Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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– D’abord, madame la comtesse, dites bien au roi que cette cassette appartenait au docteur Gilbert.

– Oui, oui, elle est à lui, dit la dormeuse avec rage.

– Et où se trouve-t-elle en ce moment ? demanda Gilbert ; vite, dépêchez-vous, le roi n’a pas le temps d’attendre.

Andrée hésita un instant.

– Chez Pas-de-Loup, dit-elle.

– 396 –

Gilbert remarqua cette hésitation, tout insaisissable qu’elle fût.

– Vous mentez ! s’écria-t-il, ou plutôt vous essayez de mentir. Où est la cassette ? Je veux le savoir !

– Chez moi, à Versailles, dit Andrée, en fondant en larmes, avec un tremblement nerveux qui secouait tout son corps. Chez moi, où Pas-de-Loup m’attend, ainsi que la chose était conve-nue, ce soir à onze heures.

Minuit sonnait.

– Et il attend toujours ?

– Oui.

– Dans quelle pièce est-il ?

– On l’a fait entrer au salon.

– Quelle place occupe-t-il dans le salon ?

– Il est debout, appuyé contre la cheminée.

– Et la cassette ?

– Sur une table devant lui. Oh !

– Quoi ?

– Dépêchons-nous de le faire sortir. M. de Charny, qui devait ne revenir que demain, va revenir cette nuit, à cause des événements. Je le vois. Il est à Sèvres. Faites-le sortir, que le comte ne le trouve pas à la maison.

– 397 –

– Votre Majesté entend ; où demeure à Versailles madame de Charny ?

– Où demeurez-vous, comtesse ?

– Boulevard de la Reine, Sire.

– Bien.

– Sire, Votre Majesté l’a entendu. Cette cassette m’appartient. Le roi ordonne-t-il qu’elle me soit rendue ?

– Sur-le-champ, monsieur.

Et le roi, tirant sur madame de Charny un paravent qui l’empêchât d’être vue, appela l’officier de service et lui donna tout bas un ordre.

– 398 –

Chapitre XXIV

Philosophie royale

Cette préoccupation étrange d’un roi dont les sujets sa-paient le trône, cette curiosité du savant appliquée à un phéno-mène physique, alors que se développait dans toute sa gravité le plus important des phénomènes politiques qui se fût jamais opéré en France, c’est-à-dire la transformation d’une monarchie en démocratie, ce spectacle, disons-nous, d’un roi s’oubliant lui-même au plus fort de la tempête, eût fait sourire certainement les grands esprits de l’époque, penchés depuis trois mois sur la solution de leur problème.

Tandis que l’émeute grondait en dehors, Louis, oubliant les terribles événements de la journée, la Bastille prise, de Flesselles, de Launay et de Losme assassinés, l’Assemblée nationale prête à se révolter contre son roi, Louis se concentrait dans cette spéculation toute privée, et la révélation de cette scène inconnue l’absorbait à l’égal des profonds intérêts de son gouvernement.

Aussi, dès qu’il eut donné l’ordre que nous avons dit à son capitaine des gardes, il revint à Gilbert, qui éloignait de la comtesse l’excèdent du fluide dont il l’avait chargée, afin de lui rendre, au lieu de ce somnambulisme convulsif, un sommeil tranquille.

Au bout d’un instant, la respiration de la comtesse était calme et égale comme celle d’un enfant. Alors, Gilbert, d’un seul geste de la main, lui rouvrit les yeux et la mit en extase.

– 399 –

C’est alors qu’on put voir dans toute sa splendeur cette merveilleuse beauté d’Andrée. Complètement dégagée de tout mélange terrestre, le sang, qui avait un instant reflué jusqu’à son visage, et qui momentanément avait coloré ses joues, redescendait à son cœur dont les battements venaient de reprendre leur cours modéré ; le visage était redevenu pâle, mais de cette belle pâleur mate des femmes d’Orient ; les yeux, ouverts un peu au-delà de la mesure ordinaire, étaient levés au ciel et laissaient, par le bas, nager la prunelle dans le blanc nacré du globe ; le nez, légèrement dilaté, semblait aspirer une atmos-phère plus pure ; enfin, les lèvres, qui avaient conservé tout leur incarnat quoique les joues eussent perdu un peu du leur, les lèvres, légèrement écartées, découvraient un fil de perles dont la suave humidité relevait l’éclat.

