Bernard Pivot - Oui, mais quelle est la question ?

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Oui, mais quelle est la question ?: краткое содержание, описание и аннотация

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« Pour mon malheur, le questionnement grâce auquel je me suis fait un nom dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, s'est étendu à ma vie privée. Je souffre d'une maladie chronique que j'appelle la "questionnite". Son symptôme est évident, identifié de tous mes proches : je n'arrête pas de leur poser des questions. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est plus fort que moi. C'est une seconde nature. Je suis en état de perpétuelle curiosité. Et de manque si je n'arrive pas à la satisfaire. Je ne suis pas le type qui se contente d'un machinal "Comment vas-tu ?". Je veux savoir. Quoi ? Peu importe, je veux savoir. Toute personne détient de grands et de petits secrets qu'elle n'entend pas divulguer, mais que mes questions peuvent l'amener à avouer. Il n'y a pas d'homme ou de femme sans double fond. Sans mystères, sans cachotteries, sans arrière-pensées. Moi, j'en ai. Beaucoup. Heureusement, je ne suis jamais tombé sur un loustic comme moi qui vous bombarde de questions et qui, à la longue, devient insupportable. » Adam Hitch est un journaliste dont la vie sentimentale est ravagée par son addiction aux questions. En racontant son histoire, avec humour et élégance, Bernard Pivot a-t-il écrit un roman ou son autobiographie ?
« Apostrophes », « Bouillon de culture » « Double je »
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Vous imaginez bien, ô lecteurs amènes et maintenant familiers de mes compulsions, que je lui ai demandé si certains de ses contractants avaient été ses amants. Elle ne s’en est pas offusquée. Elle ne s’est pas dérobée non plus. Oui, en douze années d’Artbis, un comédien, assez longtemps, un pianiste et un violoniste, brièvement. Chaque fois à l’insu de l’agence, qui n’aurait pas apprécié. Lucile m’avait donné leurs noms. Ils ne m’étaient pas inconnus. Pas assez célèbres cependant pour que je pousse la malice à en inviter un dans mon émission de radio (je n’étais pas encore à la télévision).

Quand j’avais suggéré à Lucile de les réunir tous les trois dans un spectacle littéraire et musical, ce n’était plus de la malice mais de la malignité. Bien des femmes auraient tiqué, jugeant ma proposition désagréablement ironique. Lucile m’a répondu que c’était une idée amusante et qu’elle y réfléchirait. La souplesse de son caractère était un gage de notre avenir.

Nous nous sommes tant aimés que, sans que nous nous soyons posé beaucoup de questions, comme si un enfant était le prolongement obligé de notre couple, Julien est né très vite. Penché sur son berceau, je me suis alors demandé avec autant d’inquiétude que de curiosité quel serait son avenir ; si sa mère et moi nous resterions assez longtemps unis pour lui assurer de grandir sous un toit unique ; de quel poids il pèserait sur ma vie et comment mon égoïsme de célibataire s’accommoderait de son innocente tyrannie ; si mon impatience de journaliste était compatible avec la patience que réclame le métier de père ; si un enfant, produit dérivé du couple, en est la vitamine ou le poison ; si, un jour, ses silences ne me feraient pas regretter ses cris et ses pleurs ; combien de milliers de questions, gaies ou douloureuses, tendres ou sévères, il ajouterait jusqu’à ma mort à mon opiniâtre collection de points d’interrogation.

Pendant plus de quatre ans et demi Lucile et moi avons formé un couple admiré et jalousé. Le bonheur public, ça épate et ça irrite. L’annonce de notre séparation, cinq ans après notre mariage, a désespéré les uns et rassuré les autres. À tous je révèle pour la première fois l’enchaînement du désastre.

Alors que je quittais la radio pour la télévision, incontestable promotion professionnelle qui se traduisait d’abord en salaire, puis en notoriété, Lucile rencontrait à Artbis de gros déboires. Un comédien, qu’elle avait accompagné tout au long de son ascension vers les premiers rôles, avait quitté l’agence pour une autre au nom plus ronflant. Puis, coup sur coup, une comédienne et un violoniste l’avaient lâchée, l’une parce qu’elle l’accusait d’être responsable de son confinement dans des distributions médiocres, l’autre parce qu’il jugeait ses cachets sans rapport avec l’immense talent dont il se créditait. Enfin, pour clore cette série noire, une pianiste s’était dédite la veille de la signature de son contrat. Le directeur d’Artbis était furieux contre Lucile. Il l’accusait d’avoir « perdu la main », d’être moins attentive aux états d’âme des contractants de l’agence, de n’être plus aussi efficace que naguère avec les producteurs, les responsables de castings et les organisateurs de spectacles et de concerts, surtout en province. Il laissait planer sur elle la menace d’un licenciement si elle ne se ressaisissait pas. Je lui conseillais de claquer, à défaut du bec, la porte de ce butor. Mais, par fierté, elle préférait rester et se battre contre une adversité injuste.

