Маргерит Юрсенар - Les mémoires d'Hadrien
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J’avais un secrétaire, personnage médiocre, que je gardais parce qu’il possédait à fond les routines de la chancellerie, mais qui m’impatientait par sa suffisance hargneuse et butée, son refus d’essayer des méthodes nouvelles, sa rage d’ergoter sans fin sur des détails inutiles. Ce sot m’irrita un jour plus qu’à l’ordinaire ; je levai la main pour frapper ; par malheur, je tenais un style, qui éborgna l’œil droit. Je n’oublierai jamais ce hurlement de douleur, ce bras maladroitement plié pour parer le coup, cette face convulsée d’où jaillissait le sang. Je fis immédiatement chercher Hermogène, qui donna les premiers soins ; l’oculiste Capito fut ensuite consulté. Mais en vain ; l’œil était perdu. Quelques jours plus tard, l’homme reprit son travail ; un bandeau lui traversait le visage. Je le fis venir ; je lui demandai humblement de fixer lui-même la compensation qui lui était due. Il me répondit avec un mauvais sourire qu’il ne me demandait qu’une seule chose, un autre œil droit. Il finit pourtant par accepter une pension. Je l’ai gardé à mon service ; sa présence me sert d’avertissement, de châtiment peut-être. Je n’avais pas voulu éborgner ce misérable. Mais je n’avais pas voulu non plus qu’un enfant qui m’aimait mourût à vingt ans.
Chapitre 25
Les affaires juives allaient de mal en pis. Les travaux s’achevaient à Jérusalem malgré l’opposition violente des groupements zélotes. Un certain nombre d’erreurs furent commises, réparables en elles-mêmes, mais dont les fauteurs de troubles surent vite profiter. La Dixième Légion Expéditionnaire a pour emblème un sanglier ; on en plaça l’enseigne aux portes de la ville, comme c’est l’usage ; la populace, peu habituée aux simulacres peints ou sculptés dont la prive depuis des siècles une superstition fort défavorable au progrès des arts, prit cette image pour celle d’un porc, et vit dans ce petit fait une insulte aux mœurs d’Israël. Les fêtes du Nouvel An juif, célébrées à grand renfort de trompettes et de cornes de bélier, donnaient lieu chaque année à des rixes sanglantes ; nos autorités interdirent la lecture publique d’un certain récit légendaire, consacré aux exploits d’une héroïne juive qui serait devenue sous un nom d’emprunt la concubine d’un roi de Perse, et aurait fait massacrer sauvagement les ennemis du peuple méprisé et persécuté dont elle sortait. Les rabbins s’arrangèrent pour lire de nuit ce que le gouverneur Tinéus Rufus leur interdisait de lire de jour ; cette féroce histoire, où les Perses et les Juifs rivalisaient d’atrocité, excitait jusqu’à la folie la rage nationale des Zélotes. Enfin, ce même Tinéus Rufus, homme par ailleurs fort sage, et qui n’était pas sans s’intéresser aux fables et aux traditions d’Israël, décida d’étendre à la circoncision, pratique juive, les pénalités sévères de la loi que j’avais récemment promulguée contre la castration, et qui visait surtout les sévices perpétrés sur de jeunes esclaves dans un but de lucre ou de débauche. Il espérait oblitérer ainsi l’un des signes par lesquels Israël prétend se distinguer du reste du genre humain. Je me rendis d’autant moins compte du danger de cette mesure, quand j’en reçus avis, que beaucoup des Juifs éclairés et riches qu’on rencontre à Alexandrie et à Rome ont cessé de soumettre leurs enfants à une pratique qui les rend ridicules aux bains publics et dans les gymnases, et s’arrangent pour en dissimuler sur eux-mêmes les marques. J’ignorais à quel point ces banquiers collectionneurs de vases myrrhins différaient du véritable Israël.
