Louis-Ferdinand Céline - Nord

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Nord: краткое содержание, описание и аннотация

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Céline au milieu de l'Allemagne en flammes. Avec ses compagnons d'infortune, — sa femme Lili, l'acteur Le Vigan, et le chat Bébert —, le voici à Baden-Baden dans un étrange palace où le caviar, la bouillabaisse et le champagne comptent plus que les bombardements, puis dans Berlin en ruines, et enfin à Zornhof dans une immense propriété régie par un fou. C'est une gigantesque tragédie-bouffe, aux dimensions d'un pays qui s'effondre, vécue par celui qui se nomme lui-même « le clochard vieillard dans la merde ».

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« On est dans la cabale ! dis donc ! oh ! oh !

— Cabale toi-même ! l'homme de nulle part !

— Attends je vais te le faire ! »

Il me regarde… fixe !… et puis louchant ! louchant !… pire que dans ses films…

« T'es hallucinant, mur du son ! mur du son !

— Comment t'as dit ? »

On va se battre si ça continue…

« T'es le plus grand comédien du siècle !… Adolf est qu'un gougnaffe hurleur ! le Landrat aussi ! »

Lili m'approuve…

« Oui ! oui ! La Vigue !

— T'es sûr Ferdine ?

— Oui, et je te le jure !

— Alors !… alors !… »

Alors nous parlons gentiment de choses et d'autres…

* * *

Il s'agit que la vie continue, même pas rigolote… oh, faire semblant de croire à l'avenir !… certes le moment est délicat, mais vous savez qu'avec confiance, grâce, et bonne humeur, vous verrez le bout de vos peines… si vous avez pris un parti, périlleux certes, mais bien dans le raide fil de l'Histoire, vous serez évidemment gâté… le fil de l'Histoire ? vous voici dessus en équilibre, dans l'obscurité tout autour… vous êtes engagé… si le fil pète ! si on vous retrouve tout au fond, en bouillie… si les spectateurs, furieux, ivres, viennent tripatouiller vos entrailles, s'en font des boulettes de vengeance, entassent, enfouissent, en petits Katyns particuliers, vous aurez pas à vous plaindre ! vous vous êtes engagés, voilà !… moi, par exemple, auquel on reproche d'avoir touché des Allemands… quelles fortunes !… pas un seul accusateur, des centaines, et de tous les bords, et joliment renseignés !… Cousteau, employé de Lesca, Sartre le résistant du Châtelet, Aragon mon traducteur et mille autres ! et Vailland Goncourt qui regrette bien, qui se console pas… qui m'avait au bout de son fusil !… je peux me vanter d'être dans le droit fil, aussi haï par les gens d'un bout que de l'autre… je peux dire, sans me vanter, que le fil de l'Histoire me passe part en part, haut en bas, des nuages à ma tête, à l'anu… Cromwell jeté à la voirie, grouillant d'asticots, n'avait pas le fil !… il a appris à ses dépens ! déterré ils l'ont re-strangulé, et rependu !… tant que vous avez pas, mort ou vif, la corde au cou, vous êtes qu'une charogne inconvenante… quand je vois tous ceux qui n'ont pas de fil et qui battent l'estrade, pavoisent, pérorent, Kommissars, Superpatatis, Ministres, Cardinaux du Vent… pauvres, pauvres d'eux !

Hé, moi ! je m'emporte ! je vous parlerai de Cromwell une autre fois ! pour le moment il s'agissait de faire le tour de nos relations… Dancing… Épicerie… et peut-être rencontrer Hjalmar ?… on n'entendait plus son tambour… disparus ? lui et le pasteur ?… ils étaient rusés tous les deux !… je dis à Lili…

« Toi tu vas voir l'héritière ! tu vas monter danser là-haut… t'emmèneras le greffe dans son sac… nous deux on va faire le tour, si ça bombarde trop, on rapplique… écoute ! »

Nous écoutons tous les trois… les murs tremblent… tremblotent… comme hier, pas plus… et broum ! d'aussi loin… le ciel est aussi couvert… noir et jaune…

Voilà !… nous laissons Lili, Bébert… nous descendons… le péristyle… je remarque à La Vigue, lui qu'est porté sur la nature…

« Voici bien une misère de terre !… mords ça !… bouillie de suie jaune, que les patates refusent de germer !… s'ils peuvent se la foutre au derge leur cauchemar de Prusse ! je veux, le parc est pas laid… mais il est pas d'eux !… rien est d'eux que leur funèbre façon…

— Avoue tout de même ces hauteurs d'arbres… ces voûtes de dentelles feuilles et branches !… »

