Эмиль Ажар - Pseudo

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Pseudo: краткое содержание, описание и аннотация

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Il y a maintenant du lithium pour les dépressions nerveuses. Car il y a des veinards qui font des dépressions nerveuses et qui le savent. Chez moi, c’est le quotidien et le familier.

Je devins python et puis un autre livre, pour encore moins d’appartenance. Mais j’ai été repris par moi-même, je me suis récupéré, et il y eut droits d’auteur. J’avais deux personnages qui luttaient en moi : celui que je n’étais pas et celui que je ne voulais pas être. Mais ma culpabilité continuait à s’imposer à moi par son évidence et tout continuait autour, quotidien et familier. Je me suis mis à inventer chaque jour des personnages que je n’étais pas, pour parvenir à encore moins de moi-même.

L’interview de Copenhague a duré deux jours. J’ai tenu bon, avec l’aide des produits de première nécessité. La peur que l’on me découvre, que l’on apprenne que le petit chat est bien mort, une fois pour toutes, et que j’étais passible, hurlait en moi comme les papes de Bacon dans leur bloc de glace. L’idée que, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, j’étais pris en considération, interviewé, le pardessus accroché à l’entrée qui n’était à personne et qui témoignait de ses manches vides d’une redoutable et invisible présence humaine, tous nos antécédents, précédents, sans parler des caractères acquis, l’indifférence absolue de Pinochet à mon égard et son ignorance du tort immense que je lui causais, l’insignifiance dérisoire de mes vociférations, la banalité d’Annie qui allait et venait avec des tasses de café comme s’il y avait possibilité de quiétude en dépit des menaces dont la nature effroyable se dérobe à la formulation, tout cela faisait qu’Ajar courait à la recherche d’une fissure dans la réalité où il pourrait se réfugier, échapper ainsi à l’inquisition intérieure, avec supplice de l’eau, du vilebrequin et du bidon, sombre, profond et sonore bidon qui sonne dans l’art un monde toujours futur.

Lorsque j’ai lu l’interview de Madame Yvonne Baby sur toute une page du Monde, ça me ressemblait si peu que j’eus la certitude de lui avoir dit la vérité. C’était bien moi, cette absence de moi-même. J’existais enfin, comme tout un chacun. Ça m’a fait tellement peur que j’ai fait une rechute et lorsque Madame Gallimard m’a vu dans cet état, le couteau pour tendances suicidaires à la main, elle a eu très peur. Je la remercie ici de sa gentillesse.

Je suis obligé ici de revenir sur mes pas. Je le fais à contrecœur, pour ne rien vous cacher. Je n’ai pas osé écrire ces lignes à leur place, dans le précédent chapitre, car je n’étais pas encore chimiquement au point. J’en fais donc un chapitre à part, en hommage à mon nouveau médicament, dont le docteur Christianssen m’interdit de donner ici le nom, car c’est l’éthique médicale.

Je vais donc tout dire, car je suis en ce moment sans scrupule, atténué. Il y aura peut-être lecteur : je ne veux rien lui épargner. Je ne cherche pas à m’épargner non plus, car à cet égard, je suis un autodidacte : je me suis appris tout seul, sans l’aide de Tonton Macoute, et ce que je sais de moi, je ne peux plus me l’épargner.

Ce que je viens d’indiquer de mon arbre généalogique, je le tiens de ma mère. Elle ne me mentait jamais, mais elle m’aimait beaucoup et mentir par amour est une des plus vieilles vérités de l’organe populaire.

Je ne sais pas pourquoi elle s’est tiré ce coup de revolver. Mais la balle n’a jamais cessé de grandir en moi.

