Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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çois des nouvelles de Paris, et que j’irai lui en faire part quand je les aurai reçues.

Puis, se retournant vers Charny :

– Continuons, dit-elle ; maintenant que le roi a soupé, il est juste qu’il digère.

– 444 –

Chapitre XXVIII

Olivier de Charny (suite)

Cette interruption n’avait apporté qu’une suspension momentanée dans la conversation, mais n’avait altéré en rien le double sentiment de jalousie qui animait la reine en ce moment : jalousie d’amour comme femme, jalousie de pouvoir comme reine.

Il en résultait que la conversation, qui semblait épuisée dans cette première période, n’avait été au contraire qu’effleurée, et qu’elle allait se ranimer plus incisive que jamais, comme dans une bataille, après la cessation du premier feu qui a engagé l’action sur quelques points, reprend sur toute la ligne le feu général qui la décide.

Le comte semblait, au reste, les choses arrivées à ce point, aussi pressé que la reine d’avoir une explication ; aussi, la porte refermée, fut-ce lui qui s’empara le premier de la parole.

– Vous me demandiez si c’était pour madame de Charny que j’étais revenu, dit-il. Votre Majesté a-t-elle donc oublié que des engagements ont été pris entre nous, et que je suis un homme d’honneur ?

– Oui, dit la reine en penchant la tête, oui des engagements ont été pris, oui vous êtes un homme d’honneur, oui vous avez juré de vous immoler à mon bonheur, et c’est ce serment qui me dévore, car en vous immolant à mon bonheur, vous immolez en

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même temps une femme belle et d’un caractère noble… un crime de plus.

– Oh ! madame, voilà maintenant que vous exagérez l’accusation. Avouez seulement que j’ai tenu ma parole en honnête homme.

– C’est vrai, je suis insensée, pardonnez-moi.

– N’appelez pas un crime ce qui est né du hasard et de la nécessité. Nous avons déploré tous deux ce mariage, qui seul pouvait mettre à couvert l’honneur de la reine. Ce mariage, il ne s’agit plus que de le subir comme je le fais depuis quatre ans.

– Oui, s’écria la reine. Mais croyez-vous que je ne voie pas votre douleur, que je ne comprenne pas votre chagrin, qui se traduisent sous la forme du plus profond respect ? Croyez-vous que je ne voie pas tout ?

– Par grâce, madame, fit le comte en s’inclinant, faites-moi part de ce que vous voyez, afin que si je n’ai point assez souffert moi-même et assez fait souffrir les autres, je double la somme des maux pour moi et pour tout ce qui m’entoure, bien assuré que je suis d’être éternellement au-dessous de ce que je vous dois.

La reine étendit la main vers le comte. La parole de cet homme avait une puissance irrésistible, comme tout ce qui émane d’un cœur sincère et passionné.

– Ordonnez donc, madame, reprit-il, je vous en conjure, ne craignez pas d’ordonner.

– Oh ! oui, oui, je le sais bien, j’ai tort ; oui, pardonnez-moi ; oui, c’est vrai. Mais si vous avez quelque part une idole cachée à qui vous offrez un encens mystérieux ; si pour vous il

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est dans un coin du monde une femme adorée… Oh ! je n’ose plus prononcer ce mot, il me fait peur, et j’en doute quand les syllabes dont il se compose frappent l’air et vibrent à mon oreille. Eh bien ! si cela existe, caché à tous, n’oubliez pas que vous avez devant tous, que vous avez publiquement pour les autres et aussi pour vous-même, une femme jeune et belle, que vous entourez de soins, d’assiduités ; une femme qui s’appuie sur votre bras, et qui, en s’appuyant sur votre bras, s’appuie en même temps sur votre cœur.

Olivier fronça le sourcil, et les lignes si pures de son visage s’altérèrent un instant.

– Que demandez-vous, madame ? dit-il ; est-ce que j’éloigne la comtesse de Charny ? Vous vous taisez ; c’est donc cela ?

