Эмиль Ажар - Pseudo
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- Название:Pseudo
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- Издательство:Mercure de France & Atelier Panik éd. numérique
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- Год:2013
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— Non, mais dans un de mes romans, il y a une jeune Américaine qui écrit un roman sous le titre La Tendresse des pierres…
J’ai tous ses livres. Je crois que j’ai renversé quelque chose, en me levant, une chaise ou quelque chose à l’intérieur, et j’ai couru vérifier. C’était là. Page 81. La Tendresse des pierres. Et avec ironie, encore, dans le contexte. La fille qui écrivait ça était une paumée.
J’ai couru dehors, j’ai sauté dans ma voiture et je me suis précipité à Labastide-Murat pour téléphoner à Madame Gallimard.
— Changez le titre. Je n’en veux à aucun prix.
— Mais la couverture est déjà…
— Je sais, je sais.
Ce salaud-là avait attendu qu’il fût trop tard pour « m’avertir ». Il voulait qu’il y ait sur la couverture de mon livre la marque de son influence. L’ironie.
— Écoutez, Madame Gallimard, si vous ne changez pas de titre, j’en crèverai.
— Bon.
— Comment, bon ? Ça vous est égal que je crève ? Ça fera toujours un auteur de moins, hein ? C’est ça que vous voulez dire ?
— Je veux dire d’accord, on va changer le titre. Pourquoi ?
— C’est nul, comme titre. Complètement bidon. Pute. Du racolage…
— Et quel titre voulez-vous ?
Je réfléchissais. Mais je ne voulais plus prendre de risques. Les sorciers haïtiens sont très forts et Tonton Macoute s’était peut-être insinué à l’intérieur. Il allait encore me glisser une idée à lui. Le subconscient, c’est plein de Tontons Macoute. C’est là qu’ils sont vraiment chez eux.
— Choisissez le titre vous-même. Je ne veux pas savoir.
Quand je suis rentré, il était déjà parti. S’il n’y avait pas eu Annie, je me serais même demandé s’il était jamais venu. C’était peut-être mon subconscient, pour une fois, qui m’avait sauvé.
Et puis je me suis souvenu d’une chose : c’était lui qui m’avait suggéré le titre La Tendresse des pierres. Délibérément. Pour déposer sa marque. Pour avoir un fils spirituel. Pour me compromettre.
Je n’avais pas été influencé par la lecture de ses livres au point de lui voler un titre sans le savoir. C’est lui-même qui m’avait suggéré ce titre.
Annie dit que ce n’est pas vrai. Qu’il ne me l’avait jamais suggéré. Mais cette fille du Lot ne connaît pas les ruses diaboliques dont les sorciers haïtiens sont capables.
Il n’y a rien de plus sorcier haïtien que le psychisme.
D’ailleurs, il avait déjà trouvé dans un des bouquins des traces de son influence littéraire. Dans un de mes deux livres, il y avait un paquet de gauloises bleues. Dans un des siens aussi. Il avait utilisé les mots « python », « éléphant », et moi aussi. Les mots « Ah nom de Dieu » et « friandises », et moi aussi. J’emploie dans mes deux bouquins les mots « ouf », « littérature », et lui aussi. Nous utilisons les mêmes lettres de l’alphabet. Je suis tombé sous son influence, quoi.
Lorsque je l’avais eu au téléphone et qu’il m’avait demandé de ne pas dire à Madame Yvonne Baby que j’étais son neveu, je pensai d’abord qu’il voulait m’éviter de dire un mensonge. Peut-être avait-il vraiment eu honte, pour une fois. Pour le reste, le docteur Christianssen est formel : les rapports avec une cousine ne sont pas des rapports consanguins. Il ne pouvait y avoir de tare, du point de vue consanguin. Il n’avait rien à se reprocher.
— Je ne mentionnerai pas ton nom, sois tranquille.
— Je dis ça dans ton intérêt. Remarque, ça se saura tôt ou tard. Mais il vaut mieux pour l’instant que l’on ne cherche pas trop des influences.
Là, je me suis marré. Je me suis vraiment marré.
