Маргерит Юрсенар - Les mémoires d'Hadrien

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Une inscription placée sur le site de Jérusalem défendit aux Juifs, sous peine de mort, de s’installer à nouveau dans ce tas de décombres ; elle reproduisait mot pour mot la phrase inscrite naguère au portail du temple, et qui en interdisait l’entrée aux incirconcis. Un jour par an, le neuf du mois d’Ab, les Juifs ont le droit de venir pleurer devant un mur en ruine. Les plus pieux se refusèrent à quitter leur terre natale ; ils s’établirent du mieux qu’ils purent dans les régions les moins dévastées par la guerre ; les plus fanatiques émigrèrent en territoire parthe ; d’autres allèrent à Antioche, à Alexandrie, à Pergame ; les plus fins se rendirent à Rome, où ils prospérèrent. La Judée fut rayée de la carte, et prit par mon ordre le nom de Palestine. Durant ces quatre ans de guerre, cinquante forteresses, et plus de neuf cents villes et villages avaient été saccagés et anéantis ; l’ennemi avait perdu près de six cent mille hommes ; les combats, les fièvres endémiques, les épidémies nous en avaient enlevé près de quatre-vingt-dix mille. La remise en état du pays suivit immédiatement les travaux de la guerre ; Ælia Capitolina fut rebâtie, à une échelle d’ailleurs plus modeste ; il faut toujours recommencer.

Je me reposai quelque temps à Sidon, où un marchand grec me prêta sa maison et ses jardins. En mars, les cours intérieures étaient déjà tapissées de roses. J’avais repris des forces : je trouvais même de surprenantes ressources à ce corps qu’avait prostré d’abord la violence de la première crise. On n’a rien compris à la maladie, tant qu’on n’a pas reconnu son étrange ressemblance avec la guerre et l’amour : ses compromis, ses feintes, ses exigences, ce bizarre et unique amalgame produit par le mélange d’un tempérament et d’un mal. J’allais mieux, mais j’employais à ruser avec mon corps, à lui imposer mes volontés ou à céder prudemment aux siennes, autant d’art que j’en avais mis autrefois à élargir et à régler mon univers, à construire ma personne, et à embellir ma vie. Je me remis avec modération aux exercices du gymnase ; mon médecin ne m’interdisait plus l’usage du cheval, mais ce n’était plus qu’un moyen de transport ; j’avais renoncé aux dangereuses voltiges d’autrefois. Au cours de tout travail, de tout plaisir, travail et plaisir n’étaient plus l’essentiel, mon premier souci était de m’en tirer sans fatigue. Mes amis s’émerveillaient d’un rétablissement en apparence si complet ; ils s’efforçaient de croire que cette maladie n’était due qu’aux efforts excessifs de ces années de guerre, et ne recommencerait pas ; j’en jugeais autrement ; je pensais aux grands pins des forêts de Bithynie, que le bûcheron marque en passant d’une entaille, et qu’il reviendra jeter bas à la prochaine saison. Vers la fin du printemps, je m’embarquai pour l’Italie sur un vaisseau de haut bord de la flotte ; j’emmenais avec moi Céler, devenu indispensable, et Diotime de Gadara, jeune Grec de naissance servile, rencontré à Sidon, et qui était beau. La route du retour traversait l’Archipel ; pour la dernière fois sans doute de ma vie, j’assistais aux bonds des dauphins dans l’eau bleue ; j’observais, sans songer désormais à en tirer des présages, le long vol régulier des oiseaux migrateurs, qui parfois, pour se reposer, s’abattent amicalement sur le pont du navire ; je goûtais cette odeur de sel et de soleil sur la peau humaine, ce parfum de lentisque et de térébinthe des îles où l’on voudrait vivre, et où l’on sait d’avance qu’on ne s’arrêtera pas. Diotime a reçu cette parfaite instruction littéraire qu’on donne souvent, pour accroître encore leur valeur, aux jeunes esclaves doués des grâces du corps ; au crépuscule, couché à l’arrière, sous un tendelet de pourpre, je l’écoutais me lire des poètes de son pays, jusqu’à ce que la nuit effaçât également les lignes qui décrivent l’incertitude tragique de la vie humaine, et celles qui parlent de colombes, de couronnes de roses, et de bouches baisées. Une haleine humide s’exhalait de la mer ; les étoiles montaient une à une à leur place assignée ; le navire penché par le vent filait vers l’Occident où s’éraillait encore une dernière bande rouge ; un sillage phosphorescent s’étirait derrière nous, bientôt recouvert par les masses noires des vagues. Je me disais que seules deux affaires importantes m’attendaient à Rome ; l’une était le choix de mon successeur, qui intéressait tout l’empire ; l’autre était ma mort, et ne concernait que moi.

