Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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– L’avis est donné, madame, dit Besenval en s’inclinant.

– Soit, dit la reine, le roi punira, mais comme un bon père.

– Qui aime bien châtie bien, dit le baron.

Puis, se retournant du côté de M. de Lambesc.

– N’êtes-vous point de mon avis, prince ? Le peuple a commis des assassinats…

– Qu’il appelle, hélas ! des représailles, dit sourdement une voix douce et pleine de fraîcheur, au son de laquelle la reine se retourna.

– Vous avez raison, princesse ; et c’est justement en cela que consiste son erreur, ma chère Lamballe ; aussi serons-nous indulgents.

– 415 –

– Mais, répliqua la princesse avec sa voix timide, avant de se demander si l’on doit punir, il faudrait se demander, je crois, si l’on pourra vaincre.

Un cri général éclata, cri de protestation contre la vérité qui venait de sortir de cette noble bouche.

– Vaincre ! Et les Suisses ? dit l’un.

– Et les Allemands ? dit l’autre.

– Et les gardes du corps ? dit un troisième.

– On doute de l’armée et de la noblesse ! s’écria un jeune homme portant l’uniforme de lieutenant aux hussards de Bercheny. Avons-nous donc mérité cette honte ? Songez, madame, que dès demain, s’il le veut, le roi peut mettre en ligne quarante mille hommes, jeter ces quarante mille hommes dans Paris, et détruire Paris. Songez que quarante mille hommes de troupes dévouées valent un demi-million de Parisiens révoltés.

Le jeune homme, qui venait de parler ainsi, avait encore sans doute bon nombre de bonnes raisons pareilles à donner, mais il s’arrêta court en voyant les yeux de la reine se fixer sur lui ; il avait parlé du sein d’un groupe d’officiers, et son zèle l’avait entraîné plus loin que ne le permettaient son grade et les convenances.

Il s’arrêta donc, comme nous l’avons dit, tout honteux de l’effet qu’il avait produit.

Mais il était trop tard, la reine avait déjà saisi ses paroles au passage.

– Vous connaissez la situation, monsieur ? dit-elle avec bonté.

– 416 –

– Oui, Votre Majesté, dit le jeune homme en rougissant ; j’étais aux Champs-Élysées.

– Alors, ne craignez pas de parler, venez, monsieur.

Le jeune homme sortit tout en rougissant des rangs qui s’ouvrirent, et s’avança vers la reine.

Du même mouvement le prince de Lambesc et M. de Besenval se reculèrent comme s’ils eussent regardé au-dessous de leur dignité d’assister à cette espèce de conseil.

La reine ne fit point ou ne parut point faire attention à cette retraite.

– Vous dites, monsieur, que le roi a quarante mille hommes ? demanda-t-elle.

– Oui, Votre Majesté.

– Autour de Paris ?

– À Saint-Denis, à Saint-Mandé, à Montmartre et à Gre-nelle.

– Des détails, monsieur, des détails, s’écria la reine.

– Madame, MM. de Lambesc et de Besenval vous les diront infiniment mieux que moi.

– Continuez, monsieur. Il me plaît d’entendre ces détails de votre bouche. Sous les ordres de qui sont ces quarante mille hommes ?

– 417 –

– Mais, d’abord, sous les ordres de MM. de Besenval et de Lambesc ; puis sous ceux de M. le prince de Condé, de M. de Narbonne-Fritzlar et de M. de Salkenaym.

– Est-ce vrai, prince ? demanda la reine en se retournant vers M. de Lambesc.

– Oui, Votre Majesté, répondit le prince en s’inclinant.

– Sur Montmartre, dit le jeune homme, se trouve tout un parc d’artillerie ; en six heures tout le quartier qui domine Montmartre peut être réduit en cendres. Que Montmartre donne le signal du feu ; que Vincennes lui réponde ; que dix mille hommes se présentent par les Champs-Élysées, dix mille autres par la barrière d’Enfer, dix mille autres par la rue Saint-Martin, dix mille autres par la Bastille ; que Paris entende la fusillade aux quatre points cardinaux, et Paris ne tiendra pas vingt-quatre heures.

