Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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– Était-ce Deslon ? était-ce Puységur ?

– Non, Sire, non. Mon maître était un homme de beaucoup supérieur à tous les hommes que vous avez nommés. Je lui ai vu faire, à l’endroit des blessures surtout, des choses merveilleuses ; aucune science ne lui était inconnue. Il s’était imprégné des théories égyptiennes. Il avait pénétré les arcanes de l’antique civilisation assyrienne. C’était un savant profond, un philosophe redoutable ayant l’expérience de la vie unie à la persévérance de la volonté.

– L’ai-je connu ? demanda le roi.

– 402 –

Gilbert hésita un instant.

– Je vous demande si je l’ai connu ?

– Oui, Sire.

– Vous le nommez ?…

– Sire, dit Gilbert, prononcer ce mot devant le roi, c’est peut-être m’exposer à lui déplaire. Or, en ce moment surtout, où la plupart des Français jouent avec la majesté royale, je ne voudrais pas jeter une ombre sur le respect que nous devons tous à Sa Majesté.

– Nommez hardiment cet homme, docteur Gilbert, et soyez persuadé que j’ai aussi, moi, ma philosophie ; philosophie d’assez bonne trempe pour me permettre de sourire à toutes les insultes du présent et à toutes les menaces de l’avenir.

Gilbert, malgré cet encouragement, hésitait encore.

Le roi s’approcha de lui.

– Monsieur, lui dit-il en souriant, nommez-moi Satan si vous voulez, je trouverai contre Satan une cuirasse, celle que vos dogmatiseurs n’ont pas, celle qu’ils n’auront jamais, que seul dans mon siècle peut-être je possède et revêts sans honte : la religion !

– Votre Majesté croit comme saint Louis, c’est vrai, dit Gilbert.

– Et là est toute ma force, je l’avoue, docteur ; j’aime la science, j’adore les résultats du matérialisme ; je suis mathématicien, vous le savez ; vous le savez, un total d’addition, une for-

– 403 –

mule algébrique me pénètrent de joie ; mais à l’encontre des gens qui poussent l’algèbre jusqu’à l’athéisme, j’ai en réserve ma foi, qui me met d’un degré au-dessus et au-dessous d’eux ; au-dessus pour le bien, au-dessous pour le mal. Vous voyez bien, docteur, que je suis un homme à qui l’on peut tout dire, un roi qui peut tout entendre.

– Sire, dit Gilbert avec une sorte d’admiration, je remercie Votre Majesté de ce qu’elle vient de me dire ; car c’est presque une confidence d’ami dont elle m’a honoré.

– Oh ! je voudrais, se hâta de dire le timide Louis XVI, je voudrais que toute l’Europe m’entendît parler ainsi. Si les Fran-

çais lisaient dans mon cœur toute la force et toute la tendresse qu’il renferme, je crois qu’ils me résisteraient moins.

La dernière portion de la phrase, qui montrait la prérogative royale irritée, nuisit à Louis XVI dans l’esprit de Gilbert.

Il se hâta de dire sans aucun ménagement :

– Sire, puisque vous le voulez, mon maître fut le comte de Cagliostro.

– Oh ! s’écria Louis en rougissant, cet empirique !

– Cet empirique… oui, Sire, dit Gilbert. Votre Majesté n’ignore pas que le mot dont elle vient de se servir est un des plus nobles dont on se serve dans la science. Empirique veut dire l’homme qui essaie . Essayer toujours, Sire, pour un pen-seur, pour un praticien, pour un homme enfin, c’est faire tout ce que Dieu a permis aux mortels de faire de plus grand et de plus beau. Que l’homme essaie toute sa vie, et sa vie est remplie.

– Ah ! monsieur, ce Cagliostro que vous défendez, dit Louis XVI, était un grand ennemi des rois.

– 404 –

Gilbert se rappela l’affaire du collier :

– N’est-ce pas plutôt des reines que Votre Majesté veut dire ?

Louis tressaillit sous l’aiguillon.

– Oui, dit-il ; il a tenu dans toute l’affaire du prince Louis de Rohan une conduite plus qu’équivoque.

