Joël Dicker - Les Derniers Jours de nos pères

Здесь есть возможность читать онлайн «Joël Dicker - Les Derniers Jours de nos pères» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2015, ISBN: 2015, Издательство: Éditions de Fallois, Жанр: Современная проза, Историческая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Les Derniers Jours de nos pères: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les Derniers Jours de nos pères»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Londres, 1940. Soucieux de pallier l’anéantissement de l’armée britannique à Dunkerque, Winston Churchill décide de créer une branche particulière des services secrets, le
(SOE).
Elle lui sera directement rattachée, et chargée de mener des actions de sabotage et de renseignement à l’intérieur des lignes ennemies. Tous ses membres seront issus des populations locales pour être insoupçonnables. Du jamais vu jusqu’alors.
L’existence même du SOE a été longtemps tenue secrète. Soixante-dix ans après les faits,
est un des premiers romans à en évoquer la création et à revenir sur les véritables relations entre la Résistance et l’Angleterre de Churchill.
Joël Dicker est né à Genève en 1985. Son roman
a obtenu successivement en 2012 le Prix de la Vocation Bleustein-Blanchet, le Grand Prix du Roman de l’Académie française et le Prix Goncourt des Lycéens.
Les Derniers Jours de nos pères

Les Derniers Jours de nos pères — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les Derniers Jours de nos pères», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

La fin de la deuxième semaine d’entraînement à Ringway marqua la fin du mois de janvier. Et ce fut l’anniversaire du père. Pal y songea toute la journée, il regrettait de ne pas pouvoir lui faire signe ; pas de lettre, pas de téléphone, rien. Son père allait croire qu’il l’avait oublié. Il était triste. Au soir, il était tellement tourmenté qu’il ne parvint pas à trouver le sommeil malgré la fatigue. Tous ses camarades ronflaient depuis une bonne heure mais lui cogitait encore, fixant le plafond depuis son lit étroit. Ah, il avait tellement envie de serrer son père contre lui. « Bonne fête, lui dirait-il, merveilleux père. Regarde ce que je suis devenu grâce à ta belle éducation. » Et il lui offrirait quelques beaux cadeaux, un livre rare déniché chez un bouquiniste des bords de Seine, une petite aquarelle qu’il aurait peinte lui-même, une photographie dans un beau cadre pour son bureau un peu triste. Avec sa solde de l’armée britannique, il pourrait même lui offrir une jolie veste, dans un tweed anglais qui lui irait parfaitement. Il avait des idées à revendre et, dès ce jour, il économiserait pour combler son père lorsqu’ils se retrouveraient. Il rêvait du voyage qu’ils feraient ensemble, le paquebot jusqu’à New York, première classe évidemment, il en aurait les moyens. Ou, mieux encore, ils prendraient l’avion, et en un rien de temps ils rejoindraient des horizons nouveaux ; les jours de pluie à Paris, ils partiraient vers le sud, explorer la Grèce ou la Turquie, et ils se baigneraient dans la mer. Et son père le tiendrait pour le plus formidable des fils, il lui dirait : « Fils, comme j’ai de la chance de t’avoir », et le fils répondrait : « Ce que je suis, je te le dois . » Et il lui présenterait Laura, aussi. Peut-être viendrait-elle vivre à Paris. En tout cas, les dimanches, ils iraient dans les meilleurs restaurants, le père mettrait sa nouvelle veste anglaise si élégante, Laura ses boucles d’oreilles nacrées, et tout le monde, serveur, maître de rang, sommelier, clients, voituriers, les trouverait superbes. À la fin du repas, les mains jointes sous la table, le père, conquis par Laura, prierait en secret pour un mariage et pour des petits-enfants. Et ce serait la plus belle vie qu’ils aient pu imaginer. Oui, Pal songeait à épouser Laura car, plus il la côtoyait, plus il se persuadait qu’elle était la seule femme qu’il pourrait jamais aimer vraiment dans toute sa vie.

Immobile dans son lit, il écoutait les ronflements, ces grognements inconnus il y a quelques mois encore, et qui, aujourd’hui, étaient des refrains apaisants. Et il songeait qu’ils feraient une belle famille, lui, son père et Laura. C’est alors qu’il remarqua dans l’obscurité l’énorme silhouette de Gros qui se levait de son lit, et marchait sur la pointe des pieds pour sortir de la chambre.