Eh bien ! je suis prêt à obéir à cet ordre ; mais, vous le savez, elle est seule au monde ! Elle est orpheline ; son père, le baron de Taverney, est mort l’an dernier comme un digne gentilhomme du vieux temps, qui ne veut pas voir ce qui se passe dans le nô-

tre. Son frère, vous savez que son frère Maison-Rouge apparaît une fois l’an tout au plus, vient embrasser sa sœur, saluer Votre Majesté, et s’en va sans que nul sache ce qu’il devient.

– Oui, je sais tout cela.

– Réfléchissez, madame, que cette comtesse de Charny, si Dieu m’appelait à lui, pourrait reprendre aujourd’hui son nom de jeune fille, sans que le plus pur des anges du ciel surprît dans ses rêves, dans sa pensée, un mot, un nom, un souvenir de femme.

– Oh ! oui, oui, dit la reine, je sais que votre Andrée est un ange sur la terre, je sais qu’elle mérite d’être aimée. Voilà pourquoi je pense que l’avenir est à elle, tandis qu’il m’échappe à moi. Oh ! non, non. Tenez, comte, tenez, je vous en conjure, plus un mot. Je ne vous parle pas en reine, pardonnez-moi. Je

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me suis oubliée, mais que voulez-vous ?… Il y a dans mon âme une voix qui chante toujours le bonheur, la joie, l’amour, à côté de ces sinistres voix qui murmurent le malheur, la guerre, la mort. C’est la voix de ma jeunesse, à laquelle je survis. Charny, pardonnez-moi, je ne serai plus jeune, je ne sourirai plus, je n’aimerai plus.

Et la malheureuse femme appuya ses yeux brûlants sur ses mains amaigries et effilées, et une larme de reine, un diamant glissa entre chacun de ses doigts.

Le comte, encore une fois, se laissa tomber à genoux.

– Madame, au nom du ciel, dit-il, ordonnez-moi de vous quitter, de fuir, de mourir, mais ne me laissez pas voir que vous pleurez.

Et le comte lui-même était près de sangloter en prononçant ces paroles.

– C’est fini, dit Marie-Antoinette en se relevant et en secouant doucement la tête avec un sourire plein de grâce.

Et d’un geste charmant elle jeta en arrière ses cheveux poudrés, qui s’étaient déroulés sur son cou d’une blancheur de cygne.

– Oui ! oui ! c’est fini, continua la reine ; je ne vous affligerai plus ; laissons là toutes ces folies. Mon Dieu ! c’est étrange que la femme soit si faible quand la reine a si grand besoin d’être forte. Vous venez de Paris, n’est-ce pas ? Causons. Vous m’avez dit des choses que j’ai oubliées ; c’était cependant bien sérieux, n’est-ce pas, monsieur de Charny ?

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– Soit, madame, revenons à cela ; car, comme vous le dites, ce que j’ai à vous dire est bien sérieux ; oui, j’arrive de Paris, et j’ai assisté à la ruine de la royauté.

– J’avais raison de provoquer le sérieux, car vous me le donnez sans compter, monsieur de Charny. Une émeute heureuse, vous appelez cela la ruine de la royauté. Quoi ! parce que la Bastille a été prise, monsieur de Charny, vous dites que la royauté est abolie. Oh ! vous ne réfléchissez pas que la Bastille n’a pris racine en France qu’au quatorzième siècle, et que la royauté a des racines de six mille ans par tout l’univers.

– Je voudrais pouvoir me faire illusion, madame, répondit le comte, et alors, au lieu d’attrister l’esprit de Votre Majesté, je proclamerais les plus consolantes nouvelles. Malheureusement, l’instrument ne rend pas d’autres sons que ceux pour lesquels il fut destiné.

– Voyons, voyons, je vais vous soutenir, moi qui ne suis qu’une femme ; je vais vous remettre sur le bon chemin.

– Hélas ! je ne demande pas mieux.

– Les Parisiens sont révoltés, n’est-ce pas ?

– Oui.

– Dans quelle proportion ?

– Dans la proportion de douze sur quinze.

– Comment faites-vous ce calcul ?

– Oh ! bien simplement ; le peuple entre pour douze quinzièmes dans le corps de la nation ; il reste deux quinzièmes pour la noblesse et un pour le clergé.

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