Сорж Шаландон - Retour à Killybegs
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- Название:Retour à Killybegs
- Автор:
- Издательство:Grasset
- Жанр:
- Год:2011
- ISBN:105422
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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— Ton compte, oui. Je ne dirais pas du plaisir, mais un peu de satisfaction.
— Ta collaboration n’entraînera ni arrestation, ni victime. Tes informations serviront à sauver des vies, pas à en gâcher d’autres.
— C’est une promesse ?
Le flic m’a regardé.
— Je m’y engage.
Sur le trottoir, deux jeunes gens m’ont adressé un baiser en riant. J’ai baissé ma casquette sur mes yeux.
— Désormais, je serai « Walder ». Ce sera mon nom de code. Le seul que tu emploieras, a dit l’agent.
Il m’a regardé en coin.
— Répète.
— Walder.
— Je suis de Liverpool. Je suis arrivé à Belfast il y a quelques mois. Je ne connais personne dans les quartiers et personne ne me connaît. C’est une garantie. Mon anonymat te protégera.
La foule devenait de plus en plus dense.
— S’il m’arrivait quelque chose, ton contact serait « Dominik ».
— Dominik ?
Walder a désigné le flic roux.
— Franckie, dont tu vas oublier le prénom.
J’étais sidéré. Anesthésié. Docile. Perdu dans Paris, au milieu de banderoles incompréhensibles et de rires aux éclats. J’étais en train de trahir. J’étais un brathadóirí . Un mouchard, en gaélique. Tout se mettait en place. J’avais imaginé cet instant dans une pièce silencieuse aux murs gris et j’étais submergé de couleurs.
— Toi, Tyrone, tu seras « Tenor ».
— Comme un chanteur ?
— Comme un chanteur.
— Walder et Dominik sont aussi des personnages d’ Arabella , que nos femmes vont voir ce soir, a lâché le flic.
— Ta femme ?
— Il y a mission plus difficile. Mais on fait lit à part.
J’ai ri. Pour la première fois depuis ma fausse arrestation. J’ai ri vraiment, un hoquet brusque. L’agent et le flic se sont regardés. J’ai surpris ce regard. Ils étaient soulagés. J’étais au fond du piège. Un trou immense aux parois lisses. Plus rien ne me ferait jamais remonter en surface. Ils m’avaient pris. J’étais à eux et ils le savaient. Walder m’a donné une bourrade du coude. Tout à l’heure, nous irions boire une bière et parler d’autre chose.
Lorsque nous sommes arrivés sur l’esplanade face au musée de Beaubourg, je savais tout. J’avais deux numéros de téléphone à retenir. C’était à moi de contacter Walder. Aucune information par téléphone, jamais. Simplement dire « Tenor », un code qui signifiait rendez-vous le lendemain à l’heure de cet appel. Il y avait deux lieux de rencontre, un par numéro. D’abord, le petit cimetière de la rue Clifton, dans le nord de Belfast. Pour un catholique, le quartier n’est pas très fréquentable mais l’endroit est calme, avec deux entrées. L’agent du MI-5 a eu l’idée du lieu en étudiant mon emploi du temps. En juillet, chaque année depuis dix ans, je prenais la parole pour commémorer la mort d’Henry Joy McCracken, un presbytérien, membre fondateur de la Société des Irlandais unis, avec Wolfe Tone et Robert Emmet. Je me déplaçais dans toute l’Irlande pour honorer sa mémoire. Une année à Dublin, l’autre à Cork, Limerick ou Belfast, devant des foules ou de maigres assemblées. Peu importait, mon devoir était que son nom soit prononcé devant les jeunes générations. Et rappeler que des pères fondateurs de la République irlandaise étaient protestants.
La justice britannique lui avait proposé la vie s’il témoignait contre d’autres rebelles irlandais, mais il avait refusé. C’est pour ça qu’il avait été pendu, le 17 juillet 1798, puis enterré au cimetière de Clifton. Je me rendais souvent sur sa tombe pour converser avec lui. J’y allais seul. Je lui parlais de Tom Willams, enterré comme un indigent à la prison de Crumlin. Je lui racontais Danny Finley. Je lui demandais conseil. Aidé par le murmure du vent, Henry Joy McCracken me répondait.
