Маргерит Юрсенар - Les mémoires d'Hadrien

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Arrien valait mieux. J’aimais à causer avec lui de toutes choses. Il avait gardé du jeune homme de Bithynie un souvenir ébloui et grave ; je lui savais gré de placer cet amour, dont il avait été témoin, au rang des grands attachements réciproques d’autrefois ; nous en parlions de temps à autre, mais bien qu’aucun mensonge ne fût proféré, j’avais parfois l’impression de sentir dans nos paroles une certaine fausseté ; la vérité disparaissait sous le sublime. J’étais presque aussi déçu par Chabrias : il avait eu pour Antinoüs le dévouement aveugle d’un vieil esclave pour un jeune maître, mais, tout occupé du culte du nouveau dieu, il semblait presque avoir perdu tout souvenir du vivant. Mon noir Euphorion au moins avait observé les choses de plus près. Arrien et Chabrias m’étaient chers, et je ne me sentais nullement supérieur à ces deux honnêtes gens, mais il me semblait par moments être le seul homme à s’efforcer de garder les yeux ouverts.

Oui, Athènes restait belle, et je ne regrettais pas d’avoir imposé à ma vie des disciplines grecques. Tout ce qui en nous est humain, ordonné, et lucide nous vient d’elles. Mais il m’arrivait de me dire que le sérieux un peu lourd de Rome, son sens de la continuité, son goût du concret, avaient été nécessaires pour transformer en réalité ce qui restait en Grèce une admirable vue de l’esprit, un bel élan de l’âme. Platon avait écrit La République et glorifié l’idée du Juste, mais c’est nous qui, instruits par nos propres erreurs, nous efforcions péniblement de faire de l’État une machine apte à servir les hommes, et risquant le moins possible de les broyer. Le mot philanthropie est grec, mais c’est le légiste Salvius Julianus et moi qui travaillons à modifier la misérable condition de l’esclave. L’assiduité, la prévoyance, l’application au détail corrigeant l’audace des vues d’ensemble avaient été pour moi des vertus apprises à Rome. Tout au fond de moi-même, il m’arrivait aussi de retrouver les grands paysages mélancoliques de Virgile, et ses crépuscules voilés de larmes ; je m’enfonçais plus loin encore ; je rencontrais la brûlante tristesse de l’Espagne et sa violence aride ; je songeais aux gouttes de sang celte, ibère, punique peut-être, qui avaient dû s’infiltrer dans les veines des colons romains du municipe d’Italica ; je me souvenais que mon père avait été surnommé l’Africain. La Grèce m’avait aidé à évaluer ces éléments, qui n’étaient pas grecs. Il en allait de même d’Antinoüs ; j’avais fait de lui l’image même de ce pays passionné de beauté ; c’en serait peut-être le dernier dieu. Et pourtant, la Perse raffinée et la Thrace sauvage s’étaient alliées en Bithynie aux bergers de l’Arcadie antique : ce profil délicatement arqué rappelait celui des pages d’Osroès ; ce large visage aux pommettes saillantes était celui des cavaliers thraces qui galopent sur les bords du Bosphore, et qui éclatent le soir en chants rauques et tristes. Aucune formule n’était assez complète pour tout contenir.

Je terminai cette année-là la révision de la constitution athénienne, commencée beaucoup plus tôt. J’y revenais dans la mesure du possible aux vieilles lois démocratiques de Clisthènes. La réduction du nombre des fonctionnaires allégeait les charges de l’État ; je mis obstacle au fermage des impôts, système désastreux, malheureusement encore employé çà et là par les administrations locales. Des fondations universitaires, établies vers la même époque, aidèrent Athènes à redevenir un centre important d’études. Les amateurs de beauté qui, avant moi, avaient afflué dans cette ville, s’étaient contentés d’admirer ses monuments sans s’inquiéter de la pénurie croissante de ses habitants. J’avais tout fait, au contraire, pour multiplier les ressources de cette terre pauvre. Un des grands projets de mon règne aboutit peu de temps avant mon départ : l’établissement d’ambassades annuelles, par l’entremise desquelles se traiteraient désormais à Athènes les affaires du monde grec, rendit à cette ville modeste et parfaite son rang de métropole. Ce plan n’avait pris corps qu’après d’épineuses négociations avec les villes jalouses de la suprématie d’Athènes ou nourrissant contre elle des rancunes séculaires et surannées ; peu à peu, toutefois, la raison et l’enthousiasme même l’emportèrent. La première de ces assemblées coïncida avec l’ouverture de l’Olympéion au culte public ; ce temple devenait plus que jamais le symbole d’une Grèce rénovée.