Sensible La Vigue, aux harmonies vertes et ajours… il était païen panthéiste, La Vigue… il doit l'être encore là-bas… il vaut mieux… un moment donné ne plus regarder que les feuilles et les vogues des cimes… mais dans le moment il s'agissait de ramener nos ganetouses, et de tenter de piquer une, deux boules à la Kolonialwaren … peut-être un de ces pots de « faux miel »… je voulais plus y aller la nuit… son truc de taper au carreau pourrait bien être un signal pour les « résistants » du bistrot… qu'on était là, qu'ils nous coiffent !… tout est possible… mais certes aussi arriver de jour était pas indiqué !… tout est farce et hypocrisie dès que vous êtes comme nous étions, bien repérés, individus sac et corde, suspects tous les bouts, traîtres à la France et à l'Allemagne… les clientes de l'épicière, elles, n'avaient pas de doutes, elles murmuraient pas, elles se le criaient d'un bout à l'autre de la chaumière que nous étions la honte du hameau, que notre place était dans un camp ou en prison, qu'on venait voler leurs nourritures… ce qui était injurieux et faux puisque le Landrat de Moorsburg avait lui, secoué tous nos tickets ! nous mendigotions c'est exact, mais en payant de nos propres sous… et qu'elles refusaient pas les garces… ni les cigarettes d'Harras… tout nous prendre et nous traiter de pires abjects !… un moment se pose plus qu'une question : pourquoi on vous a pas pendu ? pour ainsi dire officiel !… déjà liquidés tous mes meubles et manuscrits, et mon éditeur… l'épicerie avait rien à dire… en avant !… et zut ! pas trop vite tout de même !… je voyais le sol bouger un petit peu… pas seulement devant moi, là… toute la plaine !… les sillons de betteraves monter… redescendre… au loin… très loin… j'ai pas beaucoup la berlue… peut-être tout de même un petit malaise ?… zut !… demi-tour !… et les cigarettes !… on nous déteste et nous méprise mais ça sera pire si nous arrivons sans tabac… nous rebroussons chemin… à l'armoire vite !… trois paquets, quatre !… je referme… on se hâte… on avait pas fait vingt mètres… « hep !… hep ! » Kracht est devant nous !… je me dis ! il a une sale tronche… il a pas dormi ?… il s'est saoulé ? il est malade ?… « Ça va pas Kracht ?… » le teint terreux, bistre même… il s'est tout ridé, en pas deux jours… et ses petites moustaches « à l'Adolf » sont comme rebroussées… mécontent ?… qu'est-ce qu'il a ?… les nouvelles ?… y a qu'à regarder le ciel et entendre ce qui tombe… pas besoin de nouvelles !… il a pas à être bouleversé… il nous emmène un peu plus loin… j'aime pas ce genre d'aller plus loin, il me l'a déjà fait à l'aérodrome…

« Alors, Kracht, quoi ? was ? was ?»

S'il veut nous buter qu'il se décide !… si c'est de cela qu'il s'agit ?… nous faire excursionner, pourquoi ?… La Vigue qui parle vraiment plus depuis qu'on a quitté Grünwald, nous fait signe, le doigt à sa tempe, que c'est assez, qu'il se décide !…

« Ach ! nein ! nein ! verrückt ! »

Et il se met à rire… il nous trouve mabouls… pas du tout !… on était sincères !… on avait marre d'être baladés… du coup il sort son gros pistol … je connaissais l'engin… et l'étui !… et il me montre sa tempe, la sienne, l'endroit où moi je dois tirer !…

« Nun !… Nun ! … allez ! »

Il insiste…

« Los ! »

Il veut !… juste ce qu'on ne veut pas, nous ! notre existence pas assez toque pour qu'on abatte notre S.S. ! en plus ! salut !… saloperie qu'il est, certain, sûr, mais pas notre affaire ! cezig petites moustaches !… il nous avait pas regardés !… qu'allait satisfaire son vice, son envie de suicide !… papillon, minute !

« Nein , Kracht ! nein ! braver mann , Kracht ! freund ! freund ! ami ! »

Qu'on reste potes, pas autre chose ! qu'il chasse ces vilaines pensées !… on lui rengaine son revolver… on lui témoigne notre affection… en sacrées bourrades !… et on l'embrasse, on s'embrasse !… il nous a fait peur… tout ça a duré deux minutes, trois suicides et résurrections… les crises émotives durent pas beaucoup chez les hommes, les dames, les demoiselles se trouvent chez elles dans la tragédie, en redemandent, encore et encore !… en prière, en tricoteuses, aux Arènes, au lit, jamais assez ! nous là, émotion pour émotion, on avait eu que cette petite crainte qu'il nous emmène en promenade pour nous liquider… je garde encore quelque soupçon…

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