Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit

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Voyage au bout de la nuit: краткое содержание, описание и аннотация

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« — Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal !…
— T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre… On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger… Pour des riens, il vous étrangle… C'est pas une vie…
— Il y a l'amour, Bardamu !
— Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds. »

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La ville de Fort-Gono où j'avais échoué apparaissait ainsi, précaire capitale de la Bragamance, entre mer et forêt, mais garnie, ornée cependant de tout ce qu'il faut de banques, de bordels, de cafés, de terrasses, et même d'un bureau de recrutement, pour en faire une petite métropole, sans oublier le square Faidherbe et le boulevard Bugeaud, pour la promenade, ensemble de bâtisses rutilantes au milieu des rugueuses falaises, farcies de larves et trépignées par des générations de garnisaires et d'administrateurs dératés.

L'élément militaire, sur les cinq heures, grondait autour des apéritifs, liqueurs dont les prix, au moment où j'arrivais, venaient précisément d'être majorés. Une délégation de clients allait solliciter du Gouverneur la prise d'un arrêt pour interdire aux bistrots d'en prendre ainsi à leur aise avec les prix courants de la mominette et du cassis. À entendre certains habitués, notre colonisation devenait de plus en plus pénible à cause de la glace. L'introduction de la glace aux colonies, c'est un fait, avait été le signal de la dévirilisation du colonisateur. Désormais soudé à son apéritif glacé par l'habitude, il devait renoncer, le colonisateur, à dominer le climat par son seul stoïcisme. Les Faidherbe, les Stanley, les Marchand, remarquons-le en passant, ne pensèrent que du bien de la bière, du vin et de l'eau tiède et bourbeuse qu'ils burent pendant des années sans se plaindre. Tout est là. Voilà comment on perd ses colonies.

J'en appris encore bien d'autres à l'abri des palmiers qui prospéraient par contraste d'une sève provocante le long de ces rues aux demeures fragiles. Seule cette crudité de verdure inouïe empêchait l'endroit de ressembler tout à fait à La Garenne-Bezons.

Venue la nuit, la retape indigène battait son plein entre les petits nuages de moustiques besogneux et lestés de fièvre jaune. Un renfort d'éléments soudanais offrait au promeneur tout ce qu'ils avaient de bien sous les pagnes. Pour des prix très raisonnables, on pouvait s'envoyer une famille entière pendant une heure ou deux. J'aurais aimé vadrouiller de sexe en sexe, mais force me fut de me décider à rechercher un endroit où on me donnerait du boulot.

Le Directeur de la Compagnie Pordurière du Petit Congo cherchait, m'assura-t-on, un employé débutant pour tenir une de ses factories de la brousse. J'allai sans plus tarder lui offrir mes incompétents mais empressés services. Ce ne fut pas une réception enchantée qu'il me réserva le Directeur. Ce maniaque — il faut l'appeler par son nom — habitait non loin du Gouvernement un pavillon, un pavillon spacieux, monté sur bois et paillotes. Avant même de m'avoir regardé, il me posa quelques questions fort brutales sur mon passé, puis un peu calmé par mes réponses toutes naïves, son mépris à mon égard prit un tour assez indulgent. Cependant il ne jugea point convenable de me faire asseoir encore.

« D'après vos papiers vous savez un peu de médecine ? » remarqua-t-il.

Je lui répondis qu'en effet j'avais entrepris quelques études de ce côté.

« Ça vous servira alors ! fit-il. Voulez-vous du whisky ? »

Je ne buvais pas. « Voulez-vous fumer ? » Je refusai encore. Cette abstinence le surprit. Il fit même la moue.

« Je n'aime guère les employés qui ne boivent, ni ne fument… Êtes-vous pédéraste par hasard ?… Non ? Tant pis !… Ces gens-là nous volent moins que les autres… Voilà ce que j'ai noté par expérience… Ils s'attachent… Enfin, voulut-il bien se reprendre, c'est en général qu'il m'a semblé avoir remarqué cette qualité des pédérastes, cet avantage… Vous nous prouverez peut-être le contraire !… » Et puis enchaînant : « Vous avez chaud, hein ? Vous vous y ferez ! Il faudra vous y faire d'ailleurs ! Et le voyage ?

— Désagréable ! lui répondis-je.