La tête était légèrement renversée en arrière avec une grâce inexprimable, presque angélique.

On eût dit que ce regard immobile, doublant son étendue par sa fixité, pénétrait jusqu’au pied du trône de Dieu.

Le roi demeura comme ébloui. Gilbert détourna la tête en soupirant ; il n’avait pu résister au désir de donner à Andrée ce degré de beauté surhumaine ; et maintenant, comme Pygmalion, plus malheureux que Pygmalion, car il connaissait l’insen-sibilité de la belle statue, il s’effrayait de son œuvre même.

Il fit un geste, sans même retourner la tête vers Andrée, et les yeux se fermèrent.

Le roi voulut se faire expliquer par Gilbert cet état merveilleux dans lequel l’âme se dégage du corps et plane, libre, heureuse, divine, au-dessus des misères terrestres.

Gilbert, comme tous les hommes véritablement supérieurs, savait prononcer ce mot qui coûte tant à la médiocrité : « Je ne

– 400 –

sais pas. » Il avoua au roi son ignorance ; il produisait un phé-

nomène qu’il ne pouvait définir : le fait existait ; l’explication du fait n’existait pas.

– Docteur, dit le roi à cet aveu de Gilbert, voilà encore un de ces secrets que la nature garde pour les savants d’une autre génération, et qui sera approfondi comme tant d’autres mystè-

res que l’on croyait insolubles. Nous les appelons mystères, nous ; nos pères les eussent appelés sortilèges ou sorcelleries.

– Oui, Sire, répondit Gilbert en souriant, et j’eusse eu l’honneur d’être brûlé en place de Grève pour la plus grande gloire d’une religion qu’on ne comprenait pas, par des savants sans science et par des prêtres sans foi.

– Et sous qui avez-vous étudié cette science ? reprit le roi ; est-ce sous Mesmer ?

– Oh ! Sire, dit Gilbert en souriant, j’avais vu les plus étonnants phénomènes de cette science dix ans avant que le nom de Mesmer fût prononcé en France.

– Dites-moi, ce Mesmer qui a révolutionné tout Paris, était-il, à votre avis, un charlatan, oui ou non ? Il me semble que vous opérez bien plus simplement que lui. J’ai entendu raconter ses expériences, celles de Deslon, celles de Puységur. Vous savez tout ce que l’on a dit à ce sujet, billevesées ou vérités.

– J’ai suivi tout ce débat, oui, Sire.

– Eh bien ! que pensez-vous du fameux baquet ?

– Que Votre Majesté daigne m’excuser si à tout ce qu’elle me demande à l’endroit de l’art magnétique, je réponds par le doute. Le magnétisme n’est pas encore un art.

– 401 –

– Ah !

– Seulement, c’est une puissance, puissance terrible, puisqu’elle annihile le libre arbitre, puisqu’elle isole l’âme du corps, puisqu’elle met le corps de la somnambule aux mains du ma-gnétiseur, sans que celle-ci conserve la puissance ou même la volonté de se défendre. Quant à moi, Sire, j’ai vu opérer d’étranges phénomènes. J’en ai opéré moi-même ; eh bien ! je doute.

– Comment, vous doutez ? Vous opérez des miracles, et vous doutez !

– Non, je ne doute pas, je ne doute pas. En ce moment, j’ai la preuve d’un pouvoir inouï et inconnu sous les yeux. Mais quand cette preuve a disparu, quand je suis seul chez moi, en face de ma bibliothèque, en face de ce que toute la science humaine a écrit depuis trois mille ans ; quand la science me dit non, quand l’esprit me dit non, quand la raison me dit non, je doute.

– Et votre maître doutait-il, docteur ?

– Peut-être, mais moins franc que moi, il ne le disait pas.

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