Marc Levy - Ou Es-Tu?

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— Je sais à quoi tu penses Susan, ça ne ressemble peut-être pas à la passion, mais au moins ça ne fait pas mal. Je n'ai pas le cœur comprimé toute la journée par le poids de ses absences, parce que je sais que je la retrouverai le soir. Je ne regarde pas le téléphone tout l'après-midi en me demandant qui des deux a appelé la dernière fois. Je ne redoute pas de m'être trompé dans le choix du restaurant ou dans ma façon d'être habillé, ou de dire quelque chose qui ne lui fasse porter un jugement définitif. Avec elle je n'ai pas l'estomac qui se noue le matin quand je me réveille à ses côtés, parce que en ouvrant les yeux je la retrouve blottie contre moi. Je ne vis pas dans l'attente, mais dans l'instant. Elle m'aime, tel que je suis. Ce n'est peut-

être pas encore un amour enflammé qui nous unit, mais c'est un rapport humain. Mary me fait partager le quotidien de son existence, et notre relation prend corps, elle existe.

— Et pan, prends ça dans la gueule, ma grande !

— Ce n'est pas contre toi que je disais ça.

— Préviens-moi le jour où tu me vises, parce que déjà sans le faire exprès tu te débrouilles bien, alors je n'ose pas imaginer ce que tu ferais avec un peu de bonne volonté. Tu parles rudement bien d'elle. Alors la suite ?

Parce qu'il avait baissé les yeux, il ne vit pas l'humeur profonde qui traversa le regard de Susan quand il annonça qu'il songeait à épouser Mary. Elle effaça sa tristesse d'un revers de la main.

— Je suis contente pour toi, cela me pince un peu le cœur de devoir te partager, mais je suis sincèrement heureuse.

— Et toi, quoi de neuf dans ta vie ?

— Rien, rien de nouveau. Le même train-train, c'est un peu le paradoxe. D'ici tout semble exceptionnel, mais de chez moi tout fait désormais partie du quotidien. Entre une naissance et un décès, il y a des populations à nourrir, c'est tout. Il faut que je me sauve. Tu sais, je n'ai pas pu prendre le vol que je voulais et celui qui part pour Washington dans une demi-heure est le dernier, j'y ai enregistré ma valise.

— Ne me mens pas. Tu ne voyages jamais qu'avec ce sac, tu ne veux pas rester pour la nuit?

— Non, j'ai rendez-vous demain matin à 7 heures là-bas.

Il régla l'addition. En se levant, il contempla la glace qui avait fondu dans sa coupe. Les couleurs s'étaient mélangées et les amandes avaient sombré. Il passa un bras autour de ses épaules et ils marchèrent vers la porte d'embarquement.

Au moment de se dire au revoir, il la regarda droit dans les yeux.

— Tu es sûre que tu vas bien Susan ?

— Mais oui, je suis épuisée c'est tout, et puis arrête, je vais passer deux heures à me regarder dans la glace pour trouver ce qui cloche.

— Tu ne m'avais pas écrit que tu voulais me parler de quelque chose de très important ?

— Pas que je m'en souvienne Philip, ou en tout cas cela ne devait pas être si important parce que là, maintenant, j'ai oublié de quoi il s'agissait.

Elle tendit son billet à l'hôtesse, se retourna pour plonger dans ses bras. Elle posa ses lèvres sur les siennes. Sans dire un mot, elle se dirigea vers la passerelle. Philip la suivit du regard et cria:

Last call 8 !

Elle s'arrêta aussitôt, et se retourna très lentement. Un sourire arrogant éclairait son visage.

Revenant sur ses pas, elle marcha lentement dans sa direction. À quelques mètres de lui elle l'apostropha.

— Qu'est-ce que tu veux dire avec ton « last call » ?

— Tu l'as très bien compris, Susan !