— Eh bien, mon ami, vous n'avez encore rien vu, vous m'en direz des nouvelles du pays quand vous aurez passé un an à Bikomimbo, là où je vous envoie pour remplacer cet autre farceur… »

Sa négresse, accroupie près de la table, se tripotait les pieds et se les récurait avec un petit bout de bois.

« Va-t'en boudin ! lui lança son maître. Va me chercher le boy ! Et puis de la glace en même temps ! »

Le boy demandé arriva fort lentement. Le Directeur se levant alors, agacé, d'une détente, le reçut le boy, d'une formidable paire de gifles et de deux coups de pied dans le bas ventre et qui sonnèrent.

« Ces gens-là me feront crever, voilà tout ! » prédit le Directeur en soupirant. Il se laissa retomber dans son fauteuil garni de toiles jaunes sales et détendues.

« Tenez, mon vieux, fit-il soudain devenu gentiment familier et comme délivré pour un temps par la brutalité qu'il venait de commettre, passez-moi donc ma cravache et ma quinine… sur la table… Je ne devrais pas m'exciter ainsi… C'est idiot de céder à son tempérament… »

De sa maison nous dominions le port fluvial qui miroitait en bas à travers une poussière si dense, si compacte qu'on entendait les sons de son activité cahotique mieux qu'on n'en discernait les détails. Des files de nègres, sur la rive, trimaient à la chicote, en train de décharger, cale après cale, les bateaux jamais vides, grimpant au long des passerelles tremblotantes et grêles, avec leur gros panier plein sur la tête, en équilibre, parmi les injures, sortes de fourmis verticales.

Cela allait et venait par chapelets saccadés à travers une buée écarlate. Parmi ces formes en travail, quelques-unes portaient en plus un petit point noir sur le dos, c'étaient les mères, qui venaient trimarder elles aussi les sacs de palmistes avec leur enfant en fardeau supplémentaire. Je me demande si les fourmis peuvent en faire autant.

« N'est-ce pas, qu'on se dirait toujours un dimanche ici ?… reprit en plaisantant le Directeur. C'est gai ! C'est clair ! Les femelles toujours à poil. Vous remarquez ? Et des belles femelles, hein ? Ça fait drôle quand on arrive de Paris, n'est-ce pas ? Et nous autres donc ! Toujours en coutil blanc ! Comme aux bains de mer voyez-vous ! On n'est pas beau comme ça ? Des communiants, quoi ! C'est toujours la fête ici, je vous le dis ! Un vrai Quinze Août ! Et c'est comme ça jusqu'au Sahara ! Vous pensez ! »

Et puis il s'arrêtait de parler, il soupirait, grognait, répétait encore deux, trois fois « Merde ! », s'épongeait et reprenait la conversation.

« Là où vous allez pour la Compagnie, c'est la pleine forêt, c'est humide… C'est à dix jours d'ici… La mer d'abord… Et puis le fleuve. Un fleuve tout rouge vous verrez… Et de l'autre côté c'est les Espagnols… Celui que vous remplacez dans cette factorie, c'est un beau salaud notez-le… Entre nous… Je vous le dis… Il n'y a pas moyen qu'il nous renvoie ses comptes, ce fumier-là ! Pas moyen ! J'ai beau lui envoyer des rappels et des rappels !… L'homme n'est pas longtemps honnête quand il est seul, allez ! Vous verrez !… Vous verrez cela aussi !… Il est malade qu'il nous écrit… J' veux bien ! Malade ! Moi aussi, je suis malade ! Qu'est-ce que ça veut dire malade ? On est tous malades ! Vous aussi vous serez malade et dans pas longtemps par-dessus le marché ! C'est pas une raison ça ! On s'en fout qu'il soye malade !… La Compagnie d'abord ! En arrivant sur place faites son inventaire surtout !… Il y a des vivres pour trois mois dans sa factorie et puis des marchandises au moins pour un an… Vous n'en manquerez pas !… Partez pas la nuit surtout… Méfiez-vous ! Ses nègres à lui, qu'il enverra pour vous prendre à la mer, ils vous foutront peut-être à l'eau. Il a dû les dresser ! Ils sont aussi coquins que lui-même ! Je suis tranquille ! Il a dû leur passer deux mots aux nègres à votre sujet !… Ça se fait par ici ! Prenez donc votre quinine aussi, la vôtre, à vous, avec vous, avant de partir… Il est bien capable d'avoir mis quelque chose dans la sienne ! »

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