Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome II

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La tante, ivre de colère, pulvérisa ce révolutionnaire du regard.

Elle n’avait plus de voix.

– 272 –

– Sors d’ici ! murmura-t-elle.

– Tout de suite, comme cela, après avoir dîné, sans me donner le temps de faire ma digestion ? Ah ! ce n’est pas poli, ma tante.

– Sors !

Pitou, qui s’était rassis, se releva ; il remarqua, non sans une vive satisfaction, que son estomac n’eût pu tenir un grain de riz de plus.

– Ma tante, dit-il majestueusement, vous êtes une mauvaise parente. Je veux vous montrer que vous avez avec moi les mêmes torts qu’autrefois, toujours aussi dure, toujours aussi avare. Eh bien ! moi, je ne veux pas que vous alliez dire partout que je suis un mangeur de tout bien.

Il se posa sur le seuil de la porte, et, d’une voix de stentor qui put être entendue, non seulement des curieux qui avaient accompagné Pitou, et qui avaient assisté à cette scène, mais encore des indifférents qui passaient à cinq cents pas de distance :

– Je prends ces braves gens à témoin, dit-il, que j’arrive de Paris à pied, après avoir pris la Bastille ; que j’étais fatigué, que j’avais faim, que je me suis assis, que j’ai mangé chez ma parente, et que l’on m’a reproché si durement ma nourriture, que l’on m’a chassé si impitoyablement, que je me vois forcé de m’en aller.

Et Pitou mit assez de pathétique dans cet exorde pour que les voisins commençassent à murmurer contre la vieille.

– Un pauvre voyageur, continua Pitou, qui a fait dix-neuf lieues à pied ; un garçon honnête, honoré de la confiance de M.

– 273 –

Billot et de M. Gilbert, qui a reconduit Sébastien Gilbert chez l’abbé Fortier ; un vainqueur de la Bastille, un ami de M. Bailly et du général La Fayette ! Je vous prends à témoin que l’on m’a chassé.

Les murmures grossirent.

– Et, poursuivit-il, comme je ne suis pas un mendiant, comme quand on me reproche mon pain je le paie, voici un petit écu que je dépose comme paiement de ce que j’ai mangé chez ma tante.

Et ce disant, Pitou tira superbement un écu de sa poche et le jeta sur la table, d’où, aux yeux de tous, il rebondit dans le plat et s’enfouit à moitié dans le riz.

Ce dernier trait acheva la vieille ; elle baissa la tête sous la réprobation universelle, traduite par un long murmure ; vingt bras s’allongèrent vers Pitou, qui sortit de la cabane en secouant ses souliers sur le seuil, et qui disparut escorté d’une foule de gens qui lui offraient table et gîte, heureux d’héberger gratis un vainqueur de la Bastille, un ami de M. Bailly et du général La Fayette.

La tante ramassa l’écu, l’essuya et le mit dans la sébile, où il devait attendre, en compagnie de plusieurs autres, sa permuta-tion en un vieux louis.

Mais en mettant cet écu venu chez elle d’une si singulière façon, elle soupira et réfléchit que peut-être Pitou avait le droit de manger tout, puisqu’il payait si bien.

– 274 –

Chapitre LIX

Pitou révolutionnaire

Pitou voulut, après avoir satisfait aux premiers devoirs de l’obéissance, satisfaire les premiers besoins de son cœur.

C’est une bien douce chose que d’obéir, lorsque l’ordre du maître réalise toutes les secrètes sympathies de celui qui obéit.

Il prit donc ses jambes à son cou, et, suivant la petite ruelle qui va du Pleux à la rue de Lormet, faisant comme une ceinture verte de ses deux haies à ce côté de la ville, il se jeta à travers champs pour arriver plus vite à la ferme de Pisseleux.

Mais bientôt sa course se calma ; chaque pas lui rappelait un souvenir.

Quand on rentre dans la ville ou dans le village où l’on est né, on marche sur la jeunesse, on marche sur ses jours passés, qui s’étendent, comme dit le poète anglais, ainsi qu’un tapis sous les pieds pour faire honneur au voyageur qui revient.

