XX - Etudes de moeurs [Document électronique]

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– Et comment cela, monseigneur ?

– Mais à toutes jambes.

Pas un sourire n’accueillit cette plaisanterie, que le duc eût certes punie de mort si elle eût été faite par un autre que par lui.

– Oui, oui, c’est bien le mot. Hein ? comme nous courions, continua-t-il, n’est-ce pas, mon brave Aurilly ?

– Chacun, dit Henri, connaît la froide bravoure et le génie militaire de Votre Altesse, nous la supplions donc de ne pas nous déchirer le cœur en se donnant des torts qu’elle n’a pas. Le meilleur général n’est pas invincible, et Annibal lui-même a été vaincu à Zama.

– 136 –

– Oui, répondit le duc, mais Annibal avait gagné les batailles de la Trébie, de Trasimène et de Cannes, tandis que moi je n’ai gagné que celle de Cateau-Cambrésis ; ce n’est point assez, en vérité, pour soutenir la comparaison.

– Mais monseigneur plaisante lorsqu’il dit qu’il a fui ?

– Non, pardieu ! je ne plaisante pas : d’ailleurs trouves-tu qu’il y ait de quoi plaisanter, du Bouchage ?

– Pouvait-on faire autrement, monsieur le comte ? dit Aurilly, croyant qu’il était besoin qu’il vînt en aide à son maître.

– Tais-toi, Aurilly, dit le duc ; demande à l’ombre de Saint-Aignan si l’on pouvait ne pas fuir ?

Aurilly baissa la tête.

– Ah ! vous ne savez pas l’histoire de Saint-Aignan, vous autres ; c’est vrai ; je vais vous la conter en trois grimaces.

À cette plaisanterie qui, dans la circonstance, avait quelque chose d’odieux, les officiers froncèrent le sourcil, sans s’inquiéter s’ils déplaisaient ou non à leur maître.

– Imaginez-vous donc, messieurs, dit le prince sans paraître avoir le moins du monde remarqué ce signe de désapprobation, imaginez-vous qu’au moment où la bataille se déclarait perdue, il réunit cinq cents chevaux et, au lieu de s’en aller comme tout le monde, il vint à moi et me dit :

– Il faut donner, monseigneur.

– Comment, donner ? lui répondis-je ; vous êtes fou, Saint-Aignan, ils sont cent contre un.

– Fussent-ils mille, répliqua-t-il avec une affreuse grimace, je donnerai.

– 137 –

– Donnez, mon cher, donnez, répondis-je ; moi je ne donne pas, au contraire.

– Vous me donnerez cependant votre cheval, qui ne peut plus marcher, et vous prendrez le mien qui est frais ; comme je ne veux pas fuir, tout cheval m’est bon, à moi.

Et, en effet, il prit mon cheval blanc, et me donna son cheval noir, en me disant :

– Prince, voilà un coureur qui fera vingt lieues en quatre heures, si vous le voulez.

Puis, se retournant vers ses hommes :

– Allons, messieurs, dit-il, suivez-moi ; en avant ceux qui ne veulent pas tourner le dos !

Et il piqua vers l’ennemi avec une seconde grimace plus affreuse que la première.

Il croyait trouver des hommes, il trouva de l’eau ; j’avais prévu la chose, moi : Saint-Aignan et ses paladins y sont restés.

S’il m’eût écouté, au lieu de faire cette vaillantise inutile, nous l’aurions à cette table, et il ne ferait pas à cette heure une troisième grimace plus laide probablement encore que les deux premières.

Un frisson d’horreur parcourut le cercle des assistants.

– Ce misérable n’a pas de cœur, pensa Henri. Oh !

pourquoi son malheur, sa honte et surtout sa naissance le protègent-ils contre l’appel qu’on aurait tant de bonheur à lui adresser !

– 138 –

– Messieurs, dit à voix basse Aurilly qui sentit le terrible effet produit au milieu de cet auditoire de gens de cœur par les paroles du prince, vous voyez comme monseigneur est affecté, ne faites donc point attention à ses paroles : depuis le malheur qui lui est arrivé, je crois qu’il a vraiment des instants de délire.

