Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I
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– Oh ! je le dirai toujours, au contraire ! s’écria M. de Charny. Je le dirai à tous et en tous lieux ; je le dirai comme je le ferai, parce que le temps est venu, j’en ai bien peur, où doivent mourir tous ceux qui ont aimé les rois de la terre.
– Comte ! comte ! qui donc vous donne ce fatal pressentiment ?
– Hélas ! madame, répondit Charny en secouant la tête, moi aussi, à l’époque de cette fatale guerre d’Amérique, j’ai été atteint comme les autres de cette fièvre d’indépendance qui a couru par toute la société. Moi aussi, j’ai voulu prendre une part active à l’émancipation des esclaves, comme on disait à cette époque, et je me suis fait recevoir maçon ; je me suis affilié à une société secrète, avec les La Fayette, les Lameth. Savez-vous quel était le but de cette société, madame ? la destruction des trônes. Savez-vous quelle était la devise ? trois lettres : L. P. D.
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– Et que voulaient dire ces trois lettres ?
– Lilia pedibus destrue : Foulez aux pieds les lis.
– Alors, qu’avez-vous fait ?
– Je me suis retiré avec honneur ; mais, pour un qui se re-tirait, vingt se faisaient recevoir. Eh bien ! ce qui arrive aujourd’hui, madame, c’est le prologue du grand drame qui se prépare en silence et dans la nuit depuis vingt ans ; à la tête des hommes qui remuent Paris, qui gouvernent l’Hôtel de Ville, qui occupent le Palais-Royal, qui ont pris la Bastille, j’ai reconnu les figures de mes anciens frères les affiliés. Ne vous y trompez pas, madame, tous ces accidents qui viennent de s’accomplir, ce ne sont point des accidents du hasard : ce sont des soulèvements préparés de longue main.
– Oh ! vous croyez ! vous croyez, mon ami ! s’écria la reine en fondant en larmes.
– Ne pleurez pas, madame, comprenez, dit le comte.
– Que je comprenne ? que je comprenne ? continua Marie-Antoinette ; que moi la reine, que moi la maîtresse née de vingt-cinq millions d’hommes, que je comprenne, quand ces vingt-cinq millions de sujets faits pour m’obéir, se révoltent et me tuent mes amis ! Non, jamais je ne comprendrai cela.
– Il faut cependant bien que vous le compreniez, madame ; car à ces sujets, à ces hommes nés pour vous obéir, du moment où cette obéissance leur pèse, vous êtes devenue une ennemie, et en attendant qu’ils aient la force de vous dévorer, ce à quoi ils aiguisent leurs dents affamées, ils dévoreront vos amis, détestés plus que vous encore.
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– Et peut-être allez-vous trouver qu’ils ont raison, vous, monsieur le philosophe ? s’écria impérieusement la reine, l’œil dilaté, les narines frémissantes.
– Hélas ! oui, madame, ils ont raison, dit le comte de sa voix douce et affectueuse, car lorsque je me promène par les boulevards avec mes beaux chevaux anglais, mon habit d’or et mes gens galonnés de plus d’argent qu’il n’en faudrait pour nourrir trois familles, votre peuple, c’est-à-dire ces vingt-cinq millions d’hommes affamés, se demandent en quoi je les sers, moi qui ne suis qu’un homme pareil à eux.
– Vous les servez, comte, avec ceci, s’écria la reine en saisissant la poignée de l’épée du comte ; vous les servez avec cette épée que votre père a maniée en héros à Fontenoy, votre grand-père à Steinkerque, votre aïeul à Lens et à Rocroy, vos ancêtres à Ivry, à Marignan, à Azincourt. La noblesse sert le peuple fran-
çais par la guerre ; par la guerre, la noblesse a gagné, au prix de son sang, l’or qui chamarre ses habits, l’argent qui couvre ses livrées. Ne vous demandez donc plus, Olivier, en quoi vous servez le peuple, vous qui maniez à votre tour, en brave, cette épée que vous ont léguée vos pères !
