Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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Ce jour-là, M. de Charny, frère cadet de notre ancienne connaissance le comte de Charny, coiffé avec tout le négligé d’une toilette du matin, était vêtu d’une espèce de pantalon col-lant, couleur claire, qui faisait valoir la forme de ses cuisses et de ses jambes à la fois fines et musculeuses ; d’élégantes sanda-les de paume, retenues par des courroies, remplaçaient momentanément ou le soulier à talon rouge ou la botte à retroussis ; une veste de piqué blanc serrait sa taille, comme si elle eût été prise dans un corset ; enfin, sur le talus, son domestique tenait un habit vert à galons d’or.

L’animation lui donnait en ce moment tout le charme et toute la fraîcheur de la jeunesse que, malgré ses vingt-trois ans, les veilles prolongées, les débauches nocturnes et les parties de jeu qu’éclaire en se levant le soleil, lui avaient déjà fait perdre.

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Aucun des avantages qui sans doute avaient été remarqués par la jeune fille n’échappa à Pitou. En voyant les mains et les pieds de M. de Charny, il commença à être moins fier de cette prodigalité de la nature qui lui avait donné à lui la victoire sur le fils du cordonnier, et il songea que cette même nature aurait pu répartir d’une façon plus habile sur toutes les parties de son corps les éléments dont il était composé.

En effet, avec ce qu’il y avait de trop aux pieds, aux mains et aux genoux de Pitou, la nature aurait eu de quoi lui faire une fort jolie jambe. Seulement, les choses n’étaient point à leur place : où il y avait besoin de finesse, il y avait engorgement, et où il fallait rebondissement, il y avait vide.

Pitou regarda ses jambes, de l’air dont le cerf de la fable regarde les siennes.

– Qu’avez-vous donc, monsieur Pitou ? reprit Catherine.

Pitou ne répondit rien, et se contenta de pousser un soupir.

La partie était finie. Le vicomte de Charny profita de l’intervalle entre la partie finie et celle qui allait commencer, pour venir saluer Catherine. À mesure qu’il approchait, Pitou voyait le sang monter au visage de la jeune fille, et sentait son bras devenir plus tremblant.

Le vicomte fit un signe de tête à Pitou, puis, avec cette politesse familière que savaient si bien prendre les nobles de cette époque avec les petites bourgeoises et les grisettes, il demanda à Catherine des nouvelles de sa santé et réclama la première contredanse. Catherine accepta. Un sourire fut le remerciement du jeune noble. La partie allait recommencer, on l’appela. Il salua Catherine, et s’éloigna avec la même aisance qu’il était venu.

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Pitou sentit toute la supériorité qu’avait sur lui un homme qui parlait, souriait, s’approchait et s’éloignait de cette manière.

Un mois employé à tâcher d’imiter le mouvement simple de M. de Charny n’eût conduit Pitou qu’à une parodie dont il sentait lui-même tout le ridicule.

Si le cœur de Pitou eût connu la haine, il eût, à partir de ce moment, détesté le vicomte de Charny.

Catherine resta à regarder jouer à la paume jusqu’au moment où les joueurs appelèrent leurs domestiques pour passer leurs habits. Elle se dirigea alors vers la danse, au grand désespoir de Pitou, qui, ce jour-là, semblait destiné à aller contre sa volonté partout où il allait.

M. de Charny ne se fit point attendre. Un léger changement dans sa toilette avait du joueur de paume fait un élégant dan-seur. Les violons donnèrent le signal, et il vint présenter sa main à Catherine, en lui rappelant la promesse qu’elle lui avait faite.

Ce qu’éprouva Pitou quand il sentit le bras de Catherine se détacher de son bras, et qu’il vit la jeune fille toute rougissante s’avancer dans le cercle avec son cavalier, fut peut-être une des sensations les plus désagréables de sa vie. Une sueur froide lui monta au front, un nuage lui passa sur les yeux ; il étendit la main et s’appuya sur la balustrade, car il sentit ses genoux, si solides qu’ils fussent, prêts à se dérober sous lui.

