Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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Gilbert secoua tristement la tête.

– 534 –

– Oh ! madame, dit-il, comme vous vous trompez, ou plutôt comme on vous a trompée. Hélas ! hélas ! y songez-vous, la guerre civile provoquée par une reine ! une seule l’a fait, et elle a emporté avec elle au tombeau l’épithète terrible d’étrangère.

– Provoquée par moi, monsieur, comment entendez-vous cela ? Est-ce moi qui ai tiré sur la Bastille sans provocation ?

– Eh ! madame, dit le roi, au lieu de conseiller la violence, écoutez d’abord la raison.

– La faiblesse !

– Voyons, Antoinette, écoutez, dit le roi sévèrement ; ce n’est pas une mince affaire que l’arrivée de vingt mille hommes qu’il faudra faire mitrailler ici.

Puis, se retournant vers Gilbert :

– Continuez, monsieur, dit-il, continuez.

– Toutes ces haines qui s’échauffent par l’éloignement, toutes ces fanfaronnades qui deviennent du courage à l’occasion, tout ce pêle-mêle d’une bataille dont l’issue est incertaine, épargnez-le au roi et à vous-même, madame, dit le docteur ; vous pouvez par la douceur dissiper cette armée que vos violences accroîtront peut-être. La foule veut venir au roi, prévenons-la ; laissez le roi aller à la foule ; laissez-le, environné qu’il est aujourd’hui de son armée, faire preuve demain d’audace et d’esprit politique. Ces vingt mille hommes dont nous parlons pourraient peut-être conquérir le roi. Laissez le roi seul aller conquérir les vingt mille hommes, car ces vingt mille hommes, madame, c’est le peuple.

Le roi ne put s’empêcher de faire un signe d’assentiment que Marie-Antoinette saisit au passage.

– 535 –

– Malheureux ! dit-elle à Gilbert, mais vous ne savez donc pas ce que voudra dire la présence du roi à Paris dans les conditions où vous la demandez ?

– Parlez, madame.

– Cela veut dire : « J’approuve… » ; cela veut dire : « Vous avez bien fait de tuer mes Suisses… » ; cela veut dire : « Vous avez bien fait de massacrer mes officiers, de mettre à feu et à sang ma belle capitale ; vous avez bien fait de me détrôner enfin ! Merci, messieurs, merci ! »

Et un sourire dédaigneux passa sur les lèvres de Marie-Antoinette.

– Non, madame, dit Gilbert, Votre Majesté se trompe.

– Monsieur !…

– Cela voudra dire : « Il y a eu quelque justice dans la douleur du peuple. Je viens pardonner ; c’est moi qui suis le chef et le roi ; c’est moi qui suis à la tête de la Révolution française, comme jadis Henri III s’est mis à la tête de la Ligue. Vos géné-

raux sont mes officiers ; vos gardes nationaux, mes soldats ; vos magistrats, mes gens d’affaires. Au lieu de me pousser, suivez-moi si vous le pouvez. La grandeur de mon pas prouvera encore une fois que je suis le roi de France, le successeur de Charlema-gne. »

– Il a raison, fit tristement le roi.

– Oh ! s’écria la reine, Sire, par grâce ! n’écoutez pas cet homme, cet homme est votre ennemi !

– 536 –

– Madame, fit Gilbert, voilà Sa Majesté qui vous dira ellemême ce qu’elle pense de mes paroles.

– Je pense, monsieur, dit le roi, que vous êtes jusqu’ici le seul qui ayez osé me dire la vérité.

– La vérité ! s’écria la reine. Oh ! que me dites-vous là, grand Dieu !

– Oui, madame, reprit Gilbert, et, croyez-le bien, la vérité, dans ce moment, est le seul flambeau qui puisse empêcher de rouler dans l’abîme le trône et la royauté.

Et, en disant ces paroles, Gilbert s’inclina humblement jusque sur les genoux de Marie-Antoinette.

– 537 –

Chapitre XXXIV

Décision

Pour la première fois, la reine parut profondément touchée. Était-ce du raisonnement, était-ce de l’humilité du docteur ?

