Маргерит Юрсенар - Les mémoires d'Hadrien
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Deux légions, la Douzième Fulminante et la Sixième Légion, la Légion de Fer, renforcèrent aussitôt les effectifs déjà sur place en Judée ; quelques mois plus tard, Julius Sévérus, qui avait naguère pacifié les régions montagneuses de la Bretagne du Nord, prit la direction des opérations militaires ; il amenait avec lui de petits contingents d’auxiliaires britanniques accoutumés à combattre en terrain difficile. Nos troupes pesamment équipées, nos officiers habitués à la formation en carré ou en phalange des batailles rangées, eurent du mal à s’adapter à cette guerre d’escarmouches et de surprises, qui gardait en rase campagne des techniques d’émeute. Simon, grand homme à sa manière, avait divisé ses partisans en centaines d’escouades postées sur les crêtes de montagne, embusquées au fond de cavernes et de carrières abandonnées, cachées chez l’habitant dans les faubourgs grouillants des villes ; Sévérus comprit vite que cet ennemi insaisissable pouvait être exterminé, mais non pas vaincu ; il se résigna à une guerre d’usure. Les paysans fanatisés ou terrorisés par Simon firent dès le début cause commune avec les Zélotes : chaque rocher devint un bastion, chaque vignoble une tranchée ; chaque métairie dut être réduite par la faim ou emportée d’assaut. Jérusalem ne fut reprise qu’au cours de la troisième année, quand les derniers efforts de négociations se furent avérés inutiles ; le peu que l’incendie de Titus avait épargné de la cité juive fut anéanti. Sévérus accepta de fermer longtemps les yeux sur la complicité flagrante des autres grandes villes ; celles-ci, devenues les dernières forteresses de l’ennemi, furent plus tard attaquées et reconquises à leur tour rue par rue et ruine par ruine. Par ces temps d’épreuves, ma place était au camp, et en Judée. J’avais en mes deux lieutenants la confiance la plus entière ; il convenait d’autant plus que je fusse là pour partager la responsabilité de décisions qui, quoi qu’on fît, s’annonçaient atroces. A la fin du second été de campagne, je fis amèrement mes préparatifs de voyage ; Euphorion empaqueta une fois de plus le nécessaire de toilette, un peu bosselé par l’usage, exécuté jadis par un artisan smyrniote, la caisse de livres et de cartes, la statuette d’ivoire du Génie Impérial et sa lampe d’argent ; je débarquai à Sidon au début de l’automne.
L’armée est mon plus ancien métier ; je ne m’y suis jamais remis sans être repayé de mes contraintes par certaines compensations intérieures ; je ne regrette pas d’avoir passé les deux dernières années actives de mon existence à partager avec les légions l’âpreté, la désolation de la campagne de Palestine. J’étais redevenu cet homme vêtu de cuir et de fer, mettant de côté tout ce qui n’est pas l’immédiat, soutenu par les simples routines d’une vie dure, un peu plus lent qu’autrefois à monter à cheval ou à en descendre, un peu plus taciturne, peut-être plus sombre, entouré comme toujours par les troupes (les dieux seuls savent pourquoi) d’un dévouement à la fois idolâtre et fraternel. Je fis durant ce dernier séjour à l’armée une rencontre inestimable : je pris pour aide de camp un jeune tribun nommé Céler, à qui je m’attachai. Tu le connais ; il ne m’a pas quitté. J’admirais ce beau visage de Minerve casquée, mais les sens eurent somme toute aussi peu de part à cette affection qu’ils peuvent en avoir tant qu’on vit. Je te recommande Céler : il a toutes les qualités qu’on désire chez un officier placé au second rang ; ses vertus mêmes l’empêcheront toujours de se pousser au premier. Une fois de plus, j’avais retrouvé, dans des circonstances un peu différentes de celles de naguère, un de ces êtres dont le destin est de se dévouer, d’aimer, et de servir. Depuis que je le connais, Céler n’a pas eu une pensée qui ne soit pour mon confort ou ma sécurité ; je m’appuie encore à cette ferme épaule.