– Sire, là comme ailleurs, Cagliostro accomplissait la mission humaine : il essayait pour lui. En science, en morale, en politique, il n’y a ni bien ni mal, il n’y a que des phénomènes constatés, des faits acquis. Néanmoins, je vous l’abandonne Sire. Je le répète, l’homme peut avoir mérité souvent le blâme –

peut-être un jour ce blâme lui-même sera-t-il un éloge ; la postérité revoit les jugements des hommes – mais je n’ai pas étudié sous l’homme, Sire, j’ai étudié sous le philosophe, sous le savant.

– Bien, bien, dit le roi qui sentait encore saigner la double plaie de son orgueil et de son cœur, bien. Nous oublions madame la comtesse, et peut-être qu’elle souffre.

– Je vais la réveiller, Sire, si Votre Majesté le désire ; mais j’aurais voulu cependant que la cassette n’arrivât ici que pendant son sommeil.

– Pourquoi ?

– Pour lui épargner une trop dure leçon.

– Voici justement que l’on vient, dit le roi. Attendez.

– 405 –

En effet, l’ordre du roi avait été ponctuellement exécuté ; la cassette trouvée à l’hôtel de Charny, entre les mains de l’exempt Pas-de-Loup, venait d’apparaître dans le cabinet royal sous les yeux même de la comtesse qui ne la voyait pas.

Le roi fit un signe de satisfaction à l’officier qui rapportait la cassette : l’officier sortit.

– Eh bien ! dit Louis XVI.

– Eh bien ! Sire, voilà bien la cassette qui m’avait été enlevée.

– Ouvrez-la, fit le roi.

– Sire, je le veux bien, si Votre Majesté le désire. Je dois seulement prévenir Votre Majesté d’une chose.

– De laquelle ?

– Sire, comme je l’ai dit à Votre Majesté, cette cassette renferme seulement des papiers bien aisés à lire, à prendre, et des-quels dépend l’honneur d’une femme.

– Et cette femme est la comtesse ?

– Oui, Sire ; cet honneur ne périclitera point pour être tombé dans la conscience de Votre Majesté. Ouvrez, Sire, dit Gilbert en s’approchant du coffret et en présentant la clef au roi.

– Monsieur, répliqua froidement Louis XVI, emportez cette cassette, elle est à vous.

– Merci, Sire, et que ferons-nous de la comtesse ?

– 406 –

– Oh ! ne la réveillez point ici, surtout. Je veux éviter les surprises, les douleurs.

– Sire, dit Gilbert, madame la comtesse ne se réveillera qu’à l’endroit où vous jugerez à propos de la faire porter.

– Soit ! chez la reine, alors.

Louis sonna. Un officier entra.

– Monsieur le capitaine, dit-il, madame la comtesse vient de s’évanouir ici, en apprenant les nouvelles de Paris. Faites-la porter chez la reine.

– Combien de temps faut-il pour opérer ce transport ? demanda Gilbert au roi.

– Mais dix minutes à peu près, répondit celui-ci.

Gilbert étendit la main sur la comtesse.

– Vous vous éveillerez dans un quart d’heure, dit-il.

Deux soldats, sur l’ordre de l’officier, entrèrent, qui l’enlevèrent sur deux fauteuils.

– Maintenant, monsieur Gilbert, que désirez-vous encore ?

demanda le roi.

– Sire, une faveur qui me rapproche de Votre Majesté, et qui me procure en même temps l’occasion de lui être utile.

Le roi chercha.

– Expliquez-vous, dit-il.

– 407 –

– Je voudrais être médecin par quartier du roi, dit Gilbert ; je ne ferai ombrage à personne : c’est un poste d’honneur, mais plutôt de confiance que d’éclat.

– Accordé, dit le roi. Adieu, monsieur Gilbert. Ah ! à propos, mille tendresses à Necker. Adieu.

Puis, en sortant :

– Mon souper ! cria Louis, à qui nul événement ne pouvait faire oublier son souper.

– 408 –

Chapitre XXV

Chez la reine

Tandis que le roi apprenait à combattre philosophiquement la Révolution, en faisant un cours de sciences occultes, la reine, philosophe bien autrement solide et profond, avait rassemblé autour d’elle, dans son grand cabinet, tous ceux que l’on appelait ses fidèles, sans doute parce qu’il n’avait encore été donné à aucun d’eux de prouver ou d’essayer sa fidélité.

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