Ma présence dans ce cimetière n’étonnerait personne. Contre le mur, dissimulé par un angle de maison, il y avait un abri. C’est là que nous nous retrouverions. Un traître, sur la tombe d’un homme mort de n’avoir pas parlé.
Le deuxième lieu de rendez-vous était la poste du centre-ville. Plus exposée, mais plus anonyme. Entrer dans une poste n’est pas un acte suspect. Le cimetière servirait à échanger des informations. La poste, à remettre des documents sans un mot.
Et il y aurait Paris, aussi. Où je viendrais respirer un peu. Où je serais en sécurité pour parler de tout et de rien.
— C’est quoi, de tout et de rien ?
— De politique, a répondu Walder.
— De politique ?
— Des tuyaux sur ton parti, vos dissensions, vos décisions. Un décryptage, si tu veux.
— Je ne veux rien.
Il a eu un petit geste entendu.
— A Paris, ce sera vous ?
— Non, tu verras « Honoré ».
— Honoré ?
— Notre ambassade est rue du Faubourg-Saint-Honoré.
— Et je suis sûr que tu vas aimer ce gars-là, m’a dit le flic.
En cas d’urgence ou de gravité extrême, je devais rentrer chez moi, dire « Tenor est enroué » et attendre l’arrestation. Il était aussi convenu que je serais interpellé régulièrement, comme l’étaient les hommes de nos quartiers. Gardé pendant sept jours, comme le prévoient les « lois spéciales », j’aurais le temps de souffler, de faire le point et je serais relâché sans éveiller le soupçon.
Brusquement, je me suis raidi. Devant moi, deux jeunes filles s’embrassaient sur la bouche. Je n’avais jamais vu ça. Personne ne les regardait. Elles étaient dans les bras l’une de l’autre, et elles s’embrassaient.
— C’est une marche gay, a souri Walder.
— Gay ?
J’ai regardé autour de moi. Des hommes main dans la main, des filles poings levés, des slogans inconnus. En passant, une gamine a collé un triangle rose sur mon anorak.
— Ravissant, a souri le roux.
J’ai arraché l’autocollant. J’ai hésité. Et puis je l’ai remis.
— Tu ne veux pas enlever ça, quand même ? a demandé Walder, en début de nuit, alors que nous finissions une bière en terrasse.
Le roux a grogné.
— Ça n’a pas de sens.
La marche était terminée depuis longtemps. Les deux semblaient gênés par les regards. Alors j’ai dit non. Comme ça, sans agressivité, sans narguer personne. Je me foutais de ce triangle, mais il leur disait que je n’étais pas à terre.
— A nos femmes, nos petites amies et puissent-elles ne jamais se rencontrer ! a dit Walder en levant son verre de bière.
— A Sheila, j’ai répondu.
Le soir, je l’ai retrouvée à l’hôtel. Elle avait passé un après-midi merveilleux. Je lui ai raconté le baiser des deux femmes. Elle s’est signée en riant. Et puis elle m’a fait asseoir dans le fauteuil. Elle est entrée dans la salle de bains. Elle en est ressortie, un verre d’eau à la main. Et elle me l’a tendu.
15
Killybegs, samedi 30 décembre 2006
Hier matin, j’ai eu de la visite. Une voiture s’est arrêtée après le petit pont. J’étais au puits, l’eau pour la nuit. Je l’ai entendue faire marche arrière. J’ai posé le seau sur la margelle. Une portière a claqué. Je suis retourné au cottage à reculons. Pendant toutes ces années, j’avais conservé la crosse de hurling de Séanna, maintenant cachée derrière mon fauteuil. Je lui avais tressé un manche de corde et une dragonne en cuir pour l’avoir bien en main. Tout en la renforçant, je souriais. J’imaginais la surprise d’un tueur, face à un homme de quatre-vingt-un ans brandissant une matraque d’occasion.
J’ai reculé, les yeux sur la percée qui ouvrait mon chemin de terre. J’entendais des pas lourds sur la route. J’ai eu peur pour la première fois.
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