Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

Здесь есть возможность читать онлайн «Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, на английском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

ANGE PITOU - Tome I: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «ANGE PITOU - Tome I»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

ANGE PITOU - Tome I — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «ANGE PITOU - Tome I», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

En ce moment, on remit à la reine un billet qui contenait ce qui suit :

« Au nom du ciel ! madame, pas de précipitation ! J’attends une audience de Votre Majesté. »

– Son écriture ! murmura la reine.

Puis se retournant :

– Est-ce que M. de Charny est chez moi ? demanda-t-elle.

– Il arrive tout poudreux, et je crois même tout sanglant, répondit la confidente.

– Un moment, messieurs, fit la reine à M. de Besenval et à M. de Broglie ; attendez-moi ici, je reviens.

Et elle passa chez elle en toute hâte.

Le roi n’avait pas remué la tête.

– 433 –

Chapitre XXVII

Olivier de Charny

La reine, en entrant dans son boudoir, y trouva celui qui avait écrit le billet apporté par sa femme de chambre.

C’était un homme de trente-cinq ans, d’une haute taille, d’un visage accusant la force et la résolution ; son œil gris-bleu, vif et perçant comme celui de l’aigle, son nez droit, son menton fortement accusé, donnaient à sa physionomie un caractère martial, rehaussé par l’élégance avec laquelle il portait l’habit de lieutenant aux gardes du corps.

Ses mains tremblaient encore sous ses manchettes de batiste déchirées et froissées.

Son épée avait été tordue et rentrait mal dans le fourreau.

À l’arrivée de la reine, le personnage marchait précipitamment dans le boudoir, en proie à mille pensées de fièvre et d’agitation.

Marie-Antoinette marcha droit à lui.

– Monsieur de Charny ! s’écria-t-elle ; monsieur de Charny, vous ici !

Et voyant que celui qu’elle interpellait ainsi s’inclinait respectueusement, selon l’étiquette, elle fit un signe à la femme de chambre, qui se retira en fermant les portes.

– 434 –

La reine donna à la porte à peine le temps de se fermer, et, saisissant la main de M. de Charny avec force :

– Comte, s’écria-t-elle, pourquoi êtes-vous ici ?

– Parce que j’ai cru que c’était mon devoir d’y venir, madame, dit le comte.

– Non ; votre devoir, c’était de fuir Versailles ; c’était de faire ce qui était convenu ; c’était de m’obéir ; c’était de faire enfin comme tous mes amis… qui ont eu peur de ma fortune.

Votre devoir, c’est de ne rien sacrifier à mon destin ; votre devoir, c’est de vous éloigner de moi.

– De m’éloigner de vous ! dit-il.

– Oui, de me fuir.

– De vous fuir ! Et qui donc vous fuit, madame ?

– Ceux qui sont sages.

– Je crois être bien sage, madame, et voilà pourquoi je suis venu à Versailles.

– Et d’où arrivez-vous ?

– De Paris.

– De Paris révolté ?

– De Paris, bouillant, ivre, ensanglanté.

La reine mit ses deux mains sur son visage.

– 435 –

– Oh ! dit-elle, pas un, même vous, ne viendra donc pour m’annoncer une bonne nouvelle.

– Madame, dans les circonstances où nous sommes, demandez à vos messagers de ne vous annoncer qu’une chose : la vérité.

– Et c’est la vérité que vous venez de me dire ?

– Comme toujours, madame.

– Vous êtes une âme honnête, monsieur, un brave cœur.

– Je suis un sujet fidèle, madame, voilà tout.

– Eh bien ! grâce pour le moment, mon ami, ne me dites pas un mot. Vous arrivez au moment où mon cœur se brise ; mes amis, pour la première fois, m’accablent aujourd’hui avec cette vérité que vous, vous m’avez toujours dite. Oh ! cette véri-té, comte, il était impossible de me la taire plus longtemps ; elle éclate dans tout ; dans le ciel qui est rouge, dans l’air qui s’em-plit de bruits sinistres, dans la physionomie des courtisans, qui sont pales et sérieux. Non ! non ! comte, pour la première fois de votre vie, ne me dites pas la vérité.

Le comte regarda la reine à son tour.

– Oui, oui, dit-elle, vous qui me savez brave vous vous étonnez, n’est-ce pas ? Oh ! vous n’êtes pas au bout de vos surprises, allez.

