Louis-Ferdinand Céline - Nord

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Nord: краткое содержание, описание и аннотация

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Céline au milieu de l'Allemagne en flammes. Avec ses compagnons d'infortune, — sa femme Lili, l'acteur Le Vigan, et le chat Bébert —, le voici à Baden-Baden dans un étrange palace où le caviar, la bouillabaisse et le champagne comptent plus que les bombardements, puis dans Berlin en ruines, et enfin à Zornhof dans une immense propriété régie par un fou. C'est une gigantesque tragédie-bouffe, aux dimensions d'un pays qui s'effondre, vécue par celui qui se nomme lui-même « le clochard vieillard dans la merde ».

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Je voyais là Zornhof, le parc, création de Mansard, aurait fait joliment l'affaire d'une petite rafale… même de jour !… je vous dis de ces fourrés, de ces voûtes d'arbres !… en plus des bibelforscher … des fentes de leur espèce d'isba… et vers la fin des allées… cette haie si touffue… vous pouviez vous attendre à tout… je précise à La Vigue… « toi tu gafes à droite ! moi la gauche ! »… dans notre condition, toute cette ramure d'hêtres, chênes, sapins bleus, était pas à s'engager… quand vous avez le monde bien hostile, toutes les ondes en épilepsie, qu'enfin on vous hache, écartèle, vous pouvez vous méfier un peu du moindre tas de cailloux, de la brouette…

Rien jusqu'à la route… juste quatre… cinq… six bibelforscher qui ne relèvent même pas la tête pour nous voir passer… trop pris à racler des troncs d'hêtres pour encore une autre isba… les galériens étaient bavards, il paraît… pas ceux-ci, bien silencieux. J'ai vu travailler bien des chevaux, des bœufs, des fourmis, des Américains à la chaîne, des noirs au potopoto, vous leur trouviez des petits soupirs, des petits remerciements de mandibules, ceux-là : rien du tout… nous traversons l'espèce de route… et puis la grande cour de la ferme… du bâtiment près des silos, les deux Français, travailleurs soi-disant libres, nous font signe de venir… eux veulent rester dans l'étable… bon !… on y va ! de l'autre côté de la cour des gens sont comme rassemblés… je demande aux deux Français ce que c'est ?… voilà ! le pasteur a été fait aux pattes à l'aérodrome… ce pasteur qu'on n'avait pas pu voir… Hjalmar, casque à pointe, garde champêtre, Hjalmar il s'appelait, le tient à la chaîne, lui a passé une menotte, pas deux… il en avait qu'une !… le fourgon cellulaire devait venir cet après-midi chercher le délinquant, l'emmener à Berlin… pas très sûr… vu l'état du ciel, et des routes… comment le pasteur s'est fait piquer ?… nous sommes curieux… chassant un essaim il paraît… il s'était fait interpeller par le sergent aviateur, qui l'avait remis au garde champêtre, Hjalmar casque à pointe… maintenant c'était question de fourgon… le coup de poursuivre les essaims dans les ailes mêmes des appareils le mettait dans un très mauvais cas… et c'est de ça qu'ils discutaient tous, là-bas de l'autre côté de la cour… y avait Hjalmar et son pasteur, avec chaîne et menotte, y avait bien sûr les servantes russes, et les ménagères du hameau, et même notre Kolonialwaren et des soldats en uniforme français, polonais, et fritz… ce coup du pasteur fait aux pattes et que le fourgon devait venir chercher faisait dire à chacun ce qu'il pensait… y avait des « pour »… y avait des « contre »… « si j'étais la Justice allemande ! » l'avis de nos deux, là, Léonard, l'autre… ils nous renseignent… Hjalmar casque à pointe, ne sort son sabre que le dimanche… bien !… on regarde en face, de l'autre côté, le rassemblement… sûrement eux, pour du jus !… et chaud !… à la porte de la cuisine… je demande ce qu'ils croient, Léonard, Joseph…

« Vous pouvez y aller !… mais pas nous !… pas nous ! »

Entendu !… qu'est-ce qu'on risque ?… nous traversons donc toute cette cour… eh bien ! une énorme cafetière ! et comme pain, pardon !… plein de brötchen ! … autre chose que notre boule !… ah mais, ils veulent bien partager !… et qu'on se réchauffe ! Hjalmar donne des ordres aux servantes, qu'elles nous sortent des sièges, comme à eux, qu'on s'installe, et donne notre opinion aussi, nous ne nous faisons pas prier… pour dire il fait plutôt frais, octobre… mais avec le jus, ça va !… maintenant notre avis sur le pasteur ?… qu'il aurait dû rester chez lui, pas cavaler sous les avions, qu'il avait cherché son malheur, abeilles ou pas ! la majorité pensait de même, qu'il n'avait que foutre sous les appareils…

Mais Lili ?