– Ah ! voilà cependant quelqu’un qui s’explique franche-ment ; voici un plan précis. Qu’en dites-vous, monsieur de Lambesc ?

– J’en dis, répondit dédaigneusement le prince, que M. le lieutenant des hussards est un général parfait.

– C’est au moins, dit la reine, qui voyait le jeune officier pâ-

lir de colère, c’est au moins un soldat qui ne désespère point.

– Merci, madame, dit le jeune officier en s’inclinant. Je ne sais ce que décidera Sa Majesté, mais je la supplie de me compter au nombre de ceux qui sont prêts à mourir pour elle, et en cela je ne fais, je la prie de le croire, que ce que quarante mille soldats sont prêts à faire, sans compter nos chefs.

– 418 –

Et à ces derniers mots le jeune homme salua courtoisement le prince qui l’avait presque insulté.

Cette courtoisie frappa la reine plus encore que la protestation de dévouement qui l’avait précédée.

– Comment vous nommez-vous, monsieur ? demanda-telle au jeune officier.

– Le baron de Charny, madame, répondit-il en s’inclinant.

– Charny ! s’écria Marie-Antoinette en rougissant malgré elle ; êtes-vous donc parent du comte de Charny ?

– Je suis son frère, madame.

Et le jeune homme s’inclina gracieusement plus bas qu’il ne l’avait fait encore.

– J’aurais dû, dit la reine, reprenant le dessus sur son trouble et jetant un regard assuré autour d’elle, j’aurais dû, aux premiers mots que vous avez prononcés, reconnaître un de mes plus fidèles serviteurs. Merci, baron ; comment se fait-il que je vous voie à la cour pour la première fois ?

– Madame, mon frère aîné, qui remplace notre père, m’a ordonné de rester au régiment, et, depuis sept ans que j’ai l’honneur de servir dans les armées du roi, je ne suis venu que deux fois à Versailles.

La reine attacha un long regard sur le visage du jeune homme.

– Vous ressemblez à votre frère, dit-elle. Je le gronderai d’avoir attendu que vous vous présentiez de vous-même à la cour.

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Et la reine se retourna vers la comtesse, son amie, que toute cette scène n’avait pas tirée de son immobilité.

Mais il n’en était pas de même du reste de l’assemblée. Les officiers, électrisés par l’accueil que la reine venait de faire au jeune homme, exagéraient à qui mieux mieux l’enthousiasme pour la cause royale, et l’on entendait dans chaque groupe éclater les expressions d’un héroïsme capable de dompter la France entière.

Marie-Antoinette mit à profit ces dispositions qui flattaient évidemment sa secrète pensée.

Elle aimait mieux lutter que subir ; mourir que céder. Aussi dès les premières nouvelles apportées de Paris, avait-elle conclu à une résistance opiniâtre contre cet esprit de rébellion qui me-naçait d’engloutir toutes les prérogatives de la société française.

S’il est une force aveugle, une force insensée, c’est celle des chiffres et celle des espérances.

Un chiffre après lequel s’agglomèrent des zéros, dépasse bientôt toutes les ressources de l’univers.

Il en est de même des vœux d’un conspirateur ou d’un despote : sur les enthousiasmes basés eux-mêmes sur d’imperceptibles espérances, s’échafaudent des pensées gigantesques plus vite évaporées par un souffle qu’elles n’avaient mis de temps à se gonfler et à se condenser en brouillard.

Sur ces quelques mots prononcés par le baron de Charny, sur le hourra d’enthousiasme poussé par les assistants, Marie-Antoinette se vit en perspective à la tête d’une puissante armée ; elle entendait rouler ses canons inoffensifs, et se réjouissait de

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l’effroi qu’ils devaient inspirer aux Parisiens, comme d’une victoire décisive.

Autour d’elle, hommes et femmes, ivres de jeunesse, de confiance et d’amour, énuméraient ces brillants hussards, ces lourds dragons, ces Suisses terribles, ces canonniers bruyants, et riaient de ces grossières piques emmanchées de bois brut, sans penser qu’au bout de ces armes viles devaient se dresser les plus nobles têtes de la France.

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