13

Discrètement, il suivait Gros en silence, à travers les longs couloirs de Dunham Lodge, ombre parmi les ombres. Lorsqu’il avait quitté la chambre, Pal avait remarqué avec effarement que Gros était en manteau. Il n’osait pas se montrer, tiraillé entre interrogations et peur. Gros était-il un traître ? Non, pas Gros, pas cet homme si doux. Peut-être allait-il dans les étages, chez les Yougoslaves, pour voler de la nourriture. Mais pourquoi un manteau ? Lorsque Gros, rampant et se dissimulant, passa la porte d’entrée du Lodge et disparut dans la nuit, Pal ne savait plus quoi penser. Devait-il donner l’alerte ? Il décida de le suivre, et sortit à son tour. Il n’était pas habillé pour affronter le froid de la nuit, mais l’adrénaline l’empêcha de s’en rendre compte. Gros avançait vite, sur la route déserte et obscure, comme s’il connaissait son chemin. Il avançait d’un bon pas, il se mit même à courir, puis s’arrêta net. Pal se jeta derrière un buisson, pensant être découvert, mais Gros ne se retourna pas ; il fouillait dans ses poches puis en sortit un petit objet oblong. Un émetteur radio ? Pal ne respirait plus : si Gros-le-traître le découvrait à présent, il le tuerait sûrement. Mais Gros n’avait pas une radio en main. C’était un peigne. Et Pal observa, stupéfait, Gros qui se coiffait, sur une petite route, au cœur de la nuit. Il ne comprenait plus rien.

*

Gros poussa un petit cri presque féminin et lâcha son peigne dans une flaque de boue ; il n’osait même pas se retourner pour voir qui avait crié son nom. Ce n’était pas le lieutenant Peter, il aurait reconnu l’accent, le Lieutenant l’appelait Gros lui aussi, mais dans sa bouche cela sonnait plutôt « Gwouo ». C’était peut-être David l’interprète. Oui, c’était David. Il était bon pour la prison militaire, la cour martiale, la peine de mort peut-être. Comment expliquer aux officiers du SOE qu’il désertait Dunham Lodge tous les soirs pour aller retrouver une femme ? On le fusillerait, publiquement peut-être pour l’exemple. Tout son corps se mit à trembler, son cœur cessa de battre, et des larmes lui montèrent aux yeux.

— Gros, nom de Dieu, qu’est-ce que tu fous ?

Le cœur de Gros redémarra. C’était Pal. Son bon Pal. Ah, Pal, comme il l’aimait ! Oui, il l’aimait plus que jamais ce soir-là. Ah, Pal, courageux combattant, fidèle ami, et de la gueule avec ça, du charisme, et tout et tout. Quel garçon épatant !

La voix de Pal retentit à nouveau :

— Mais, Gros, qu’est-ce qui se passe, bon sang !

Gros prit une ample respiration.

— Pal, c’est toi, Pal ? Ah, Pal.

— Bien sûr que c’est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?

Et l’énorme camarade accourut vers Pal et l’enlaça de toutes ses forces. Il était heureux de pouvoir partager son secret.

— Bah ! T’es en sueur, Gros !

— C’est parce que je cours.

— Mais où est-ce que tu cours ? Tu sais ce qui va t’arriver si on t’attrape ?

— T’inquiète pas, je fais ça tout le temps.

Pal n’en revenait pas.

— Je vais la voir, expliqua Gros.

— Voir qui ?

— Celle que j’épouserai après la guerre.

— Qui ?

— La serveuse du pub.

— Le pub où on était ?

— Oui.

Pal resta stupéfait : Gros l’aimait vraiment. Bien sûr, il l’avait déjà dit dans les toilettes, mais personne n’y avait cru, lui-même n’y avait vu que des déblatérations d’ivrogne.

— Et tu vas la voir ? demanda-t-il, incrédule.

— Oui. Tous les soirs. Sauf quand on a dû faire des sauts de nuit. Saloperie de sauts de nuit ! On en fait toute la journée déjà, et paf, le soir il faut qu’ils remettent ça. Comment tu m’as vu partir ?

— Gros, tu pèses au moins cent dix kilos. Comment tu veux qu’on ne te remarque pas ?

— Merde, merde. Il faudra que je me fasse gaffe les prochaines fois.

— Le stage se termine dans une semaine.

— Je sais. C’est pour ça que je dois savoir au moins son nom… Pour la retrouver après la guerre, tu comprends ?

Bien sûr que Pal comprenait. Mieux que personne.

L’habituelle bruine se mit à tomber, et Pal fut envahi soudain par une désagréable sensation de froid. Gros le remarqua.

— Prends mon manteau, tu grelottes.

— Merci.

Pal enfila le manteau et huma le col : il sentait le parfum.

— Tu te parfumes ?

Gros sourit, presque gêné.

— C’est du volé, tu le diras pas, hein ?

— Bien sûr que non. Mais qui a du parfum chez nous ?

— Tu le croiras jamais.

— Qui ?

— Faron.

— Faron se parfume ?

— Une vraie gonzesse ! Une gonzesse ! Je serais pas étonné qu’il finisse dans certains cabarets de Londres, si tu vois ce que je veux dire.

Pal éclata de rire. Et Gros trouva que ses histoires de Faron en putain amusaient décidément tout le monde. Il regretta que sa serveuse ne connaisse pas Faron, ç’aurait été une bonne manière d’entamer la conversation.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les Derniers Jours de nos pères»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les Derniers Jours de nos pères» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Les Derniers Jours de nos pères»

Обсуждение, отзывы о книге «Les Derniers Jours de nos pères» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x