Elle fit un signe autoritaire à l'hôtesse qui avait eu un mouvement pour lui interdire de franchir à contresens le comptoir qui les séparait. Elle vint coller son visage contre celui de Philip et, d'une voix ivre de colère, lui souffla :

— Tu sais ce que j'en fais de ton « last call » mon vieux ! C'est toi qui prends un risque, pas moi ! Va te marier, fais-lui même un môme si ça te chante. Mais si je changeais de vie, si je décidais un jour de venir te chercher, je te trouverais, même dans les toilettes, et c'est toi qui divorcerais, pas moi !

Elle le saisit par la nuque avec force, l'embrassa sur la bouche, jouant effrontément avec sa langue, puis elle le repoussa soudainement avec la même violence et repartit aussitôt vers son avion sans dire un mot. Du bout du corridor elle hurla : « Last call ! »

Le pays était secoué par les regains de violence du Nicaragua voisin. A l'intérieur des terres les rumeurs laissaient craindre que la révolte des groupes armés ne dépasse les frontières. Le pays le plus pauvre de l'Amérique centrale ne pourrait supporter un nouveau cataclysme. La présence des Peace Corps rassurait la population. Si quelque chose de grave devait se produire, Washington les aurait rapatriés. Le début de l'hiver hondurien s'annonça, avec son lot de destructions. Ce qui n'avait pas été réparé ou consolidé disparaissait, chassé par les averses et les vents violents. Susan luttait contre une fatigue physique qui s'emparait d'elle jour après jour. Son bilan de santé était plus que normal et son moral en pleine saison des pluies.

Mi-novembre, Philip emmena Mary passer un week-end sur l'île de Martha's Vineyard. Une longue marche au crépuscule les conduisit au bord de l'océan, à l'heure même où passent au large les baleines. Ils s'assirent sur le sable et s'enlacèrent pour contempler le spectacle. À la nuit tombée, les nuages qui s'accumulaient au-dessus de leurs têtes les décidèrent tous deux à rentrer précipitamment à l'auberge.

Sous les éclairs et les coups de tonnerre qui déchiraient le ciel au-dessus de sa maison, Susan n'embrassait plus personne et cherchait dans son lit un sommeil qui ne venait plus.

Trois semaines plus tard, au début de décembre, l'état de siège fut levé chez les voisins nicaraguayens et tout le pays respira de nouveau.

À Noël Philip et Mary partirent en vacances au Brésil. À 10 000 mètres d'altitude il colla son visage au hublot en tentant d'imaginer une certaine côte qui se dessinait sous un voile de nuages. Quelque part sous les ailes, un petit toit de tôle ondulée abritait Susan, clouée au lit pour le soir du réveillon et les vingt autres journées qui suivirent.

Le soleil revint avec les premiers jours de février. Et le ciel de ses humeurs s'était éclairci en même temps. Susan était sur pied depuis huit jours et son corps reprenait vie. Ses joues avaient retrouvé leurs tonalités. Sa « maladie de fatigue », comme on disait au village, avait eu du bon. Les paysans s'étaient occupés du dépôt, quelques femmes avaient assuré la permanence de l'école et de l'infirmerie et les jeunes s'étaient relayés pour la distribution des vivres que Susan assurait d'ordinaire. Tous avaient été très présents ces derniers temps et leurs liens s'étaient resserrés. Elle marchait dans la rue principale et passait devant la nursery quand le facteur la croisa et s'approcha d'elle. La lettre avait été postée de Manhattan le 30

janvier, elle avait mis presque deux semaines à lui parvenir.

29 janvier 1979, Susan,

Je reviens de Rio et je suis passé par deux fois au-dessus de ton pays. Je me suis pris à imaginer que nous survolions ta maison et que je pourrais t'apercevoir sur le pas de ta porte.

Comment se fait-il que je ne sois jamais venu ? Peut-être simplement parce qu 'il ne fallait pas, parce que tu ne voulais pas, parce que je n 'ai jamais eu ce courage-là. Aussi loin de moi et toujours aussi près, et si étrange que cela puisse te paraître, tu es la première personne (j'ai failli écrire de ma famille) à qui il faut que j'écrive ces mots. Je vais me marier Susan, le soir du réveillon je l'ai demandé à Mary.

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