François Mauriac - Un adolescent d'autrefois

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Un adolescent d'autrefois: краткое содержание, описание и аннотация

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L'étouffoir… Ce n'est pas seulement cette lande qui sent le pin brûlé. Maltaverne et ses deux mille hectares, ses papillons cloués à la résine des arbres… C'est aussi cette force obscure qui saisit les êtres, les incendie…
Alain est l'héritier de ce domaine. Il aime Marie, du moins la désire. Mais elle n'a pas de dot et, quand on s'appelle Alain Gajac, on ne se commet pas avec une employée de librairie.
Madame Gajac, sa mère, ne rêne que stères de bois et bourgeoisie bien pensante… Ses fantômes, qui les connaît ? Quant à Jeannette, cette innocente, elle est déjà fauchée avant même que d'être en fleur. Alain sait qu'on la lui destine. Il l'a surnommée « le pou »…
Malaise, mal d'aimer… À Maltaverne, le drame couve, exacerbé par le ciel brûlant des Landes. Car tous, à commencer par cet adolescent d'autrefois, ont oublié une chose : vivre…

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D’ailleurs M. le Doyen n’a peut-être pas tort quand il répète : Simon, ce n’est pas au démon de la concupiscence qu’il a affaire, mais à celui de l’ambition. Il ne regarde guère les filles. Je sais bien qu’il a été dressé à ne pas les regarder. N’importe, il n’a pas dû encore avoir à lutter vraiment… Qu’est-ce que j’en sais ? Je ne sais rien de Simon ni de personne. Même maman et M. le Doyen me déconcertent souvent.

Au retour de la chasse, Laurent a porté le lièvre à la cuisine. J’étais fatigué et me suis étendu sur le divan de l’entrée. Maman est venue s’asseoir près de moi. Elle a mis sa main sur mon front et m’a demandé si j’avais soif. Elle avait envie de parler. Elle avait dû s’entendre avec le Doyen sur ce qu’il fallait me dire, car je passais pour recevoir les confidences de Simon. En fait il n’en est rien. Sa prédilection pour moi ne se traduit par aucune parole. L’abîme entre nous ne le gêne pas. En tout cas, il n’a jamais cherché à le franchir.

Maman non plus, d’ailleurs. Elle m’aime, mais je ne l’intéresse pas. Rien ne l’intéresse que les propriétés et aussi ce qu’elle ne partage avec personne et que je suppose être des scrupules dont j’ai quelque idée par ceux qui me tourmentaient moi-même quand j’étais petit et dont je suis libéré ou à peu près depuis que j’ai découvert, grâce à Donzac, que nous avons été dressés à mettre l’infini dans des interdits absurdes, dans un barème de péchés véniels et de péchés soi-disant mortels.

Maman avait dû recevoir mission de M. le Doyen de me faire parler, et moi je faisais exprès de fermer les yeux, comme si j’eusse voulu dormir. Elle n’eut recours à aucune préparation et me demanda comment avait été Simon durant cette chasse.

— Il ne pensait qu’au lièvre, et sans doute à la tête que lui fera M. le Doyen quand il ira demain matin lui servir sa messe.

Maman m’attendait là et me déballa d’un seul coup son paquet.

— M. le Doyen n’a pas l’esprit si étroit. Il n’attache aucune importance au fait que Simon, à dix-neuf ans, préfère la chasse aux vêpres. Les vêpres du dimanche ne sont pas d’obligation. M. le Doyen me disait que même pour lui elles constituent une épreuve. Dans le cas de Simon, ce n’est pas cela qui est grave.

— Non, dis-je. Ce qui est grave, c’est de le vouer, peut-être malgré lui, à une vie pour laquelle il n’est pas fait.

Maman eut ce qu’elle appelait une « bouffée ». Elle devint rouge à faire peur : de quoi je me mêlais ?

— Mais, maman, c’est toi qui m’en parles. Je suis bien le seul à ne me mêler de rien en ce qui concerne Simon.

Avec cet illogisme qui n’est pas particulier à maman, qui est le fait de toutes les femmes, selon Donzac, elle protesta que c’était le tort que j’avais, et que mon devoir eût été de m’en mêler.

— Vous ne croyez pas à la grâce ? Vous supposez que Dieu a besoin de nous dans un débat comme celui-là, qui se passe au-dedans de Simon et qui le concerne seul ?