On donna à cette occasion au théâtre de Dionysos une série de spectacles particulièrement réussis : j’y occupai un siège à peine surélevé à côté de celui de l’Hiérophante ; le prêtre d’Antinoüs avait désormais le sien parmi les notables et le clergé. J’avais fait agrandir la scène du théâtre ; de nouveaux bas-reliefs l’ornaient ; sur l’un d’eux, mon jeune Bithynien recevait des déesses éleusiaques une espèce de droit de cité éternel. J’organisai dans le stade panathénaïque transformé pour quelques heures en forêt de la fable une chasse où figurèrent un millier de bêtes sauvages, ranimant ainsi pour le bref espace d’une fête la ville agreste et farouche d’Hippolyte serviteur de Diane et de Thésée compagnon d’Hercule. Peu de jours plus tard, je quittai Athènes. Je n’y suis pas retourné depuis.

Chapitre 24

L’administration de l’Italie, laissée pendant des siècles au bon plaisir des préteurs, n’avait jamais été définitivement codifiée. L’Édit perpétuel , qui la règle une fois pour toutes, date de cette époque de ma vie ; depuis des années, je correspondais avec Salvius Julianus au sujet de ces réformes ; mon retour à Rome activa leur mise au point. Il ne s’agissait pas d’enlever aux villes italiennes leurs libertés civiles ; bien au contraire, nous avons tout à gagner, là comme ailleurs, à ne pas imposer de force une unité factice ; je m’étonne même que ces municipes souvent plus antiques que Rome soient si prompts à renoncer à leurs coutumes, parfois fort sages, pour s’assimiler en tout à la capitale. Mon but était simplement de diminuer cette masse de contradictions et d’abus qui finissent par faire de la procédure un maquis où les honnêtes gens n’osent s’aventurer et où prospèrent les bandits. Ces travaux m’obligèrent à d’assez nombreux déplacements à l’intérieur de la péninsule. Je fis plusieurs séjours à Baïes dans l’ancienne villa de Cicéron, que j’avais achetée au début de mon principat ; je m’intéressais à cette province de Campanie qui me rappelait la Grèce. Sur le bord de l’Adriatique, dans la petite ville d’Hadria, d’où mes ancêtres, voici près de quatre siècles, avaient émigré pour l’Espagne, je fus honoré des plus hautes fonctions municipales ; près de cette mer orageuse dont je porte le nom, je retrouvai des urnes familiales dans un colombarium en ruine. J’y rêvai à ces hommes dont je ne savais presque rien, mais dont j’étais sorti, et dont la race s’arrêtait à moi.

A Rome, on s’occupait à agrandir mon Mausolée colossal, dont Décrianus avait habilement remanié les plans ; on y travaille encore aujourd’hui. L’Égypte m’inspirait ces galeries circulaires, ces rampes glissant vers des salles souterraines ; j’avais conçu l’idée d’un palais de la mort qui ne serait pas réservé à moi-même ou à mes successeurs immédiats, mais où viendront reposer des empereurs futurs, séparés de nous par des perspectives de siècles ; des princes encore à naître ont ainsi leur place déjà marquée dans la tombe. Je m’employais aussi à orner le cénotaphe élevé au Champ de Mars à la mémoire d’Antinoüs, et pour lequel un bateau plat, venu d’Alexandrie, avait débarqué des obélisques et des sphinx. Un nouveau projet m’occupa longtemps et n’a pas cessé de le faire : l’Odéon, bibliothèque modèle, pourvue de salles de cours et de conférences, qui serait à Rome un centre de culture grecque. J’y mis moins de splendeur que dans la nouvelle bibliothèque d’Éphèse, construite trois ou quatre ans plus tôt, moins d’élégance aimable que dans celle d’Athènes. Je compte faire de cette fondation l’émule, sinon l’égale, du Musée d’Alexandrie ; son développement futur t’incombera. En y travaillant, je pense souvent à la belle inscription que Plotine avait fait placer sur le seuil de la bibliothèque établie par ses soins en plein Forum de Trajan : Hôpital de l’Âme .

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