M de Charny laissa échapper un geste interrogateur.

– Vous verrez tout à l’heure, dit la reine avec un sourire nerveux.

– 436 –

– Votre Majesté souffre ? demanda le comte.

– Non ! non ! monsieur, venez vous asseoir près de moi, et plus un mot sur toute cette affreuse politique… Tâchez que j’oublie. Le comte obéit avec un triste sourire.

Marie-Antoinette posa sa main sur son front.

– Votre front brûle, dit-elle.

– Oui, j’ai un volcan dans la tête.

– Votre main est glacée.

Et elle pressa la main du comte entre les deux siennes.

– Mon cœur est touché du froid de la mort, dit-il.

– Pauvre Olivier ! je vous l’avais bien dit, oublions. Je ne suis plus reine ; je ne suis plus menacée ; je ne suis plus haïe.

Non, je ne suis plus reine. Je suis femme, voilà tout. L’univers, qu’est-ce pour moi ? Un cœur qui m’aime, cela me suffirait.

Le comte se mit à genoux devant la reine, et lui baisa les pieds avec ce respect que les Égyptiens avaient pour la déesse Isis.

– Oh ! comte, mon seul ami, dit la reine en essayant de le relever, savez-vous ce que me fait la duchesse Diane ?

– Elle émigre, répondit Charny sans hésiter.

– Il a deviné ! s’écria Marie-Antoinette ; il a deviné ! Hélas !

on pouvait donc deviner cela ?

– 437 –

– Oh ! mon Dieu ! oui, madame, répondit le comte ; tout peut s’imaginer en ce moment.

– Mais vous et les vôtres, s’écria la reine, pourquoi n’émi-grez-vous pas, puisque c’est chose si naturelle ?

– Moi, d’abord, madame, je n’émigre point, parce que je suis profondément dévoué à Votre Majesté, et que je me suis promis, non pas à elle, mais à moi-même, de ne pas la quitter un seul instant pendant l’orage qui se prépare. Mes frères n’émigreront pas, parce que ma conduite sera l’exemple sur lequel ils régleront la leur ; enfin, madame de Charny n’émigrera pas, parce qu’elle aime sincèrement, je le crois du moins, Votre Majesté.

– Oui, Andrée est un cœur très noble, dit la reine avec une froideur visible.

– Voilà pourquoi elle ne quittera point Versailles, répondit M. de Charny.

– Alors, je vous aurai toujours près de moi, dit la reine de ce même ton glacial, qui était nuancé, pour ne laisser sentir que sa jalousie ou son dédain.

– Votre Majesté m’a fait l’honneur de me nommer lieutenant des gardes, dit le comte de Charny ; mon poste est à Versailles ; je n’eusse point quitté mon poste si Votre Majesté ne m’avait donné la garde des Tuileries. C’est un exil nécessaire, m’a dit la reine, et je suis parti pour cet exil. Or, dans tout cela, Votre Majesté le sait, madame la comtesse de Charny ne m’a pas plus approuvé qu’elle n’a été consultée.

– C’est vrai, répondit la reine toujours glacée.

– 438 –

– Aujourd’hui, continua le comte avec intrépidité, je crois que mon poste n’est plus aux Tuileries, mais à Versailles, Eh bien ! n’en déplaise à la reine, j’ai violé ma consigne, choisissant ainsi mon service, et me voici. Que madame de Charny ait ou n’ait pas peur des événements, qu’elle veuille ou ne veuille pas émigrer, moi je reste auprès de la reine… à moins que la reine ne brise mon épée ; auquel cas, n’ayant plus le droit de combattre et de mourir pour elle sur le parquet de Versailles, j’aurai toujours celui de me faire tuer à la porte, sur le pavé.

Le jeune homme prononça si vaillamment, si loyalement ces mots simples et partis du cœur, que la reine tomba du haut de son orgueil, retraite derrière laquelle elle venait de cacher un sentiment plus humain que royal.

– Comte, dit-elle, ne prononcez jamais ce mot, ne dites pas que vous mourrez pour moi, car, en vérité, je sais que vous le ferez comme vous le dites.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «ANGE PITOU - Tome I»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «ANGE PITOU - Tome I» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «ANGE PITOU - Tome I»

Обсуждение, отзывы о книге «ANGE PITOU - Tome I» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x