Chapitre 27

Rome m’avait préparé un triomphe, que cette fois j’acceptai. Je ne luttais plus contre ces coutumes à la fois vénérables et vaines ; tout ce qui met en lumière l’effort de l’homme, ne fût-ce que pour la durée d’un jour, me semblait salutaire en présence d’un monde si prompt à l’oubli. Il ne s’agissait pas seulement de la répression de la révolte juive ; dans un sens plus profond et connu de moi seul, j’avais triomphé. J’associai à ces honneurs le nom d’Arrien. Il venait d’infliger aux hordes alaines une série de défaites qui les rejetait pour longtemps dans ce centre obscur de l’Asie d’où elles avaient cru sortir ; l’Arménie était sauvée ; le lecteur de Xénophon s’en révélait l’émule ; la race n’était pas éteinte de ces lettrés qui savent au besoin commander et combattre. Ce soir-là, de retour dans ma maison de Tibur, c’est d’un cœur las, mais tranquille, que je pris des mains de Diotime le vin et l’encens du sacrifice journalier à mon Génie.

Simple particulier, j’avais commencé d’acheter et de mettre bout à bout ces terrains étalés au pied des monts sabins, au bord des eaux vives, avec l’acharnement patient d’un paysan qui arrondit ses vignes ; entre deux tournées impériales, j’avais campé dans ces bosquets en proie aux maçons et aux architectes, et dont un jeune homme imbu de toutes les superstitions de l’Asie demandait pieusement qu’on épargnât les arbres. Au retour de mon grand voyage d’Orient, j’avais mis une espèce de frénésie à parachever cet immense décor d’une pièce déjà aux trois quarts finie. J’y revenais cette fois terminer mes jours le plus décemment possible. Tout y était réglé pour faciliter le travail aussi bien que le plaisir : la chancellerie, les salles d’audience, le tribunal où je jugeais en dernier ressort les affaires difficiles m’épargnaient de fatigants va-et-vient entre Tibur et Rome. J’avais doté chacun de ces édifices de noms qui évoquaient la Grèce : le Pœcile, l’Académie, le Prytanée. Je savais bien que cette petite vallée plantée d’oliviers n’était pas Tempé, mais j’arrivais à l’âge où chaque beau lieu en rappelle un autre, plus beau, où chaque délice s’aggrave du souvenir de délices passées. J’acceptais de me livrer à cette nostalgie qui est la mélancolie du désir. J’avais même donné à un coin particulièrement sombre du parc le nom de Styx, à une prairie semée d’anémones celui de Champs Élysées, me préparant ainsi à cet autre monde dont les tourments ressemblent à ceux du nôtre, mais dont les joies nébuleuses ne valent pas nos joies. Mais surtout, je m’étais fait construire au cœur de cette retraite un asile plus retiré encore, un îlot de marbre au centre d’un bassin entouré de colonnades, une chambre Capitolina secrète qu’un pont tournant, si léger que je peux d’une main le faire glisser dans ses rainures, relie à la rive, ou plutôt sépare d’elle. Je fis transporter dans ce pavillon deux ou trois statues aimées, et ce petit buste d’Auguste enfant qu’aux temps de notre amitié m’avait donné Suétone ; je m’y rendais à l’heure de la sieste pour dormir, pour rêver, pour lire. Mon chien couché en travers du seuil allongeait devant lui ses pattes raides ; un reflet jouait sur le marbre ; Diotime, pour se rafraîchir, appuyait la joue au flanc lisse d’une vasque. Je pensais à mon successeur.

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