— Il n’y en a pas. Il n’y en a jamais eu. Tu as toujours su te tenir à distance.
Nous ne nous sommes pas dit au revoir, avant de raccrocher.
À dix heures je suis allé voir le docteur Christianssen. Il m’a bourré de tranquillisants. Les tranquillisants danois sont plus tranquillisants que les autres.
J’ai oublié de vous dire que le docteur Christianssen est mort du typhus en décembre 1975 à quatre-vingt-dix kilomètres au nord d’Addis-Abeba, en portant secours à un village où il y avait l’épidémie.
Ce n’est pas vrai, mais je le dis pour vous faire comprendre que c’était vraiment un type bien et vous faire sentir toute l’admiration que je lui porte.
Lorsque les nazis ont exigé le port de l’étoile jaune des Juifs danois car ils sont partout, le roi Christian leur a annoncé qu’il allait lui-même s’affubler d’une étoile jaune et parcourir ainsi Copenhague à cheval.
C’est une des raisons pour lesquelles je me fais soigner au Danemark.
Quand Madame Yvonne Baby est arrivée, j’étais entouré de tous les miens.
Mon père, qui venait du Monténégro, est mort à Nice d’un éclat de rire qui a provoqué une hémorragie interne. Il devait penser à la bonne blague qu’il m’avait faite. C’était un homme qui avait le rire le plus fort et le plus formidable qu’on puisse imaginer, parce qu’il avait besoin de toute la puissance du rire pour minimiser. Il était chauve. À part ça, il buvait trente apéritifs par jour, sans parler du reste. Après, il était capable de tout avaler. Après, des digestifs, pour tout digérer. Après, quand il éclatait de rire, je courais me cacher, parce qu’avec lui, c’était tout le contraire, et tout à l’envers. D’abord le tonnerre et ensuite la foudre. Ma mère était là aussi, pour accueillir l’envoyée du monde, mais je n’ai plus à en parler ici, je m’en suis déjà servi. Il y avait Alyette, qui s’était déguisée en Annie, et nous fit même du café, pour plus de réalisme. Il y avait aussi Ajar, qui ressemblait à une bête à bon Dieu d’un mètre soixante-quatorze et qui essayait de trouver une sortie de secours. Il y avait des extincteurs rouges d’incendie et des sirènes d’alarme. Il y avait Madame Simone Gallimard, qui ajoutait à l’évidence, car il m’était difficile de nier devant mon éditeur que j’avais exploité ma mère jusqu’au dernier souffle, jusqu’à son dernier cri pour en faire un livre. Personne ne pouvait plus nier que j’étais un auteur à part entière.
Mon grand-père maternel était une espèce de géant cosaque dont je garde précieusement la photo en capitaine de sapeur-pompier de la bonne ville de Koursk. Je me suis laissé pousser des moustaches comme les siennes et j’ai toujours eu un faible pour les extincteurs d’incendie.
Mon grand-père Ilya était un joueur invétéré. Sa vie s’est écoulée entre la carte et la roulette et tous les jeux de hasard que l’on peut imaginer et dont il avait dressé une liste peu de temps avant de mourir. Ma mère me racontait que lorsqu’il était déjà à demi paralysé, il passait ses jours à lire et à relire la liste pour se donner encore un peu de plaisir en évoquant les noms magiques de jeux, comme otchko – l’œil – ou l’humble 21, et comme il se doit, ses derniers mots furent : « Rien ne va plus. » Il avait été le directeur à Wilno d’une importante société de pétrole, et il avait perdu les fonds de la société à la roulette, à Zopott, sur la Baltique. Mais c’était une famille très unie et elle vola à son secours, car il ne pouvait être question d’accepter une telle honte. Ils étaient deux frères et quatre sœurs, dont la mère de Tonton Macoute, et tous ensemble, ils sont venus en aide à la brebis galeuse. Un soir, ils se sont réunis chez lui au milieu de la nuit, ils Font ligoté, et après avoir ouvert le coffre-fort, pour faire croire à un cambriolage, ils s’en sont allés par la fenêtre et le jardin. Ils avaient le sens de l’honneur.
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