Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I
Здесь есть возможность читать онлайн «Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, на английском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:ANGE PITOU - Tome I
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
ANGE PITOU - Tome I: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «ANGE PITOU - Tome I»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
ANGE PITOU - Tome I — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «ANGE PITOU - Tome I», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
– Et que vous disait-elle, cette lettre, mon père ? Il est toujours content de nous, n’est-ce pas ?
– Juges-en.
Et le fermier tira d’un portefeuille de cuir une lettre qu’il présenta à sa fille.
Catherine lut :
– 76 –
« Mon cher monsieur Billot,
« J’arrive d’Amérique, où j’ai trouvé un peuple plus riche, plus grand et plus heureux que le nôtre. Cela vient de ce qu’il est libre et que nous ne le sommes pas. Mais nous marchons, nous aussi, vers une ère nouvelle, et il faut que chacun travaille à hâ-
ter le jour où la lumière luira. Je connais vos principes, mon cher monsieur Billot ; je sais votre influence sur les fermiers vos confrères, et sur toute cette brave population d’ouvriers et de laboureurs à qui vous commandez, non pas comme un roi, mais comme un père. Inculquez-leur les principes de dévouement et de fraternité que j’ai reconnus en vous. La philosophie est universelle, tous les hommes doivent lire leurs droits et leurs devoirs à la lueur de son flambeau. Je vous envoie un petit livre dans lequel tous ces devoirs et tous ces droits sont consignés. Ce petit livre est de moi, quoique mon nom ne soit pas sur la couverture. Propagez-en les principes, qui sont ceux de l’égalité universelle ; faites-le lire tout haut dans les longues veillées d’hiver. La lecture est la pâture de l’esprit, comme le pain est la nourriture du corps.
« Un de ces jours j’irai vous voir, et vous proposer un nouveau mode de fermage fort en usage en Amérique. Il consiste à partager la récolte entre le fermier et le propriétaire. Ce qui me paraît plus selon les lois de la société primitive, et surtout selon le cœur de Dieu.
« Salut et fraternité.
« Honoré GILBERT,
« Citoyen de Philadelphie. »
– Oh ! oh ! fit Pitou, que voici une lettre qui me semble bien rédigée.
– 77 –
– N’est-ce pas ? dit Billot.
– Oui, mon cher père, dit Catherine ; mais je doute que le lieutenant de gendarmerie soit de votre avis.
– Et pourquoi cela ?
– Parce qu’il me semble que cette lettre peut compromettre, non seulement le docteur Gilbert, mais encore vous-même.
– Bah ! dit Billot, tu as toujours peur, toi. Ça n’empêche pas que voilà la brochure, et voilà ton emploi tout trouvé, Pitou ; le soir tu la liras.
– Et dans la journée ?
– Dans la journée tu garderas les moutons et les vaches.
Voilà toujours la brochure.
Et le fermier tira de ses fontes une de ces petites brochures à couverture rouge, comme il s’en publiait grand nombre à cette époque, avec ou sans permission de l’autorité.
Seulement, dans ce dernier cas, l’auteur risquait les galè-
res.
– Lis-moi le titre de cela, Pitou, que je parle toujours du titre, en attendant que je parle de l’ouvrage. Tu me liras le reste plus tard.
Pitou lut sur la première page ces mots que l’usage a faits bien vagues et bien insignifiants depuis, mais qui avaient, à cette époque, un profond retentissement dans tous les cœurs :
– De l’indépendance de l’homme et de la liberté des nations .
– 78 –
– Que dis-tu de cela, Pitou ? demanda le fermier.
– Je dis qu’il me semble, monsieur Billot, que l’indépendance et la liberté c’est la même chose ; mon protecteur serait chassé de la classe de M. Fortier pour cause de pléonasme.
– Pléonasme ou non, c’est le livre d’un homme, ce livre-là, dit le fermier.
– N’importe, mon père, dit Catherine, avec cet admirable instinct des femmes, cachez-le, je vous en supplie, il vous fera quelque mauvaise affaire. Moi, je sais que je tremble, rien que de le voir.
– Et pourquoi veux-tu qu’il me nuise, à moi, puisqu’il n’a pas nui à son auteur ?
– Qu’en savez-vous, mon père ? Il y a huit jours que cette lettre est écrite, et le paquet n’a pu mettre huit jours pour venir du Havre ici. Moi aussi, j’ai reçu une lettre ce matin.
