Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome II

Здесь есть возможность читать онлайн «Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome II» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, на английском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

ANGE PITOU - Tome II: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «ANGE PITOU - Tome II»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

ANGE PITOU - Tome II — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «ANGE PITOU - Tome II», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

– Ah ! le roi chasse encore aujourd’hui, dit la reine en regardant les nuages qui roulaient gros et noirs venant de Paris ; il a tort. On dirait que le temps menace, n’est-ce pas, Andrée ?

– Oui, madame, répondit distraitement la jeune femme.

– N’êtes-vous pas de cet avis, monsieur ?

– Si fait, madame ; mais le roi le veut.

– 191 –

– Que la volonté du roi soit faite, dans les bois et sur les routes ! répondit la reine avec cette gaieté qui lui était naturelle, et que ni les chagrins du cœur, ni les événements politiques combinés ensemble ne parvenaient à lui faire perdre.

Puis, se retournant vers Andrée :

– C’est bien le moins qu’il ait cela, dit-elle en baissant la voix.

Et tout haut à Georges :

– Pouvez-vous, monsieur, me dire où chasse le roi ? ajouta-t-elle.

– Dans les bois de Meudon, madame.

– Allons, accompagnez-le donc, et veillez sur lui.

En ce moment le comte de Charny était entré. Il sourit doucement à Andrée, et, secouant la tête, il se hasarda à dire à la reine :

– C’est une recommandation dont mon frère se souviendra, madame, non pas au milieu des plaisirs du roi, mais au milieu de ses dangers.

Au son de cette voix qui venait de frapper son oreille, sans que sa vue l’eût avertie de la présence de Charny, Marie-Antoinette tressaillit, et, se retournant :

– J’eusse été bien étonnée, dit-elle avec une rudesse dédaigneuse, si le propos ne fût pas venu de monsieur le comte Olivier de Charny.

– 192 –

– Pourquoi cela, madame ? demanda respectueusement le comte.

– Parce que c’est une prophétie de malheur, monsieur.

Andrée pâlit en voyant pâlir le comte.

Il s’inclina sans répondre.

Puis, sur un regard de sa femme, qui semblait s’étonner de le trouver si patient :

– Je suis vraiment bien malheureux, dit-il, de ne savoir plus comment on parle à la reine sans l’offenser.

Ce plus était accentué comme au théâtre un habile acteur accentue les syllabes importantes.

La reine avait l’oreille trop exercée pour ne pas saisir au passage l’intention que Charny avait donnée à ce mot.

Plus , dit-elle vivement, plus , que signifie plus ?

– J’ai encore mal dit, à ce qu’il paraît, fit simplement M. de Charny.

Et il échangea avec Andrée un regard que cette fois la reine intercepta.

Elle pâlit à son tour ; puis, les dents serrées par la colère :

– La parole est mauvaise, s’écria-t-elle, quand mauvaise est l’intention.

– L’oreille est hostile, dit Charny, quand hostile est la pensée.

– 193 –

Et, sur cette riposte plus juste que respectueuse, il se tut.

– J’attendrai pour répondre, dit la reine, que M. de Charny ait plus de bonheur dans ses attaques.

– Et moi, répondit de Charny, j’attendrai pour attaquer que la reine soit plus heureuse qu’elle ne l’est depuis quelque temps en serviteurs.

Andrée saisit vivement la main de son mari et s’apprêta à sortir avec lui.

Un coup d’œil de la reine la retint. Elle avait vu le mouvement.

– Mais enfin, qu’avait-il à me dire, votre mari ? fit la reine.

– Il voulait dire à Votre Majesté qu’envoyé hier à Paris par le roi, il avait trouvé Paris dans une fermentation étrange.

– Encore ! dit la reine, et à quel propos ? Les Parisiens ont pris la Bastille et sont en train de la démolir. Que veulent-ils de plus ? Répondez, monsieur de Charny.

– C’est vrai, madame, répondit le comte ; mais, comme ils ne peuvent pas manger des pierres, ils disent qu’ils ont faim.

– Qu’ils ont faim ! qu’ils ont faim ! s’écria la reine. Que veulent-ils que nous fassions à cela ?

– Il y a eu un temps, madame, dit Charny, où la reine était la première à compatir aux douleurs publiques et à les soulager.

