Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

Здесь есть возможность читать онлайн «Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, на английском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

ANGE PITOU - Tome I: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «ANGE PITOU - Tome I»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

ANGE PITOU - Tome I — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «ANGE PITOU - Tome I», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

– Eh ! M. Gilbert qui devait me donner un avis, qui devait causer librement avec moi, suivant sa conscience, M. Gilbert ne le fera plus.

– Pourquoi donc ? fit la reine.

– Parce que vous serez là, madame.

Gilbert fit comme un geste, auquel la reine attacha tout de suite une signification importante.

– En quoi, dit-elle pour l’appuyer, M. Gilbert risquera-t-il de me déplaire s’il parle suivant sa conscience ?

– C’est facile à comprendre, madame, dit le roi ; vous avez votre politique à vous ; elle n’est pas toujours la nôtre. En sorte que…

– En sorte que M. Gilbert, vous me le dites clairement, est fort dissident avec ma politique.

– Cela doit être, madame, répondit Gilbert, d’après les idées que Votre Majesté me connaît. Seulement Votre Majesté peut être bien assurée que je dirai la vérité aussi librement devant elle qu’en présence du roi seul.

– Ah ! c’est déjà quelque chose, fit Marie-Antoinette.

– 529 –

– La vérité n’est pas toujours bonne à dire, se hâta de murmurer Louis XVI.

– Si elle est utile ? dit Gilbert.

– Ou seulement bien intentionnée, ajouta la reine.

– Pour cela, nous n’en douterons pas, interrompit Louis XVI. Mais si vous étiez sage, madame, vous laisseriez au docteur l’entière liberté de langage… dont j’ai besoin.

– Sire, répondit Gilbert, puisque la reine provoque ellemême la vérité, puisque je sais l’esprit de Sa Majesté assez noble et assez puissant pour ne la pas craindre, je préfère parler devant mes deux souverains.

– Sire, dit la reine, je le demande.

– J’ai foi dans la sagesse de Votre Majesté, dit Gilbert en s’inclinant devant la reine. Il s’agit du bonheur et de la gloire de Sa Majesté le roi.

– Vous avez raison d’avoir foi, dit la reine, Commencez monsieur.

– Tout cela, c’est fort beau, continua le roi, qui s’entêtait, suivant sa coutume ; mais enfin la question est délicate, et je sais bien que, quant à moi, vous m’embarrasserez beaucoup.

La reine ne put retenir un mouvement d’impatience ; elle se leva, puis se rassit en plongeant son regard rapide et froid dans la pensée du docteur.

Louis XVI, voyant qu’il ne restait aucun moyen d’échapper à la question ordinaire et extraordinaire, s’assit avec un gros soupir dans son fauteuil en face de Gilbert.

– 530 –

– De quoi s’agit-il ? demanda la reine après que cette sorte de conseil se fut ainsi constitué et installé.

Gilbert regarda le roi une dernière fois comme pour lui demander l’autorisation de parler sans contrainte.

– Allez ! mon Dieu, allez, monsieur, répliqua le roi, puisque la reine le veut.

– Eh bien ! madame, dit le docteur, j’instruirai en peu de mots Votre Majesté du but de ma visite matinale à Versailles. Je venais conseiller à Sa Majesté de se rendre à Paris.

Une étincelle tombant sur les quarante milliers de poudre que renfermait alors l’Hôtel de Ville, n’eût pas produit l’explosion que ces paroles firent éclater dans le cœur de la reine :

– Le roi à Paris ! le roi ! Oh !

Et elle poussa un cri d’horreur qui fit tressaillir Louis XVI.

– Là, fit le roi en regardant Gilbert, que vous disais-je, docteur !

– Le roi, continua la reine, le roi dans une ville en proie à la révolte ; le roi au milieu des fourches et des faux ; le roi parmi ces hommes qui ont massacré les Suisses, qui ont assassiné M.

de Launay et M. de Flesselles ; le roi traversant la place de l’Hôtel-de-Ville et marchant dans le sang de ses défenseurs !…

Vous êtes un insensé, monsieur, pour avoir parlé ainsi. Oh ! je vous le répète, vous êtes un insensé.

Gilbert baissa les yeux comme un homme que le respect contient ; mais il ne répondit pas une parole.

– 531 –

Le roi, remué jusqu’au fond de l’âme, se retourna sur son fauteuil comme un torturé sur le gril des inquisiteurs.

