Эмиль Ажар - Pseudo
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- Название:Pseudo
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- Издательство:Mercure de France & Atelier Panik éd. numérique
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- Год:2013
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Je me suis entendu dire quelque part, très loin de moi, car c’était peut-être quelqu’un d’autre :
— Ils ont des sorciers tout-puissants en Haïti au pays des Tontons Macoute qui peuvent faire de vous n’importe quoi à distance par des procédés de sorcellerie ignobles, tels qu’une épingle à travers l’organe populaire sur une photo, où vous êtes toujours vous-même sans défense.
Je me suis aussi entendu dire de très loin, comme d’Haïti :
— Comment ça marche, les ventes ? On est à combien d’exemplaires ?
— Trente mille, dit-elle, et je fus un peu déçu, car enfin, quand même.
Cette nuit-là, je fus un oranger à Tunis qui fleurissait. J’ai toujours voulu être un oranger qui fleurit, mais qui s’arrête avant, qui ne donne pas de fruits, par principe.
Je me défendais de mon mieux. Mon auteur favori, c’est Hans Christian Andersen.
Mais je savais que je n’étais pas de taille pour me défendre tout seul et c’est pourquoi j’avais pris un avocat, car je savais que cela pouvait être d’un moment à l’autre, bien qu’il fût impossible de dire quoi au juste, vu l’abondance des accusations qui peuvent être formulées. J’avais choisi Maître Fernand Bossat, qui m’inspirait confiance parce que je ne l’avais jamais rencontré, mais nous avons dû nous séparer, Maître Bossat et moi, parce qu’il disait que je n’étais accusé de rien. C’est un des hommes les plus intègres que j’aie jamais rencontrés, un désintégré comme moi n’aurait pas dû y toucher avec des pincettes.
J’avais pris un autre avocat et puis un autre, mais ils se désistaient tous. Personne ne voulait assurer ma défense. Il y avait ceux qui étaient sûrs que je n’existais pas et qui craignaient pour leurs honoraires. Il y avait ceux qui savaient que j’existais et qui me disaient que je n’avais pas besoin d’un avocat mais d’un psychiatre. Je les faisais chier avec mes histoires de petits chats au-delà de toutes limites.
Il y en avait même un qui m’avait dit que ce n’était pas plaidable, qu’il y avait mes empreintes digitales partout sur la société.
Madame Yvonne Baby arrivait le lendemain matin. J’étais couché dans le noir et je ne savais plus à quel sain me vouer. Je me sentais coincé, constaté, pris dans une telle authenticité que j’entendais déjà de tous les côtés les ciacs des épées qui allaient me mettre en pièces. La réalité rôdait et il y avait la mortalité au bout. Je m’étais fabriqué à un moment vingt fausses cartes d’identité pour essayer d’échapper à la mort.
Je ne voulais pas être connu. Je voulais, dans un coin inconnu d’une campagne inconnue, une vie inconnue avec une femme inconnue, un amour inconnu, une famille encore inconnue, avec autour de moi des êtres humains encore inconnus qui réussiront peut-être à bâtir un monde encore tout à fait inconnu.
J’ai peur, en écrivant cela. J’ai peur de monsieur le Ministre de l’intérieur. Tous les ministres de l’intérieur finissent toujours en vous, à l’intérieur.
À huit heures du matin, mon nouvel avocat m’a appelé de Paris.
— Votre éditeur me dit que vous allez donner une interview au monde.
— Oui.
— Je croyais que vous vouliez rester anonyme.
— Moi aussi.
Il dit, sévèrement :
— Ajar, vous êtes ambigu.
— Je ne suis pas ambigu. Je suis héréditaire et cela veut dire à hue et à dia, pour me dérober à mes auteurs. Les gènes, ça suffit, comme inéluctable. Vous n’avez pas lu dans les journaux que je suis une œuvre collective ?
— Est-ce que vous voulez être connu, oui ou non ?
— Non ! gueulai-je. Absolument non ! Mais si je ne me fais pas connaître, on continuera à dire que c’est un autre qui a écrit mes livres ! Ça, je ne peux pas tolérer !