On retrouve à chaque pas un souvenir dans un battement de son cœur.

Ici l’on a souffert, là on a été heureux ; ici on a sangloté de douleur, là on a pleuré de joie.

– 275 –

Pitou, qui n’était pas un analyste, fut bien forcé d’être un homme ; il amassa du passé tout le long de la route, et il arriva l’âme pleine de sensations à la ferme de la mère Billot.

Quand il aperçut à cent pas de lui la longue arête des toits, quand il mesura des yeux les ormes séculaires qui se tordent pour regarder d’en haut fumer les cheminées moussues, quand il entendit le bruit lointain des bestiaux qui vivent et parlent, des chiens qui grognent, des chariots qui roulent, il redressa son casque sur sa tête, affermit à son côté son sabre de dragon, et tâcha de se donner une brave tournure, telle qu’il convient à un amoureux et à un militaire.

Personne ne le reconnut d’abord, preuve qu’il réussit assez bien.

Un valet faisait boire les chevaux à la mare ; il entendit du bruit, se retourna, et, à travers la tête ébouriffée d’un saule, il aperçut Pitou, ou plutôt un casque et un sabre.

Le valet demeura frappé de stupeur.

Pitou, en passant près de lui, appela :

– Eh ! Barnaut ! bonjour, Barnaut ! dit-il.

Le valet, saisi de voir que ce casque et ce sabre savaient son nom, ôta son petit chapeau et lâcha la longe de ses chevaux.

Pitou passa en souriant.

Mais le valet ne fut pas rassuré ; le sourire bienveillant de Pitou était resté enseveli sous son casque.

En même temps la mère Billot, par la vitre de sa salle à manger, aperçut ce militaire.

– 276 –

Elle se leva.

On était alors en alerte dans les campagnes. Il se répandait des bruits effrayants ; on parlait de brigands qui abattaient les forêts et coupaient les récoltes vertes encore.

Que signifiait l’arrivée de ce soldat ? Était-ce attaque, était-ce secours ?

La mère Billot avait embrassé d’un coup d’œil Pitou dans tout son ensemble, elle se demandait pourquoi des chausses si villageoises avec un casque si brillant, et, faut-il le dire, elle pen-chait, dans ses suppositions, autant du côté du soupçon que du côté de l’espoir.

Le soldat, quel qu’il fût, entra dans la cuisine.

La mère Billot fit deux pas vers le nouveau venu.

Pitou, de son côté, pour ne pas être en arrière de politesse, ôta son casque.

– Ange Pitou ! fit-elle, Ange ici !

– Bonjour, m’ame Billot, répondit Pitou.

– Ange ! Oh ! mon Dieu ! Mais qui donc aurait deviné ?

Mais tu t’es donc engagé ?

– Oh ! engagé ! fit Pitou.

Et il sourit avec supériorité.

Puis il regarda autour de lui, cherchant ce qu’il ne voyait pas.

– 277 –

La mère Billot sourit ; elle devina le but des regards de Pitou.

Puis avec simplicité :

– Tu cherches Catherine ? dit-elle.

– Pour lui rendre mes devoirs, répliqua Pitou, oui, madame Billot.

– Elle fait sécher le linge. Voyons, assieds-toi, regarde-moi, parle-moi.

– Je veux bien, dit Pitou. Bonjour, bonjour, bonjour, madame Billot.

Et Pitou prit une chaise.

Autour de lui se groupèrent, aux portes et sur les degrés des escaliers, toutes les servantes et les métayers, attirés par le récit du valet d’écurie.

Et à chaque nouvelle arrivée on entendait chuchoter :

– C’est Pitou ?

– Oui, c’est lui.

– Bah !

Pitou promena son regard bienveillant sur tous ses anciens camarades. Son sourire fut une caresse pour la plupart.

– Et tu viens de Paris, Ange ? continua la maîtresse de la maison.

– 278 –

– Tout droit, madame Billot.

– Comment va notre maître ?

– Très bien, madame Billot.

– Comment va Paris ?

– Très mal, madame Billot.

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