— Simon subit des pressions tous ces temps-ci que nous ne soupçonnions pas : un véritable complot. Il faut que tu le saches, c’est très grave : il voit souvent et en se cachant de nous, depuis le début des vacances… Devine qui ? Le maire, oui, M. Duport, qui est franc-maçon, qui a juré de le détourner de l’église…

— Mais nous savions tous que Simon voyait M me Duport…

— Oui, cette folle, mais pas son mari, que la vue d’une soutane rend furieux. Simon, croyais-je, ne passait le seuil des Duport, que l’après-midi, lorsque le maire est à sa scierie. Il en a été longtemps ainsi… M me Duport elle-même nous a mis en garde…

M me Duport elle-même ! Je n’en croyais pas mes oreilles. « Les Duport, on ne les voit pas. » Dans le langage de maman, cela signifie qu’elle n’échange pas avec eux la visite annuelle (durant les grandes vacances que nous passons à Maltaverne) dont se glorifient trois ou quatre dames du bourg. Mais c’est vrai aussi à la lettre : on ne voit pas les Duport, on ne les regarde pas. Ils sont rayés de notre minuscule univers. J’essaierai de mettre un peu d’ordre dans cette histoire des Duport et de Simon. M me Duport, jolie disait-on, moi je l’ai toujours trouvée vieille, est beaucoup plus jeune que son mari (« on ne sait pas où il l’a prise. On ne sait pas d’où elle sort… ») suspecte, parce qu’elle n’est pas du pays, ce qu’on appelle le pays, la lande du Bazadais. Les Duport avaient eu une fille unique, Thérèse, née le même jour que Simon Duberc. Marie Duberc allait chez eux en journée et amenait le petit Simon qui jouait avec Thérèse, se laissait tyranniser, lui obéissait comme le fils de la femme de journée se devait d’obéir à la fille du maire — mais aussi parce qu’on disait en riant qu’il en était amoureux, et elle de lui, et ce qu’en lui elle préférait, à tout, c’était ce que moi-même je détestais, ce sixième petit doigt… Thérèse fut emportée en quelques jours. Par une méningite ? Les parents se fièrent au docteur Dulac, le premier adjoint, radical lui aussi et franc-maçon. Ce que fut leur douleur… M me Duport, qui allait à l’église le dimanche, dissimulée derrière un pilier, n’y vint plus, devenue l’ennemie de Dieu. En revanche, elle se rendait tous les jours et par tous les temps au cimetière. A la saison des cerises, elle en apportait sur la tombe parce que Thérèse les aimait. Les enfants de l’école venaient les manger.

Ces extravagances décourageaient la pitié. Pour comble, elle refusa de recevoir maman. Ce n’était pas croyable. En fait, personne du bourg ne passa plus le seuil de sa maison, sauf Marie Duberc et Simon pendant les vacances. Nous sûmes par eux que la jonchée du jour des funérailles était restée sur les dalles du vestibule et qu’il était interdit à Marie Duberc d’y toucher.

Simon, M me Duport l’aurait gardé jour et nuit auprès d’elle, si elle avait pu. Il lui rendait Thérèse, il était Thérèse. Mais lui, il vivait, c’était un petit garçon. On ne pouvait le poser sur une chaise comme un objet, ni le bourrer toute la journée de biscuits et de confiture. Heureusement qu’il était fou de lecture. Je me souviens plus tard qu’à un petit jeu où il fallait inventer une devise, qui exprimerait dans le moins de mots possible ce que chacun jugeait être le bonheur, Simon avait écrit d’abord : « chasser et lire ». Puis qu’il avait corrigé : « lire et chasser ». M me Duport avait la collection entière du Saint Nicolas illustré, du Journal des Voyages, des romans de Jules Verne et Le Tour de France de deux enfants, et bien d’autres merveilles. Elle installait Simon devant la fenêtre et lui disait : « lis, oublie-moi ».

D’abord, Simon avait été gêné par ce regard posé sur lui, par ce cliquetis d’épingles à tricoter, et puis il s’y habitua ; tous les deux ou trois jours, et même tous les jours, quand sa lecture le passionnait, il venait s’installer l’après-midi près de la fenêtre de cette chambre qui devait être étrange, qu’il n’a pas su me décrire : les paysans ne voient pas ce que nous voyons, s’ils voient ce que nous ne voyons pas. Un jour, il demanda à M me Duport d’emporter le livre chez lui. Ce fut la seule fois qu’elle lui manifesta de l’irritation. Aucun des livres qu’avait lus Thérèse, qui avaient été touchés par les mains de Thérèse, ne devait sortir de la maison. Mais le lendemain, elle dit à Simon qu’elle aimerait qu’il lui fît la lecture à haute voix pendant qu’elle tricotait et qu’elle le paierait à l’heure, comme sa mère.

Je me demande aujourd’hui si ce salaire dont les Duberc furent éblouis, n’empêcha pas maman et M. le Doyen de céder à l’inquiétude qu’ils eussent dû ressentir de ce contact quotidien d’un petit séminariste de douze ans avec une personne extravagante, femme du maire franc-maçon. Il est vrai qu’à cette époque le maire n’apparaissait guère chez lui, pris toute la journée par son usine, par l’administration de la commune. En outre, il avait, comme je l’ai su plus tard, deux liaisons, l’une à Bordeaux, l’autre à Bazas.

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