Marc Levy - Une autre idée du bonheur
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- Название:Une autre idée du bonheur
- Автор:
- Издательство:ROBERT LAFFONT
- Жанр:
- Год:2014
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*
Milly patientait au volant. Raoul enlaça Agatha sur le pas de la porte, et la fit à nouveau tourner dans les airs.
– Repose-moi imbécile, tu m'étouffes.
– Si je pouvais, je te serrerais jusqu'à ce que tu t'évanouisses pour te garder dans mes bras.
– Dis-moi que tu as fermé les yeux cette nuit, lui chuchota-t-elle à l'oreille.
– Et pourquoi aurais-je fait ça ?
– Pour que tes mains soient les seules à m'avoir vue.
– Alors je les ai fermés, en me disant que si je ne te voyais pas, tu ne me verrais pas non plus.
– Merci pour tout, Raoul.
– C'est moi qui...
Mais Agatha le fit taire d'un doigt posé sur ses lèvres.
– Cette femme que tu aimais, elle est partie il y a longtemps ? demanda-t-elle.
– Cela fera trois ans à la fin du mois.
– Et tu sais où elle habite ?
– À Atlanta.
– Alors va la rechercher, andouille, parce que je suis certaine que depuis trois ans, elle s'emmerde à mourir avec des hommes de son âge, et après la nuit que je viens de passer, je peux t'assurer qu'elle doit s'en mordre les doigts, et te regretter tous les soirs.
– Je trouverai qui a ce carnet, tu peux compter sur moi.
– Sois discret, Raoul, je ne veux pas risquer qu'on le détruise avant de l'avoir récupéré. Je te téléphonerai dès que possible.
– Seulement depuis une cabine, sois brève et aussitôt que nous aurons raccroché, tu détales comme un lapin.
– C'est maintenant qu'il faut que je file, dit-elle en baissant les yeux sur la main de Raoul qui ne voulait plus lâcher la sienne.
Il l'embrassa et l'escorta à la voiture.
– Soyez prudentes, ordonna-t-il en se penchant à la portière.
L'Oldsmobile traversa le parking et bifurqua sur la route avant de disparaître.
Raoul rentra dans son club, referma la vitrine et soupira en allant se recoucher.
*
– J'ai une faim de loup, dit Agatha, pas toi ?
– Vous connaissez le proverbe, qui dort dîne ! répondit Milly.
– Eh bien, alors je n'ai pas assez dormi.
– Je l'avais bien compris et je n'ai absolument pas besoin d'en savoir plus.
– Tu devrais, cela t'instruirait sur les bienfaits de la maturité.
– La prochaine étape est encore loin ? questionna Milly, excédée.
– Nous y arriverons avant la nuit. Prends la direction du nord ; à la sortie de Clarksville, nous entrerons dans le Kentucky.
– Et c'est bien, le Kentucky ?
– Si tu aimes les chevaux. Moi, ce que j'aime, c'est changer d'État le plus souvent possible.
Elles firent halte à Murray, une petite bourgade à peine plus grande que l'université qui s'y trouvait. Sans la moindre hésitation, Milly parqua la voiture devant un restaurant, au seul motif qu'il était inscrit sur la façade : « Campus Bar ».
– Elle te manque à ce point-là, ta vie sur le campus ? demanda Agatha en feuilletant le menu.
– Comment savez-vous que je travaille sur un campus ? Je ne me souviens pas de vous l'avoir dit.
Agatha reposa le menu et fixa Milly du regard.
– Tu vois, ce qui est injuste, c'est qu'à trente ans on appelle ça de la distraction et on y trouve un certain charme, vingt-cinq ans plus tard, ton entourage s'inquiète et t'accuse de perdre la boule. Comment voudrais-tu que je le sache si tu ne me l'avais pas dit ? Et Mme Berlingot, je l'ai inventée, elle aussi ?
– Berlington ! Et j'ai beau réfléchir, je ne vois toujours pas à quel moment je vous en ai parlé.
– Alors je l'ai deviné, j'ai un don, si tu préfères.
– Qu'est-ce que vous avez fait pour mériter la prison ?
– Tu veux vraiment que l'on discute de ça dans un café ?
– Il nous reste combien de temps avant d'arriver ? Et ne me racontez pas de bobard, vous connaissez l'itinéraire par cœur.