J'espérais bien que la Kretzer était montée… elle manquait jamais d'apparaître sitôt que nous étions partis, La Vigue, moi, elle venait aux ragots… elle et ses tuniques et ses larmes… elle monterait peut-être à manger ? petits pains, petits fours ? en même temps ? qu'elle était cordon bleu, la garce !… vicieuse en tout, fignoleuse de gâteaux feuilletés, demi-amandes… je pensais toujours au cyanure… une idée… oh, la périlleuse sorcière !… peut-être dans le tas, ferme et manoir, la plus imprévisible de toutes, avec les dolmans de ses deux fils… et ses soupes mauves, transparentes tièdes…

Je me laisse emporter !… ma verve ! je reviens vite où nous en étions… au petit déjeuner servi chaud… à Hjalmar et son pasteur apiculteur malheureux… pour le moment tout allait bien !… du vrai café et du pain de miche, à gogo !… plein de servantes… à disposition !… et la cuisine…

« Pour quand le fourgon ?

— Pas tout de suite, il vient de Berlin… »

L'impression de Berlin comme tout tonne, flambe, jette des étincelles aux nuages, je le vois pas venir leur fourgon !

« Restez donc assis ! votre femme n'a qu'à venir !… y aura toujours à manger !… c'est l'ordre ! »

Hjalmar y va fort ! il reçoit… il enlève sa menotte au pasteur, qu'il puisse boire manger à son aise et il passe la chaîne autour de sa propre cheville… comme ça personne pourra s'enfuir… service ! le pasteur profite qu'on est autour pour nous faire entendre la parole…

« Dieu voit tout ! »

Tranquille sur son tabouret, il demande encore un autre jus… il s'adresse à nous…

« Sie verstehen ? … vous me comprenez ?

— Ja !… ja !»

Qu'il continue !… en allemand… ou en français… à son idée !

« Les hommes ne sont rien !… les chaînes non plus !… Dieu pense à nous !… le jour se lève !… prions !… »

Il faisait pas jour n'importe comment, trop de nuages !… Hjalmar garde champêtre tenait pas du tout à prier… il chuchotait à la bonniche… c'était pour en plus du café le petit « remontant », je crois du genièvre… pourvu je pensais à la Kretzer, qu'elle soit montée voir Lili… pour le ragot c'était certain… mais aussi avec du café, du pain, et du beurre… ils avaient de tout ces Kretzer… quand ils voulaient… nous en tout cas, qu'on veuille ou non, les von Leiden !

Je vous parle toujours du pasteur mais je vous raconte pas son costume, il était pas en redingote, mais en longue blouse grise, et sur sa tête un bada immense, gris aussi, et une voilette nouée sous le menton… l'apiculteur en pleine récolte… d'ailleurs il m'explique… il ne veut pas qu'on s'en aille avant ! il faut qu'on sache… sa garde des ruches, la chasse aux essaims l'avaient mené dans les ailes d'avions… il trouvait toutes ses abeilles là, dans les carlingues… ça faisait plus de deux ans qu'un avion avait décollé… le dernier avion, le dernier pilote, avait fait un trou dans le terrain… l'appareil y était encore et le pilote, enfoui profond… on comptait encore douze avions, immobilisés au sol, bien tranquilles… alors forcément, les essaims se trouvaient attirés !… surtout par l'intérieur des ailes…

« Je leur dirai à Berlin !… ils ne le savent pas, ils ne viennent jamais !… le ciel appartient à Dieu ! Dieu a créé les abeilles ! que sa volonté soit faite !

— Sicher ! certainement ! »

Nous étions d'avis !… Hjalmar casque à pointe approuvait… j'aurais bien parlé du miel…

Quelqu'un venait du fond là-bas… un botté… Kracht, notre Sturmapotheke ! … qu'est-ce qu'il venait foutre ?… Hjalmar me le dit, il vient observer… il doit rendre compte de nous, de tout à son Standartführer , Berlin… bon !… le voici !… il a traversé la cour… vite… il pose pas de question au pasteur, mais il nous fait signe : tous debout ! rassemblement !

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