Joël Dicker - Les Derniers Jours de nos pères

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Les Derniers Jours de nos pères: краткое содержание, описание и аннотация

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Londres, 1940. Soucieux de pallier l’anéantissement de l’armée britannique à Dunkerque, Winston Churchill décide de créer une branche particulière des services secrets, le
(SOE).
Elle lui sera directement rattachée, et chargée de mener des actions de sabotage et de renseignement à l’intérieur des lignes ennemies. Tous ses membres seront issus des populations locales pour être insoupçonnables. Du jamais vu jusqu’alors.
L’existence même du SOE a été longtemps tenue secrète. Soixante-dix ans après les faits,
est un des premiers romans à en évoquer la création et à revenir sur les véritables relations entre la Résistance et l’Angleterre de Churchill.
Joël Dicker est né à Genève en 1985. Son roman
a obtenu successivement en 2012 le Prix de la Vocation Bleustein-Blanchet, le Grand Prix du Roman de l’Académie française et le Prix Goncourt des Lycéens.
Les Derniers Jours de nos pères

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Ainsi Gros, à force de solitude, avait-il estimé que les plus belles histoires d’amour étaient celles qu’il s’inventait, parce que les amants de son imagination ne se décevaient jamais mutuellement. Et il pouvait rêver que quelqu’un l’aimait.

*

Le soir, lorsque les stagiaires pouvaient profiter d’un peu de temps libre, Laura et Pal se retrouvaient secrètement dans un minuscule salon adjacent au mess. Pal apportait le roman commencé à Lochailort et qu’ils n’avaient toujours pas terminé ; il lisait lentement, volontairement. Il n’y avait dans la pièce qu’un seul large fauteuil, et c’était lui qui s’y asseyait d’abord, puis Laura s’installait contre lui. Elle dénouait ses cheveux blonds, il en respirait le parfum en fermant les yeux. Si elle le surprenait, elle l’embrassait sur la joue ; pas un baiser furtif, un baiser appuyé. Il restait grisé et elle s’amusait de son petit effet. « Allez, lis maintenant », disait-elle, feignant l’impatience. Et Pal obéissait, conquis. Parfois, il lui apportait même un peu de chocolat, acheté au prix fort avec l’argent de France Doyle à un stagiaire hollandais. Ils se croyaient seuls dans le petit salon. Ils n’avaient jamais remarqué la paire d’yeux qui les épiait par l’entrebâillement de la porte. Gros les observait, ému ; il les trouvait magnifiques. En les voyant, il pensait à son aimée, et il l’imaginait contre lui, l’enlaçant. Oui, ils s’enlaceraient un jour, ils s’enlaceraient sans s’en lasser jamais.

Gros ne pensait plus qu’à l’amour. Il considérait que l’amour pourrait sauver les Hommes. Un soir, après avoir admiré Pal et Laura dans leur cachette, il rejoignit ses camarades dans les dortoirs où se tenaient toujours d’interminables conversations. Effectivement, il trouva Stanislas, Denis, Aimé, Faron, Key, Claude, Frank et Jos, étendus sur les lits, les mains derrière la tête, en pleine discussion.

— De quoi vous parlez ? demanda Gros en entrant.

— On parle de filles, répondit Frank.

Gros esquissa un sourire. Sans le savoir, ses camarades parlaient d’amour, et l’amour les sauverait.

— Je me demande si on retrouvera les Norvégiennes, déclara Jos. Moi, je les aimais bien.

— Les Norvégiennes… soupira gaiement Key. Je me demande ce qu’on aurait fait à Lochailort si elles n’avaient pas été là.

— La même chose, répondit Denis, pragmatique. Courir et courir.

Les plus jeunes, Gros, Key, Faron et Claude, savaient que ce n’était pas vrai : ils s’étaient parfois faits beaux, simplement parce qu’ils risquaient de les croiser et qu’ils ne voulaient pas avoir l’air misérables.

— Ah, mes gamins ! s’exclama Aimé. Vous êtes tous de vrais gamins. Un jour, vous vous marierez, et c’en sera fini de la petite drague. J’espère que je serai invité aux mariages…

— T’en seras, dit Key. Vous en serez tous.

Denis sourit d’aise.

— T’es marié, toi ? lui demanda Aimé.

— Une femme et deux gamins qui m’attendent bien sagement au Canada.

— Ils te manquent, hein ?

— Bien sûr qu’ils me manquent. Dieu ! C’est ma famille, quoi… Monde de malheur, je vous dis.

— Quel âge ils ont, tes gamins ?

— Douze et quinze. (S’adressant aux plus jeunes.) Vous me rappelez un peu les miens. Ils seront bientôt des petits hommes, eux aussi.

— Et toi, Stan, pas marié ? fit Key.

— Pas marié.

Il y eut un silence triste. Key relança la conversation :

— En tout cas, c’est pas ici qu’on risque de se trouver une femme.

— Y a toujours Laura, suggéra Faron.

— Laura, elle est avec Pal, répliqua Aimé.

— Où sont-ils d’ailleurs ? demanda Stanislas.