D’ailleurs, le roi s’était levé d’un air décidé. Il songeait à l’exécution.

Cependant, par cette habitude qu’il avait de ne rien faire sans consulter la reine :

– Madame, lui dit-il, approuvez-vous ?…

– Il le faut bien, monsieur, répondit Marie-Antoinette.

– Je ne vous demande pas l’abnégation, madame, dit le roi avec impatience.

– Que demandez-vous donc alors ?

– Je vous demande une conviction qui fortifie la mienne.

– Vous me demandez une conviction ?

– Oui.

– Oh ! si ce n’est que cela, je suis convaincue, monsieur.

– 538 –

– De quoi ?

– Que le moment est arrivé qui va faire de la monarchie l’État le plus déplorable et le plus avilissant qui existe au monde.

– Oh ! dit le roi, vous exagérez. Déplorable, je le veux bien, mais avilissant, c’est impossible.

– Monsieur, il vous a été légué un sombre héritage par les rois vos aïeux, fit tristement Marie-Antoinette.

– Oui, dit Louis XVI, un héritage que j’ai la douleur de vous faire partager, madame.

– Veuillez permettre, Sire, repartit Gilbert, qui s’apitoyait au fond du cœur sur la profonde infortune de ces souverains déchus ; je ne crois pas qu’il y ait lieu, pour Votre Majesté, de voir l’avenir si effrayant qu’elle le dit. Une monarchie despotique a cessé, un empire constitutionnel commence.

– Eh ! monsieur, dit le roi, suis-je donc l’homme qu’il faut pour fonder un pareil empire en France ?

– Mais pourquoi non, Sire ? fit la reine, un peu réconfortée par les paroles de Gilbert.

– Madame, reprit le roi, je suis un homme de bon sens et un homme savant. Je vois clair au lieu de chercher à voir trouble, et je sais précisément tout ce que je n’ai pas besoin de savoir pour administrer ce pays. Du jour où l’on me précipite du haut de l’inviolabilité des princes absolus, du jour où on laisse à dé-

couvert en moi l’homme simple, je perds toute la force factice qui, seule, était nécessaire au gouvernement de la France, puisqu’à bien dire Louis XIII, Louis XIV et Louis XV se sont parfaitement soutenus grâce à cette force factice. Que faut-il aux

– 539 –

Français aujourd’hui ? Un maître. Je ne me sens capable que d’être un père. Que faut-il aux révolutionnaires ? Un glaive. Je ne me sens pas la force de frapper.

– Vous ne vous sentez pas la force de frapper ! s’écria la reine, de frapper des gens qui enlèvent les biens de vos enfants, et qui veulent briser sur votre front, et les uns après les autres, tous les fleurons de la couronne de France ?

– Que répondrai-je ? dit Louis XVI avec calme ; répondrai-je non ? Je soulèverai encore chez vous des orages qui me gê-

nent dans ma vie. Vous savez haïr, vous. Oh ! tant mieux pour vous. Vous savez même être injuste, je ne vous le reproche pas, c’est une immense qualité chez les dominateurs.

– Me trouveriez-vous injuste envers la Révolution, par hasard, dites ?

– Ma foi ! oui.

– Vous dites oui, Sire ; vous dites oui !

– Si vous étiez simple citoyenne, ma chère Antoinette, vous ne me parleriez pas comme vous faites.

– Je ne le suis pas.

– Voilà bien pourquoi je vous excuse, mais cela ne veut pas dire que je vous approuve. Non, madame, non, résignez-vous ; nous sommes venus au trône de France dans un moment de tourmente ; il nous faudrait la force de pousser en avant ce char armé de faux qu’on appelle la Révolution, et la force nous manque.

– Tant pis ! s’écria Marie-Antoinette, car c’est sur nos enfants qu’il passera.

– 540 –

– Hélas ! je le sais, mais enfin nous ne le pousserons pas.

– Nous le ferons reculer, Sire.

– Oh ! fit Gilbert avec un accent profond, prenez garde, madame, en reculant il vous écrasera.

– Monsieur, dit la reine avec impatience, je remarque que vous poussez loin la franchise de vos conseils.

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