Au printemps de la troisième année de campagne, l’armée mit le siège devant la citadelle de Béthar, nid d’aigle où Simon et ses partisans résistèrent pendant près d’un an aux lentes tortures de la faim, de la soif, et du désespoir, et où le Fils de l’Étoile vit périr un à un ses fidèles sans accepter de se rendre. Notre armée souffrait presque autant que les rebelles : ceux-ci en se retirant avaient brûlé les vergers, dévasté les champs, égorgé le bétail, infecté les puits en y jetant nos morts ; ces méthodes de la sauvagerie étaient hideuses, appliquées à cette terre naturellement aride, déjà rongée jusqu’à l’os par de longs siècles de folies et de fureurs. L’été fut chaud et malsain ; la fièvre et la dysenterie décimèrent nos troupes ; une discipline admirable continuait à régner dans ces légions forcées à la fois à l’inaction et au qui-vive ; l’armée harcelée et malade était soutenue par une espèce de rage silencieuse qui se communiquait à moi. Mon corps ne supportait plus aussi bien qu’autrefois les fatigues d’une campagne, les jours torrides, les nuits étouffantes ou glacées, le vent dur et la grinçante poussière ; il m’arrivait de laisser dans ma gamelle le lard et les lentilles bouillies de l’ordinaire du camp ; je restais sur ma faim. Je traînai une mauvaise toux fort avant dans l’été ; je n’étais pas le seul. Dans ma correspondance avec le Sénat, je supprimai la formule qui figure obligatoirement en tête des communiqués officiels : L’empereur et l’armée vont bien . L’empereur et l’armée étaient au contraire dangereusement las. Le soir, après la dernière conversation avec Sévérus, la dernière audience de transfuges, le dernier courrier de Rome, le dernier message de Publius Marcellus chargé de nettoyer les environs de Jérusalem ou de Rufus occupé à réorganiser Gaza, Euphorion mesurait parcimonieusement l’eau de mon bain dans une cuve de toile goudronnée ; je me couchais sur mon lit ; j’essayais de penser.
Je ne le nie pas : cette guerre de Judée était un de mes échecs. Les crimes de Simon et la folie d’Akiba n’étaient pas mon œuvre, mais je me reprochais d’avoir été aveugle à Jérusalem, distrait à Alexandrie, impatient à Rome. Je n’avais pas su trouver les paroles qui eussent prévenu, ou du moins retardé, cet accès de fureur du peuple ; je n’avais pas su être à temps assez souple ou assez ferme. Et certes, nous n’avions pas lieu d’être inquiets, encore moins désespérés ; l’erreur et le mécompte n’étaient que dans nos rapports avec Israël ; partout ailleurs, nous recueillions en ces temps de crise le fruit de seize ans de générosité en Orient. Simon avait cru pouvoir miser sur une révolte du monde arabe pareille à celle qui avait marqué les dernières et sombres années du règne de Trajan ; bien plus, il avait osé tabler sur l’aide parthe. Il s’était trompé, et cette faute de calcul causait sa mort lente dans la citadelle encerclée de Béthar ; les tribus arabes se désolidarisaient des communautés juives ; les Parthes étaient fidèles aux traités. Les synagogues des grandes villes syriennes se montraient elles-mêmes indécises ou tièdes : les plus ardentes se contentaient d’envoyer secrètement quelque argent aux Zélotes ; la population juive d’Alexandrie, pourtant si turbulente, demeurait calme ; l’abcès juif restait localisé dans l’aride région qui s’étend entre le Jourdain et la mer ; on pouvait sans danger cautériser ou amputer ce doigt malade. Et néanmoins, en un sens, les mauvais jours qui avaient immédiatement précédé mon règne semblaient recommencer. Quiétus avait jadis incendié Cyrène ; exécuté les notables de Laodicée, repris possession d’Édesse en ruine… Le courrier du soir venait de m’apprendre que nous nous étions rétablis sur le tas de pierres éboulées que j’appelais Ælia Capitolina et que les Juifs nommaient encore Jérusalem ; nous avions incendié Ascalon ; il avait fallu exécuter en masse les rebelles de Gaza… Si seize ans du règne d’un prince passionnément pacifique aboutissaient à la campagne de Palestine, les chances de paix du monde s’avéraient médiocres dans l’avenir.
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