de faire cantonner leurs troupes dans les positions où elles se trouvent, le roi verra demain en conseil ce qu’il y a à faire.

Le comte s’inclina, mais prêt à sortir il jeta un dernier regard sur Andrée.

Ce regard était plein d’affectueuse inquiétude.

Il n’échappa point à la reine.

– Comtesse, dit-elle, ne rentrez-vous point chez le roi avec moi ?

– Non, madame, non, dit vivement Andrée.

– Pourquoi cela ?

– Je demande la permission à Votre Majesté de me retirer chez moi : les émotions que j’ai éprouvées me font ressentir le besoin de repos.

– Voyons, comtesse, soyez franche, dit la reine ; avez-vous eu quelque chose avec Sa Majesté ?

– Oh ! rien, madame, absolument rien.

– Oh ! dites-le si cela est. Le roi ne ménage pas toujours mes amis.

– 465 –

– Le roi est, comme d’habitude, plein de bontés pour moi, mais…

– Mais vous aimez autant ne pas le voir, n’est-ce pas ? Dé-

cidément il y a quelque chose là-dessous, comte, dit la reine avec un feint enjouement.

En ce moment Andrée envoya à la reine un regard si ex-pressif, si suppliant, si plein de révélations, que celle-ci comprit qu’il était temps de terminer cette petite guerre.

– En effet, comtesse, dit-elle, laissons M. de Charny faire la commission dont je l’ai chargé, et retirez-vous chez vous ou restez ici, à votre volonté.

– Merci, madame, dit Andrée.

– Allez donc, monsieur de Charny, poursuivit Marie-Antoinette, tout en remarquant l’expression de reconnaissance qui se répandait sur la figure d’Andrée.

Cette expression, le comte ne l’aperçut point ou ne voulut point l’apercevoir ; il prit la main de sa femme et la complimen-ta sur le retour de ses forces et de ses couleurs.

Puis, s’inclinant avec un profond respect devant la reine, il sortit.

Mais tout en sortant il croisa un dernier regard avec Marie-Antoinette.

Le regard de la reine disait : « Revenez vite ».

Celui du comte répondait : « Aussi vite que je pourrai ».

– 466 –

Quant à Andrée, elle suivait, la poitrine oppressée, haletante, chacun des mouvements de son mari.

Elle semblait accélérer de ses vœux la marche lente et noble qui le rapprochait de la porte ; elle le poussait dehors avec toute la puissance de sa volonté.

Aussi, dès qu’il eut fermé cette porte, dès qu’il eut disparu, toutes les forces qu’avait appelées Andrée à son aide pour faire face à la situation disparurent ; son visage pâlit, ses jambes manquèrent sous elle, et elle tomba sur un fauteuil qui se trouvait à sa portée, tout en essayant de faire ses excuses à la reine pour ce manque d’étiquette.

La reine courut à la cheminée, prit un flacon de sels, et le fit respirer à Andrée, qui revint bien plus tôt cette fois encore à elle par la puissance de sa volonté que par l’efficacité des soins qu’elle recevait d’une main royale.

En effet, il y avait entre ces deux femmes quelque chose d’étrange. La reine semblait affectionner Andrée, Andrée res-pectait profondément la reine, et néanmoins, dans certains moments, elles semblaient, non point une reine affectueuse, non point une servante dévouée, mais deux ennemies.

Aussi, comme nous le disions, cette volonté si puissante d’Andrée lui eut-elle bientôt rendu sa force. Elle se releva, écarta respectueusement la main de la reine, et, inclinant la tête devant elle :

– Votre Majesté a permis, dit-elle, que je me retirasse dans ma chambre…

– Oui, sans doute, et vous êtes toujours libre, chère comtesse, vous le savez bien : l’étiquette n’est point faite pour vous.

– 467 –

Mais, avant de vous retirer, n’aviez-vous point quelque chose à me dire ?

– Moi, madame ? demanda Andrée.

– Sans doute, vous.

– Non, à quel propos ?

– À propos de ce M. Gilbert, dont la vue vous a si fort impressionnée.

Andrée tressaillit, mais se contenta de secouer la tête en signe de dénégation.

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