Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome II
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On savait à l’Hôtel de Ville ce qui se passait dans Paris.
Mais à peine s’en occupait-on. Qu’importait, en effet, au flegma-tique Bailly et à l’aristocrate La Fayette que l’idée fût venue à une femme de battre le tambour ! C’était une anticipation sur le carnaval, et voilà tout.
Mais quand, à la suite de cette femme battant le tambour, on vit arriver deux ou trois mille femmes ; quand sur les flancs de cette troupe, qui, de minute en minute allait s’augmentant, on vit s’avancer une troupe non moins considérable d’hommes souriant d’une façon sinistre et tenant au repos leurs armes hideuses ; quand on comprit que ces hommes souriaient d’avance au mal que les femmes allaient faire, mal d’autant plus irrémé-
diable qu’on savait bien que la force publique ne sévirait pas avant le mal et que la force légale ne punirait point après, l’on commença de comprendre toute la gravité de la situation.
Ces hommes souriaient parce que le mal qu’ils n’avaient point osé faire, ils étaient bien aises de le voir faire à la plus inoffensive moitié du genre humain.
Au bout d’une demi-heure, il y avait dix mille femmes ré-
unies sur la place de Grève.
Ces dames, se voyant en nombre suffisant, commencèrent à délibérer le poing sur la hanche.
– 173 –
La délibération ne fut point calme ; celles qui délibéraient étaient pour la plupart des portières, des femmes de la Halle, des filles publiques. Beaucoup de ces femmes étaient royalistes, et, au lieu d’avoir l’idée de faire du mal au roi et à la reine, elles se seraient fait tuer pour eux. On eût entendu les éclats de cette discussion étrange par-delà la rivière, aux tours silencieuses de Notre-Dame, qui, après avoir vu tant de choses, se préparaient à en voir de plus curieuses encore.
Le résultat de la délibération fut celui-ci :
« Allons un peu brûler l’Hôtel de Ville, où il se fabrique tant de paperasses pour nous empêcher de manger tous les jours. »
Justement on s’occupait, à l’Hôtel de Ville, de juger un boulanger qui avait vendu du pain à faux poids.
On comprend que plus le pain est cher, meilleure est une opération de ce genre ; seulement, plus elle est lucrative, plus elle est dangereuse.
En conséquence, les habitués du réverbère attendaient le boulanger avec une corde neuve.
La garde de l’Hôtel de Ville voulait sauver le malheureux, et s’y employait de toutes ses forces. Mais depuis quelque temps, on l’a vu, le résultat secondait mal ses philanthropiques dispositions.
Les femmes se ruèrent sur cette garde, la rompirent, firent irruption dans l’Hôtel de Ville, et le sac commença.
Elles voulaient jeter à la Seine tout ce qu’elles trouveraient, et brûler sur place tout ce qu’elles ne pourraient transporter.
– 174 –
Donc, les hommes à l’eau, les murailles au feu.
C’était une grande besogne.
Il y avait un peu de tout dans l’Hôtel de Ville.
Il y avait d’abord trois cents électeurs.
Il y avait les adjoints.
Il y avait les maires.
– Ce sera bien long de jeter tous ces gens-là à l’eau, dit une femme de sens, une femme pressée.
– Ce n’est pas qu’ils le méritent peu, dit une autre.
– Oui, mais le temps manque.
– Eh bien ! brûlons tout ! dit une voix, c’est plus simple.
On cherche des torches, on demande du feu ; puis, provi-soirement, pour ne pas perdre de temps, on s’amuse à pendre un abbé, l’abbé Lefèvre d’Ormesson.
Heureusement l’homme à l’habit gris était là. Il coupe la corde, l’abbé tombe de dix-sept pieds de haut, se foule un pied, et s’en va en boitant au milieu des rires de toutes ces mégères.
Ce qui faisait que l’abbé s’en allait si tranquillement, c’est que les torches étaient allumées, c’est que les incendiaires avaient déjà les torches aux mains, c’est qu’elles les approchaient des archives, c’est que dix minutes encore et tout allait être en feu.
