Louis-Ferdinand Céline - Nord

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Céline au milieu de l'Allemagne en flammes. Avec ses compagnons d'infortune, — sa femme Lili, l'acteur Le Vigan, et le chat Bébert —, le voici à Baden-Baden dans un étrange palace où le caviar, la bouillabaisse et le champagne comptent plus que les bombardements, puis dans Berlin en ruines, et enfin à Zornhof dans une immense propriété régie par un fou. C'est une gigantesque tragédie-bouffe, aux dimensions d'un pays qui s'effondre, vécue par celui qui se nomme lui-même « le clochard vieillard dans la merde ».

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— Un prodige !…

— Eh bien à ce point ! il dévalise les garçons de courses !… tout ce qu'il peut leur piquer de journaux !… pour les comics !

— Dites donc ! dites donc ! »

Roger ne se contente pas de parler, il agit…

« Combien vous en avez là, de prêt ?

— Dans les mille pages… »

Il voulait dire ce manuscrit même Nord

« Illustrables ?

— Je crois… un peu…

— Combien vous croyez encore ?

— A peu près autant…

— Je vais vous chercher un artiste… un artiste qui veuille… peut-être ?… votre chance !… mais bien attention Ferdinand ! trois… quatre images par chapitre… chapitres “contractés”… trois lignes pour cinquante des vôtres, habituelles… vous me comprenez ?

— Oh là là !… si je comprends “style étiquette” !… vous verrez ça !… Roger !… si je suis de l'avenir et de la jeunesse ! qu'Achille sortira plus jamais, ni de son bureau, ni de son lit, ni des lieux… »

* * *

Comics ?… Comics ? … dessinateur ?… je crois pas beaucoup… il trouvera pas… « revenants obligeants » ceux que je connais sont d'un hostile !… m'ont dénoncé de tous les côtés, acharnés la trouille !… question comics , je les ai connus dans ma jeunesse, et en sept couleurs… les Belles Images 0 fr. 10… à l'heure actuelle je vois pas beaucoup, même tout contractant mon histoire, comment elle pourrait un peu se vendre dans l'état des kiosques et des gares et des librairies, que tout ça dégueule d'invendus… que le public, si pressé, blasé, si alcoolique, si fatigué, veut plus rien lire, ni entendre, peut-être un petit truc pédé ?… une pouponnière en folie ? confidences de nurses roses ardentes ?… alors là moi je me présente mal avec nos avatars aux flammes, phosphores, séismes…

Je vous parlais d'Isis, du cul-de-jatte, des bibelforscher , des Kretzer, de nos mahlzeit à la soupe d'eau tiède dans la haute sombre salle à manger sous l'immense portrait de celui qui devait se mettre au feu lui-même quelques mois plus tard… heil ! heil ! tous ces gens autour de la table faisaient semblant d'aimer la soupe, comme nous, ils en redemandaient, comme nous, il fallait, demoiselles dactylos et comptables… preuve de confiance, de haut moral… Kracht pharmacien S.S., herr Kretzer, chef de l'Annexe et des Archives, sa femme la pleureuse si nerveuse et nous trois, si on en reprenait ! de cette bonne soupe succulente, fameuse !… pas nous qui allions bouder !… la petite bossue aussi se régalait… elle n'allait plus à Berlin, elle n'allait plus aux poissons, elle n'avait pas vu ses parents depuis des mois… le fameux bunker invulnérable en avait pris un coup final… fendu, fissuré, éparpillé… ses parents dessous !… le mieux était de pas en parler… la soupe tiède dans les assiettes, ridait, tremblotait, minuscules vagues… du pilonnage écrabouillage… je vous disais, Berlin, cent bornes ! pas que la soupe, les verres d'eau aussi et le portrait d'Adolf… dans son cadre or… on recevait plus de « communiqué » mais par la soupe et la verrerie on pouvait bien un peu se rendre compte que de jour en jour ça se rapprochait… que ça devait être les armées russes… ça venait surtout de l'Est… ils devaient prendre Berlin en étau… et que ça serait bien rare qu'ils viennent pas voir sous peu ici… nous envoient une « reconnaissance », un tank… à force d'entendre tomber des bombes on finit par se croire importants et Zornhof, hameau, bouses et chaumes, rendez-vous d'armées… ça va vite la déconnerie… en réalité, pour nous l'essentiel, c'était le tabac blond et l'armoire… plus la liberté que je prenais… hardi, Lucky ! Navy ! Craven ! … pas pour moi bien sûr, pour les autres, tous les jours deux paquets, trois… vous vous habituez… je répartissais… six cigarettes pour Kracht dans son étui-revolver, où il m'avait indiqué, au portemanteau… pensez que tous et toutes étaient au courant !… si ils avaient reniflé le tabac !… juste ce qu'il voulait, j'étais pas fou, le Kracht bourrique, que je tape dans l'armoire, et que ça se sache… si Harras revenait on verrait !… puisque j'en prenais pour Kracht je pouvais y aller pour les gamelles… leur S.S. aussi comprenait, celui du Dancing aux cuisines… lui préférait les Navy … ah, aussi pour notre épicière, nos boules, et son miel ersatz… tous les soirs cinq ou six Camels … certes je pouvais y aller : j'en avais pour au moins trois ans à épuiser le stock… et je parle pas du reste, cognac, caviar, pernod, chianti… je savais pas combien au juste, mais y avait !… personne semblait y avoir été, c'est pas moi qui allais lever le lièvre… ils prendraient d'assaut !… à la cadence où je prélevais, trois, quatre paquets, et les cigares, la guerre serait finie, quand je serais au bout…

