François Mauriac - Un adolescent d'autrefois

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Un adolescent d'autrefois: краткое содержание, описание и аннотация

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L'étouffoir… Ce n'est pas seulement cette lande qui sent le pin brûlé. Maltaverne et ses deux mille hectares, ses papillons cloués à la résine des arbres… C'est aussi cette force obscure qui saisit les êtres, les incendie…
Alain est l'héritier de ce domaine. Il aime Marie, du moins la désire. Mais elle n'a pas de dot et, quand on s'appelle Alain Gajac, on ne se commet pas avec une employée de librairie.
Madame Gajac, sa mère, ne rêne que stères de bois et bourgeoisie bien pensante… Ses fantômes, qui les connaît ? Quant à Jeannette, cette innocente, elle est déjà fauchée avant même que d'être en fleur. Alain sait qu'on la lui destine. Il l'a surnommée « le pou »…
Malaise, mal d'aimer… À Maltaverne, le drame couve, exacerbé par le ciel brûlant des Landes. Car tous, à commencer par cet adolescent d'autrefois, ont oublié une chose : vivre…

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— J’ai été à Bordeaux en 93, j’y suis resté trois jours, à l’hôtel Montré. Il y avait une baignoire…

— Vous vous en êtes servi ?

— Pour prendre mal ? Eh ! bé ! Il se tut, et tout à coup :

— Je mangeais en face, au « Chapon fin ». Ils ont des vins…

Il se tut encore puis se mit à ricaner. Je détournai les yeux pour ne pas voir les deux chicots qu’il a gardés sur le devant. Il me demanda :

— Tu connais le Château Trompette ?

— Mais monsieur Dupuy, il est démoli depuis plus de cent ans !

— Il n’était pas démoli en 93 puisque j’y suis allé.

Il n’arrêtait pas de rire. Le Château Trompette était un bordel dont s’entretenaient dans les coins de la cour, au collège, « les sales types ».

— Ça coûte gros… Ce n’est pas encore pour toi.

J’eus à cette minute la certitude que l’immortalité ne concerne qu’un petit nombre d’âmes et que l’enfer de ceux qui ne sont pas élus c’est le néant. D’ailleurs le Seigneur n’a promis l’immortalité qu’à quelques-uns : « et dans le siècle à venir la vie éternelle ». Ou encore : « Celui qui mangera de ce pain ne mourra pas ». Mais les autres mourront. Je ne doutais point que ce fût là une de ces « intuitions fulgurantes » dont André Donzac disait qu’elles étaient une grâce singulière qu’il admirait en moi et qui suppléait à mon défaut d’esprit philosophique. Je lui écrivis le soir même, croyant l’éblouir, ce que j’avais découvert touchant l’immortalité de quelques-uns mais reçus par retour du courrier une moquerie de cette vue absurde : « Toutes les âmes sont immortelles ou aucune ne l’est ». Je me disais donc avec délices qu’il ne resterait rien du vieux de Lassus, rien de Seconde, rien de Casimir, même pas de quoi alimenter la plus chétive des flammes éternelles.

— Tu n’as pas encore l’âge…

Il devait ressentir un vague remords de m’avoir parlé du Château Trompette, car il changea brusquement de propos et voulut savoir ce qu’on disait de lui au bourg.

— On se demande toujours si vous avez signé un papier… J’avais baissé la voix à cause de Seconde qui devait être à l’écoute.

— On se demande si Seconde et Casimir emporteront bientôt le morceau, ou si c’est déjà fait…

Je touchais au sujet interdit. Le vieux me dévisagea, l’air mauvais :

— Qu’est-ce que tu crois ?

— Oh ! À la place de vos héritiers, je serais bien tranquille !

— Pourquoi bien tranquille ?

Je savais ce qu’il fallait répondre au vieux de Lassus pour le mettre sens dessus dessous.

— Mieux vaut se taire : Seconde écoute.

— Elle est sourde, tu sais bien.

— Elle entend quand elle veut, c’est vous qui me l’avez dit. Il insista. Je le sentais inquiet, troublé. Donzac dit que je suis troublant au sens absolu. Pas toujours. Mais je l’étais ce jour-là.

— C’est impossible que, finaud comme vous l’êtes, monsieur Dupuy, vous n’ayez pas compris que tant que vous n’aurez pas signé le papier, Seconde et Casimir ont intérêt à ce que vous ne mouriez pas.

Il gronda : « Ne parle pas de ça ! »

— Il n’est question que de ça et de rien d’autre. Le jour où vous aurez signé, ce sera tout le contraire : leur intérêt sera…

Il m’interrompit par une sorte d’aboiement qui était un gémissement :

— Je te dis de ne pas parler de ça.

Il se leva, fit quelques pas en traînant son pied goutteux. Il se retourna et me cria : « Bey-t’en ! » (Va-t’en !)

— Je n’ai pas voulu vous offenser, monsieur Dupuy.

— C’est pas des assassins, tout de même : ils me sont attachés.

Je hochai la tête avec un ricanement imité du sien.