– Est-il possible qu’une pareille idée, poursuivit la reine, se soit logée dans une tête intelligente, dans un cœur français ?

Quoi ! monsieur, vous ne savez donc pas que vous parlez au successeur de saint Louis, à l’arrière-petit-fils de Louis XIV ?

Le roi battait le tapis du pied.

– Je ne suppose pas, cependant, poursuivit encore la reine, que vous désiriez enlever au roi le secours de ses gardes et de son armée ; que vous cherchiez à le tirer de son palais, qui est une forteresse, pour l’exposer seul et nu à ses ennemis acharnés ; vous n’avez pas le désir de faire assassiner le roi, n’est-ce pas, monsieur Gilbert ?

– Si je croyais que Votre Majesté eût un instant l’idée que je sois capable d’une pareille trahison, je ne serais pas un insensé, je me regarderais comme un misérable. Mais Dieu merci !

madame, vous n’y croyez pas plus que moi-même. Non, je suis venu donner ce conseil à mon roi parce que je crois le conseil bon, et même supérieur à tous les autres.

La reine crispa ses doigts sur sa poitrine, avec tant de violence qu’elle fit craquer la batiste sous sa pression.

Le roi haussa les épaules avec un léger mouvement d’impatience.

– Mais, pour Dieu ! dit-il, écoutez-le, madame il sera toujours temps de dire non quand vous l’aurez entendu.

– Le roi a raison, madame, dit Gilbert ; car, ce que j’ai à dire à Vos Majestés, vous ne le savez point ; vous vous croyez, madame, au milieu d’une armée sûre, dévouée, prête à mourir

– 532 –

pour vous : erreur ! parmi les régiments français, moitié cons-pire avec les régénérateurs pour l’idée révolutionnaire.

– Monsieur ! s’écria la reine, prenez garde, vous insultez l’armée !

– Tout au contraire, madame, dit Gilbert j’en fais l’éloge.

On peut respecter sa reine, et se dévouer à son roi, tout en aimant sa patrie et en se dévouant à sa liberté.

La reine lança sur Gilbert un regard flamboyant comme un éclair.

– Monsieur, lui dit-elle, ce langage…

– Oui, ce langage vous blesse, madame, je comprends cela ; car, selon toute probabilité, Votre Majesté l’entend pour la première fois.

– Il faudra bien s’y accoutumer, murmura Louis XVI avec le bon sens résigné qui faisait sa principale force.

– Jamais ! s’écria Marie-Antoinette ; jamais !

– Voyons, écoutez ! écoutez ! s’écria le roi ; je trouve ce que dit le docteur plein de raison.

La reine se rassit frémissante.

Gilbert continua.

– Je disais donc, madame, que j’ai vu Paris, moi, et que vous n’avez pas même vu Versailles. Savez-vous ce que veut faire en ce moment Paris ?

– Non, dit le roi inquiet.

– 533 –

– Il ne veut pas prendre une seconde fois la Bastille, peut-

être, dit la reine avec mépris.

– Assurément, non, madame, continua Gilbert ; mais Paris sait qu’il y a une autre forteresse entre le peuple et son roi. Paris se propose de réunir les députés des quarante-huit districts qui le composent, et d’envoyer ces députés à Versailles.

– Qu’ils y viennent, qu’ils y viennent ! s’écria la reine avec une farouche joie. Oh ! ils y seront les bien reçus.

– Attendez, madame, répondit Gilbert, et prenez garde, ces députés ne viendront pas seuls.

– Et avec qui viendront-ils ?

– Ils viendront appuyés par vingt mille hommes de gardes nationales.

– De gardes nationales, dit la reine, qu’est-ce que cela ?

– Ah ! madame, ne parlez pas légèrement de cette institution ; elle deviendra un jour une puissance ; elle liera et déliera.

– Vingt mille hommes ! s’écria le roi.

– Eh ! monsieur, reprit à son tour la reine, vous avez ici dix mille hommes qui valent cent mille révoltés ; appelez-les, appelez-les, vous dis-je, les vingt mille scélérats ! Ils trouveront ici leur châtiment et l’exemple dont a besoin toute cette fange révolutionnaire que je balayerais, moi, en huit jours, si l’on m’écoutait seulement une heure.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «ANGE PITOU - Tome I»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «ANGE PITOU - Tome I» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «ANGE PITOU - Tome I»

Обсуждение, отзывы о книге «ANGE PITOU - Tome I» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x