Il fut un temps où elle montait jusqu’aux mansardes des pauvres, et où les prières des pauvres montaient des mansardes à Dieu.

– 194 –

– Oui, répondit amèrement la reine, et j’ai été bien récompensée, n’est-ce pas, de cette pitié pour les misères d’autrui. Un de mes plus grands malheurs m’est venu d’être montée dans une de ces mansardes.

– Parce que Votre Majesté s’est trompée une fois, dit Charny ; parce qu’elle a répandu ses grâces et ses faveurs sur une créature misérable, doit-elle mesurer l’humanité tout entière au niveau d’une infâme ? Ah ! madame, madame, comme vous étiez aimée à cette époque !

La reine lança un regard de flamme à Charny.

– Enfin, dit-elle, que se passait-il hier à Paris ? Ne me dites que des choses que vous avez vues, monsieur ; je veux être sûre de la vérité de vos paroles.

– Ce que j’ai vu, madame ! j’ai vu une partie de la population entassée sur les quais, attendant inutilement l’arrivage des farines. J’ai vu l’autre, faisant queue à la porte des boulangers et attendant inutilement du pain. Ce que j’ai vu ! c’est un peuple affamé ; des maris regardant tristement leurs femmes, des mè-

res regardant tristement leurs enfants. Ce que j’ai vu ! ce sont des poings crispés et menaçants tournés du côté de Versailles.

Ah ! madame, madame, ces périls dont je vous parlais, cette occasion de mourir pour Votre Majesté, bonheur que mon frère et moi réclamons des premiers, j’ai bien peur qu’elle ne tarde pas longtemps à nous être offerte.

La reine tourna le dos à Charny avec un mouvement d’impatience, et alla appuyer son front brûlant, quoique pâle, à la vitre d’une fenêtre donnant sur la cour de marbre.

À peine avait-elle fait ce mouvement, qu’on la vit tressaillir.

– 195 –

– Andrée, dit-elle, venez donc voir quel est ce cavalier qui nous arrive, il semble porteur de nouvelles bien pressées.

Andrée s’approcha de la fenêtre ; mais presque aussitôt elle fit en pâlissant un pas en arrière.

– Ah ! madame ! dit-elle d’un ton de reproche.

Charny s’approcha vivement de la fenêtre, il n’avait rien perdu de ce qui venait de se passer.

– Ce cavalier, dit-il, en regardant successivement la reine et Andrée, c’est le docteur Gilbert.

– Ah ! c’est vrai, dit la reine, de manière qu’il fut impossible même à Andrée de juger si la reine l’avait attirée à la fenêtre dans un de ces accès de vengeance féminine auxquels la pauvre Marie-Antoinette se livrait parfois, ou parce que ses yeux affai-blis par les veilles et par les larmes ne reconnaissaient plus à une certaine distance ceux-là même qu’elle avait intérêt à reconnaître.

Un silence glacé s’étendit à l’instant même sur les trois acteurs principaux de cette scène, dont les regards seuls continuè-

rent d’interroger ou de répondre.

C’était en effet Gilbert qui arrivait, apportant ces sinistres nouvelles qu’avait prévues Charny.

Cependant, quoiqu’il eut descendu précipitamment de cheval, quoiqu’il eût monté rapidement l’escalier, quoique les trois têtes inquiètes de la reine, d’Andrée et de Charny se fussent tournées vers la porte correspondant à cet escalier, et par laquelle le docteur eût dû entrer, cette porte ne s’ouvrit point.

– 196 –

Il y eut alors, de la part des trois personnages, une attente anxieuse de quelques minutes.

Tout à coup, du côté opposé la porte s’ouvrit, et un officier s’avançant :

– Madame, dit-il, le docteur Gilbert, qui venait pour entre-tenir le roi d’affaires importantes et pressées, demande l’honneur d’être reçu par Votre Majesté, le roi étant parti depuis une heure pour Meudon.

– Qu’il entre ! dit la reine, fixant sur la porte un regard ferme jusqu’à la dureté, tandis qu’Andrée, comme si elle eût naturellement dû trouver un soutien dans son mari, allait, en reculant, s’appuyer au bras du comte.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «ANGE PITOU - Tome II»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «ANGE PITOU - Tome II» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «ANGE PITOU - Tome II»

Обсуждение, отзывы о книге «ANGE PITOU - Tome II» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x