— Bien sûr, des sangsues, c’est toujours attaché ; et ils ont trop peur pour devenir des assassins. Si vous avez signé le papier, ils savent bien qu’ils seraient les premiers soupçonnés au cas où il y aurait quelque chose de louche dans votre décès, et que vos héritiers mèneraient une enquête impitoyable. Il n’empêche que…

J’étais passé de l’autre côté de l’enclos ; le vieux restait debout au milieu des dahlias, bouleversé parce que je lui parlais de son décès, plus peut-être que par cette menace d’assassinat. « Quoi ? Quoi ? » grommelait-il. Il avait une mauvaise pâleur, une tête à mort subite. Ça aurait pu être moi, l’assassin. Je n’y songeais pas. Je fonçais, en proie à une sorte de furie.

— Il n’empêche, monsieur Dupuy, mais c’est impossible que vous n’y ayez pas pensé, que dans un endroit aussi désert que Lassus, où aucun témoignage n’est à redouter, ce ne serait pas difficile, convenez-en, de faire disparaître, sans courir aucun risque…

Bey-t’en !

— Je ne sais trop, insistai-je, d’un ton rêveur, et comme me parlant à moi-même, si l’étouffement sous des édredons se décèle à l’autopsie. Il y a aussi l’inévitable broncho-pneumonie si un vieillard nu reste toute une nuit d’hiver attaché sur son lit devant la fenêtre ouverte, à condition qu’il y ait plusieurs degrés au-dessous de zéro, bien entendu ! Là encore j’ignore si l’autopsie…

— Va-t’en, ou j’appelle Casimir.

Casimir, je le vis à ce moment-là sortir de la métairie. Je filai sans retourner la tête pour donner un dernier regard à Lassus, où je savais bien que je ne reviendrais pas tant que le vieux serait vivant…

Eh bien ! non, tout cela n’est pas vrai. C’est une histoire que je me suis racontée à moi-même. Tout est faux, à partir de ce que le vieux m’a dit du Château Trompette. Du roman, quoi ! Est-ce bon ? Mauvais ? Faux en tout cas, ça sonne faux. Je n’aurais pas dit trois mots que le vieux me les eût fait rentrer dans la gorge. Jamais d’ailleurs je n’aurais commis le péché mortel d’accuser d’assassinat ou d’intention d’assassinat Casimir et Seconde qui, en fait, sont attachés à leur vieux bourreau. Il y a une autre version de cette histoire que je me raconte où le vieux décide brusquement que ce sera moi son héritier. J’imagine tout ce que je ferais de cet argent : je transformerais Lassus en bibliothèque, nous y mettrions nos livres en commun, Donzac et moi. Séparés du monde des vivants, par une innombrable librairie, et par la musique aussi, il y aurait un piano pour André, et pourquoi pas des orgues ?

Me suis-je raconté cette histoire sur le chemin du retour ? Je ne me souviens de rien, sinon que j’étais paisible et heureux comme je le suis presque toujours quand j’ai communié le matin. Je songeais que ma vie d’adolescent se déroulait dans un univers de monstres, ou plutôt parmi des caricatures de monstres, dont quelques-uns m’aimaient, d’autres me craignaient. Aucune fille n’était venue encore à moi comme dans les histoires, bien que je passe au collège pour être « joli de figure » ; mais je suis maigre et sans muscles. André dit que les filles n’aiment pas les garçons trop maigres. La seule que j’admire, je ne la vois qu’à cheval : aussi inaccessible que Jeanne d’Arc. Elle me méprise trop pour seulement me regarder. Oui… Mais c’est ce que j’aime en elle, qu’il n’y a aucun risque et qu’elle ne descendra pas de son cheval et qu’elle n’ira pas vers moi pour exiger de moi que je renonce à être un enfant et que j’aie le comportement d’un homme… Ai-je pensé cela à ce retour de Lassus ? Ou est-ce encore une histoire que j’arrange ? Les autres filles qui me troublent : les chanteuses à l’église, pressées autour de l’harmonium de sœur Lodoïs… Surtout les filles du pharmacien qui ont un ruban de velours noir autour de leur cou gonflé comme celui des palombes…

Durant ces vacances-là, il ne se passa que le tout-venant de notre étroite vie. Simon n’était plus là. On ne parlait guère de M me Duport, le bruit courait qu’elle buvait, et même, selon Marie Duberc, qui allait encore chez elle en journée : « qu’elle se levait la nuit pour boire ». La piste Duport-Simon se perdit parmi d’autres ; puis ce fut la rentrée des classes, le retour à Bordeaux ; Maltaverne devint l’île enchantée dont je rêvai jusqu’aux vacances suivantes, — celles qui précédèrent mon entrée en rhétorique. Il ne s’y passa rien d’autre que ceci : les visites de Simon en soutane chez les Duport furent acceptées même par le maire. Maman et le Doyen s’en réjouirent comme d’une victoire, ou du moins ils feignirent de s’en réjouir. M. Duport voyait-il déjà Simon en secret ? Avait-il, dès cette année-là, entrepris de l’enlever à l’Église ? Selon Simon, quand il le rencontrait, il ne lui parlait jamais religion, il se contentait d’être bien aimable, de lui demander conseil parfois sur un sujet ou sur un autre, de lui parler de ses amis politiques qu’il voyait au Conseil général. Il était même très lié avec le jeune ministre Gaston Doumergue : il pourrait tout en obtenir…

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