– 175 –
Tout à coup l’homme à l’habit gris se précipite et arrache tisons et flambeaux des mains des femmes ; les femmes résistent, l’homme les fustige à coups de torche, et, tandis que le feu prend aux jupes, il éteint celui qui prenait déjà aux papiers.
Qu’est-ce donc que cet homme qui s’oppose ainsi à la volonté terrible de dix mille créatures furieuses ?
Pourquoi donc se laissait-on gouverner par cet homme ?
On a pendu l’abbé Lefèvre à moitié ; on pendra bien cet homme tout à fait, attendu qu’il ne sera plus là pour empêcher qu’on le pende.
Sur ce raisonnement un chœur frénétique s’élève, qui le menace de mort ; à la menace se joint l’effet.
Les femmes entourent l’homme à l’habit gris et lui jettent une corde au cou.
Mais Billot est accouru. Billot va rendre à Maillard le service que Maillard a rendu à l’abbé.
Il se cramponne à la corde, qu’il coupe en deux ou trois endroits, avec un couteau bien acéré et bien tranchant, qui sert en ce moment à son propriétaire à couper les cordes, mais qui pourrait, dans un moment extrême, emmanché qu’il est d’un bras vigoureux, lui servir à autre chose.
Et tout en coupant la corde en autant de morceaux qu’il peut, Billot s’écrie :
– Mais, malheureuses ! vous ne reconnaissez donc pas l’un des vainqueurs de la Bastille ! celui qui a passé sur la planche pour aller chercher la capitulation, tandis que moi je barbotais dans les fossés ? Vous ne reconnaissez donc pas M. Maillard ?
– 176 –
À ce nom si connu et si redouté, toutes ces femmes s’arrê-
tent. On se regarde, on s’essuie le front.
La besogne avait été rude, et quoiqu’on fût au mois d’octobre, il était permis de suer en l’accomplissant.
– Un vainqueur de la Bastille ! et M. Maillard encore, M.
Maillard l’huissier au Châtelet ! Vive M. Maillard !
Les menaces se changent en caresses ; on embrasse Maillard, on crie : « Vive Maillard ! »
Maillard échange une poignée de main et un regard avec Billot.
La poignée de main veut dire : « Nous sommes amis ! »
Le regard veut dire : « Si vous avez jamais besoin de moi, comptez sur moi. »
Maillard a repris sur toutes ces femmes une influence d’autant plus grande qu’elles comprennent que Maillard a quelques petits torts à leur pardonner.
Mais Maillard est un vieux matelot populaire, il connaît cette mer des faubourgs qui se soulève d’un souffle et se calme d’un mot.
Il sait comment on parle à tous ces flots humains, lorsqu’ils vous donnent le temps de parler.
D’ailleurs, le moment est bon pour se faire entendre, on fait silence autour de Maillard.
Maillard ne veut pas que les Parisiennes détruisent la Commune, c’est-à-dire le seul pouvoir qui les protège ; il ne veut
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pas qu’elles anéantissent l’état civil qui prouve que leurs enfants ne sont pas tous des bâtards.
La parole de Maillard, inusitée, stridente, railleuse, fait son effet. Personne ne sera tué, rien ne sera brûlé.
Mais on veut aller à Versailles.
C’est là qu’est le mal, c’est là qu’on passe les nuits en orgie, tandis que Paris a faim. C’est Versailles qui dévore tout. Paris manque de blé et de farine, parce que les farines, au lieu de s’ar-rêter à Paris, vont directement de Corbeil à Versailles.
Il n’en serait pas ainsi si le boulanger , la boulangère et le petit mitron étaient à Paris.
C’est sous ces sobriquets qu’on désigne le roi, la reine et le dauphin, ces distributeurs naturels du pain du peuple.
On ira à Versailles.
Puisque les femmes sont organisées en troupe, puisqu’elles ont des fusils, des canons, de la poudre, que celles qui n’ont ni fusils, ni poudre, ont des piques et des fourches, elles auront un général.
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