Louis-Ferdinand Céline - Nord

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Nord: краткое содержание, описание и аннотация

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Céline au milieu de l'Allemagne en flammes. Avec ses compagnons d'infortune, — sa femme Lili, l'acteur Le Vigan, et le chat Bébert —, le voici à Baden-Baden dans un étrange palace où le caviar, la bouillabaisse et le champagne comptent plus que les bombardements, puis dans Berlin en ruines, et enfin à Zornhof dans une immense propriété régie par un fou. C'est une gigantesque tragédie-bouffe, aux dimensions d'un pays qui s'effondre, vécue par celui qui se nomme lui-même « le clochard vieillard dans la merde ».

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Nous nous levons de table… salut à tous ! heil ! heil ! ils nous répondent…

A la roulotte !… elle est pas loin cent mètres à gauche… zut !… les « objecteurs de conscience » bâtissent encore une autre isba !… infatigable clique !… ah, la roulotte, là je vois, à côté !… très biscornue, réparée, et de toutes les couleurs… bariolée jaune… violet… rose… comme camouflée… c'est peut-être voulu ?… de près ce que c'est ?… on s'approche… à un carreau une petite fenêtre, un vieux nous regarde… il ouvre…

« Que voulez-vous ? »

Il parle français… il doit savoir qui nous sommes… un vieux tout blanc, tout frisé… pas aimable… il parle allemand, mais drôle, pas l'accent tzigane… il chuinte… allemand… français…

« Fas follen chie ?… fous êtes franchais ?

— Oui !… oui !… c'est nous !

— Ponjour !… »

Tout de suite des Lucky ! … et du « jaune » !… j'avais prévu…

« Ah allumettes ! franchaiges aussi ? »

… Accent du Massif Central…

Je lui passe la boîte… qu'il les garde… il appelle dans la roulotte.

« Zénoné !… Laïka ! Sinül !… »

Ces demoiselles viennent nous voir… et bien d'autres… toutes aux fenêtres… elles devaient être en train de travailler… au fond… d'habitude les romanis travaillent à l'air, eux pas !… je vois, elles réparent des chaises… d'après les voix, des femmes, des hommes, ils doivent être assez nombreux… ils parlent hongrois ?… tchèque ?… ah, je vois les têtes… surtout des femmes… jeunes, je crois… ah mais pas belles… la Kretzer les a pas regardées ! moi ce que je vois, en effet l'air oriental, mais toutes bien fripées, à bout… les cheveux en paquet… gros paquets d'huile… pas irrésistibles du tout !… elles sont moins bien que les bonniches russes, pourtant très surmenées pareil… les Russes se défendent toujours par leur peau même les plus bineuses, piocheuses, tous les temps, dehors, glace, rafales, soleil… oh, pas du tout ces gitanes !… vous diriez badigeonnées à l'huile et soufre… pas que les femmes, les hommes aussi, cuivrés en plus… le vieux portait des boucles d'oreilles… les femmes n'avaient pas de bijoux… il me semble qu'ils ne parlaient pas tous la même langue… en tout cas ils étaient tassés !… je voyais pas notre « diseuse d'avenir »… ils réparaient tous des paniers, des chaises ?… je questionne… ils parlent pas allemand, seulement le vieux… sprechen nicht ! … ils savent que ça avec les gestes… nein ! nein ! l'allemand doit leur être défendu… ils descendent jamais de leur roulotte ? et leurs besoins ?… et la tambouille ? je voyais pas de marmites… ils dorment les uns sur les autres ?… ils sont plus mal ? mieux logés que nous ? ils y voient pas beaucoup plus clair, sûr… contre l'isba, et sous de ces hauteurs d'arbres, de voûtes… d'abord l'entrée de cette roulotte ?… de l'autre côté ?… pas si sûr que ça les chaises, les paniers… ils doivent fabriquer autre chose ? ça ne nous regarde pas, ils nous vireront et c'est tout !… nous sommes venus nous renseigner… quand ils parleront de leurs persiennes, ils entrouvriront peut-être ?… je la regarde encore cette roulotte… comme elle est longue… au moins trente fenêtres… un monument !… et biscornue… en trois… quatre morceaux… quantité de roues… à pneus ballons… et tout ce bazar à moteurs ! deux ! un énorme gazogène arrière… Roger qui voulait des comics ! … là dessiné, il aurait ! quatre petites cheminées en plus… sans doute leurs cuisines ? et j'avais pas encore tout vu… de l'autre côté encore plein d'hublots… et d'énormes crochets… une vingtaine… une des jeunes gitanes apparaît… voir ce qu'on veut ?… oh, très aimable !… grand sourire… il lui manque des dents… elle nous montre un tambourin… elle tape dessus… pam !… pam ! … sûrement elle danse !… ja ! ja ! … nous irons la voir !… refaisons le tour !… vraiment l'hétéroclite bastringue réparé de partout… bouts de zinc, fils de fer, ficelles… et peinturluré rose, jaune, vert… plus des dessins… des signes… arabesques… je vais demander au vieux… s'il est toujours là… oui ! oui ! à la même fenêtre… il m'entend pas, il m'écoute pas… il joue du violon… et pas mal… tzigane, mais pas mal… ils doivent répéter… on les verra à cette séance… « Force par la Joie »… ça aura lieu au Tanzhalle … on devient copains par la fenêtre… les autres, les jeunes sont renfrognés… sauf la danseuse au tambourin… le vieux regarde, plus près, la main de Lili, il lui palpe les doigts… « cholie bague ! cholie bague ! roubis ! roubis ! … moi aussi roubis ! »… il nous l'avait pas montrée, il l'avait retournée à son doigt… vers la paume… un roubis ! et une émeraude… l'autre doigt, il nous montre, un saphir… et au petit doigt un « tiamant pleu » !… il nous fait tout voir !… « combien votre roubis cholie dame ? fous foulez pas vendre ? » et plus bas, chuchotant « ils fous foleront tout ! » je vois que ce vieux fait pas que du violon, joaillier il est, aussi…