Agatha regarda le plafond en faisant mine de réfléchir.
– Je dirai entre sept et huit heures, sans compter les pauses pipi et déjeuner. Tu devrais être débarrassée de moi à la tombée du jour, à moins qu'il y ait un peu de trafic, et ça, je ne peux pas le prédire, car au risque de te décevoir, mes pouvoirs divinatoires sont limités.
– Alors j'aimerais que vous me racontiez toute votre histoire, sans rien omettre, et vous pouvez commencer dès maintenant, personne ne nous espionne.
Agatha balaya la salle du regard et se pencha vers Milly.
– On t'a déjà dit que tu avais un fichu caractère ?
– Jamais, au contraire !
– Alors ton entourage n'est pas sincère !
– Arrêtez de chuchoter, c'est énervant au possible.
Agatha dévora ses œufs et son bacon sans parler, sauf à deux reprises pour ordonner à Milly de manger et pour lui demander de lui passer le sel.
Elle régla l'addition, et s'en alla, le pas décidé, vers la voiture. Milly lui courut après.
– Pour le cul, je ne sais pas, mais pour le caractère, la maturité n'a pas l'air d'améliorer les choses.
Agatha monta dans l'Oldsmobile sans lui répondre. Milly reprit le volant et ce n'est qu'à la sortie de Murray qu'Agatha accepta enfin de lui entrouvrir les portes de son passé.
– Toute mon enfance avait été bercée par des beaux discours sur la démocratie, sur l'égalité entre les hommes, la grandeur du pays. Au quotidien, je ne voyais que pauvreté, sexisme, ségrégation, et répression policière. Lorsque j'accompagnais ma sœur dans les meetings des mouvements de droits civiques, j'y voyais plus d'humanité que dans les rues du quartier blanc où nous vivions. De spectatrice je suis devenue militante.
– Vous militiez contre quoi ?
– Contre tout, gloussa Agatha. La politique impérialiste en Amérique du Sud, les atrocités commises au Vietnam et au Cambodge, tous ces combats engagés par nos dirigeants contre des populations qui n'aspiraient qu'à la liberté. Ceux qui furent à l'origine des mouvements pour les droits civiques firent très vite le rapprochement entre les guerres que nous menions hors de nos frontières et la ségrégation qui régnait chez nous, leur solidarité avec les Noirs devint une priorité. Je faisais partie de ceux qui ne jugeaient pas quelqu'un à la couleur de sa peau. La musique que j'aimais, c'était celle que les Noirs chantaient et je refusais d'accepter ces barrières invisibles qui nous interdisaient de former une jeunesse unie et multicolore. Nous appartenions à la première génération qui succédait à la Shoah, mon père avait débarqué à Omaha Beach et il s'était battu jusqu'à Berlin, comment voulais-tu que ses enfants acceptent la moindre forme de racisme ou participent à l'oppression d'un autre peuple. Dans la seconde moitié des années 1960, bien avant que je rejoigne le groupe, des émeutes commençaient à éclater dans les ghettos noirs du pays. Celles du quartier de Watts à Los Angeles avaient causé la mort de trente-cinq personnes et la police avait procédé à quatre mille arrestations. Puis ce fut au tour de Chicago, Cleveland, Milwaukee, Dayton, et l'année suivante la révolte gagna plus de trente villes. En mai 1967, dans une université noire du Texas, des manifestations virèrent au cauchemar. Six cents flics venus déloger les étudiants vidèrent six mille cartouches sur leurs dortoirs, un saccage organisé en toute légalité. Tout bascula à l'été, lorsque le FBI infiltra les rangs des étudiants et des militants. Les assassinats d'activistes se multiplièrent. Tu as entendu parler de Huey Newton ?
– Ce qui m'intéresse, c'est votre histoire à vous, pas celle avec un grand H ! protesta Milly.
– Comment veux-tu que je te la raconte sans évoquer le contexte dans lequel tout a commencé.
Milly ne pouvait comprendre qu'Agatha lui récitait en fait la plaidoirie d'un procès auquel elle n'avait pas eu droit, pour avoir accepté un compromis avec un procureur. Cinq ans de prison si elle signait ses aveux, contre le risque d'encourir la perpétuité si elle se présentait devant un jury populaire. À vingt-deux ans, qui aurait pris ce risque ?
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