– Madame ! madame, dit le comte en secouant la tête, ne parlez pas tant du sang de la noblesse ; le peuple aussi a du sang dans les veines ; allez en voir les ruisseaux coulants sur la place de la Bastille ; allez compter ces morts étendus sur le pavé rougi, et sachez que leur cœur, qui ne bat plus, a battu aussi noblement que celui d’un chevalier le jour où vos canons tonnaient contre lui ; le jour où, brandissant une arme nouvelle pour sa main inhabile, il chantait sous la mitraille, ce que ne font pas toujours nos plus braves grenadiers. Eh ! madame ; eh ! ma reine, ne me regardez point, je vous en supplie, avec cet œil courroucé. Qu’est-ce qu’un grenadier ? C’est un habit bleu chamarré sur ce cœur dont je vous parlais tout à l’heure. Qu’importe au boulet qui troue et qui tue que le cœur soit couvert de
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drap bleu ou d’un lambeau de toile ; qu’importe au cœur qui se brise que la cuirasse qui le protégeait soit de toile ou de drap ?
Le temps est venu de songer à tout cela, madame ; vous n’avez plus vingt-cinq millions d’esclaves en France ; vous n’avez plus vingt-cinq millions de sujets, vous n’avez même plus vingt-cinq millions d’hommes, vous avez vingt-cinq millions de soldats.
– Qui combattront contre moi, comte ?
– Oui, contre vous, car ils combattent pour la liberté, et vous êtes entre eux et la liberté.
Un long silence succéda aux paroles du comte. La reine le rompit la première.
– Enfin, dit-elle, cette vérité que je vous suppliais de ne pas me dire, voilà donc que vous me l’avez dite.
– Hélas ! madame, répondit Charny, sous quelque forme que mon dévouement la cache, sous quelque voile que mon respect l’étouffe, malgré moi, malgré vous, regardez, écoutez, sentez, touchez, pensez, rêvez ! La vérité est là, madame, éternellement là, et vous ne la séparerez plus de vous-même, quelques efforts que vous fassiez ! Dormez, dormez pour l’oublier, et elle s’asseoira au chevet de votre lit, et ce sera le fantôme de vos rê-
ves, la réalité de votre réveil.
– Oh ! comte, dit fièrement la reine, je sais un sommeil qu’elle ne troublera point.
– Celui-là, madame, dit Olivier, je ne le crains pas plus que Votre Majesté, et peut-être que je le désire autant qu’elle.
– Oh ! fit la reine avec désespoir, à votre avis, c’est donc notre seul refuge.
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– Oui ; mais ne précipitons rien, madame, ne marchons pas plus vite que les ennemis, car nous allons tout droit à ce sommeil par les fatigues que nous font tant de jours d’orage.
Et un nouveau silence, plus sombre encore que le premier, pesa sur les deux interlocuteurs.
Ils étaient assis, lui près d’elle, elle près de lui. Ils se touchaient, et cependant entre eux il y avait un abîme immense : leur pensée, leur pensée qui courait divisée sur les vagues de l’avenir.
La reine revint la première au sujet de l’entretien, mais par un détour. Elle regarda fixement le comte. Puis :
– Voyons, monsieur, dit-elle, un dernier mot sur nous ; et…
et vous me direz tout, tout, tout, tout, entendez-vous bien.
– J’écoute, madame.
– Vous me jurez que vous n’êtes venu ici que pour moi ?
– Oh ! vous en doutez !
– Vous me jurez que madame de Charny ne vous a point écrit ?
– Elle ?
– Écoutez : je sais qu’elle allait sortir ; je sais qu’elle avait une idée dans l’esprit… Jurez-moi, comte, que ce n’est point pour elle que vous êtes revenu.
En ce moment on frappa, ou plutôt on gratta à la porte.
– Entrez, dit la reine.
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La femme de chambre reparut.
– Madame, dit-elle, le roi a soupé.
Le comte regarda Marie-Antoinette avec étonnement.
– Eh bien ! dit-elle en haussant les épaules, qu’y a-t-il d’étonnant à cela ? Ne faut-il pas que le roi soupe ?
Olivier fronça le sourcil.
– Dites au roi, répliqua la reine sans se déranger, que je re-
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