En attendant, je sais toujours pas ce que c'était que cette femme, ou homme à perruque, qu'est montée chez nous, si mal élevée… est-ce qu'il la connaît ?… qu'est-ce qu'elle fout, en plus des cartes et de tourner les tables ? bourrique, sûr !… je lui demande…

« Oh, bonne afenture fous safez ! fous safez ! »

Ça le fait rire… c'est tout… il dit pas plus… et que ça jacasse dans l'intérieur… en russe… en allemand… et je crois aussi en espagnol… oh, on ne nous a pas fait monter !… ils sont par tribus ?… combien ?… cette guimbarde est longue et large, mais tout de même, ils en sortent jamais ?… je pose la question…

« Vous ne sortez pas ?

— Si !… si Monsieur !… tous ensemble ! »

Je voudrais les voir, tous ensemble !

« Quand sortez-vous ?

— Oh, je ne sais pas ! »

Salades !… je demanderai à la Kretzer saloperie mégère sûrement elle, elle sait… ce qu'est boniments et ce qui existe… un fait, ils sont n'importe quoi, crasseux et crasseuses, et huilés, mais ils sont tziganes, alors ennemis jurés du Reich, traîtres au sang, pourquoi on les laisse ?… « autorisés de circuler », timbres, signatures, Kracht m'a fait voir… que nous, n'avons pas !… et quand ils sortent de la roulotte, qu'est-ce qu'ils peuvent faire ?… romanis, pas romanis, hongrois, valaques, à quoi ils servent finalement ?… réparer les ruches ?… on en a pas vu après leurs crochets… pas une ruche, que des chaises et quelques paniers… du flan tout ça, moi je crois…

« Au revoir grand-père ! on ira tous à la séance !

— Oh oui !… ça sera beau ! choli !

— Entendu, grand-père ! »

On se serre les mains… des femmes la seule qui vienne nous dire au revoir, celle au tambourin… même nous envoie des baisers !… sûrement que c'est elle la danseuse… elle a pas qu'un tambourin… elle a aussi des castagnettes… elle nous en donne là, par la fenêtre… trrr ! trrr ! trrr ! une roulade !… je dis à Lili : « demande-lui qu'elle te les prête !… » Lili veut pas… j'insiste… et comment ! l'Esméralda appelle les autres qu'ils rigolent, elle croit que Lili sait pas en jouer, prétentieuse… qu'ils se moquent de nous… pardon !… Lili se passe les cordons aux doigts et trrr ! bien mieux qu'elle !… ils peuvent se rendre compte ce que c'est qu'une artiste !… ces envolées de trilles !… rafales… pizzicati ! légers !… légers !… c'est à eux là de rester baba… à toutes les fenêtres… ils applaudissent… ils sont forcés !… « encore !… encore ! » ils en redemandent… le vieux aussi, même y en hurle… il apprécie… que Lili lui en rejoue !… plus fin !… plus fin !… et puis plus fort !… plus fort !… furioso ! … lui qui doit être leur chef d'orchestre, il est, on voit, le plus connaisseur… tout le sous-bois retentit… trrrr ! vraiment le très magnifique écho pour des minuscules castagnettes… les bibelforscher menuisiers qui sont pourtant pas à se distraire, qu'arrêtent jamais de rouler les troncs, et d'en remonter encore d'autres, s'interrompent, viennent voir… eux on peut dire, bagnards de choc, posent la pioche, varlope, les clous, écoutent Lili… trrr ! ter ! tac !… ça fait un rassemblement, je trouve… nous pourrions nous en aller… je croyais pas si bien dire… juste Kracht traverse la petite route… et plus loin, là-bas, bien plus loin, je vois Cillie von Leiden, et deux femmes russes de la ferme, je crois, leurs servantes… pristi !… beaucoup de monde !… et puis plus loin encore, Isis… elles sortent toutes du bois, elles s'en vont… d'autres encore plus loin… ceux-là je ne sais pas du tout… mais la petite Cillie, les deux servantes et Isis, je suis sûr !… où elles pouvaient être ?… une idée ? peut-être dans le fond du véhicule pendant que nous bavardions dehors !… qu'elles s'amusaient dans la roulotte, les quatre ? elles n'étaient pas venues au manoir… je dis rien à Lili… Kracht lui venait pour nous… d'abord pour nous surveiller… et puis pour qu'on revienne à table… il nous aimait pas baguenaudant… demain !… demain !… nous irions tous avec eux au ravitaillement des osiers… en expédition ! chercher des tiges et brindilles… ils en avaient très besoin pour réparer les fauteuils… pas que nous avec eux, toute la Dienstelle , sténos, comptables, demoiselles, caissiers et les Kretzer… tout le personnel des bureaux… plus Kracht !… aux oseraies le long des petits ruisseaux loin dans la plaine… ils en rapporteraient des charrettes… Kracht m'explique, on devait jamais les laisser seuls, ils s'échappaient, maraudeurs fieffés, ils revenaient avec des oies, des dindons, des canards et même des vaches !… ils s'échappent vous retrouvez plus rien ! demain donc on sera de service avec les quatorze comptables, les regarder couper… on est jamais de trop autour d'eux, ils trouvent toujours encore moyen d'estourbir quelque chose… il faut les fouiller quand ils rentrent… les femmes ramènent des douzaines d'œufs, dans les grands volants de leurs jupons, et entre leurs jambes, dans des sacs, et même des fausses Livres britanniques !… qu'elles trouvent où ?… tombées du ciel ?…

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