– Et voilà, dit le prince en vidant son verre, comment Saint-Aignan est mort et comment je vis ; au reste, en mourant, il m’a rendu un dernier service : il a fait croire, comme il montait mon cheval, que c’était moi qui étais mort ; de sorte que ce bruit s’est répandu non seulement dans l’armée française, mais encore dans l’armée flamande, qui alors s’est ralentie à ma poursuite ; mais rassurez-vous, messieurs, nos bons Flamands ne porteront pas la chose en paradis ; nous aurons une revanche, messieurs, et sanglante même, et je me compose depuis hier, mentalement du moins, la plus formidable armée qui ait jamais existé.

– En attendant, monseigneur, dit Henri, Votre Altesse va prendre le commandement de mes hommes ; il ne m’appartient plus à moi, simple gentilhomme, de donner un seul ordre là où est un fils de France.

– Soit, dit le prince, et je commence par ordonner à tout le monde de souper, et à vous particulièrement, monsieur du Bouchage, car vous n’avez pas même approché de votre assiette.

– Monseigneur, je n’ai pas faim.

– En ce cas, du Bouchage, mon ami, retournez visiter vos postes. Annoncez aux chefs que je vis, mais priez-les de ne pas s’en réjouir trop hautement, avant que nous n’ayons gagné une meilleure citadelle ou rejoint le corps d’armée de notre invincible Joyeuse, car je vous avoue que je me soucie moins que jamais d’être pris, maintenant que j’ai échappé au feu et à l’eau.

– 139 –

– Monseigneur, Votre Altesse sera obéie rigoureusement, et nul ne saura, excepté ces messieurs, qu’elle nous fait l’honneur de demeurer parmi nous.

– Et ces messieurs me garderont le secret ? demanda le duc.

Tout le monde s’inclina.

– Allez à votre visite, comte.

Du Bouchage sortit de la salle.

Il n’avait fallu, comme on le voit, qu’un instant à ce vagabond, à ce fugitif, à ce vaincu, pour redevenir fier, insouciant et impérieux.

Commander à cent hommes ou à cent mille, c’est toujours commander ; le duc d’Anjou en eût agi de même avec Joyeuse.

Les princes ne demandent jamais ce qu’ils croient mériter, mais ce qu’ils croient qu’on leur doit.

Tandis que du Bouchage exécutait l’ordre avec d’autant plus de ponctualité qu’il voulait paraître moins dépité d’obéir, François questionnait, et Aurilly, cette ombre du maître, laquelle suivait tous ses mouvements, questionnait aussi.

Le duc trouvait étonnant qu’un homme du nom et du rang de du Bouchage eût consenti à prendre ainsi le commandement d’une poignée d’hommes, et se fût chargé d’une expédition aussi périlleuse. C’était en effet le poste d’un simple enseigne et non celui du frère d’un grand-amiral.

Chez le prince tout était soupçon, et tout soupçon avait besoin d’être éclairé.

– 140 –

Il insista donc, et apprit que le grand-amiral, en mettant son frère à la tête de la reconnaissance, n’avait fait que céder à ses pressantes instances.

Celui qui donnait ce renseignement au duc, et qui le donnait sans mauvaise intention aucune, était l’enseigne des gendarmes d’Aunis, lequel avait recueilli du Bouchage, et s’était vu enlever son commandement, comme du Bouchage venait de se voir enlever le sien par le duc.

Le prince avait cru apercevoir un léger sentiment d’irritabilité dans le cœur de l’enseigne contre du Bouchage, voilà pourquoi il interrogeait particulièrement celui-ci.

– Mais, demanda le prince, quelle était donc l’intention du comte, qu’il sollicitait avec tant d’instance un si pauvre commandement ?

– Rendre service à l’armée d’abord, dit l’enseigne, et de ce sentiment je n’en doute pas.

– D’abord, avez-vous dit ? – quel est l’ensuite , monsieur ?

– Ah ! monseigneur, dit l’enseigne, je ne sais pas.

– Vous me trompez ou vous vous trompez vous-même, monsieur ; vous savez.

– Monseigneur, je ne puis donner, même à Votre Altesse, que les raisons de mon service.

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