— Vous allez avoir la police sur le dos ! Il y a un traité d’extradition entre la France et le Danemark, ne l’oubliez pas !
Je me suis couvert de sueur froide. Je ne me souvenais plus de ce que je lui avais raconté, à celui-là, mais c’était peut-être vrai.
J’étais blême. J’ai beau mentir, simuler la simulation, c’est moi le coupable. C’est toujours moi. Il n’y a pas le moindre doute là-dessus. Les preuves existent. Les empreintes digitales sont là. Depuis des millénaires.
— Écoutez, Maître, j’avais quatre ans quand j’ai tué ce petit chat. C’était il y a trente ans. Ce n’est pas possible que ce soit encore dans mon dossier. Il y a prescription, non ? Et je ne me branle presque plus, je vous jure.
— Ajar, cherchez-vous un autre avocat. Je me désiste. Vous m’avez déjà dit que cette bombe, dans le Drugstore, c’était vous, que vous avez commis trente-deux agressions contre des vieillards, que votre vrai nom est Hamil Raja, que vous avez pratiqué des avortements de Père inconnu, que vous êtes proxénète, de la police parallèle, que Ben Barka, c’est vous, que vous êtes de la CIA, du KGB, alors ne me faites pas chier immensément avec votre petit chat. La bombe atomique, ce serait pas vous par hasard ?
— C’est moi, avouais-je fermement, car il ne pouvait y avoir aucun doute là-dessus, et il se mit à hurler, l’écume aux lèvres, tellement, qu’il a réussi à me baver sur la figure de Paris à Copenhague par téléphone.
Madame Yvonne Baby devait venir à raidi. À dix heures du matin, Tonton Macoute était au bout du fil.
— Tu reçois des journalistes du Monde, à présent ?
— Et alors ? Il n’y en a que pour toi ?
— Je te demande en tout cas de ne pas dire que tu es mon… neveu.
Il hésite toujours, avant de dire neveu. Parce que le fils d’une cousine, ça fait quoi, au juste ? Ou alors…
— Pourquoi ? T’as honte de moi ?
— C’est mauvais pour toi. On écrira que je t’ai aidé.
Mégalo. Mais alors, mégalo ! J’ai même pas pu rire, j’ai fait couac.
Et puis je n’ai plus ri du tout. Je pratique des trous de mémoire, par salubrité et hygiène mentale, mais c’est parfois impossible. Quand j’avais écrit mon deuxième livre, j’avais trouvé un titre qui me plaisait bien : La Tendresse des pierres. Un soir, Tonton Macoute était monté chez moi, pour je ne sais plus quoi. Des fois, avec moi, il fait acte de présence. Il a vu le manuscrit.
— Oui, j’ai fini.
— Tu as un titre ?
— La Tendresse des pierres.
Il parut sidéré. Mais vraiment, ce qu’on appelle. Il avait avalé quelque chose. Et puis il a souri. Ironique. J’aurais dû me méfier.
— C’est un très, très beau titre, dit-il avec insistance.
Et il est parti.
Le livre est allé à l’impression. Les épreuves étaient prêtes. La couverture aussi. Encore maintenant, on voit sur la couverture la tendresse et les pierres…
J’étais à Caniac, tranquille. Et puis je vois sa Rover, par la fenêtre. Je sors, je lui serre la main, on s’embrasse même, à la russe, pour la famille. Sa mère était russe et la mienne aussi. On avait au moins ça de commun.
Il avait une sale gueule.
— Je vais en Espagne…
Il a une belle maison en Espagne, où il nous avait invités une fois en dix ans, Annie et moi.
— Je me suis dit, je vais faire un détour.
On déjeunait.
— Le livre est déjà imprimé ?
— Oui.
— Et la couverture ?
— Un très beau dessin d’André François.
Il avait le nez dans sa salade.
— C’est toujours le même titre ?
— Ben oui. La Tendresse des pierres.
— Écoute, Paul, j’ignore si tu le sais ou pas… Personnellement, ça m’est égal… Mais ce titre figure dans un de mes livres.
Je l’ai regardé.
— Tu n’as jamais écrit de livre sous ce titre.
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