Il y eut un éclat de rire général. Gros ne parla pas de leur cachette : ils étaient si beaux, ensemble. Il ne voulait pas que les autres viennent les déranger. Les autres ne comprenaient rien au vrai amour.

— Ils sont peut-être en train de baiser, railla Faron. Veinard de Pal ! Ça fait longtemps que j’ai pas baisé.

— Baiser est une bonne priorité, décréta Key, déclenchant quelques vivats.

— Baiser, c’est rien, s’écria Gros. Faut plus…

— Et quoi donc ? le moqua Faron.

— Pendant le congé, j’étais chez les putes de Soho. Pute le matin, pute le midi, pute le soir. Rien que des putes, toute la journée. Et puis y en a une qui m’a tapé dans l’œil, une fille de Liverpool qui tapinait sur Whitefield Street. Figurez-vous qu’on s’est plus quitté ensuite, plusieurs jours au lit, presque comme des amoureux, et quand je lui ai dit que je partais pour de bon, elle m’a serré fort dans ses bras. Gratuitement. C’est pas de l’amour, ça ?

Il se dressa sur son lit et contempla ses camarades. Il répéta :

— C’est pas de l’amour ça, hein ? C’est pas de l’amour, nom de Dieu ?

Ils hochèrent tous la tête.

— Si, Gros, répondit Key. Elle t’aime, c’est sûr.

— Alors vous voyez, baiser, c’est rien si on vous serre pas dans les bras ensuite. Faut baiser avec de l’amour !

Il y eut un silence, et tous remarquèrent que Claude n’avait plus pipé mot depuis un moment.

— Ça va, Claude ? demanda Aimé.

— Ça va.

Et Gros posa la question qui les taraudait tous :

— Cul-Cul, si tu s’rais curé, tu baiserais plus ?

— Non.

— Plus jamais ?

— Plus jamais.

— Même les putes ?

— Ni les putes, ni personne.

Gros secoua la tête.

— Pourquoi faut pas baiser quand on est curé ?

— Parce que Dieu veut pas.

— Eh ben, on voit qu’il a jamais eu les bourses pleines !

Claude blêmit, les autres éclatèrent de rire.

— T’es con, Gros, dit Key. T’es con mais tu me fais marrer.

— Ch’uis pas con, je demande, quoi. Ben merde, on a le droit de se demander pourquoi les curés ça baise pas. Tout le monde baise, tout le monde. Alors pourquoi les cul-cul y z’auraient pas aussi des petites histoires de cul ? Ça veut dire quoi, que personne veut baiser avec Claude ? Il est pas moche, Claude, il a le droit de baiser comme tout le monde. Et même si c’était le plus moche des moches, le roi des moches, il aurait le droit d’aller se payer des putes, des gentilles petites putes qui s’occuperaient bien de lui. Je t’emmènerai aux putes, Cul-Cul, si tu veux.

— Non, merci, Gros.

Ils rirent encore. Certains commençaient à s’assoupir, il se faisait déjà tard, et chacun se prépara à aller se coucher. Pal et Laura rejoignirent discrètement leurs camarades. Gros fit le tour des chambres pour les salutations nocturnes. Il faisait ça chaque soir, pour s’assurer que tout le monde était dans les dortoirs et qu’on ne le surprendrait pas en pleine évasion. Lorsqu’il retourna dans sa chambre, Key somnolait, Pal semblait assoupi, et Claude eut à peine la force d’appuyer sur l’interrupteur à côté de son lit pour éteindre la lumière. Dans l’obscurité, Gros sourit. Tous ne tarderaient pas à dormir profondément. Bientôt, il se relèverait.

*

Au terme de leur deuxième semaine, les stagiaires durent effectuer une série de sauts qui leur donnèrent des haut-le-cœur. Le troisième stage était le plus effrayant et le plus dangereux de la formation du SOE : les parachutistes s’entraînaient à des sauts risqués, à basse altitude, car pour survoler les pays occupés sans être repérés par les radars ennemis, les bombardiers de la RAF volaient à deux cents mètres d’altitude environ. Le saut ne durait que quelques secondes, une vingtaine tout au plus. La procédure en était parfaitement réglée : depuis le cockpit, le pilote et le navigateur météo avaient la responsabilité de définir le moment du saut, par rapport à l’altitude et la position géographique, et d’en donner l’ordre à la cabine, où un dispatcher, chargé de gérer le largage des parachutistes et du matériel, organisait l’ordre de passage. Une lumière rouge s’allumait lorsque l’avion survolait la zone de largage ; le dispatcher plaçait tour à tour les agents au-dessus d’une ouverture dans le plancher de l’avion, puis, d’une tape sur l’épaule, donnait le signal du saut. Il fallait alors se laisser tomber dans le vide, puis le filin métallique se tendait et le parachute s’ouvrait tout seul, portant le corps dans les airs quelques instants de plus. La secousse de l’ouverture du parachute leur rappelait de se préparer à toucher le sol dans une poignée de secondes. Ils repliaient rapidement les jambes et atterrissaient comme ils l’avaient appris, ce qui, dans le meilleur des cas, équivalait à tomber de trois ou quatre mètres.

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