– Et de qui ?
– De Sébastien Gilbert, qui nous écrit de son côté ; il me charge même de dire bien des choses à son frère de lait Pitou ; j’avais oublié la commission, moi.
– Eh bien ?
– Eh bien ! il dit que depuis trois jours on attend à Paris son père, qui devait arriver et qui n’arrive pas.
– Mademoiselle a raison, dit Pitou ; il me semble que ce retard est inquiétant.
– 79 –
– Tais-toi, peureux, et lis le traité du docteur, dit le fermier ; alors tu deviendras non seulement un savant, mais encore un homme.
On parlait ainsi à cette époque, car on était à la préface de cette grande histoire grecque et romaine que la nation française copia pendant dix ans dans toutes ses phases : dévouements, proscriptions, victoires et esclavage.
Pitou mit le livre sous son bras, avec un geste si solennel, qu’il acheva de gagner le cœur du fermier.
– Maintenant, dit Billot, as-tu dîné ?
– Non, monsieur, répondit Pitou conservant l’attitude semi-religieuse, semi-héroïque qu’il avait prise depuis qu’il avait reçu le livre.
– Il allait justement dîner quand on l’a chassé, dit la jeune fille.
– Eh bien ! dit Billot, va demander à la mère Billot l’ordinaire de la ferme, et demain tu entreras en fonction.
Pitou remercia d’un regard éloquent M. Billot, et, conduit par Catherine, il rentra dans la cuisine, gouvernement placé sous la direction absolue de madame Billot.
– 80 –
Chapitre VI
Bucoliques
Madame Billot était une grosse maman de trente-cinq à trente-six ans, ronde comme une boule, fraîche, potelée, cor-diale ; trottant sans cesse du colombier au pigeonnier, de l’étable aux moutons à l’étable à vaches ; inspectant son pot-au-feu, ses fourneaux et son rôti, comme fait un général expert de ses cantonnements, jugeant d’un seul coup d’œil si tout était à sa place, et à la seule odeur si le thym et le laurier étaient distribués dans les casseroles en quantités suffisantes, grognant par habitude, mais sans la moindre intention que sa grognerie leur soit désagréable, son mari, qu’elle honorait à l’égal du plus grand potentat, sa fille, qu’elle aimait certes plus que madame de Sévigné n’aimait madame de Grignan, et ses journaliers, qu’elle nourrissait comme aucune fermière à dix lieues à la ronde ne nourrissait les siens. Aussi y avait-il concurrence pour entrer chez M. Billot. Mais là malheureusement, comme au ciel, comparativement à ceux qui se présentaient, il y avait beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.
Nous avons vu que Pitou, sans être appelé, avait été élu.
C’était un bonheur qu’il apprécia à sa juste valeur, surtout quand il vit la miche dorée que l’on plaça à sa gauche, le pot de cidre que l’on mit à sa droite, et le morceau de petit salé que l’on posa devant lui. Depuis l’époque où il avait perdu sa pauvre mère, et il y avait de cela cinq ans, Pitou, même les jours de grande fête, n’avait pas joui d’un pareil ordinaire.
– 81 –
Aussi Pitou, plein de reconnaissance, sentait-il à mesure qu’il engloutissait le pain qu’il dévorait, le petit salé qu’il hu-mectait avec une large décoction de cidre, aussi Pitou sentait-il augmenter son admiration pour le fermier, son respect pour sa femme, et son amour pour sa fille. Une seule chose le tracassait, c’était cette fonction humiliante qu’il devait remplir le jour de garder les moutons et les vaches, fonction si peu en harmonie avec celle qui lui était réservée le soir, et qui avait pour but d’instruire l’humanité des principes les plus élevés de la sociabi-lité et de la philosophie.
Ce fut à quoi rêva Pitou après son dîner. Mais, même dans cette rêverie, l’influence de cet excellent dîner se fit sentir. Pitou commença à envisager les choses sous un tout autre point de vue qu’il ne l’avait fait à jeun. Ces fonctions de gardien de moutons et de meneur de vaches, qu’il regardait comme si fort au-dessous de lui, avaient été remplies par des dieux et des demi-dieux.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «ANGE PITOU - Tome I»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «ANGE PITOU - Tome I» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «ANGE PITOU - Tome I» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.