Je l’ai dit : rien de tout cela n’était irréparable, mais la haine, le mépris réciproque, la rancune l’étaient. En principe, le Judaïsme a sa place parmi les religions de l’empire ; en fait, Israël se refuse depuis des siècles à n’être qu’un peuple parmi les peuples, possédant un dieu parmi les dieux. Les Daces les plus sauvages n’ignorent pas que leur Zalmoxis s’appelle Jupiter à Rome ; le Baal punique du mont Cassius s’est identifié sans peine au Père qui tient en main la Victoire et dont la Sagesse est née ; les Égyptiens, pourtant si vains de leurs fables dix fois séculaires, consentent à voir dans Osiris un Bacchus chargé d’attributs funèbres ; l’âpre Mithra se sait frère d’Apollon. Aucun peuple, sauf Israël, n’a l’arrogance d’enfermer la vérité tout entière dans les limites étroites d’une seule conception divine, insultant ainsi à la multiplicité du Dieu qui contient tout ; aucun autre dieu n’a inspiré à ses adorateurs le mépris et la haine de ceux qui prient à de différents autels. Je n’en tenais que davantage à faire de Jérusalem une ville comme les autres, où plusieurs races et plusieurs cultes pourraient exister en paix ; j’oubliais trop que dans tout combat entre le fanatisme et le sens commun, ce dernier a rarement le dessus. L’ouverture d’écoles où s’enseignaient les lettres grecques scandalisa le clergé de la vieille ville ; le rabbin Joshua, homme agréable et instruit, avec qui j’avais assez souvent causé à Athènes, mais qui s’efforçait de se faire pardonner par son peuple sa culture étrangère et ses relations avec nous, ordonna à ses disciples de ne s’adonner à ces études profanes que s’ils trouvaient à leur consacrer une heure qui n’appartiendrait ni au jour ni à la nuit, puisque la Loi juive doit être étudiée nuit et jour. Ismaël, membre important du Sanhédrin, et qui passait pour rallié à la cause de Rome, laissa mourir son neveu Ben Dama plutôt que d’accepter les services du chirurgien grec que lui avait envoyé Tinéus Rufus. Tandis qu’à Tibur on cherchait encore des moyens de concilier les esprits sans paraître céder aux exigences des fanatiques, le pire l’emporta en Orient ; un coup de main zélote réussit à Jérusalem.
Un aventurier sorti de la lie du peuple, un nommé Simon, qui se faisait appeler Bar Kochba, le Fils de l’Étoile, joua dans cette révolte le rôle de brandon enduit de bitume ou de miroir ardent. Je ne puis juger ce Simon que par ouï-dire ; je ne l’ai vu qu’une fois face à face, le jour où un centurion m’apporta sa tête coupée. Mais je suis disposé à lui reconnaître cette part de génie qu’il faut toujours pour s’élever si vite et si haut dans les affaires humaines ; on ne s’impose pas ainsi sans posséder au moins quelque habileté grossière. Les Juifs modérés ont été les premiers à accuser ce prétendu Fils de l’Étoile de fourberie et d’imposture ; je crois plutôt que cet esprit inculte était de ceux qui se prennent à leurs propres mensonges et que le fanatisme chez lui allait de pair avec la ruse. Simon se fit passer pour le héros sur lequel le peuple juif compte depuis des siècles pour assouvir ses ambitions et ses haines ; ce démagogue se proclama Messie et roi d’Israël. L’antique Akiba, à qui la tête tournait, promena par la bride dans les rues de Jérusalem le cheval de l’aventurier ; le grand prêtre Éléazar redédia le temple prétendu souillé depuis que des visiteurs non circoncis en avaient franchi le seuil ; des monceaux d’armes rentrés sous terre depuis près de vingt ans furent distribués aux rebelles par les agents du Fils de l’Étoile ; il en alla de même des pièces défectueuses fabriquées à dessein depuis des années dans nos arsenaux par les ouvriers juifs et que refusait notre intendance. Des groupes zélotes attaquèrent les garnisons romaines isolées et massacrèrent nos soldats avec des raffinements de fureur qui rappelèrent les pires souvenirs de la révolte juive sous Trajan ; Jérusalem enfin tomba tout entière aux mains des insurgés et les quartiers neufs d’Ælia Capitolina flambèrent comme une torche. Les premiers détachements de la Vingt-deuxième Légion Déjotarienne, envoyée d’Égypte en toute hâte sous les ordres du légat de Syrie Publius Marcellus, furent mis en déroute par des bandes dix fois supérieures en nombre. La révolte était devenue guerre, et guerre inexpiable.
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