Quant à Catherine, elle semblait n’avoir et n’avait même probablement aucune idée de ce qui se passait dans le cœur de Pitou ; elle était heureuse et fière à la fois : heureuse de danser, fière de danser avec le plus beau cavalier des environs.

Si Pitou avait été contraint d’admirer M. de Charny joueur de paume, force lui fut de rendre justice à M. de Charny dan-

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seur. À cette époque, la mode n’était pas encore venue de marcher au lieu de danser. La danse était un art qui faisait partie de l’éducation. Sans compter M. de Lauzun, qui avait dû sa fortune à la façon dont il avait dansé sa première courante au quadrille du roi, plus d’un gentilhomme avait dû la faveur dont il jouissait à la cour, à la manière dont il tendait le jarret et poussait la pointe du pied en avant. Sous ce rapport, le vicomte était un modèle de grâce et de perfection, et il eût pu, comme Louis XIV, danser sur un théâtre avec la chance d’être applaudi, quoiqu’il ne fût ni roi, ni acteur.

Pour la seconde fois, Pitou regarda ses jambes, et fut forcé de s’avouer qu’à moins qu’il ne s’opérât un grand changement dans cette partie de son individu, il devait renoncer à briguer des succès du genre de ceux que remportait M. de Charny en ce moment.

La contredanse finit. Pour Catherine, elle avait duré quelques secondes à peine, mais à Pitou elle avait paru un siècle. En revenant prendre le bras de son cavalier, Catherine s’aperçut du changement qui s’était fait dans sa physionomie. Il était pâle ; la sueur perlait sur son front, et une larme à demi dévorée par la jalousie roulait dans son œil humide.

– Ah ! mon Dieu ! dit Catherine, qu’avez-vous donc, Pitou ?

– J’ai, répondit le pauvre garçon, que je n’oserai jamais danser avec vous, après vous avoir vu danser avec M. de Charny.

– Bah ! dit Catherine, il ne faut pas vous démoraliser comme cela ; vous danserez comme vous pourrez, et je n’en aurai pas moins de plaisir à danser avec vous.

– Ah ! dit Pitou, vous dites cela pour me consoler, mademoiselle ; mais je me rends justice, et vous aurez toujours plus de plaisir à danser avec ce jeune noble qu’avec moi.

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Catherine ne répondit rien, car elle ne voulait pas mentir ; seulement, comme c’était une excellente créature, et qu’elle commençait à s’apercevoir qu’il se passait quelque chose d’étrange dans le cœur du pauvre garçon, elle lui fit force amitiés ; mais ces amitiés ne purent lui rendre sa joie et sa gaieté perdues. Le père Billot avait dit vrai : Pitou commençait à être un homme – il souffrait.

Catherine dansa encore cinq ou six contredanses, dont une seconde avec M. de Charny. Cette fois, sans souffrir moins, Pitou était plus calme en apparence. Il suivait des yeux chaque mouvement de Catherine et de son cavalier. Il essayait, au mouvement de leurs lèvres, de deviner ce qu’ils se disaient, et lorsque, dans les figures qu’ils exécutaient, leurs mains venaient se joindre, il tâchait de deviner si ces mains se joignaient seulement ou se serraient en se joignant.

Sans doute c’était cette seconde contredanse qu’attendait Catherine, car à peine fut-elle achevée que la jeune fille proposa à Pitou de reprendre le chemin de la ferme. Jamais proposition ne fut accueillie avec plus d’empressement ; mais le coup était porté, et Pitou, tout en faisant des enjambées que Catherine était obligée de retenir de temps en temps, gardait le silence le plus absolu.

– Qu’avez-vous donc, lui dit enfin Catherine, et pourquoi ne me parlez-vous pas ?

– Je ne vous parle pas, mademoiselle, dit Pitou, parce que je ne sais pas parler comme M. de Charny. Que voulez-vous que je vous dise encore, après toutes les belles choses qu’il vous a dites en dansant avec vous ?

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