Nos retrouvailles chaque soir pour le dîner étaient compliquées. J’étais dans l’euphorie, elle dans le désarroi. Par amour pour elle je faisais silence sur la préparation et les heureuses perspectives d’« Aparté » tandis que je l’interrogeais sans relâche sur ses nouvelles façons de travailler. Elle avait besoin de parler, de raconter dans le détail sa journée professionnelle, d’exposer sa stratégie, ses espérances, quitte à ce que j’entende plusieurs fois dans la semaine le même discours en réponse aux mêmes questions. C’était sans importance, mon invincible patience constituant un élément essentiel de sa thérapie comportementale. À quoi s’ajoutait la présence de la joyeuse frimousse de Julien qui allait sur ses quatre ans.

Mais une nouvelle défection d’un comédien, due, si j’ai bien compris, à une réflexion irritée, probablement blessante de sa part, plongea Lucile dans l’abattement. C’est alors qu’elle devint imprévisible. Le soir, elle rentrait de plus en plus tard, d’abord en me prévenant, puis plus du tout. Je dînais seul avec Julien. D’excellentes raisons expliquaient ses absences : dîner professionnel, avant-première d’un film de cinéma ou de télévision, concert. D’habitude je l’y accompagnais. Elle préférait maintenant y assister seule. Elle jugeait que ma notoriété était pour elle plus une gêne qu’un atout. Elle ne voulait plus perdre de temps à voir mes amis qui, tout à coup, n’étaient plus les siens. Et ses amis, avait-elle décrété, n’étaient pas les miens. Enfin, comme par hasard, le soir de la première d’« Aparté », un rendez-vous capital l’avait empêchée de voir mon émission.

La curiosité avait été jusqu’à présent le principal moteur de ma questionnite. Elle avait été parfois relayée par l’inquiétude. Mais jamais jusqu’alors par l’angoisse. Le cancer de ma mère ne s’était pas encore déclaré. Il était évident que Lucile me mentait, qu’un autre homme était entré dans sa vie. Elle me trompait et j’allais la perdre. Dévoré de jalousie, rongé par l’angoisse, je voulais savoir. Qui ? Où ? Comment ? Pourquoi ? J’étais maintenant un inquisiteur en fusion. Un enquêteur obsédé. Un déluge de questions s’abattait matin et soir sur Lucile. Elle y répondait avec une agaçante sérénité et même un léger sourire retrouvé. Elle avait toujours une explication apparemment logique. Je ne pouvais pas tout contrôler, et ce qui n’était pas vérifiable s’installait comme du feu dans ma tête.

J’étais d’autant plus assuré de mon infortune que je me rappelais la maestria avec laquelle Lucile avait dupé mon rival de nos débuts. La subtilité de ses dissimulations, la fermeté de sa voix mensongère, l’efficacité de ses embobelinages, son usage machiavélique de la liberté. Ce qui chez elle, alors, m’avait épaté et réjoui, maintenant m’indignait et me torturait.

L’idée m’effleurait de temps en temps qu’elle avait besoin de prendre ses distances avec moi pour mieux se consacrer à la reconquête de sa position à l’agence. C’est d’ailleurs le principal argument qu’elle invoquait pour justifier son comportement. Ou bien mes succès professionnels lui étaient-ils devenus insupportables ? Ou encore était-elle victime d’une déprime qui lui faisait préférer la solitude à la compagnie de son mari et de son enfant ? Pourquoi pas ?

Mais non, un autre homme lui insufflait sa nouvelle énergie. Cent fois, je lui demandai de confirmer son existence. Cent fois, elle me répondit qu’il n’existait pas. Quel aplomb ! Un soir, alors que Lucile, en chemise de nuit, assise en tailleur sur la moquette de la chambre, feuilletait un livre, je glissai une main entre ses cuisses. « Ah, non ! » s’écria-t-elle en se relevant d’un bond. Elle refusait désormais de faire l’amour.

Quand, de Périgueux où elle avait accompagné un pianiste, elle me téléphona pour me dire qu’elle resterait une journée, donc une nuit, de plus pour rencontrer l’adjointe à la culture et le président du festival de musique, je me rappelai les voyages adultérins en province de mon ex-beau-frère. Elle ne voulut pas me donner les noms de ces deux personnes. Je me les procurai ainsi que leurs numéros de téléphone. Je m’abaissai à appeler le président du festival. Quoique étonné par mes questions embarrassées, il me confirma leur rendez-vous. Quand j’eus raccroché, je me dis que mon coup de fil était une initiative bébête. Lucile n’était pas femme à se risquer sans alibi.

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