Je vous disais donc, à table, au cérémonial mahlzeit toutes les secrétaires et Kracht, reprenaient de la soupe, comme nous… nous absolument sans grimaces, eux un petit peu… Kracht pour encore plus de zèle, se met à rétrécir sa moustache, plus mince que celle du Führer… trois poils… toute la table en faisait la remarque, pas hautement, mais pire, chuchotant…

Et pas qu'avaler la soupe tiède, il fallait aussi converser… bien faire preuve et tous les jours d'excellent moral… commenter les dernières nouvelles… Frau Kretzer était notre gazette… d'où elle savait ?… elle a jamais dit… juste la plus récente nouvelle : leur Revizor , l'Inspecteur-juré pour le Brandebourg, était parti de Berlin il y avait plus de trois semaines, il devait s'être perdu… et on pouvait rien faire sans lui, tous les comptes de la Dienstelle devaient attendre… aucun signe !… il devait venir par Moorsburg… peut-être retenu quelque part ?… mais où ?… par qui ?…

Vite un autre sujet !… quand Frau Kretzer pleurait plus elle plaisantait, folichonnait d'une façon assez gênante, je veux dire pour les hommes… là à propos d'une roulotte, dans notre parc… si ces messieurs y avaient été ? ce qu'ils en pensaient ?… des jeunes gitanes, jolies ! de ces regards ! des braises ! ce qu'ils en pensaient eux, les comptables ?… et l'S.S. Kracht ? pas celle qu'était venue là-haut, dans notre tour, cette virago mal embouchée qui nous avait fait sortir, moi, La Vigue… non ! d'autres ! fillettes ravissantes… précoces !… ondulantes !… lascives ! véritablement orientales ! et de ces seins !

« Vous avez résisté, Kracht ? »

Il avait pas été les voir…

« Mais si !… mais si !… »

Toutes les demoiselles riaient bien, elles l'avaient vu !… il se défendait…

« Nein ! nein !

— Ja !… ja !… ja ! … »

Pas prouvé ! la garce Kretzer pensait qu'à ça… bisque ! bisque !…

Ils se traitent de tout !… ils vont se jeter les assiettes !

J'interviens… Kretzer est dangereuse !

« On va y aller nous tous les trois ! »

Je veux dire La Vigue, moi, Lili.

« On vous dira si elles sont belles ! »

On aurait le cœur net !… d'abord et d'un, je voulais savoir si celle qu'était venue chez nous, l'insolente, était un homme ou une femme… je la ferai sortir de sa roulotte… qu'elle nous reparle de la « maison noire »… et de notre avenir !… ils devaient pas avoir de Lucky tout romanichels qu'ils étaient !… le tabac, surtout blond, mieux que la gniole, mieux que le beurre, j'ai dit mieux que l'or, vous fait savoir ce que vous voulez… vous fait parler les pires hostiles… du moment que vous avez le paquet, là ! offert… pas des mots !… et des allumettes… si vous vous mettez tentateurs vous devez savoir où vous allez… nous d'abord Bébert dans son sac, je voulais pas le laisser aux Kretzer… ni aux petites lutines polonaises… ni aux comptables… l'idée qu'ils lui feraient un sort !… ils aimaient aucun animal, aucun chien ni chat à la ferme… sauf Iago en bas, lui l'utile pour haler le vieux, et montrer ses côtes, qu'au manoir c'était la famine.

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