Je me vois contraint de dire ici que l’extrait de naissance de Tonton Macoute et celui de ma mère sont, comme par hasard, introuvables. Ils les ont laissés en Russie, à la source du mal, et c’est en vain que j’ai cherché à les obtenir. La révolution bolchevique, cette grande purificatrice, a tout balayé. Je ne saurai donc jamais s’ils étaient frère et sœur, et s’il y eut inceste. Il s’agit sans doute d’une simple rumeur intérieure : le psychisme et le subconscient ont toujours eu la langue empoisonnée. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose, et ce quelque chose, c’est sans doute moi. Je me sens le produit d’une consanguinité intolérable et fraternelle, charrié par mon sang d’un massacre à l’autre, mourant sous la torture, torturé et tortionnaire, terroriste et terrorisé, écrabouillé et écrabouilleur, je me scinde en deux, schizo, à la fois exterminé et exterminateur, Plioutch et Pinochet et je suis alors saisi de tendances humanitaires morbides, « messianiques et réformatrices » aiguës, avec psychiatres et camisole de force chimique, en proie à la conviction parano que tous les hommes sont mes frères et toutes les femmes mes sœurs, ce qui me fait souvent débander. J’ai même dû exiger d’Alyette un certificat de naissance rassurant de la mairie de Cahors, tel père, telle mère, car Tonton Macoute était parfaitement capable de l’avoir engendrée, elle aussi, comme à notre origine, pour faire banaliser ainsi, par la répétition de père en fils, son propre crime à notre égard. À moins qu’il n’ait cherché à obtenir ainsi génétiquement, depuis le début des temps, par cet élevage hautement prémédité, une sensibilité à ce point coupable, vulnérable et réceptive qu’il en résulterait peut-être encore dans la famille quelque nouvelle bleuette littéraire, avec une jolie crise mystique. Je n’ai donc strictement aucune preuve et ce n’est certes pas moi qui irais intenter à Dieu ou à n’importe quel autre irresponsable qui se prévaut de son inexistence imaginaire pour nous forcer à de vaines recherches de paternité, encore un de ces procès d’intention dont le seul résultat jusqu’à présent est une prolifération d’avocats qui se dessaisissent les uns après les autres de l’affaire, sous prétexte que le paranoïaque s’adresse toujours à un avocat plutôt qu’à un psychiatre. Si je suis paranoïaque, le moins qu’on puisse dire, c’est que le monde est peuplé d’hommes qui ne le sont pas assez, si bien que seules les persécutions échappent aux persécutions.

Je mettais chaque matin à la boîte postale de la clinique une lettre à l’anonyme, sans adresse ni destinataire, bien que celui-ci n’existât pas et fût donc habitué à ces accusations. J’avais d’ailleurs appris par les infirmières que je n’étais pas seul, à la clinique, à souffrir de cet état de manque. Il y avait au premier un écrivain mondialement connu qui essayait de créer Dieu à partir des œuvres d’art. Il était en traitement depuis trois mois et je le croisais parfois dans les couloirs en compagnie d’un rabbin en bas blancs que je faisais semblant de ne pas remarquer, pour ne pas donner au grand écrivain l’impression que je le prenais pour un halluciné. Le nom du rabbin était Schmulevitch ; ma mère m’en avait souvent parlé car il était de notre côté exterminé et sa sagesse avait été proverbiale en son temps. Il avait été pogromé à coups de sabre à Barditchev, en 1883, et n’était venu à la clinique du docteur Christianssen que sous l’effet de l’angoisse. C’est une chose assez facile à expliquer et bien connue de tous ceux qui ont été dépensés sans compter : il reste toujours des terreurs passées des éléments incontrôlés qui continuent à sévir. Ainsi que je l’ai dit, lorsque je le croisais dans le couloir, je faisais semblant de ne pas le voir, par égard pour les neuroleptiques, mais une fois, il entra dans ma chambre et, profitant d’un vieux poème yiddish que ma grand-mère m’avait souvent récité lorsque j’étais enfant, il me dit en souriant :

Spi malioutka, dors mon petit. Il y a ailleurs de tout autres chants et de chacun d’eux naissent peut-être des mondes heureux.

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